Mon fils de 5 ans refuse de faire caca au pot !

[stephie763]

Bonjour,

mon fils de maintenant 5 ans refuse toujours d'aller faire caca au pot. Il est propre pour le pipi jour et nuit depuis ses 2.5 ans mais pour le caca il ne veut rien entendre. Au début il se cachait mais maintenant il fait dans ses slips, petites quantités par petites quantités, 5 X par jour. On a tout essayer : le chantage, les récompenses, le grondage, les punitions, le pt pot "Cars", le réhausseur "comme les grands", le psy, l'indifférence et, à l'heure actuelle, l'ostéopathie ( granules et fleurs de bach, tout les soirs lorsqu'il dort aller à son oreille droite pour lui dire "merci" d'être là, "merci" d'être toi, tu peux grandir,...). Il a une sœur de 7 ans qui va au pot sans problème, ses petites cousines plus petites sont propres avant lui, certains copains se moquent de lui parfois car il ne sent pas très bon , il se punit lui même de faire ce qu'il aime le plus comme le foot alors qu'il a un talent fou, d'aller à la piscine, je retrouve des crottes partout qui tombe tte seule de son slip, son lit est à nettoyer tt les jours pour l'odeur et si je lui remet un pampers Monsieur en profite pour refaire pipi !!! Quand j'essaie de discuter avec lu c'est : "je le sens pas quand je dois faire", " j'ai pas envie", " j'ai mal". Je ne sais plus quoi faire; j'ai mal au cœur pour lui il va rentrer en 3ème maternelle, moi et son papa on est à bout on ne comprends pas. Les résultats du bilan psycho résultent sur le fait que mon fils est un enfant beaucoup trop angoissé pour son âge. Il parle très bien et n'a aucun autre retard. Il se lave tout seul, il se brosse les dents tout seul, s'habille tout seul, se met du gel et du déo " comme papa " tout seul. Je pensais que c'étais un refus de grandir, un moyen pour que je m'occupe toujours de lui mais je vois qu'il y a bcp de choses qu'il veut faire " comme les grands " et est très méchant si on lui dit qu'il est petit. Il est très affectueux, il a eu très dur à faire ses nuits ( jusque 4 ans ) ; il avait tj besoin d'être rassuré, j'ai failli mourir à l'accouchement et on a du me l'enlever de mes bras brusquements, la grossesse n'étais pas désirée et j'ai eu du mal à l'accepter, mais au final c'est MON FILS aussi important à mes yeux que sa sœur; je l'aime plus que tout et je ne supporte pas qu'il se sente mal ou qu'on lui fasse du mal, je suis aussi atteinte d'une maladie depuis ses 2 ans qui fait qu'il a une maman sans cheveux, il a connu plusieurs déménagements et il y a 1 an le déces de son papy "mon papa" lui a fait bcp de peines. Je pense avoir résumé le plus d'éléments que je pouvais mettre à votre disposition afin de pouvoir plus ou moins analyser mon fils et peut être de me donner des conseils et de l'aide.
Merci,

[nanelda]

Bonjour,

Je perçois beaucoup d'attentes chez vous autour de la propreté, je l'entends, mais plus il y aura d'attentes et plus il y aura d'enjeux, plus cela renforcera la problématique de votre fils... Allez lui dire tous les soirs qu'il peut grandir est une injonction paradoxale : vas-y grandis un peu, mais bien parce que je te le demande! Cela peut aussi renforcer le comportement de votre fils dans le sens où il peut se demander si une fois la propreté acquise vous continuerez d'être présente tous les soirs... Son comportement vous mobilise beaucoup autour de lui. Et si vous alliez le voir tous les soirs, mais pour tout autre chose en vous décentrant de la propreté?

Il est important de rassurer votre fils, surtout ne pas le gronder, ni faire de chantage, ni être indifférent, bien lui dire que c'est lui qui décide quand il sera propre, et de ne plus mettre ce caca au centre des discussions ou des préoccupations. Quand ses habits sont sales, le changez-vous? Il est important qu'il puisse se changer seul quand ça arrive (vous dites qu'il s'habille seul), ou nettoyer son lit, pas pour le punir, mais pour lui montrer qu'il peut s'autonomiser et se dégager des bénéfices secondaires (maman est proche de moi quand je fais caca dans mon slip donc je continue de faire ça). De cette manière votre fils exprime, toujours de façon inconsciente, une certaine agressivité envers vous "il vous emmerde". Vous dites c'est "MON FILS" (seuls termes en majuscule), c'est vrai, mais il est important qu'il s'individualise par rapport à vous... S'il y a bien une chose qui lui appartient en propre c'est son corps, et je pense qu'il tente de vous montrer que vous ne pouvez pas tout contrôler de lui. Peut-être n'ose t'il pas exprimer son agressivité autrement...

Votre fils ne sait pas consciemment pourquoi il fait ça (lui demander pourquoi est inutile), sa conduite est inconsciente, au sens de manifestation de l'inconscient. Manifestement, il y a tout une problématique autour de la séparation pour lui : angoisse au coucher précédemment, déménagement, décès du papy,... Vous nous racontez aussi des choses fondamentales autour de sa conception et sa naissance qui peuvent nourrir ses angoisses. Votre fille n'a pas la même problématique car elle n'a pas la même histoire... Votre fils est-il au courant que vous avez failli mourir à l'accouchement, lui en avez-vous parlé? Est-il au courant de votre maladie? (qui peut aussi majorer ses craintes...).

Je crois que de votre part aussi il peut y avoir quelque chose d'inconscient qui pérennise les troubles. Vous sentiriez-vous coupable de ne pas l'avoir désiré, ce qui vous rendrait difficile de vous séparer de lui? D'ailleurs quand vous dites qu'il ne sent parfois pas très bon, ne serait-ce pas une manière pour lui de se faire "déchet", rejouer quelque chose de l'ordre du rejet? Ne tenterait-il pas de vous interpeller sur sa conception par ce biais?

Voyez-vous toujours le psychologue? Avez-vous eu un suivi? Je pense que, si non, il serait nécessaire de retourner voir quelqu'un... Il y a quelque chose à travailler dans la relation parents/enfants autour de ces événements traumatiques, qui nécessiteraient d'être mis en sens et en mots plutôt que de se dire via ce symptôme (le trouble de votre fils est un langage, il vous adresse un message). Tentez donc de comprendre le message avant de vouloir supprimer le symptôme.

Cordialement