Déréalisation ?.. un peu perdue.
Déréalisation ?.. un peu perdue.
Bonjour à vous,
tout d'abord je m'excuse de mon gros pavé, mais si je décris pas ça j'ai l'impression de passer à côté de quelque chose de non négligeable ^^'. J'espère que quelqu'un aura le temps et le courage de tout lire (car je ne sais pas si ça en valait vraiment la peine, je ne souffre pas beaucoup comparé à d'autres), j'espère avoir posté au bon endroit.
Je ne sais pas trop où je veux en venir ni comment abréger mon histoire d'errance psychologique... Je me présente déjà, j'ai 17 ans, j'aurai 18 ans dans quelques mois et je rentre en 2ème année d'études supérieures (j'ai eu mon bac S en 2011).
Ces temps-ci je me sens un peu perdue, mais ce n'est pas la première fois. Dans quelques jours ça va être ma 2nde rentrée scolaire dans mon école supérieure qui est à 700km de l'endroit où j'ai fait mon lycée et où habitent mes parents. Je vais redéménager dans mon appart qui n'a pas changé et retrouver des personnes avec qui je sais que j'ai passé des bons moments mais ce qui me perturbe, c'est que quand je pense à l'année précédente je n'ai absolument pas l'impression que c'est moi qui l'ai vécue... Je me rappelle de cette année à peu près mais c'est comme si c'était un autre moi qui avait vécu ça, comme si cette année n'avait jamais existé, je perçois vraiment cet univers comme une bulle spatio-temporelle. Du coup je n'arrive pas à m'imaginer, par exemple, aller faire les courses, faire à manger dans mon appart, ou tout simplement vivre seule dans mon appart pendant un mois et plus. Est-ce que c'est parce que j'ai eu 4 mois de vacances dont 1 mois à l'étranger (avec des amis de l'école, j'ai un peu de mal à croire que j'y étais, j'avais presque oublié que j'étais partie pendant un mois loin de la France) ?
Par ailleurs, depuis 6 mois je suis en couple avec un gars que je trouve parfait, je ne lui trouve aucun défaut, il est dans mon école. Tout le monde l'apprécie, il a beaucoup de qualités, c'est un battant, etc. C'est le premier copain que j'ai et par chance, c'est plutôt lui qui cherchait à sortir avec moi. Je l'aimais bien, j'avais l'impression qu'il me tournait autour donc comme j'ai toujours été célibataire l'idée d'être avec lui ne me déplaisait pas. Actuellement on n'a aucun problème de couple mais je ne sais pas si j'ai des sentiments véritables pour lui, il me manque quand il n'est pas là mais je sais que c'est un phénomène surtout physique, et au bout d'un moment je m'habitue et n'ai pas spécialement envie de le revoir, même si je dis pas non. Ce qui m'embête surtout c'est que je n'ai pas de désir sexuel alors que je sais qu'avant, j'en avais. Du coup, c'est toujours lui qui vient me chercher au lit, et moi j'ai du mal à me motiver; j'ai fini par m'habituer et j'arrive à me forcer, me motiver, ça me déplaît pas mais ça vient rarement naturellement. A mon âge, est-ce normal ?..
Et depuis quelques années tout le monde me dit, quelque soit la personne, le milieu, ses contacts, que je suis blasée. Tout le monde sort exactement le même mot, "blasée". Mes parents aussi, ma mère me dispute car elle dit que quand j'étais petite j'étais dynamique. Sauf que je ne me rappelle quasiment pas de mon enfance, et parfois je me demande si les souvenirs que j'ai je ne les ai pas juste fabriqués. J'ai depuis longtemps une mauvaise mémoire, surtout par rapport aux autres et moi-même. Et de tout ce que je peux me souvenir j'ai toujours été une "sans-coeur" comme on me disait au lycée : avant même d'être en maternelle j'avais une amie avec qui je suis toujours en contact, on était meilleures amies, mais quand j'ai déménagé je n'avais pas de pensées pour elle, du moins je crois. Et c'est pareil pour toutes les personnes que je connais, je ne tiens à personne, même ma famille ne me manque pas (par ailleurs mes relations avec ma mère sont un peu tendues depuis un an voire +, je n'arrive pas à me détendre en sa présence je ne sais pas pourquoi, mon copain dit que je suis agressive. Mon père est âgé, il va avoir 69 ans et est plutôt asocial et peu dynamique, c'est lui qui nous garde depuis le CM2, car ma mère travaillait et pas lui. "nous" : j'ai un frère de deux ans mon aîné qui est autiste et a eu son bac L cette année. Bref, c'est possible que ma situation familiale ne m'ait pas fait beaucoup de bien, surtout que ma mère déprime, mais je ne suis pas la plus à plaindre non plus. Mes amis me disent aussi sur un ton léger que je suis pas humaine, que je viens d'un autre monde, car j'ai toujours l'air de planer : je ne peux pas les contredire, et par ailleurs j'ai retrouvé dans des papiers datant du lycée que j'avais écrit "ma place n'est pas parmi les humains".
En clair, ce que les gens voient est vrai, je suis blasée, je ne ressens pas vraiment d'émotions ou de sentiments ou d'humanité, je me force à le ressentir car je sais que sinon, la situation ne s'arrangera pas. Il faut savoir aussi que je n'ai commencé mon adolescence qu'en 3ème environ, donc ça joue peut-être. Je n'ai pas eu un super collège, le lycée fut mieux, mon école est parfaite. Niveau autres problèmes persos, en plus de mon frère autiste, je suis malentendante (niveau moyen, même appareillée je ne comprends pas tout et ça m'a un peu marquée en primaire et collège je pense) et j'ai pas mal d'allergies plus ou moins graves, mais malgré tout je ne me trouve pas trop à plaindre quand même. J'ai déménagé juste avant le collège, mais sur le coup je m'en fichais, je ne me rappelle pas avoir été triste de déménager.
Une certitude, quelque chose dont je me rappelle sans avoir besoin de relire des bribes de "journal intime" (où je retrouve des choses complètement zappées, je me redécouvre à chaque fois) : En milieu de première, j'ai eu une grosse déception amoureuse, et ça m'a pas mal chamboulé car c'est la première et seule fois que j'avais vraiment le sentiment de tomber amoureuse, le truc cliché du gros coup de foudre quoi. Toujours est-il que malgré moi j'en ai pris un coup, j'ai lutté car je ne voulais pas déprimer pour quelque chose d'aussi bête mais pendant quelques jours/semaines j'ai cru que je devenais vraiment dingue, je pensais tout le temps, je crois que je ne faisais rien que réfléchir et me poser des questions existencielles, je relativisais tout, je disais que la mort n'était pas importante (c'est peut-être de là qu'est née mon attitude blasée) et j'avais tellement mal au coeur que j'ai décidé de ne plus rien ressentir, et de ne plus penser, car c'était trop éprouvant. Résultat, j'ai réussi. Avant, au collège et début lycée, il me semble que je réfléchissais pas mal, j'avais de l'imagination, en tout cas depuis cet "évènement" je me suis sentie vide. Je ne souffrais plus (enfin j'en avais l'impression, car j'ai mis beaucoup de temps à oublier ce mec, même maintenant je n'en suis pas remise à 200% je crois) mais... depuis quelques mois, peut-être un an, je me rends bien compte que c'est invivable de s'interdire les sentiments et les réflexions, et je regrette aussi d'avoir décidé d'être bête fin collège car je pensais que mes bonnes notes m'empêchaient d'avoir des amis.
Il y avait un moment où je déprimais, mais c'est longtemps après que mes parents ont voulu que j'aille voir un psychiatre; je l'ai vu deux fois, mais je ne l'ai pas trouvé intéressant, ça m'agaçait d'aller le voir pour qu'il me dise des choses que je sais déjà.
Je pense avoir un mental assez "fort", c'est pourquoi je pensais avoir réussi à surmonter ça seule car je ne suis pas du genre à aller naturellement vers les autres, surtout si c'est pour moi. C'est possible que je n'aie pas une grande confiance en moi. Bref, je me suis forcée à vivre, car je savais que rien d'autre ne pourrait arranger, je pensais que ça allait mieux mais je crois que je ne fais que mimer mes émotions et sentiments. Comme me dit ma mère, j'ai tout pour être heureuse, un copain parfait, une école géniale où je ne vois pas le temps passer, mais malgré tout même si je me suis améliorée j'ai du mal à trouver de la motivation, je n'arrive pas à éprouver de sentiments comme j'ai dû en connaître avant. Et même les jours où je crois être plus "humaine", on me dit que je suis blasée, sans que je m'en rende compte. Je me suis longtemps sentie comme une coquille creuse en pensant que trouver l'amour me "remplirait" le coeur et l'esprit. Je ne sais pas si c'est la bonne solution et que je dois être encore plus patiente avec ma relation de couple, ou si il faut que je débloque quelque chose de mon passé que j'ai peut-être oublié... Je n'ai connu aucun deuil d'un parent proche, mais si j'entends parler du deuil de quelqu'un que je ne connais pas personnellement, je suis capable de pleurer pour la soirée. ça m'est arrivé de m'emporter ou avoir les larmes aux yeux pour un tout petit truc pas important, et ma réaction me surprenait et je ne savais pas trop d'où elle venait.
Je ne me sens pas dépressive, je souris, je ris, j'ai appris à me faire apprécier des gens, j'arrive à retrouver des goûts et à redévelopper un peu mon esprit critique, mais j'ai toujours du mal avec les dimensions temporelles et avec moi-même, j'ai l'impression qu'il y a plusieurs fragments de moi qui ne sont pas liés et qui ne m'appartiennent pas, que je n'ai jamais connu mon passé.
J'ai pensé avoir un problème de santé car je peux dormir très longtemps, je suis fatiguée plutôt facilement mais pas forcément physiquement, juste envie de dormir, et mon manque de libido qui m'embête (je ne pense pas que ça soit à cause de mon copain, même seule je n'ai envie de rien, je crois que je pourrais vivre des mois sans ressentir aucun besoin de sexe ou masturbation). Mais mon médecin a fait des analyses de sang et échographie et n'a rien trouvé d'étrange. (Ce qui m'étonne un peu avec mon manque de libido c'est que c'est survenu au cours de ma 1ère année post-bac, peut-être au moment où j'ai eu un copain? je ne sais pas.)
Avant j'étais une petite fille intelligente et curieuse, et paraît-il dynamique, depuis que je me suis sentie lobotomisée j'ai du mal à me concentrer, travailler, même lire ou jouer me paraît difficile, bien que ces derniers jours j'ai fait des progrès. Je peux rester sans rien faire ou à faire un jeu simple qui me vide l'esprit pendant longtemps. Quand on a décidé de ne s'attacher à rien, c'est difficile de se mettre à aimer quelque chose même après quelques années.
Bref, je me demande si je n'ai pas souffert un peu de dépression/dépersonnalisation/déréalisation au cours de mon année de 1ère S, et si je n'en subis pas encore des séquelles aujourd'hui... Ou si c'est juste l'adolescence, ou si c'est juste le quotidien de tout le monde et que je ne le réalise que maintenant. Je voudrais juste être plus humaine, pour avoir de l'ambition, me motiver à travailler et être à la hauteur et profiter de mon couple, car j'aimerais bien oser et me lâcher mais j'ai encore le sentiment d'être seule, comme si je n'avais pas vraiment de copain, j'agis juste par automatisme. C'est vraiment un sentiment étrange de se sentir seule, perdue, ne pas réussir à être à l'instant présent. J'ai toujours l'esprit un peu ailleurs, même ensemble au lit j'ai du mal à ne pas laisser mon esprit divaguer.
Si on ne me répétait pas encore que j'ai l'air blasée, que je ne bouge jamais etc, je continuerai à vivre sans trop m'inquiéter car je me dis que le temps arrange souvent beaucoup de choses. En me forçant j'ai fait beaucoup de progrès il me semble mais je ne sais pas s'ils sont "réels".
Merci de vos conseils/aide
tout d'abord je m'excuse de mon gros pavé, mais si je décris pas ça j'ai l'impression de passer à côté de quelque chose de non négligeable ^^'. J'espère que quelqu'un aura le temps et le courage de tout lire (car je ne sais pas si ça en valait vraiment la peine, je ne souffre pas beaucoup comparé à d'autres), j'espère avoir posté au bon endroit.
Je ne sais pas trop où je veux en venir ni comment abréger mon histoire d'errance psychologique... Je me présente déjà, j'ai 17 ans, j'aurai 18 ans dans quelques mois et je rentre en 2ème année d'études supérieures (j'ai eu mon bac S en 2011).
Ces temps-ci je me sens un peu perdue, mais ce n'est pas la première fois. Dans quelques jours ça va être ma 2nde rentrée scolaire dans mon école supérieure qui est à 700km de l'endroit où j'ai fait mon lycée et où habitent mes parents. Je vais redéménager dans mon appart qui n'a pas changé et retrouver des personnes avec qui je sais que j'ai passé des bons moments mais ce qui me perturbe, c'est que quand je pense à l'année précédente je n'ai absolument pas l'impression que c'est moi qui l'ai vécue... Je me rappelle de cette année à peu près mais c'est comme si c'était un autre moi qui avait vécu ça, comme si cette année n'avait jamais existé, je perçois vraiment cet univers comme une bulle spatio-temporelle. Du coup je n'arrive pas à m'imaginer, par exemple, aller faire les courses, faire à manger dans mon appart, ou tout simplement vivre seule dans mon appart pendant un mois et plus. Est-ce que c'est parce que j'ai eu 4 mois de vacances dont 1 mois à l'étranger (avec des amis de l'école, j'ai un peu de mal à croire que j'y étais, j'avais presque oublié que j'étais partie pendant un mois loin de la France) ?
Par ailleurs, depuis 6 mois je suis en couple avec un gars que je trouve parfait, je ne lui trouve aucun défaut, il est dans mon école. Tout le monde l'apprécie, il a beaucoup de qualités, c'est un battant, etc. C'est le premier copain que j'ai et par chance, c'est plutôt lui qui cherchait à sortir avec moi. Je l'aimais bien, j'avais l'impression qu'il me tournait autour donc comme j'ai toujours été célibataire l'idée d'être avec lui ne me déplaisait pas. Actuellement on n'a aucun problème de couple mais je ne sais pas si j'ai des sentiments véritables pour lui, il me manque quand il n'est pas là mais je sais que c'est un phénomène surtout physique, et au bout d'un moment je m'habitue et n'ai pas spécialement envie de le revoir, même si je dis pas non. Ce qui m'embête surtout c'est que je n'ai pas de désir sexuel alors que je sais qu'avant, j'en avais. Du coup, c'est toujours lui qui vient me chercher au lit, et moi j'ai du mal à me motiver; j'ai fini par m'habituer et j'arrive à me forcer, me motiver, ça me déplaît pas mais ça vient rarement naturellement. A mon âge, est-ce normal ?..
Et depuis quelques années tout le monde me dit, quelque soit la personne, le milieu, ses contacts, que je suis blasée. Tout le monde sort exactement le même mot, "blasée". Mes parents aussi, ma mère me dispute car elle dit que quand j'étais petite j'étais dynamique. Sauf que je ne me rappelle quasiment pas de mon enfance, et parfois je me demande si les souvenirs que j'ai je ne les ai pas juste fabriqués. J'ai depuis longtemps une mauvaise mémoire, surtout par rapport aux autres et moi-même. Et de tout ce que je peux me souvenir j'ai toujours été une "sans-coeur" comme on me disait au lycée : avant même d'être en maternelle j'avais une amie avec qui je suis toujours en contact, on était meilleures amies, mais quand j'ai déménagé je n'avais pas de pensées pour elle, du moins je crois. Et c'est pareil pour toutes les personnes que je connais, je ne tiens à personne, même ma famille ne me manque pas (par ailleurs mes relations avec ma mère sont un peu tendues depuis un an voire +, je n'arrive pas à me détendre en sa présence je ne sais pas pourquoi, mon copain dit que je suis agressive. Mon père est âgé, il va avoir 69 ans et est plutôt asocial et peu dynamique, c'est lui qui nous garde depuis le CM2, car ma mère travaillait et pas lui. "nous" : j'ai un frère de deux ans mon aîné qui est autiste et a eu son bac L cette année. Bref, c'est possible que ma situation familiale ne m'ait pas fait beaucoup de bien, surtout que ma mère déprime, mais je ne suis pas la plus à plaindre non plus. Mes amis me disent aussi sur un ton léger que je suis pas humaine, que je viens d'un autre monde, car j'ai toujours l'air de planer : je ne peux pas les contredire, et par ailleurs j'ai retrouvé dans des papiers datant du lycée que j'avais écrit "ma place n'est pas parmi les humains".
En clair, ce que les gens voient est vrai, je suis blasée, je ne ressens pas vraiment d'émotions ou de sentiments ou d'humanité, je me force à le ressentir car je sais que sinon, la situation ne s'arrangera pas. Il faut savoir aussi que je n'ai commencé mon adolescence qu'en 3ème environ, donc ça joue peut-être. Je n'ai pas eu un super collège, le lycée fut mieux, mon école est parfaite. Niveau autres problèmes persos, en plus de mon frère autiste, je suis malentendante (niveau moyen, même appareillée je ne comprends pas tout et ça m'a un peu marquée en primaire et collège je pense) et j'ai pas mal d'allergies plus ou moins graves, mais malgré tout je ne me trouve pas trop à plaindre quand même. J'ai déménagé juste avant le collège, mais sur le coup je m'en fichais, je ne me rappelle pas avoir été triste de déménager.
Une certitude, quelque chose dont je me rappelle sans avoir besoin de relire des bribes de "journal intime" (où je retrouve des choses complètement zappées, je me redécouvre à chaque fois) : En milieu de première, j'ai eu une grosse déception amoureuse, et ça m'a pas mal chamboulé car c'est la première et seule fois que j'avais vraiment le sentiment de tomber amoureuse, le truc cliché du gros coup de foudre quoi. Toujours est-il que malgré moi j'en ai pris un coup, j'ai lutté car je ne voulais pas déprimer pour quelque chose d'aussi bête mais pendant quelques jours/semaines j'ai cru que je devenais vraiment dingue, je pensais tout le temps, je crois que je ne faisais rien que réfléchir et me poser des questions existencielles, je relativisais tout, je disais que la mort n'était pas importante (c'est peut-être de là qu'est née mon attitude blasée) et j'avais tellement mal au coeur que j'ai décidé de ne plus rien ressentir, et de ne plus penser, car c'était trop éprouvant. Résultat, j'ai réussi. Avant, au collège et début lycée, il me semble que je réfléchissais pas mal, j'avais de l'imagination, en tout cas depuis cet "évènement" je me suis sentie vide. Je ne souffrais plus (enfin j'en avais l'impression, car j'ai mis beaucoup de temps à oublier ce mec, même maintenant je n'en suis pas remise à 200% je crois) mais... depuis quelques mois, peut-être un an, je me rends bien compte que c'est invivable de s'interdire les sentiments et les réflexions, et je regrette aussi d'avoir décidé d'être bête fin collège car je pensais que mes bonnes notes m'empêchaient d'avoir des amis.
Il y avait un moment où je déprimais, mais c'est longtemps après que mes parents ont voulu que j'aille voir un psychiatre; je l'ai vu deux fois, mais je ne l'ai pas trouvé intéressant, ça m'agaçait d'aller le voir pour qu'il me dise des choses que je sais déjà.
Je pense avoir un mental assez "fort", c'est pourquoi je pensais avoir réussi à surmonter ça seule car je ne suis pas du genre à aller naturellement vers les autres, surtout si c'est pour moi. C'est possible que je n'aie pas une grande confiance en moi. Bref, je me suis forcée à vivre, car je savais que rien d'autre ne pourrait arranger, je pensais que ça allait mieux mais je crois que je ne fais que mimer mes émotions et sentiments. Comme me dit ma mère, j'ai tout pour être heureuse, un copain parfait, une école géniale où je ne vois pas le temps passer, mais malgré tout même si je me suis améliorée j'ai du mal à trouver de la motivation, je n'arrive pas à éprouver de sentiments comme j'ai dû en connaître avant. Et même les jours où je crois être plus "humaine", on me dit que je suis blasée, sans que je m'en rende compte. Je me suis longtemps sentie comme une coquille creuse en pensant que trouver l'amour me "remplirait" le coeur et l'esprit. Je ne sais pas si c'est la bonne solution et que je dois être encore plus patiente avec ma relation de couple, ou si il faut que je débloque quelque chose de mon passé que j'ai peut-être oublié... Je n'ai connu aucun deuil d'un parent proche, mais si j'entends parler du deuil de quelqu'un que je ne connais pas personnellement, je suis capable de pleurer pour la soirée. ça m'est arrivé de m'emporter ou avoir les larmes aux yeux pour un tout petit truc pas important, et ma réaction me surprenait et je ne savais pas trop d'où elle venait.
Je ne me sens pas dépressive, je souris, je ris, j'ai appris à me faire apprécier des gens, j'arrive à retrouver des goûts et à redévelopper un peu mon esprit critique, mais j'ai toujours du mal avec les dimensions temporelles et avec moi-même, j'ai l'impression qu'il y a plusieurs fragments de moi qui ne sont pas liés et qui ne m'appartiennent pas, que je n'ai jamais connu mon passé.
J'ai pensé avoir un problème de santé car je peux dormir très longtemps, je suis fatiguée plutôt facilement mais pas forcément physiquement, juste envie de dormir, et mon manque de libido qui m'embête (je ne pense pas que ça soit à cause de mon copain, même seule je n'ai envie de rien, je crois que je pourrais vivre des mois sans ressentir aucun besoin de sexe ou masturbation). Mais mon médecin a fait des analyses de sang et échographie et n'a rien trouvé d'étrange. (Ce qui m'étonne un peu avec mon manque de libido c'est que c'est survenu au cours de ma 1ère année post-bac, peut-être au moment où j'ai eu un copain? je ne sais pas.)
Avant j'étais une petite fille intelligente et curieuse, et paraît-il dynamique, depuis que je me suis sentie lobotomisée j'ai du mal à me concentrer, travailler, même lire ou jouer me paraît difficile, bien que ces derniers jours j'ai fait des progrès. Je peux rester sans rien faire ou à faire un jeu simple qui me vide l'esprit pendant longtemps. Quand on a décidé de ne s'attacher à rien, c'est difficile de se mettre à aimer quelque chose même après quelques années.
Bref, je me demande si je n'ai pas souffert un peu de dépression/dépersonnalisation/déréalisation au cours de mon année de 1ère S, et si je n'en subis pas encore des séquelles aujourd'hui... Ou si c'est juste l'adolescence, ou si c'est juste le quotidien de tout le monde et que je ne le réalise que maintenant. Je voudrais juste être plus humaine, pour avoir de l'ambition, me motiver à travailler et être à la hauteur et profiter de mon couple, car j'aimerais bien oser et me lâcher mais j'ai encore le sentiment d'être seule, comme si je n'avais pas vraiment de copain, j'agis juste par automatisme. C'est vraiment un sentiment étrange de se sentir seule, perdue, ne pas réussir à être à l'instant présent. J'ai toujours l'esprit un peu ailleurs, même ensemble au lit j'ai du mal à ne pas laisser mon esprit divaguer.
Si on ne me répétait pas encore que j'ai l'air blasée, que je ne bouge jamais etc, je continuerai à vivre sans trop m'inquiéter car je me dis que le temps arrange souvent beaucoup de choses. En me forçant j'ai fait beaucoup de progrès il me semble mais je ne sais pas s'ils sont "réels".
Merci de vos conseils/aide
Re: Déréalisation ?.. un peu perdue.
Bonjour
Vous citez beaucoup de choses. D'abord, je vous trouve vraiment mature pour votre âge, et plutôt équilibrée par rapport au récit que vous faites de votre vie.
C'est long de vous répondre, il faudrait prendre les choses une à une.
Ce que je peux déjà vous dire, c'est que la déréalisation et la dépersonnalisation sont loin de ce que vous décrivez.C'est un état mental assez particulier ... Vous décrivez peut-être un retour à votre vie après une parenthèse, et un dépaysement. Peut-être avec vous fait les choses trop vite, comme grandir trop vite !!! Vous dites par exemple "notre couple", alors que vous vivez une relation qui vient juste de commencer, et qu'un couple ça se construit. Vous dites le "gros" cliché du coup de foudre, alors que vivre un coup de foudre n'a rien d'un cliché, c'est une réalité, et plutôt rare.
Le fait d'être blasée à votre âge peut venir d'un gros coup de fatigue. Le fait que tout le monde le répète ne doit pas vous faire croire que c'est vrai, on a trouvé ce mot pour expliquer votre indifférence ou votre langueur, etc ... C'est à vous de cerner précisément ce qu'il en est. Avez vous pensé à voir un médecin ? à éliminer des raisons tel qu'une mononucléose, etc ... Il se pourrait aussi que votre déception a joué un rôle dans cet état. un psy pourrait vous aider, et si celui que vous avez vu ne vous a pas paru intéressant, trouvez en un autre. Parfois le psy "répète" ce que vous savez déjà, car il "ne sait pas" que vous le savez, et puis ça aide à avoir les idées claires d'entendre un autre les formuler...
Il se pourrait également que vous ayez besoin d'autre chose que ce que vous avez. Vous semblez particulièrement intelligente, peut-être que la sensation de vide vient d'un besoin de s'investir dans quelque chose de fort. Vous avez besoin de trouver votre chemin d'adulte, de renforcer votre être, d'avoir de l'étoffe. Le fait d'avoir grandit trop vite peut faire qu'on brule des étapes, qu'on ne laisse pas le temps de faire les choses. Chaque âge est important, l'enfance comme l'adolescence. Vous êtes peut être une personne de 17 ans avec un mental de 25 ans .. ça peut créer ce type de malaise ... Vivez les choses de votre âge, faites quelques bêtises, ou alors, commencez un roman ...
Vous citez beaucoup de choses. D'abord, je vous trouve vraiment mature pour votre âge, et plutôt équilibrée par rapport au récit que vous faites de votre vie.
C'est long de vous répondre, il faudrait prendre les choses une à une.
Ce que je peux déjà vous dire, c'est que la déréalisation et la dépersonnalisation sont loin de ce que vous décrivez.C'est un état mental assez particulier ... Vous décrivez peut-être un retour à votre vie après une parenthèse, et un dépaysement. Peut-être avec vous fait les choses trop vite, comme grandir trop vite !!! Vous dites par exemple "notre couple", alors que vous vivez une relation qui vient juste de commencer, et qu'un couple ça se construit. Vous dites le "gros" cliché du coup de foudre, alors que vivre un coup de foudre n'a rien d'un cliché, c'est une réalité, et plutôt rare.
Le fait d'être blasée à votre âge peut venir d'un gros coup de fatigue. Le fait que tout le monde le répète ne doit pas vous faire croire que c'est vrai, on a trouvé ce mot pour expliquer votre indifférence ou votre langueur, etc ... C'est à vous de cerner précisément ce qu'il en est. Avez vous pensé à voir un médecin ? à éliminer des raisons tel qu'une mononucléose, etc ... Il se pourrait aussi que votre déception a joué un rôle dans cet état. un psy pourrait vous aider, et si celui que vous avez vu ne vous a pas paru intéressant, trouvez en un autre. Parfois le psy "répète" ce que vous savez déjà, car il "ne sait pas" que vous le savez, et puis ça aide à avoir les idées claires d'entendre un autre les formuler...
Il se pourrait également que vous ayez besoin d'autre chose que ce que vous avez. Vous semblez particulièrement intelligente, peut-être que la sensation de vide vient d'un besoin de s'investir dans quelque chose de fort. Vous avez besoin de trouver votre chemin d'adulte, de renforcer votre être, d'avoir de l'étoffe. Le fait d'avoir grandit trop vite peut faire qu'on brule des étapes, qu'on ne laisse pas le temps de faire les choses. Chaque âge est important, l'enfance comme l'adolescence. Vous êtes peut être une personne de 17 ans avec un mental de 25 ans .. ça peut créer ce type de malaise ... Vivez les choses de votre âge, faites quelques bêtises, ou alors, commencez un roman ...
Re: Déréalisation ?.. un peu perdue.
Bonsoir,
merci de votre réponse aussi rapide ^^ Vous avez une bonne capacité de déduction, j'ai l'impression
Il est vrai que je m'emporte un peu facilement du point de vue médical, peut-être parce que ça m'a toujours un peu intéressée, surtout ce qui relève du mental, et que mes parents travaillant dans le domaine de la santé se sont toujours facilement inquiétés pour les problèmes de santé. En tout cas ce n'est pas la première fois qu'on me fait remarquer que j'ai l'air mature/intelligente, bien que ça fasse assez longtemps qu'on ne m'ait pas fait la remarque, je crois. Il y a aussi la mère d'une de mes amies qui lui a dit qu'elle avait l'impression que je n'avais pas eu d'enfance ni d'adolescence, à cause de mon frère; étant donné que ces paroles m'ont pas mal marquée, ce qu'elle a dit est certainement vraie, je fais assez confiance à mon intuition.
J'ai omis de préciser que j'ai sauté une classe, le CE2; ça me rappelle que j'avais réfléchi à ce sujet il y a longtemps et que j'en avais déduit que l'intelligence tue l'enfance. En effet, je travaillais bien, faisais mes devoirs sans rechigner car j'aimais bien ça, je crois qu'on avait même voulu que je saute la 6ème. Cependant je ne suis pas sûre que faire sauter une classe à un enfant soit une bonne chose. Je sais que j'avais des amis en primaire, bien que je n'aie jamais été très attachée au relationnel (comme ma mère), mais que lorsque j'ai changé de classe, je n'ai plus jamais été amie avec des personnes de ma classe et ce jusqu'au lycée, je n'ai jamais trop compris pourquoi les élèves m'acceptaient mal. Je sais qu'il y a beaucoup de jaloux de ceux qui réussissent à l'école... pourtant j'avais quand même une amie à chaque niveau et une pour tout le collège, et à chaque fois c'était les dernières de la classe qui ont toutes redoublé une ou deux fois. Ce qui fait qu'elles étaient plus âgées que moi; j'ai toujours fréquenté des gens plus âgés que moi, sur un jeu en ligne j'ai passé de très bons moments pendant 2-3 ans avec des adultes (j'avais 13-14 ans), etc, j'ai très peu d'amis de mon âge. Je suis la seule dans la famille de ma génération avec mon frère, donc aux réunions de famille pareil, pas d'autres gosses; mon copain m'a fait remarquer qu'il devait me faire rattraper toute la vie de famille que je n'avais pas eue (jeux de société, etc).
Aussi, avoir un grand frère autiste et être confrontée à des problèmes de santé comme mauvaise audition et grosses allergies engendre des responsabilités que me devais d'avoir et qui ont possiblement contribué à ma maturité... C'est vrai que j'ai toujours voulu atteindre la maturité adulte pour ne pas passer par l'adolescence mais c'est plus ou moins réussi, vu que maintenant que je peux avoir une situation à peu près adulte, je me rends compte que je n'aurais pas dû brûler les étapes comme vous dites... Mais comment aurais-je pu faire ? Donc oui, je l'avais plus ou moins remarqué, mais ce n'est pas facile de profiter de trucs d'adolescents quand on est en études supérieures, puisque désormais on est parmi des adultes... Toujours un décalage. Enfin, je profite quand même au maximum des soirées et autres sorties étudiantes. Je suis une formation artistique que je voulais faire depuis longtemps, mais des fois je me demande encore si je ne devrais pas aller en fac de médecine ou de LSF... Je regrette souvent d'être/avoir été trop mature pour mon âge, ce n'est pas une bonne chose, mais ça on peut difficilement l'éviter à l'avance. J'ai toujours été un enfant sans problèmes mais ça n'aide pas à se forger en effet, mais je n'ai jamais eu l'occasion de faire de bêtises, allez savoir si c'est mieux ou pas... J'avais oublié mais il y a eu un moment ces derniers mois où j'ai beaucoup regretté de ne pas avoir eu d'enfance/adolescence, ou en tout cas j'en avais le sentiment.
J'ai pensé plusieurs fois à écrire un roman, j'en ai déjà commencé quelques uns mais abandonnés par manque de volonté/motivation, cependant je serais curieuse de savoir pourquoi vous proposez cela ? En tout cas c'est vrai que j'aime bien les gros projets, comme les pièces de théâtre ou créer un site web.
merci de votre réponse aussi rapide ^^ Vous avez une bonne capacité de déduction, j'ai l'impression
Il est vrai que je m'emporte un peu facilement du point de vue médical, peut-être parce que ça m'a toujours un peu intéressée, surtout ce qui relève du mental, et que mes parents travaillant dans le domaine de la santé se sont toujours facilement inquiétés pour les problèmes de santé. En tout cas ce n'est pas la première fois qu'on me fait remarquer que j'ai l'air mature/intelligente, bien que ça fasse assez longtemps qu'on ne m'ait pas fait la remarque, je crois. Il y a aussi la mère d'une de mes amies qui lui a dit qu'elle avait l'impression que je n'avais pas eu d'enfance ni d'adolescence, à cause de mon frère; étant donné que ces paroles m'ont pas mal marquée, ce qu'elle a dit est certainement vraie, je fais assez confiance à mon intuition.
J'ai omis de préciser que j'ai sauté une classe, le CE2; ça me rappelle que j'avais réfléchi à ce sujet il y a longtemps et que j'en avais déduit que l'intelligence tue l'enfance. En effet, je travaillais bien, faisais mes devoirs sans rechigner car j'aimais bien ça, je crois qu'on avait même voulu que je saute la 6ème. Cependant je ne suis pas sûre que faire sauter une classe à un enfant soit une bonne chose. Je sais que j'avais des amis en primaire, bien que je n'aie jamais été très attachée au relationnel (comme ma mère), mais que lorsque j'ai changé de classe, je n'ai plus jamais été amie avec des personnes de ma classe et ce jusqu'au lycée, je n'ai jamais trop compris pourquoi les élèves m'acceptaient mal. Je sais qu'il y a beaucoup de jaloux de ceux qui réussissent à l'école... pourtant j'avais quand même une amie à chaque niveau et une pour tout le collège, et à chaque fois c'était les dernières de la classe qui ont toutes redoublé une ou deux fois. Ce qui fait qu'elles étaient plus âgées que moi; j'ai toujours fréquenté des gens plus âgés que moi, sur un jeu en ligne j'ai passé de très bons moments pendant 2-3 ans avec des adultes (j'avais 13-14 ans), etc, j'ai très peu d'amis de mon âge. Je suis la seule dans la famille de ma génération avec mon frère, donc aux réunions de famille pareil, pas d'autres gosses; mon copain m'a fait remarquer qu'il devait me faire rattraper toute la vie de famille que je n'avais pas eue (jeux de société, etc).
Aussi, avoir un grand frère autiste et être confrontée à des problèmes de santé comme mauvaise audition et grosses allergies engendre des responsabilités que me devais d'avoir et qui ont possiblement contribué à ma maturité... C'est vrai que j'ai toujours voulu atteindre la maturité adulte pour ne pas passer par l'adolescence mais c'est plus ou moins réussi, vu que maintenant que je peux avoir une situation à peu près adulte, je me rends compte que je n'aurais pas dû brûler les étapes comme vous dites... Mais comment aurais-je pu faire ? Donc oui, je l'avais plus ou moins remarqué, mais ce n'est pas facile de profiter de trucs d'adolescents quand on est en études supérieures, puisque désormais on est parmi des adultes... Toujours un décalage. Enfin, je profite quand même au maximum des soirées et autres sorties étudiantes. Je suis une formation artistique que je voulais faire depuis longtemps, mais des fois je me demande encore si je ne devrais pas aller en fac de médecine ou de LSF... Je regrette souvent d'être/avoir été trop mature pour mon âge, ce n'est pas une bonne chose, mais ça on peut difficilement l'éviter à l'avance. J'ai toujours été un enfant sans problèmes mais ça n'aide pas à se forger en effet, mais je n'ai jamais eu l'occasion de faire de bêtises, allez savoir si c'est mieux ou pas... J'avais oublié mais il y a eu un moment ces derniers mois où j'ai beaucoup regretté de ne pas avoir eu d'enfance/adolescence, ou en tout cas j'en avais le sentiment.
J'ai pensé plusieurs fois à écrire un roman, j'en ai déjà commencé quelques uns mais abandonnés par manque de volonté/motivation, cependant je serais curieuse de savoir pourquoi vous proposez cela ? En tout cas c'est vrai que j'aime bien les gros projets, comme les pièces de théâtre ou créer un site web.
Re: Déréalisation ?.. un peu perdue.
Bonjour
Je ne me suis pas trompée sur la maturité/l'intelligence. Votre réponse est encore plus étonnante et on a du mal à croire que vous n'avez que 17 ans. Alors, je vais vous parler comme "une grande" ...
Pour un bon développement, il faudrait une maturité affective autant qu'intellectuelle. La maturité affective est difficile à atteindre, parce qu'il y a souvent des manques, elle est contrariée. Dans votre cas, vous avez enfourché une fusée, et vous avez survolé quelques années, importantes du point de vue affectif. Il est plus normal pour un enfant de chercher les bras, les jupes de sa mère, que pour un adulte de chercher à combler ce manque dans des relations amoureuses, souvent vouées à l'échec. Si vous voulez absolument éviter cette "errance affective", vous avez encore le temps. Malgré tout, votre cerveau est toujours réceptif à certaines choses, auxquelles un adulte ne l'est plus, même s'il en ressent le manque.
Vous avez la capacité d'(auto-)analyse, et la possibilité, étant plus libre que la plupart des jeunes de votre âge, de rattraper ce retard. Mieux vaut le faire maintenant qu'à 20 ans , 25/30/etc ... Vous êtes encore dans les temps. Vous pourriez essayer de vous rapprocher de personnes de votre âge, physique et mental. Le fait de fréquenter des adultes est une bonne chose, mais pas tout le temps. Sinon, ça peut créer des décalages plus tard aussi.
Effectivement, cette course à la précocité, à la surdouance, est plus une récompense pour les parents que pour les enfants eux-mêmes. Les enfants aimeraient se développer naturellement, et continuer les jeux de leur âge. C'est là qu'on crée le décalage, entre leur vie intellectuelle, qui passe en vitesse grand V, et leur vie affective, qui se flétrit peu à peu.
Je vous parlais de roman, parce qu'il peut canaliser beaucoup de choses : mettre en valeur vos qualités, vos capacités, vous aider à réfléchir avec la sensibilité et pas toujours avec la tête, et donc vous ouvrir à des voies émotionnelles qui peuvent vous nourrir, ou vous éclairer. Vous dites que vous manquez de motivation, et pourtant vous en avez dans d'autres domaines, notamment celui de vos études. Vous pouvez trouver un autre mode d'expression, qui soit en même temps une façon de relier votre sensibilité au reste, et de la développer. à vous de voir selon vos goûts /possibilités/etc ... ce qui vous convient le mieux (à vous, et pas aux autres !!). Faites un choix qui vienne de vous, sans tenir compte des autres, même si c'est pour devenir funambule ou parachutiste.. Et puis vous avez aussi le droit (et la capacité !) de faire un double cursus, et d'apprendre la LSF en plus !
Je ne me suis pas trompée sur la maturité/l'intelligence. Votre réponse est encore plus étonnante et on a du mal à croire que vous n'avez que 17 ans. Alors, je vais vous parler comme "une grande" ...
Pour un bon développement, il faudrait une maturité affective autant qu'intellectuelle. La maturité affective est difficile à atteindre, parce qu'il y a souvent des manques, elle est contrariée. Dans votre cas, vous avez enfourché une fusée, et vous avez survolé quelques années, importantes du point de vue affectif. Il est plus normal pour un enfant de chercher les bras, les jupes de sa mère, que pour un adulte de chercher à combler ce manque dans des relations amoureuses, souvent vouées à l'échec. Si vous voulez absolument éviter cette "errance affective", vous avez encore le temps. Malgré tout, votre cerveau est toujours réceptif à certaines choses, auxquelles un adulte ne l'est plus, même s'il en ressent le manque.
Vous avez la capacité d'(auto-)analyse, et la possibilité, étant plus libre que la plupart des jeunes de votre âge, de rattraper ce retard. Mieux vaut le faire maintenant qu'à 20 ans , 25/30/etc ... Vous êtes encore dans les temps. Vous pourriez essayer de vous rapprocher de personnes de votre âge, physique et mental. Le fait de fréquenter des adultes est une bonne chose, mais pas tout le temps. Sinon, ça peut créer des décalages plus tard aussi.
Effectivement, cette course à la précocité, à la surdouance, est plus une récompense pour les parents que pour les enfants eux-mêmes. Les enfants aimeraient se développer naturellement, et continuer les jeux de leur âge. C'est là qu'on crée le décalage, entre leur vie intellectuelle, qui passe en vitesse grand V, et leur vie affective, qui se flétrit peu à peu.
Je vous parlais de roman, parce qu'il peut canaliser beaucoup de choses : mettre en valeur vos qualités, vos capacités, vous aider à réfléchir avec la sensibilité et pas toujours avec la tête, et donc vous ouvrir à des voies émotionnelles qui peuvent vous nourrir, ou vous éclairer. Vous dites que vous manquez de motivation, et pourtant vous en avez dans d'autres domaines, notamment celui de vos études. Vous pouvez trouver un autre mode d'expression, qui soit en même temps une façon de relier votre sensibilité au reste, et de la développer. à vous de voir selon vos goûts /possibilités/etc ... ce qui vous convient le mieux (à vous, et pas aux autres !!). Faites un choix qui vienne de vous, sans tenir compte des autres, même si c'est pour devenir funambule ou parachutiste.. Et puis vous avez aussi le droit (et la capacité !) de faire un double cursus, et d'apprendre la LSF en plus !
Re: Déréalisation ?.. un peu perdue.
bonjour,
à vous lire il semble que vous vous contentez de faire ce qu on vous dit et d être là on vous conduit ... rien d etonnant que vous vous sentiez "déréalisée" puisque vous ne vivez pas vraiment votre vie. sans doute votre for intérieur, votre inconscient vous parle et vous ne savez pas comment décrypter les messages ! on ne peut pas être motivée, enthousiaste pour quelque chose ou quelqu un que l on a pas choisi...... on s est laissé choisir, c est flateur, mais pas construsteur.
A 17 ans, c est un point fort d être mature... cela donne la force de se prendre en main, de choisir (CHOISIR) la direction que l on veut prendre dans sa vie professionnelle (une réorientation ?), de s ouvrir à d autres univers totalement inconnus et loin de ce que l on a connu jusqu alors. l apprentissage d un instrument de musique, d une langue étrangère, d une danse, pour occuper l esprit; le dessin , la peinture, la couture pour laisser court à l imagination;
je ressens l ennui dans vos mots, "blasée"? comme le disent vos amis, je dirais plutôt en recherche d un vrai centre d intérêt.
vous nous parlez de vous, de vos amis, de votre famille. quand est il de vos rêves ? de vos espoirs ? de vos désirs ? la vie -quelque soit notre âge- se nourrit de tout ça.... faites marcher votre imagination, soyez inventive, rêvez votre vie et vivez la, pleinement !
à vous lire il semble que vous vous contentez de faire ce qu on vous dit et d être là on vous conduit ... rien d etonnant que vous vous sentiez "déréalisée" puisque vous ne vivez pas vraiment votre vie. sans doute votre for intérieur, votre inconscient vous parle et vous ne savez pas comment décrypter les messages ! on ne peut pas être motivée, enthousiaste pour quelque chose ou quelqu un que l on a pas choisi...... on s est laissé choisir, c est flateur, mais pas construsteur.
A 17 ans, c est un point fort d être mature... cela donne la force de se prendre en main, de choisir (CHOISIR) la direction que l on veut prendre dans sa vie professionnelle (une réorientation ?), de s ouvrir à d autres univers totalement inconnus et loin de ce que l on a connu jusqu alors. l apprentissage d un instrument de musique, d une langue étrangère, d une danse, pour occuper l esprit; le dessin , la peinture, la couture pour laisser court à l imagination;
je ressens l ennui dans vos mots, "blasée"? comme le disent vos amis, je dirais plutôt en recherche d un vrai centre d intérêt.
vous nous parlez de vous, de vos amis, de votre famille. quand est il de vos rêves ? de vos espoirs ? de vos désirs ? la vie -quelque soit notre âge- se nourrit de tout ça.... faites marcher votre imagination, soyez inventive, rêvez votre vie et vivez la, pleinement !
Re: Déréalisation ?.. un peu perdue.
Je n'ai pas le courage de m'étendre sur le sujet mais étant moi-même la soeur d'une autiste, et donc la fille d'une mère d'autiste, j'ai pu voir et découvre encore aujourd'hui les conséquences sur la construction de notre psychisme, notre gestion des émotions, et cette impression que l'on a parfois d'être une extra terrestre.
Re: Déréalisation ?.. un peu perdue.
bonjour enora,
le sentiment d être "à côté" de sa propre famille est souvent ressenti et mal vécu par les frères et soeurs d autistes. nul ne saurait vous en vouloir d avoir ce sentiment, connu également par d autres dont la fratrie "hors norme" a monopolisé l attention et les soins des parents. pour eux la priorité est celui qui souffre "à l évidence", et sans information ils passent souvent à côté de leurs autres enfants qui eux souffrent par effet de ricochet "en silence". exprimez votre colère/peine/ou toute autre forme de réaction à un professionnel, cela ne changera pas votre passé et vos épreuves, mais en mettant des mots dessus, en les formulant, vous parviendrez, avec du temps, à les éloigner petit à petit de vous.... sans pourtant les renier puisque cela fait partie de vous.
apprivoiser son passé, c est en faire une force.
je vous souhaite un bon chemin de vie
le sentiment d être "à côté" de sa propre famille est souvent ressenti et mal vécu par les frères et soeurs d autistes. nul ne saurait vous en vouloir d avoir ce sentiment, connu également par d autres dont la fratrie "hors norme" a monopolisé l attention et les soins des parents. pour eux la priorité est celui qui souffre "à l évidence", et sans information ils passent souvent à côté de leurs autres enfants qui eux souffrent par effet de ricochet "en silence". exprimez votre colère/peine/ou toute autre forme de réaction à un professionnel, cela ne changera pas votre passé et vos épreuves, mais en mettant des mots dessus, en les formulant, vous parviendrez, avec du temps, à les éloigner petit à petit de vous.... sans pourtant les renier puisque cela fait partie de vous.
apprivoiser son passé, c est en faire une force.
je vous souhaite un bon chemin de vie
Re: Déréalisation ?.. un peu perdue.
Contente de voir ces réponses
J'avais déjà entendu parler du fait qu'avoir un frère/soeur autiste pouvait influencer sa propre vie. ça a sans doute été un peu mon cas, mais comme je ne me rappelle que très peu de mon enfance, je ne saurais trop dire. Je sais que je me suis souvent considérée comme l'aînée de mon frère (qui a deux ans de plus que moi). Je sais aussi qu'il y a quelques années, la communication avec ma mère était déjà parfois difficile, malgré moi (et l'est encore), et elle m'a demandé si je lui en voulais parce qu'elle s'était + occupée de mon frère que de moi. Je lui ai dit non, mais d'une manière un peu agressive, et pour que je me souvienne de ça je pense que ça a dû me marquer beaucoup, et si ça m'a marqué c'est qu'il y avait sûrement une part de vérité. Mais impossible de visualiser ça consciemment. Elle dit qu'elle a toujours voulu s'occuper de moi au mieux parce que sa mère n'était pas affectueuse avec elle et même si je ne pense pas qu'elle mente, je n'arrive pas à admettre qu'elle se soit occupée de moi (sachant qu'à partir de mes 9 ans elle travaillait beaucoup, on ne la voyait que vers 20h le soir et le week-end). Il me vient à l'esprit que j'ai peut-être refoulé inconsciemment ces concepts, car je trouverais ça injuste et déplacé d'en vouloir à mes parents alors qu'ils ont fait de leur mieux pour mon frère et moi.
En tout cas je pense qu'avoir un autiste comme aîné pourrait influencer son propre relationnel, par exemple j'ai toujours eu un peu de mal avec le contact, etc, après tout n'est-on pas censé prendre exemple sur son aîné ? Aussi au niveau des émotions/sentiments. Avec un autiste, toute émotion ou sentiment est caché ou transformé, de son côté et peut-être du côté de l'entourage... Peut-être qu'inconsciemment ça peut mener à une intériorisation des sentiments.
Sinon, ah oui, j'ai passé un bac S parce que je n'avais pas tellement d'autre idée et que j'ai toujours aimé les sciences et maths. J'avais des bons résultats scolaires et mes parents voulaient que je passe le bac général, je n'avais rien contre ça, donc pas de problème. Par contre ils auraient souhaité que je fasse après le bac des études comme médecine ou ingénieur et ils ont pendant longtemps insisté là-dessus, espérant que je prenne cette voie. Mais je n'ai jamais voulu, je voulais faire école d'art appliqués ou une école de création de jeux vidéo ou de films d'animation que j'avais en tête depuis le début du lycée. J'en avais marre des sciences et autres cours, je n'ai presque pas travaillé au lycée. (J'aime dessiner, j'ai appris à peindre dès 7 ans. J'ai aussi fait plusieurs années de théâtre, j'adore ça.) Mes parents étaient d'accord car ils ont comme philosophie de nous laisser choisir ce que l'on veut faire, et j'ai été acceptée dans toutes les écoles dans lesquelles j'ai candidaté; j'ai choisi celle de jeux vidéos car je me sentais comme un poisson dans l'eau dans son ambiance (et aussi parce qu'elle est loin de là où j'habite, donc ça obligeait mes parents à me laisser seule et autonome, liberté que j'ai toujours voulue depuis longtemps).
Donc je n'ai pas vraiment l'impression qu'on m'ait forcé la main... Une autre raison pour laquelle des amies me disaient que je n'étais pas humaine c'est que je n'ai pas de rêves ou autre but dans ma vie. Enfin... je n'ai jamais vraiment été fan de quelque chose (à part Hunger Games l'année dernière, mais je crois que j'avais un peu forcé car ça me manquait de n'avoir jamais été fan de quelque chose comme la plupart des ados, c'est retombé assez vite après que j'aie vu l'avant-première). Quand j'étais petite je croyais assez fort à la magie, j'ai abandonné cette croyance il y a quelques années; j'ai voulu avoir une relation amoureuse avec des gros sentiments, j'ai connu les sentiments mais sans relation, ça m'a un peu refroidie aussi. En fait il y a quelque chose auquel je m'accroche secrètement depuis plusieurs années mais que je n'ai dit à personne, je l'ai toujours gardé pour moi, c'est de faire du cinéma. Je ne peux pas m'empêcher de regarder régulièrement les castings même si ça ne mène à rien, j'ai envie d'être une actrice reconnue mais ce n'est pas un rêve très raisonnable. Donc pendant ce temps je dessine, fais des illustrations, des ébauches d'histoires, apprends à programmer pour faire un jeu. Ah, une autre chose à laquelle je m'accroche parce que j'adore malgré tout c'est le surf; je n'en ai pas beaucoup fait, 2 3 semaines, mais de tous les sports (je ne suis pas très sportive car malgré toute ma volonté depuis mon enfance je n'ai jamais réussi à être assez forte et dynamique pour être douée dans un quelconque sport) c'est celui que je préfère, je peux en faire pendant des heures en me sentant dans une bulle de perfection. Mais évidemment je me complique toujours la tâche, parce que je suis mortellement allergique au poisson (donc avec les vives qui se cachent dans le sable pour piquer le pied, ça stresse toujours un peu) et en plus étant malentendante, quand je dois aller dans l'eau, je n'entends les autres qu'à moitié, donc ça n'est pas bien agréable... je rêve d'avoir des appareils qui peuvent être utilisés dans l'eau, je peux pleurer facilement sur ce sujet, allez savoir pourquoi, ça vient malgré moi.
(J'ai beaucoup aimé aussi apprendre la LSF pendant un an, c'est un langage qui me semblait presque + naturel et logique que le français (d'ailleurs parfois j'ai l'impression que ça a déteint sur ma façon de parler à l'oral, quand je m'écoute bredouiller ><). Mais je n'ai pas eu une très bonne note à l'épreuve de bac (9, bon c'est vrai que c'était un peu osé, j'aurais sans doute mieux réussi le latin que j'ai abandonné en terminale malgré les réticences de ma mère, mais je préférais passer un bac option LSF plutôt que latin), bref ça m'a un peu dégoûtée surtout que ma prof de LSF ne m'a pas recontactée. Et comme je n'ai pas moyen de m'entraîner avec quelqu'un, je commence à oublier un peu. Enfin, j'ai fait un exposé sur la LSF cette année à l'école, ça a intéressé beaucoup de monde qui ont trouvé mon exposé très bien, j'étais plutôt contente car c'est un sujet qui m'intéresse beaucoup et sur lequel je peux beaucoup apprendre, moi qui ai mauvaise mémoire.)
J'ai vraiment l'impression que je raconte trop ma vie, ce qui m'agace le plus c'est que ce sont des petits trucs de rien du tout qui n'auraient même pas lieu d'être dans un message sur un forum comme ça. Mais j'aime bien écrire. Il faudrait peut-être que j'écrive vraiment un roman un jour
J'avais déjà entendu parler du fait qu'avoir un frère/soeur autiste pouvait influencer sa propre vie. ça a sans doute été un peu mon cas, mais comme je ne me rappelle que très peu de mon enfance, je ne saurais trop dire. Je sais que je me suis souvent considérée comme l'aînée de mon frère (qui a deux ans de plus que moi). Je sais aussi qu'il y a quelques années, la communication avec ma mère était déjà parfois difficile, malgré moi (et l'est encore), et elle m'a demandé si je lui en voulais parce qu'elle s'était + occupée de mon frère que de moi. Je lui ai dit non, mais d'une manière un peu agressive, et pour que je me souvienne de ça je pense que ça a dû me marquer beaucoup, et si ça m'a marqué c'est qu'il y avait sûrement une part de vérité. Mais impossible de visualiser ça consciemment. Elle dit qu'elle a toujours voulu s'occuper de moi au mieux parce que sa mère n'était pas affectueuse avec elle et même si je ne pense pas qu'elle mente, je n'arrive pas à admettre qu'elle se soit occupée de moi (sachant qu'à partir de mes 9 ans elle travaillait beaucoup, on ne la voyait que vers 20h le soir et le week-end). Il me vient à l'esprit que j'ai peut-être refoulé inconsciemment ces concepts, car je trouverais ça injuste et déplacé d'en vouloir à mes parents alors qu'ils ont fait de leur mieux pour mon frère et moi.
En tout cas je pense qu'avoir un autiste comme aîné pourrait influencer son propre relationnel, par exemple j'ai toujours eu un peu de mal avec le contact, etc, après tout n'est-on pas censé prendre exemple sur son aîné ? Aussi au niveau des émotions/sentiments. Avec un autiste, toute émotion ou sentiment est caché ou transformé, de son côté et peut-être du côté de l'entourage... Peut-être qu'inconsciemment ça peut mener à une intériorisation des sentiments.
Sinon, ah oui, j'ai passé un bac S parce que je n'avais pas tellement d'autre idée et que j'ai toujours aimé les sciences et maths. J'avais des bons résultats scolaires et mes parents voulaient que je passe le bac général, je n'avais rien contre ça, donc pas de problème. Par contre ils auraient souhaité que je fasse après le bac des études comme médecine ou ingénieur et ils ont pendant longtemps insisté là-dessus, espérant que je prenne cette voie. Mais je n'ai jamais voulu, je voulais faire école d'art appliqués ou une école de création de jeux vidéo ou de films d'animation que j'avais en tête depuis le début du lycée. J'en avais marre des sciences et autres cours, je n'ai presque pas travaillé au lycée. (J'aime dessiner, j'ai appris à peindre dès 7 ans. J'ai aussi fait plusieurs années de théâtre, j'adore ça.) Mes parents étaient d'accord car ils ont comme philosophie de nous laisser choisir ce que l'on veut faire, et j'ai été acceptée dans toutes les écoles dans lesquelles j'ai candidaté; j'ai choisi celle de jeux vidéos car je me sentais comme un poisson dans l'eau dans son ambiance (et aussi parce qu'elle est loin de là où j'habite, donc ça obligeait mes parents à me laisser seule et autonome, liberté que j'ai toujours voulue depuis longtemps).
Donc je n'ai pas vraiment l'impression qu'on m'ait forcé la main... Une autre raison pour laquelle des amies me disaient que je n'étais pas humaine c'est que je n'ai pas de rêves ou autre but dans ma vie. Enfin... je n'ai jamais vraiment été fan de quelque chose (à part Hunger Games l'année dernière, mais je crois que j'avais un peu forcé car ça me manquait de n'avoir jamais été fan de quelque chose comme la plupart des ados, c'est retombé assez vite après que j'aie vu l'avant-première). Quand j'étais petite je croyais assez fort à la magie, j'ai abandonné cette croyance il y a quelques années; j'ai voulu avoir une relation amoureuse avec des gros sentiments, j'ai connu les sentiments mais sans relation, ça m'a un peu refroidie aussi. En fait il y a quelque chose auquel je m'accroche secrètement depuis plusieurs années mais que je n'ai dit à personne, je l'ai toujours gardé pour moi, c'est de faire du cinéma. Je ne peux pas m'empêcher de regarder régulièrement les castings même si ça ne mène à rien, j'ai envie d'être une actrice reconnue mais ce n'est pas un rêve très raisonnable. Donc pendant ce temps je dessine, fais des illustrations, des ébauches d'histoires, apprends à programmer pour faire un jeu. Ah, une autre chose à laquelle je m'accroche parce que j'adore malgré tout c'est le surf; je n'en ai pas beaucoup fait, 2 3 semaines, mais de tous les sports (je ne suis pas très sportive car malgré toute ma volonté depuis mon enfance je n'ai jamais réussi à être assez forte et dynamique pour être douée dans un quelconque sport) c'est celui que je préfère, je peux en faire pendant des heures en me sentant dans une bulle de perfection. Mais évidemment je me complique toujours la tâche, parce que je suis mortellement allergique au poisson (donc avec les vives qui se cachent dans le sable pour piquer le pied, ça stresse toujours un peu) et en plus étant malentendante, quand je dois aller dans l'eau, je n'entends les autres qu'à moitié, donc ça n'est pas bien agréable... je rêve d'avoir des appareils qui peuvent être utilisés dans l'eau, je peux pleurer facilement sur ce sujet, allez savoir pourquoi, ça vient malgré moi.
(J'ai beaucoup aimé aussi apprendre la LSF pendant un an, c'est un langage qui me semblait presque + naturel et logique que le français (d'ailleurs parfois j'ai l'impression que ça a déteint sur ma façon de parler à l'oral, quand je m'écoute bredouiller ><). Mais je n'ai pas eu une très bonne note à l'épreuve de bac (9, bon c'est vrai que c'était un peu osé, j'aurais sans doute mieux réussi le latin que j'ai abandonné en terminale malgré les réticences de ma mère, mais je préférais passer un bac option LSF plutôt que latin), bref ça m'a un peu dégoûtée surtout que ma prof de LSF ne m'a pas recontactée. Et comme je n'ai pas moyen de m'entraîner avec quelqu'un, je commence à oublier un peu. Enfin, j'ai fait un exposé sur la LSF cette année à l'école, ça a intéressé beaucoup de monde qui ont trouvé mon exposé très bien, j'étais plutôt contente car c'est un sujet qui m'intéresse beaucoup et sur lequel je peux beaucoup apprendre, moi qui ai mauvaise mémoire.)
J'ai vraiment l'impression que je raconte trop ma vie, ce qui m'agace le plus c'est que ce sont des petits trucs de rien du tout qui n'auraient même pas lieu d'être dans un message sur un forum comme ça. Mais j'aime bien écrire. Il faudrait peut-être que j'écrive vraiment un roman un jour
Re: Déréalisation ?.. un peu perdue.
J'ouvrirai un post sur mon vécu avec l'autisme, et tu prendra si tu y trouves des pistes.
Pour ma part, ce que je viens de découvrir après 49 ans. C'est comment je me suis coupée de mes émotions absolument inconsciemment.
Et l'impact sur la communication, mon intérêt pour la communication non verbale, car ma soeur était autiste mutique (ce qui a entrainé des choix erronés), le mal que j'ai avec les "codes sociaux" ce qui est propre aux autistes, même de haut niveau. Tout cela entraine un décalage avec l'environnement. Des gens ont pu me reprocher d'être "un monstre", ou d'être froide, parce que mes sentiments n'étaient pas exprimés au moment où ils auraient du l'être, sous la forme que l'on attendait. D'être en empathie avec ma soeur (1 an de moins que moi) a fait que je me suis aussi souvent identifiée à elle, alors que je n'ai aucune idée de ce qu'elle ressent ni de quoi est fait son monde intérieur.
Pour revenir au titre de ton fil: déréalisation, il correspond bien à mes 49 ans de vie. A quel moment est ce que j'existe vraiment? où est la réalité? C'est au moment où je prends conscience de tout ce qui n'est pas moi que je peux commencer à trouver.
Pour ma part, ce que je viens de découvrir après 49 ans. C'est comment je me suis coupée de mes émotions absolument inconsciemment.
Et l'impact sur la communication, mon intérêt pour la communication non verbale, car ma soeur était autiste mutique (ce qui a entrainé des choix erronés), le mal que j'ai avec les "codes sociaux" ce qui est propre aux autistes, même de haut niveau. Tout cela entraine un décalage avec l'environnement. Des gens ont pu me reprocher d'être "un monstre", ou d'être froide, parce que mes sentiments n'étaient pas exprimés au moment où ils auraient du l'être, sous la forme que l'on attendait. D'être en empathie avec ma soeur (1 an de moins que moi) a fait que je me suis aussi souvent identifiée à elle, alors que je n'ai aucune idée de ce qu'elle ressent ni de quoi est fait son monde intérieur.
Pour revenir au titre de ton fil: déréalisation, il correspond bien à mes 49 ans de vie. A quel moment est ce que j'existe vraiment? où est la réalité? C'est au moment où je prends conscience de tout ce qui n'est pas moi que je peux commencer à trouver.
Re: Déréalisation ?.. un peu perdue.
Oui ça m'intéresserait, je trouve ton témoignage intéressant. Si tu écris ton post serait-il possible de mettre un lien vers celui-ci dans ce thread pour que je puisse le trouver facilement ?
Je comprends ce que tu veux dire, je me retrouve un peu dedans. Parler avec les autres ne me dérange pas et je ne suis pas trop timide je crois (ou moins qu'avant) mais j'ai tendance à remplacer les mots par des expressions du visage (après c'est peut-être plutôt lié à ma surdité). Je ne crois pas qu'on ait été en mauvaises relations avec mon frère, mais on n'a jamais été très proches non plus, je n'ai pas souvenir d'avoir passé du temps avec lui à part en voyage familial, ou en jouant aux jeux vidéo/de société/regardant la télé. Il a fait des gros progrès, il a dû faire deux CP car il était la moitié du temps en hôpital de jour; maintenant il n'y va qu'un après-midi par semaine et il a eu son bac L mention AB l'an dernier. Je le trouve beaucoup plus méritant que moi, il a des qualités que je n'ai pas et que je pense que mes parents voudraient que j'ai : il est travailleur, persévérant, il a de la volonté et une très bonne mémoire, il est très organisé, perfectionniste. Moi, je ne me sens bien que s'il y a un minimum de désordre autour de moi, j'ai une très bonne logique mais mauvaise mémoire, je ne suis pas travailleuse alors que je l'étais jusqu'au lycée, etc. Son rêve depuis longtemps est d'être réalisateur de cinéma, il a réussi à rentrer dans une école de cinéma, là il vit seul dans son appart depuis une semaine, ce qui inquiète en permanence mes parents. Moi un peu moins, je ne pense pas beaucoup à lui, mais je sais que je m'inquiète un peu quand même. Mais je ne le montre pas pour, je ne sais pas, rassurer mes parents. Sa façon d'être m'énervait pas mal quand même quand j'étais à son contact car il n'avait aucune logique et je ne supporte pas qu'on n'arrive pas à suivre un raisonnement logique; il rangeait tout alors que je dérange tout, et ça lui arrivait de faire des crises en criant, pleurant et claquant la porte de sa chambre pour généralement pas grand-chose, et j'avoue que ça me faisait un peu peur. Je ne m'en rappelle plus du tout mais d'après ma mère, quand il était petit on ne pouvait pas le toucher sinon il criait pareillement.
Toujours est-il que parfois je me demande si je ne suis pas jalouse de lui, car mes parents étaient beaucoup plus fiers de lui que de moi quand il réussissait quelque chose (enfin c'est l'impression que j'en ai, ça me paraîtrait logique vu que moi je n'ai jamais eu de difficultés), et il a des qualités que mes parents, surtout ma mère, voudraient que j'aie. Par contre ils sont toujours très inquiets et ne s'attendent pas à ce qu'il atteigne son rêve, ils s'attendent à ce qu'il doive abandonner son école et ensuite dieu sait quoi, alors que moi j'essaie de croire en lui. Il a de l'imagination (parfois trop..) et maîtrise bien la langue française. C'est juste son attitude en société qui peut être problématique, comme pour tous les autistes...
Enfin bon, toujours est-il que je sais que j'ai toujours eu le rôle de veiller sur lui et que s'il arrive quelque chose, j'en serais très affectée. Alors que c'est mon aîné. C'est un poil perturbant et illogique...
Je comprends ce que tu veux dire, je me retrouve un peu dedans. Parler avec les autres ne me dérange pas et je ne suis pas trop timide je crois (ou moins qu'avant) mais j'ai tendance à remplacer les mots par des expressions du visage (après c'est peut-être plutôt lié à ma surdité). Je ne crois pas qu'on ait été en mauvaises relations avec mon frère, mais on n'a jamais été très proches non plus, je n'ai pas souvenir d'avoir passé du temps avec lui à part en voyage familial, ou en jouant aux jeux vidéo/de société/regardant la télé. Il a fait des gros progrès, il a dû faire deux CP car il était la moitié du temps en hôpital de jour; maintenant il n'y va qu'un après-midi par semaine et il a eu son bac L mention AB l'an dernier. Je le trouve beaucoup plus méritant que moi, il a des qualités que je n'ai pas et que je pense que mes parents voudraient que j'ai : il est travailleur, persévérant, il a de la volonté et une très bonne mémoire, il est très organisé, perfectionniste. Moi, je ne me sens bien que s'il y a un minimum de désordre autour de moi, j'ai une très bonne logique mais mauvaise mémoire, je ne suis pas travailleuse alors que je l'étais jusqu'au lycée, etc. Son rêve depuis longtemps est d'être réalisateur de cinéma, il a réussi à rentrer dans une école de cinéma, là il vit seul dans son appart depuis une semaine, ce qui inquiète en permanence mes parents. Moi un peu moins, je ne pense pas beaucoup à lui, mais je sais que je m'inquiète un peu quand même. Mais je ne le montre pas pour, je ne sais pas, rassurer mes parents. Sa façon d'être m'énervait pas mal quand même quand j'étais à son contact car il n'avait aucune logique et je ne supporte pas qu'on n'arrive pas à suivre un raisonnement logique; il rangeait tout alors que je dérange tout, et ça lui arrivait de faire des crises en criant, pleurant et claquant la porte de sa chambre pour généralement pas grand-chose, et j'avoue que ça me faisait un peu peur. Je ne m'en rappelle plus du tout mais d'après ma mère, quand il était petit on ne pouvait pas le toucher sinon il criait pareillement.
Toujours est-il que parfois je me demande si je ne suis pas jalouse de lui, car mes parents étaient beaucoup plus fiers de lui que de moi quand il réussissait quelque chose (enfin c'est l'impression que j'en ai, ça me paraîtrait logique vu que moi je n'ai jamais eu de difficultés), et il a des qualités que mes parents, surtout ma mère, voudraient que j'aie. Par contre ils sont toujours très inquiets et ne s'attendent pas à ce qu'il atteigne son rêve, ils s'attendent à ce qu'il doive abandonner son école et ensuite dieu sait quoi, alors que moi j'essaie de croire en lui. Il a de l'imagination (parfois trop..) et maîtrise bien la langue française. C'est juste son attitude en société qui peut être problématique, comme pour tous les autistes...
Enfin bon, toujours est-il que je sais que j'ai toujours eu le rôle de veiller sur lui et que s'il arrive quelque chose, j'en serais très affectée. Alors que c'est mon aîné. C'est un poil perturbant et illogique...
-
- Sujets similaires
- Réponses
- Vues
- Dernier message
-
- 2 Réponses
- 736 Vues
-
Dernier message par Maths
Qui est en ligne ?
Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 10 invités