Doutes de la vie d'adulte

Forum adulte, aide psychologique gratuite
Tobios
Messages : 2
Inscription : 02 juil. 2023, 17:23

Doutes de la vie d'adulte

Message par Tobios »

Bonjour,

Je ne sais pas si mon sujet a sa place ici mais j'ai besoin d'écrire quelque part, si nécessaire je le déplacerai dans le forum approprié.

Si je vous écris aujourd'hui c'est pour vous faire part d'un mal-être et surtout de mes doutes quand à la vie d'adulte.

Pour vous faire simple, ma vie familiale a toujours était un désastre depuis mon plus jeune âge (aucune relation avec ma famille à part mes parents et ma petite sœur plus jeune de 10 ans). Un père très possessif, colérique, alcoolique et une mère qui n'a plus la force de se rebeller, c'est elle qui a élever ma sœur et moi. C'est quelqu'un d'adorable.

A côté de ça sur le plan scolaire, j'étais un élève dans la moyenne, qui excellait dans le sport et qui ne faisait pas de vague, assez populaire et toujours là pour aider les autres.

Lorsque je suis arrivé à la fac j'ai eu mon premier appartement et donc l'autonomie qui va avec, mon premier travail saisonnier d'animateur après une formation qu'est le BAFA (emploi que j'ai tenu durant mes 3 années d'études supp) j'ai également connu une rupture difficile qui depuis me bloque sur mes autres relations amoureuse, même après 5 ans, je me suis par la suite éloigné de mes amis d'enfance et je me suis peu à peu isoler en ne fréquentant que mes camarades de promo et d'entraînement. Sur le plan amoureux j'ai débuté des relations pour au final trouver des excuses et y couper court rapidement. Même au niveau du sexe je n'étais plus intéressé.

En sortant de la fac j'ai obtenu une Licence dans le domaine sportif qui ne m'offrait que très peu de déboucher professionnelle, je me suis alors intéressé à l'armée.
J'ai passé les tests, obtenu mon bon d'incorporation pour faire sous officier dans la Marine Nationale.
Au bout de 2 semaines d'incorporation je me suis trouvé une excuse et j'ai rendu ma démission. Le cadre militaire me plaisait sur le papier mais la réalité en était tout autre.
Je suis par la suite retourner vivre chez mes parents.

J'ai ensuite enchaîner les petits boulots (vendeur, ouvrier...) pour essayer de gagner ma vie, j'ai pendant presque 2 ans cumuler plusieurs emplois car je voulais gagner ma vie correctement, j'ai mis de côté mes économies pour ''préparer l'avenir''. J'ai ensuite travaillé dans l'entreprise familiale ou mon travail d'employé administratif n'était pas plaisant. Mes relations avec mon père se sont dégradés de plus en plus.

J'ai remis ma démission et quitter le domicile familiale suite à une grosse dispute. J'ai trouvé une chambre dans une FJT (foyer jeune travailleur) qui devrait d'ailleurs s'appeler Foyer de drogués et de fous (des gens tapent sur les murs et hurlent au milieu de la nuit, avec une odeur de drogue très présente tout le temps). J'ai également placé mes affaires dans un box de stockage.

J'ai quitté le FJT et ai trouvé assez rapidement une chambre dans une colocation et ai entamer des démarches pour devenir gendarmes.
N'ayant aucune attirance particulière pour ce métier, le fait d'avoir un logement de fonction et un lieu ''safe'' me plaisait, j'ai passé les test, les ai réussit, fut convoquer en école. Mais n'ai pas répondu.

J'ai dans un même temps eu une réponse à un autre projet me permettant d'aller vivre et travailler au Canada (PVT), mon PVT est valide jusque Octobre de cette année et me permettrait de partir 2 ans voir plus si je demande un visa.
Je ne compte pas y aller.

Après ma colocation j'ai réussi à obtenir un appartement dans un autre département ou l'immobilier est beaucoup plus abordable et ou le cadre de vie est meilleur mais ou tout m'est inconnu. J'ai déménagé mes affaires du box jusqu'à ma nouvelle adresse et ai acheter des meubles. Je regrette d'avoir déménager et de ne plus pouvoir voir ma mère et ma sœur comme avant, d'avoir perdu mes habitudes et de ne pas pouvoir revenir en arrière. D'être encombrer avec mes meubles et mes biens matériels. J'ai l'impression que je me suis fermé des portes.
Je viens de signer le bail de cet appartement il y a 4 jours et pourtant j'envisage déjà de revenir en arrière pour retourner vivre à proximité de ma famille.

J'ai plusieurs possibilités d'embauche ici dans différents domaine (ambulance, banque, scierie...) me laissant le choix. Peu importe le domaine professionnelle j'arrive toujours à trouver les bons mots pour plaire aux recruteurs. Je n'ai jamais connu l'échec une fois l'entretien programmé.

Je croix que d'avoir le choix est en train de me tuer à petit feu, je n'arrive pas à me décider et à savoir quoi faire de ma vie. Lorsque je discute avec d'autres personnes dans un cadre informel elles m'idéalisent pour ma culture Générale, mais elles ne savent pas que je me renseigne sur tout car je ne sais pas quoi faire.
Lorsque je discute avec d'autres personnes dans un cadre formel elles m'idéalisent également pour ma posture professionnelle et mon sérieux, elles ne savent seulement pas que je fait de mon mieux pour me convaincre que ce que je fait est bien.

J'ai 24 ans, je suis bon dans pas mal de chose mais je ne sais pas quoi faire de mes 10 doigts.
Je pense que l'engagement sous toute ses formes me fait peur.
Nomatone
Messages : 153
Inscription : 10 déc. 2022, 22:42

Re: Doutes de la vie d'adulte

Message par Nomatone »

Tobios a écrit : 02 juil. 2023, 18:07 Je pense que l'engagement sous toute ses formes me fait peur.
Sans aucun doute. Choisir c'est s'engager dans une voie et renoncer aux autres.

Ta vie, telle que décrite ici, est une oscillation entre des périodes d’autonomie et de régression: retour en famille ou choix d’un métier avec un cadre rigide et autoritaire en t’orientant soit vers des institutions qui représentent l’autorité (armée, gendarmerie), soit carrément auprès de ton père qui est quand même la figure autoritaire par excellence.

Tes parents sont-ils toujours ensemble?
Pourquoi as-tu renoncé au Canada après avoir fait une démarche active pour obtenir le PVT? Tu te disais quoi au moment de soumettre ta candidature?

Ta situation familiale me fait beaucoup penser à la mienne. Et à peu près à l’âge que tu as aujourd’hui, j’ai obtenu un PVT pour le Canada. S’en est suivie une avalanche de questions, d’inquiétudes et de doutes. Personnellement j’étais prise dans un conflit de loyauté familiale. Du coup, partir supposait de faire un choix sur la place que je décidais d’occuper dans cette famille. Rester à proximité de cette dernière, c’était systématiquement voler au secours de ma mère, rôder dans les parages pour la protéger des violences de mon père. Mais la stratégie m’offrait aussi le bénéfice de continuer à dépendre d’elle, puisque l’autonomie me séduisait et me terrifiait en même temps.

Un parent alcoolique et colérique est un parent imprévisible. Quant au parent qui se soumet, à son insu il nous enseigne l’impuissance. On grandit sans savoir sur quel pied danser. Arrivé à l’âge adulte, ces années d’existence sans guide, sans sécurité, se traduisent par un doute permanent. En mode survie, dans mon chaos familial, je n’ai pas eu le temps ou la disponibilité psychique d’apprendre à me construire, à me connaître. Et si je ne me connais pas, ne (re)connais pas mes besoins, comment savoir si la moindre décision prise est pour moi la bonne?

Finalement j’ai fait le choix de m’offrir cette parenthèse au Canada. J’ai expérimenté une vie ou j’étais capable pour une fois de me décaler sur l’échiquier. Et à bien y réfléchir aujourd’hui, la destination est devenue le point de départ depuis lequel j'ai fait le premier pas pour aller à ma rencontre.
Tobios
Messages : 2
Inscription : 02 juil. 2023, 17:23

Re: Doutes de la vie d'adulte

Message par Tobios »

Merci pour ta réponse,

Mes parents sont toujours ensemble mais devaient se séparer lorsque j'étais plus jeune, ils sont resté ensemble car ma mère est tombée enceinte de ma petite sœur. Depuis mon plus jeune âge mon père me monte contre ma mère et c'est seulement vers mes 15 ans que j'ai compris qu'elle n'avait rien fait de mal.
Depuis je vis dans le regret de m'être montrer odieux avec elle étant plus jeune. Nous avons maintenant une relation très fusionnelle.

Pour le Canada, une connaissance m'en avait parler me le vendant comme un pays parfait ou l'emploi, le logement, les mentalités étaient très différentes de la France, la vie y était plus simple bien que différente.
A ce moment là je ne cherchais qu'à quitter mes préoccupations et débuter une nouvelle vie. Seulement je suis quelqu'un d'assez craintif quand il s'agit de prendre des risques ''à l'aveuglette'' (je considère que partir dans un pays étranger avec un diplôme ne valant rien, aucune connaissance, aucun réseau, aucune sécurité de logement et à plus de 6000km est assez risqué) pour autant, les risques maîtrisés qui ne dépendent presque que de moi ne me font pas peur, je suis motard, boxeur et n'ai aucun problème à partir plusieurs jours en montagne seul.

Ma relation aux autres est un problème, je n'ai aucune confiance en mon père qui ne ferait sûrement pas de mal physiquement à ma mère mais ne se gênerait pas par d'autre moyen et je n'ai également pas confiance en ma mère qui est dépendante de lui et pourrait se retrouver à la rue du jour au lendemain ne sachant pas comment vivre seule.
Je me retrouve à devoir gérer une construction personnelle, à essayer de comprendre mes envies avec le fait de devoir me tenir prêt à ''voler à la rescousse de ma mère'' comme tu as pu le vivre également.

Si je venais à partir au Canada et que quelque chose venait à se produire je ne me le pardonnerai jamais. D'où mon déménagement dans un département voisin me permettant d'être là sans l'être et d'essayer de me construire.
Nomatone
Messages : 153
Inscription : 10 déc. 2022, 22:42

Re: Doutes de la vie d'adulte

Message par Nomatone »

Tobios a écrit : 03 juil. 2023, 21:35 Si je venais à partir au Canada et que quelque chose venait à se produire je ne me le pardonnerai jamais.
Quelle chose par exemple?


Le besoin de contrôler son environnement pour écarter l’angoisse de l’imprévu révélera rapidement ses limites puisque, tu t’en doutes, on ne peut pas tout maîtriser dans sa vie. Les stratégies d’évitement te fermeront beaucoup de portes alors que, comme tu le dis, des opportunités s’offrent à toi. Je pense que tu es un garçon brillant, tu as réussi à naviguer jusqu’à ce jour malgré les difficultés. Mais la vieille recette est à présent indigeste. La vie te demande de créer d’autres schémas, avec tes ressources d’homme adulte et non de petit garçon sur le qui-vive, à l’affût d’un danger à écarter.

Sur la durée, il est difficile de tenir avec une telle pression. Un jour le fardeau que tu portes sur tes épaules risque de te mettre à genoux. L’effort investi pour maintenir l’équilibre de ta famille est de l’énergie que tu voles à ta propre vie. Si tu en prends conscience trop tard, dans dix ans tu pourrais te surprendre à faire le compte de tout ce que tu as sacrifié et bonjour tristesse comme disait l’autre. Au mieux. Parce que l’amertume, le ressentiment et la colère se joindront aussi au cortège.
Heureusement, tu es encore jeune, avec semblerait-il, une tête bien faite. Tu peux travailler sur ce tiraillement qui te poursuit dans ta vie d’adulte et qui, peut-être, est une traduction du déchirement que tu as vécu entre ton père et ta mère. Si j’ai bien compris, jusqu’à un certain âge, tu as grandi en formant une coalition avec ton père, contre ta mère (et dont tu portes encore la culpabilité). Ensuite, la coalition à changé et tu as fait alliance avec ta mère contre ton père. Mon père ou ma mère? Partir ou rester? S’approcher ou s’éloigner? S’engager ou se libérer?

La question n’est pas qui a tort ou raison. Tu es l’otage d’une dynamique de couple dont en vérité seuls tes parents ont la responsabilité. Pourquoi est-ce l’enfant qui développe ici le sens du devoir? Je sais qu’il peut être difficile de le lire et de l’admettre, mais nos mères ont la responsabilité de leur vie. On ne fait pas des enfants pour qu’ils sacrifient leur vie à nous protéger, à s’inquiéter à notre sujet. Inverser les rôles c’est bousculer l’ordre des choses.

Si tu as une bonne relation avec ta mère, pourquoi ne pas lui confier non pas que tu t’inquiètes pour elle, mais que l’inquiétude à son égard constitue un frein dans ta vie. Que tu te sens perdu, que tu doutes de ta valeur, malgré tes réussites. L’idée n’est pas de l’accabler, plutôt de reprendre ta place, d’être sincère avec elle sur ta vulnérabilité, si elle n’en a pas conscience, et de déposer entre vous ce que votre vécu familial t’a coûté et continue à te coûter.
Tu pourrais aussi te demander si l'appel à l’aide est réellement formulée par ta mère ou si tu te poses en sauveur parce que tu ne fais pas « confiance à ta mère qui pourrait se retrouver à la rue du jour au lendemain ».
Ce qui est intéressant dans ton énoncé, c’est que finalement tu dis ne faire confiance ni à ta mère, ni à ton père.

Le blocage sur les relations amoureuses est-il lié à une difficulté à faire confiance à l’autre? A l’aspect imprévisible dans les relations ? Parce que dans ce domaine, en effet, exit le « risque maîtrisé qui dépend de toi ».

Chercher les motifs de cette peur de l’engagement, sous tous ces aspects, peut aider à faire émerger à ta conscience tes représentations sur la vie et à identifier les sources de ta confusion. C’est certes du boulot, mais qu’est-ce que ça en vaut la peine quand on a juste 24 ans!
Sisyphus
Messages : 3
Inscription : 09 juil. 2023, 13:18

Re: Doutes de la vie d'adulte

Message par Sisyphus »

Salut Tobios,
Comment imagines-tu ta vie idéale ? Sans penser aux limitations du présent.
Répondre
  • Sujets similaires
    Réponses
    Vues
    Dernier message

Revenir à « Forum adulte »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 44 invités