Deuil et souvenir

[Lucette1]

tout à l'heure, sans très bien savoir pourquoi, j'ai ouvert mon livret de famille.

et quelque chose m'a sauté aux yeux.

je savais que ma mère porte en deuxième prénom le prénom de son frère ainé, décédé. c'est mon prémier prénom. J'ai toujours entendu dire que c'était le prénom de ma mère qui m'avait été donné.

et je viens de me rendre compte que mon père porte lui aussi le prénom d'un frère ainé, décédé lui aussi enfant. sauf que de ce frère, je n'ai entendu parler qu'il y a 2 ans...

[Jeannette]

Les prénoms que l'on se transmet... Avec tout ce dont ils sont porteur... Le décès d'une soeur ou d'un frère aîné.
Je ne sais pourquoi, cela ne me laisse pas indifférente. Je me sens concernée...

Mon second prénom est celui de ma grand-mère. Jeanne. Et l'origine de mon pseudo ici. Sans parler du prénom de mon père : Jean.
Mais il n'y a pas que cela... Tu viens de mettre le doigt à un endroit qui fait mal. Mais je ne sais pas lequel...

Décès d'un frère ou d'une soeur... Un soupçon, une idée folle que je ne pourrais jamais vérifier, qui me trotte en tête depuis quelques temps ? Peut être.

[Lucette1]

une idée folle que je ne pourrais jamais vérifier

je connais...

je crois que cela fait quelques mois que je sais qu'il y a quelque chose autour d'un prénom quelque part. mais je ne sais pas quoi... ou qui.
je ne trouve pas.

et pourtant, Annick, Annie, Anne...
c'est bien proche...

[Lucette1]

je suis étonnée.

rigolo de fouiller... de tomber tout à coup sur une info.
et tout à coup, ça sort de l'histoire. Plus tout à fait un jeu... plus tout à fait loin. Et c'est les silences qui reviennent... combler un peu.

et puis... regarder une carte de France.
ben... je suis encore plus nulle en géographie que je ne le pensais.

Ou alors il ne fallait surtout pas que je sache, que je vois... que je puisse comprendre.
le "berceau de la famille" qu'il disait...
en laissant totalement de coté le coté paternel.

mais ce "berceau", je ne savais pas où il était...




d'ailleurs un berceau...

pour lui, peut-être. Mais c'est SA famille.
J'en ai toujours été trop exclue pour en faire partie


MAIS... c'est quand même pas bien loin de là que j'ai été chercher l'homme avec qui j'ai fondé la mienne...
Pas tout à fait d'ailleurs... c'est de pas loin de là qu'il vient... où il est né.
j'ai été le chercher... là d'où vient le père de mon père... et j'ai toujours cru que c'était par là le "berceau".

[Lucette1]

Je suis bloquée sur un X.

j'ai commencé par croire qeu ce qui était important était l'absence de père qui s'était d'une manière ou d'une autre rejouée...
mais en même temps...

maintenant, je pense que c'est la raison du silence.
silence que je n'ai jamais pu comprendre. comme une famille totalement absente.

et... ben finalement,c 'est un peu ça. un père "qui n'existe pas", c'est aussi une famille qui n'existe pas... dont on ne peut pas parler...

je me dis que ces silences qui avaient une "raison" sont devenus des silences "habituels", traditionnels... qu'on ne sait plus en sortir... sujet inter-dit.

avec une sorte de honte qu'on se transmet ?

honte de quoi ? fille séduite ? violée ? d'un père qui n'est pas là ?

[Jeannette]

Un père qui n'existe pas...
Ca me rappelle quelque chose, ça. Non, je ne parle pas de moi (encore que...).
Mais de la famille d'une gamine que je connais.
Une génération où le père est absent.
Et les générations suivantes qui refusent aux pères toute place dans la famille... Jusqu'à les pousser au départ ou à l'inconsistance.

[Lucette1]

sur qu'il y a de ça...

le père de mon père.... pas de place, parti, mon père ne l'a pas reçu depuis ses 16 ans. et je ne l'ai pas connu. je en sais rien sur lui sinon que c'est "un emmerdeur"

mon père... qui a une fille qu'il n'a pas connue...

une hist qui se répète ???

et un silence total...

un silence qui explique tant de silences après...l'impossibilité pour moi de questionner... de chercher à savoir...

[France]

un silence qui explique tant de silences après...l'impossibilité pour moi de questionner... de chercher à savoir...

Des conflits non réglés, des souffrances non dites..qui entraînent des coupures de lien et un questionnement sans réponse. J'ai vécu cela dans ma famille!
Avant même que je naisse, ma mère a perdu un fils de deux ans, par accident, écrasé accidentellement par mon père..mais ..silence totale sur ce sujet tabou..elle m'a donne le même prénom que ce fils mais au féminin..que j'en avais des questions sur mon nom que je détestais d'ailleurs, très jeune , j'avais cela dans la tête..pour moi, je portais le nom d'un mort et je trouvais cela lourd et ça me dévalorisait..et sans parler de tout l'impact que cela a eu dans la dynamique familial.

je n'ai jamais osé questionner..comme si le silence..arrangeait tout..et..on en vient à intégrer cet idée, qu'on ne parle pas de cela. Votre post me sensibilise à l'importance de parler aux plus jeunes, neveu, nièce , de ce qui se passait dans la famille.

[Lucette1]

je porte le prénom de ma mère qui est le prénom de son frère mort.

peur de quetsionner...

depuis quelques années, oui, peur de questionner. avant, je ne savais même pas que des questions pouvaient se poser. que ça pouvait être un sujet dont on parle..

quant à l'importance de dire, oui, oui, et encore oui.

je dis à ma fille, mon fils le peu que je sais.

y compris (et ça a beaucoup surpris ma fille) ma peur ancienne de ma mère.

[Jeannette]

dire, oui.
mais peut-on tout dire...
question réelle !