problème de relation avec ma mère

[finette]

Tout d'abord, merci d'avance à celui ou celle qui me lira, également à qui me répondra.
J'ai 35 ans, et je suis en couple avec deux enfants, et actuelllement enceinte du troisième.
Depuis mon plus vieux souvenir, les rapports que j'ai entretenus avec ma maman ont été étranges...voire déroutants.
Petite, j'ai le souvenir d'osciller entre sa très grande sévérité, les fessées que je prenais, les devoirs qui duraient des heures, ponctués de gifles et de punitions ( lignes par centaines), et des moments ou ma maman faisait preuves d'une très grande tendresse, pleine de jeux, de calins, de " je t'aime"....
J'ai développé très vite une drole de conduite: je la craignais, véritablement, et j'avais toujours peur de " m'en prendre une"; or, quand parfois elle levait les bras vers moi pour m'embrasser, je me jetais au sol les bras sur la tête, croyant qu'elle allait me frapper...ce qui avait le don de l'exaspérer, et de fil en aiguille, j'arrivais peu après ce genre de scène à la pousser à bout ( je ne sais toujours pas vraiment comment, à vrai dire), et je finissais par prendre ma ' rouste", comme elle le disais....
Aujourd'hui je pense que je provoquais des situations où je me mettais moi-même dans des impasses, en lui menant ( car j'avais peur), en refusant de passer à coté d'elle alors qu'elle me le demandais ( car j'avais peur), et en le faisant courir pour ne pas prendre la baffe qui se transformait en dérouillée quand elle arrivait ( à bout de souffle, lol, car je la faisais vraiment courir),à m'attraper.
Elle n'a pas vécu avec mon père, que je connais très peu, mais a connu mon beau père quand j'avais six ans. Il a de suite été très gentil avec moi, mais ne semblait pas faire attention à ces petits égarements de comportements de ma mère-et de moi.
Bref, ils ont eu mon petit frère ensemble à mes 7 ans.
Je me rappelle avoir été fière, et jalouse aussi; mais je m'occupais bien de lui, j'étais une petite maman pour lui, je le gardais le matin quand ma mère avait travaillé la nuit, lui changeait ses couches, donnait ses bib'....
Mais j'étais jalouse tout de même, ça me rongeait: j'avais l'impression qu'l pouvait tout faire, ses frasques les faisait rire, il avait le droit de hurler, d'etre insuportable, hurlant, ne rangeant rien, et tout les faisait rire....alors j'essayais d'etre encore plus sage, mon passe temps favori était la lecture, j'étais des heures entières dans ma chambre, pendant que mon frère faisait le pitre, le clown, j'aidais maman quand elle me le demandais, mais j'avais dans le cœur un profond sentiment d'injustice.....rien de ce que je faisais n'avais l'air satisfaisant....et mon frère, qui était presque " insortable ( le pauvre) avait tous les honneurs, tous les droits....c'était le petit homme de la maison, courant, remuant, et moi je m'effaçais en me disant que peut etre un moment donné quelqu'un me remarquerait............;
les années ont passé....ma mère est dépressive à la base, elle a un comportement bipolaire....et mon humeur a toujours oscillé au gré de la sienne, entre coups de colère et éclats de joie...

[Dubreuil]

En résumé, maintenant que vous êtes adulte vous vous rendez compte que vous avez eu à faire avec une mère plus ou moins maniaco-dépressive, donc régie par une grave pathologie.
Les changements de caractères et les injustices trouvent là leur explication, mais cela n'enlève pas les traumatismes d'une petite fille " martyrisée " et n'ayant finalement jamais eu " SON DROIT " à l'enfance simple, insouciante et douce.