deuils, épreuves, solitude, je suis une maman et grand maman de 64 ans effondrée

[leopoldine]

C’est la tristesse, la solitude, le découragement qui m’amènent ce soir sur ce forum, espérant y trouver des échanges, des dialogues
Cette année j’aurai 64 ans, je suis maman de 4 enfants (44, 42, 35,27 ans) et grand-mère de 2 petites filles de 17 ans et 18 mois
Pour moi c’est l’année 2015 qui a été l’une des plus dures à vivre au cours de ma vie
2014 s’était terminé avec que des nouvelles joyeuses
Le jour de noël ma dernière fille nous s annonce la venue d’un bébé
Mon fils aîné, qui vivait en Australie depuis 20 ans, nous annonçait son mariage avec son compagnon pour l’été 2016
Mais il en a été autrement. Le 27 juin 2015 ma petite fille
Ce même jour mon fils aîné a choisi de mettre fin à ses jours et c’est sa sœur, maman pour la première fois qui me l’annonce
Comment peut-on vivre le même jour des événements aussi extrême que la joie d’une naissance d’un petit enfant et le chagrin de la mort d’un autre enfant ?? Je n’aurais certainement jamais de réponse
Le sort s’acharne, le 20 novembre, ma belle-sœur, ma complice, ma meilleure amie, meurt fauchée par une voiture sur un passage piéton.
Elle s’était battue contre le cancer du sein 2 ans et demi avant et pour les médecins elle était guérit Là encore comment ne pas se demander comment la vie est faite
Il a fallu serrer les dents très fort, ne pas montrer mon chagrin, ma dernière fille avait besoin de moi, elle a dû encaisser ce choc le plus beau jour de sa vie, le jour où l’on devient maman pour la première fois
J’ai de très mauvais rapports avec ma fille aînée, la maman de ma petite fille de 17 ans, jamais apaisés et le plus souvent épidermique
A la suite d’une violente discussion dans laquelle elle me reprochait d’être responsable du suicide de son frère, de ses échecs, son mal être, j’ai décidé de ne plus lui adressé la parole, ma blessure au travers de ces reproches était trop vive
Comme dans de nombreux épisodes de différends avec ma fille aînée, je ne la voyais plus et je n’avais plus le droit de voir ma petite fille (qui a toujours été un objet de chantage, conditionnant nos rapports)
Durant l’été 2016 ma petite reprend contact avec moi, se passant de l’accord de sa mère
Nous renouons des relations et malgré les 700 km qui nous séparent, nous nous voyions régulièrement, communiquons au travers des réseaux sociaux
Mais en début d’année je reçois un appel de sa maman, ma petite fille s’est faite violée le 30 décembre et n’en a parlé que 8 jours après
Toute la procédure judiciaire s’est mis en route et j’attendais, je ne savais pas ce que je pouvais faire
Avec mon ex-mari nous avons assuré notre petite fille de notre soutien
Ma fille ainée est très instable psychologiquement et n’assume pas les événements actuels
Je lui ai proposé mon aide, mon soutien et lui ai dit tout mon amour malgré nos différends
Mais elle refuse tout contact
Mon ex-mari a reçu un appel de l’assistante sociale lui demandant d’héberger notre petite fille de 17 ans (interne au lycée) pour les 2 weekends qui viennent et de venir au rendez-vous fixé par celle-ci lundi prochain à 8h30, j’y serais aussi

[Luciole]

Il est évident qu'il est difficile de vivre tout cela et que vous souffrez, ce qui se comprend.
En avez-vous parlé à un psychologue ? Je pense que cela vous aiderait pour faire votre deuil et ne pas trop garder la souffrance en vous qui risque de vous ronger.
D'abord, sachez que ce que votre fils a choisi de faire, il l'a fait, il a pris cette décision, et qu'il est plus facile pour les gens de rejeter la faute sur les autres plutôt que de se remettre en question. Il est important de prendre soin de soi et d'aller voir des professionnels pour parler de notre souffrance pour qu'elle ne prenne pas le dessus.

Ensuite : j'ai perdu de nombreuses personnes depuis mes neuf ans. Et j'en suis venue à la conclusion qu'on peut mourir n'importe quand, de tout. Mais j'ai décidé de ne pas laisser mes peurs et angoisses prendre le dessus. Parce que j'ai été confronté à la mort, je comprends à quel point il faut chérir la vie. Et parce que je sais que tout peut s'arrêter le lendemain, j'essaie de passer du temps avec mes proches, de leur offrir sérénité et bonheur. Et surtout, parce que je sais qu'on a qu'une vie, je la vis en étant fidèle à moi-même, en me concentrant sur ce qui me rend heureuse, auprès des gens qui me soutiennent et me font aussi mon bonheur. Et j'ai appris à faire des sortes d'hommages aux gens que j'ai perdu, en me remémorant, sur papier, par des photos, ou autres, les souvenirs heureux, ce qu'ils m'ont apporté, ce/ceux qu'ils ont laissé derrière eux. Célébrer leur vie, leur combat, le bonheur qu'ils ont dispersé dans ce monde. Et ainsi ce bonheur qu'ils ont aussi laissé en moi et que je vais essayer de propager aux autres pour aider le monde.

Est-ce que votre famille, surtout votre petite-fille, voit un psychologue ?
Si elle vient chez vous et qu'elle ne veut pas en parler, ne la faites pas en parler. Dites-lui que vous êtes là pour elle, qu'elle peut pleurer si elle veut, ça peut l'aider,que si elle veut parler de quoi que ce soit elle ne doit pas hésiter. (Elle est très courageuse d'avoir porté plainte, est une victime dans cette histoire et ne doit pas penser le contraire.)

Enfin, pour vous et votre petite-fille :
Faîtes des activités que vous aimez. Inscrivez-vous dans un sport/un club/une association qui vous attire. Faites des balades/de la piscine/du sport. Proposez-lui de faire une liste ou de tenir un journal du bonheur, où elle notera ses souvenirs heureux, des photos qu'elle aime bien, son but dans le vie, ce qui lui reste à faire pour l'atteindre.