Père violent, mère soumise

[Voltaire]

Comment expliquer à des gens que je ne connais pas, les problèmes d’une vie entière en quelques lignes ?
Mon père est en train de saccager ma vie. Alcool, fumette est un quotidien chez moi depuis ma naissance. J’ai 19 ans. J’ai grandi dans un foyer où fuir mon domicile parce que mon père devenait fou de haine envers ma mère était habituelle. Insulte, humiliation physique et morale, violence, devenait normal chez moi. Combien de fois je me suis retrouvé à jeter mes habits plein de sangs… Ma mère disait que mon père était « malade ». Pas dans le sens péjoratif du terme. Alors moi j’ai grandi en pensant que mon père devait juste guérir et que tout cela serait terminé. Cela fait peu de temps que j’ai compris que tout cela ne s’arrêterai jamais. Comment j’ai pu être si aveugle. C’est sûrement dû au fait qu’il passait son temps à promettre, ma mère à le soutenir. Femme soumise jusqu’au bout, elle ne partira jamais ; et ça aussi je l’ai compris il y a peu.

Je me suis retrouvé devant mon père il y a de ça un mois. Lui, alcoolisé un peu plus que d’habitude. Ma copine était avec moi dans la cuisine. Il s’est levé, a prononcé des immondices à mon égard. Comme quoi tout ce que je voulais était de coucher avec ma mère. Me traitant de manipulateur, de moins que rien, de raté. « Ca fait 20 ans que toi et ta sœur je vous regrette » qu’il a dit. Il m’a frappé, je me suis défendu. « Dégage de chez moi ». Alors je suis parti.

Depuis je vis toujours chez moi. Ma mère passe son temps à dédramatiser et à lui trouver des excuses. J’espère partir d’ici peu. Je me sens si mal. Même si ça je n’en parle pas. Ce serait lui accorder un bien trop grand plaisir. Et je ne veux pas ajouter ça sur les épaules de ma mère. Elle sort d’un cancer.

En réalité, je n’arrive plus à avoir des relations sociales normales. Je pleure dès que je suis un peu trop heureux de ma journée. Je me sens m’effriter petit à petit.
J’ai perdu énormément de confiance en moi ces dernières années. J’ai beaucoup fumé de cannabis de mes 15 à mes 18 ans. J’ai tout arrêté l’année dernière. Mais depuis je n’ai plus cet anesthésiant pour m’aider. Je pense souvent à en rallumer un.
Je suis allé voir un psychologue une fois. Ca s’est très mal passé. Je suis arrivé, j’ai dis une phrase et j’ai passé le reste de cette heure à peiner articuler des phrases. Peu glorieux. J’en garde un amer souvenir.
Je veux juste que tout cela s’arrête et je n’ai plus la force de me battre contre cet homme dénué de tout sentiment.

[GraineDeCoeur]

Aller voir un psy n'était pas toujours facile, surtout au début. Mais si vous perséverez, qui sait ce qu'il se passera...
Vous pouvez bien sûr changer de personne! Parfois, on se sent bien mieux à l'aise avec quelqu'un d'autre.

Les soucis que vous avez connus de sont ni anodins, ni petits. Mais vous pouvez faire quelque chose, pour vous-mêmes! Votre père et votre mère, feront du mieux qu'ils peuvent eux-aussi, et votre mère à plusieurs recours à elle dans cette situation, mais il faut qu'elle veuille les utiliser.

La colère et l'alcoolisme ne sont pas une maladie individuelle, c'est une maladie de famille, et parfois, au-delà. Ca touche le partenaire, les enfants, et parfois les amis et les collèges.
Il y a aussi sûrement des livres sur le sujet, ça peut valoir le coup de vous éduquer pour comprendre l'impact que ça a eu sur vous (car il n'y a quasiment aucun doute qu'il y a un impact sur vous malheureusement ), et surtout quoi faire pour se soigner, et commencer la remontée.

Il y a probablement plusieurs groupes de soutiens qui peuvent aider, je connais pas vraiment ceux en France (je vie à l'étranger depuis longtemps ). J'en ai un qui me vient en tête et qui est disponible en France appriori: Al Anon, c'est pour les familles et amis des alcooliques: http://al-anon-alateen.fr/

Bien à vous!