Rupture qui se répète

[Fugen]

La valeur d’une personne ne tient pas à ce que l’on a fait ou pas,
vous pourrez toujours recommencer et atteindre vos objectifs car votre valeur intrinsèque est toujours intacte.
Vous n’avez donc pas à vous dévaloriser ni à craindre d’être abandonné, car lorsqu’une personne vous quitte (il en va de même lorsque vous essuyez un refus), cela ne signifie absolument pas que vous êtes nul(le), moche ou inintéressant(e).
Apprenez à vous aimer vous-même et vous n’aurez plus à avoir peur d’être abandonné.
Et si vous avez été méprisé(e), abandonné(e) dans l’enfance, vous n’êtes pas responsable de la séparation et vous n’avez donc pas à culpabiliser ni à penser ou ressentir que vous n’êtes pas digne d’être aimé(e).
La vérité est la même pour tous : vous êtes une personne de valeur digne d’être aimée.

J’ai l’impression à la fois de ne pas m’aimer assez et pourtant de m’aimer bien plus que quiconque ne m’a aimée . Pas assez pour me donner à moi même suffisamment de soins et d’attention en tous cas, et c’est tout un chantier à mettre en route, qui est déjà commencé .

[Fugen]

Tilt
« On rencontre aussi fréquemment des parents qui ne s’autorisent pas à penser à eux… …Cet état qui s’accompagne souvent d’ailleurs d’une culpabilité diffuse, fait de l’enfant l’être qui me permet de masquer ma propre difficulté à faire face à mes désirs personnels…et le contraint ainsi à porter des responsabilités qui ne sont pas les siennes. »
In « Comment survivre à sa propre famille »

[Nomatone]

Tilt par rapport à vos parents ou par rapport à vos enfants?

[Fugen]

Par rapport à mes enfants.

[Fugen]

Nous nous sommes vues et parlé pendant deux bonnes heures. Je lui ai dit qu’on a besoin d’une aide extérieure. Elle dans un premier temps estimait que non, après que des amies proches (une mère et sa fille) lui aient expliqué qu’elle doit m’accepter telle que je suis moi et mes défauts. (De base je suis une gaffeuse mais pas tant que ça, et par ailleurs tdah oublieuse).tous ces petits défauts qui a la longue lui sont devenus insupportables. Elle en a conclu qu’elle devait m’accepter telle que je suis. Son tempérament colérique finalement fait partie de sa personnalité pense t elle, et n’a pas à être remis en question. Le ton a été cordial et normal tout du long. Et à un moment je lui ai dit que j’ai senti que quelque chose s’est brisé et que rien ne pourra être comme avant. J’ai vu son visage se modifier et devenir étonnamment dur et pâle. Elle, restant silencieuse j’ai tempéré en lui disant que nous avons été trop proche ces derniers temps et qu’il y a eu une confusion des rôles et que chacune devait reprendre sa place. Quand je pense au nombre de fois où elle m’a vu pleurer en particulier après la séparation d’avec son père. Elle avait 15 ans; je me suis demandé si sa peine a elle a eu sa place. En effet je l’ai vu elle rarement y pleurer et quand elle m’a dit qu’elle a pleuré dernièrement parce qu’elle gardait un chat de 3 mois qui n’arrête pas de miauler et qui réclame probablement sa mère, j’ai pensé qu’il y a des chances pour que ses colères cachent une profonde tristesse. Malgré des moments de down (une semaine à faire la fête dernièrement pour ne plus penser) elle dit qu’elle a le contrôle sur tout, même sa prise de drogue. Si elle se voit maigrir elle reprend « la vie saine ». Ses vies dit elle sont cloisonnées. Une avec son père, une avec moi, une avec ses amis. Le passé doit rester derrière, il ne l’impacte pas pense t elle. Après force d’arguments lui proposant de nous faire aider pour remettre les pions à la bonne place sur l’échiquier elle a accepté de venir avec moi rencontrer un thérapeute (idéalement t thérapie familiale systémique, merci au passage de m’avoir fait découvrir le livre). J’espère qu’à ce moment là elle sera en capacité de faire tomber le masque. Car oui j’ai l’impression que ma fille est toute d’armures et de masques.

[Nomatone]

Je dis "sincère" car je sais qu'elle est dans le déni par rapport à l'impact qu'a eu mon divorce sur elle et par rapport à ses addictions.
*** Ce sera surtout de cela qu'il ne faudra pas parler. Elle n'est pas dans le déni, elle ne l'a pas intégré. C'est à elle seule, et à son rythme de faire "un jour" le lien.
Vous vous culpabilisez peut-être, mais vous aggravez aussi sa culpabilité par rapport à vous.
Si " elle guérit ", ce n'est pas cela qui vous guérira.
Et que croyez-vous que cela changera à ses addictions si elle le sait ?

Ceci s’est noyé mais je trouvais les commentaires intéressantes.

Il y a comme une espèce de confusion entre « être là pour elle, en tant que mère », l’amener progressivement à comprendre le mal qu’elle se fait mais admettre que peut-être elle ne comprendra pas, ou pas tout de suite et « la forcer à des soins » afin qu’elle ne vous fasse pas souffrir. Car dans la dernière proposition, votre fille devient un instrument thérapeutique à votre service.

Car oui j’ai l’impression que ma fille est toute d’armures et de masques.

Ses armures et ses masques sont sa défense, elle y a droit comme chacun d’entre nous.
Je peux m’imaginer qu’il est dur de ressentir cette impuissance en tant que mère. Néanmoins, chercher à la dépouiller de ses défenses avant son temps à elle, c’est une forme de violence. C'est prendre un risque, car vous ne savez pas ce que couve et couvre son malaise, contre quoi elle se défend. Et dé-couvrir son histoire est désarmant, inconfortable, douloureux. Il faut être préparé à s'exposer à sa propre vulnérabilité. Il faut de l'en-vie.

Après force d’arguments lui proposant de nous faire aider pour remettre les pions à la bonne place sur l’échiquier

Vous parlez ici de votre besoin de faire amende honorable, de 'votre' demande thérapeutique. Rien ne modifiera le passé pour elle. Quand viendra le bon moment, si elle le souhaite, elle déroulera sa narration avec ses propres mots. Avec la liberté pour elle et le risque pour vous de la laisser narrer un récit qui diffère de ce que vous lui proposez. Tout ce qui se vivra en marge de sa prise de conscience et la formulation de sa demande ne sera pour elle que parodie me semble-t-il.
Mon humble avis.

Tilt
« On rencontre aussi fréquemment des parents qui ne s’autorisent pas à penser à eux… …Cet état qui s’accompagne souvent d’ailleurs d’une culpabilité diffuse, fait de l’enfant l’être qui me permet de masquer ma propre difficulté à faire face à mes désirs personnels…et le contraint ainsi à porter des responsabilités qui ne sont pas les siennes. »
In « Comment survivre à sa propre famille »

... et le contraint ainsi à porter des responsabilités qui ne sont pas les siennes.

[Fugen]

Merci pour vos avis qui me rappellent à quel point être en relation avec ses enfants c'est toujours la sensation de marcher sur des oeufs.
Devoir être présent sans trop l'être, être à l'écoute sans donner son avis, il faudrait presque avoir une formation (psy?) pour devenir le parent idéal.
Ma fille vient à moi avec ses demandes et ses souffrances; (entre autre, elle a été souvent malade cette année) j'essaie d'être une mère sans être trop impliquée.
Je n'ai nul part écrit ni eu l'intention de la forcer à des soins; je connais assez bien le problème de la drogue pour savoir que ça ne se passe pas comme cela. Ce dont je parlais et ce grâce au livre que vous m'avez conseillé, c'est de thérapie familiale systémique, pour que les interactions au sein de notre famille soient plus sereines.
Que je n'ai plus à me prendre des volées de bois vert sorties de nulle part, même si comme m'avait dit une psy "c'est très sain pour elle, elle n'a que vous pour se confronter". Je ne suis pas une mère invulnérable.
Cela se fera ou pas .D'ici que je trouve la bonne personne, de l'eau aura coulé sur les ponts.
On est toutes les deux (coïncidence) à la croisées de chemins personnels. Elle, sortie du cursus scolaire cherchant un emploi, entrant enfin dans le monde des adultes; et moi pour la première fois d'ici quelques jours, je vivrai seule et d'une certaine manière j'entre dans ma vie d'adulte libre.
Ce n'est probablement pas sans peurs mais c'est pour le meilleur.