Ma fille sombre dans la boulimie et la dépression

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Liline
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Inscription : 14 mars 2012, 12:18

Re: Ma fille sombre de plus en plus

Message par Liline »

Je ne veux pas qu'elle voit un psychologue car je pense que ça ira mieux si elle règle ces problèmes par elle même pour vraiment aller de l'avant.
Je vais y aller de mon avis personnel, prenez, prenez pas, c'est votre choix.

Je vais avoir dix-sept ans, et il y a un an et demi plus deux jours, j'ai fait une tentative de suicide.
De prime abord, j'ai refusé de voir un psy. « Je ne suis pas malade » a été ma première réponse. Non. Je n'étais pas malade, je n'étais pas folle. Je n'irai pas voir quelqu'un qui était chargé de s'occuper des fous.
Je n'ai pas eu le choix, j'ai dû quitter le lycée en compagnie de mes parents. Je pleurais, mais j'ai refusé de les regarder ou de leur dire quoi que ce soit. Quand j'ai compris qu'ils m'emmenaient voir un psy, alors que j'avais été très claire à ce sujet, je les ai détestés. Je ne voulais pas que l'on me regarde comme un animal dans une cage de verre. Moi, je voulais juste que l'on me laisse tranquille, je ne rêvais que de me rouler en boule sur mon lit, me recroqueviller le plus possible mais je n'ai pas pu.
On est arrivés chez la psy, et j'ai refusé d'abord de lui parler. Le silence s'est installé, peu à peu, je me suis calmée. Et au bout d'un moment, parce que je ne supportais plus ce silence, j'ai parlé. Pas de ce qui s'était passé. Pas de ce que j'avais en tête. Non. J'ai parlé de mes amies. Je lui ai dit que je m'étais inquiétée pour elles, parce que ce dix-huit mai là, ça c'était passé aux alentours de midi, et je les savais anxieuses à mon sujet -c'est elles qui m'avaient trouvée-, et j'avais demandé à ce qu'on leur dise qu'elles devaient manger.
Elle m'a demandé si j'étais malade. J'ai dit que je l'étais sûrement, sinon je n'aurais pas voulu me donner la mort. Elle a acquiescé, à demi. « Alors je vais pouvoir faire quelque chose pour toi. »
Et elle l'a fait. Pendant toutes les séances, c'est moi qui ai parlé. J'ai dit tout ce que j'avais sur le coeur. Enfin, presque tout. Il est des choses qui ne regardent que moi, que je n'assume peut-être pas, ou pas encore, mais j'ai parlé. On devait avoir une quarantaine de séances, on n'en a eu qu'une dizaine à cause des grandes vacances. Je n'ai pas supporté les grandes vacances, ma famille proche avait été mise au courant, on me posait des questions, je me suis énervée, repliée sur moi-même.
À la rentrée, j'ai repris les séances, plus espacées, et j'ai raconté mon été, mais d'autres choses également, qui me tenaient toujours à coeur.
Et maintenant, je ne vais la voir que quand ça ne va vraiment pas. Je choisis moi, quand je décide de la voir. Nous n'avons pas eu quarante séances.
Grâce à elle, je vais mieux. Je choisis ce que je lui dis ou non. Je lui parle, pas forcément de mes problèmes, mais ensemble, nous cherchons des solutions. Elle me guide, elle me donne des conseils, mais c'est toujours à moi de faire les démarches, de réfléchir sur moi-même, de décider si je me tiens ou non à ce que j'ai dit chez elle. Je pose des questions, là encore, elle me donne des pistes, mais c'est toujours à moi de trouver les solutions. « Ce n’est pas [s]on travail », il paraît.
La dernière séance que j'ai eue avec elle, elle m'a dit qu'elle ne voulait plus me voir avant un bon bout de temps. Parce que oui, j'étais heureuse. Bien sûr, je suis toujours libre d'aller la voir, mais je n'ai plus rien de pessimiste à lui raconter, alors... Je ne vois pas l'intérêt. :mrgreen:

... Du coup, je ne sais pas si j'ai répondu à la question...

Mais je sais, que si je n'étais pas allée la voir, cette foutue psy, je serais allée de pis en pis, et sûrement qu'un jour, on m'aurait retrouvée morte.
Et pourtant, Dieu sait qu'au début, je me suis presque enfuie devant la porte de son cabinet !
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