Anomalie: l'anti-égoïsme

[Calypso12]

Bonjour!

J'ai remarqué que peu de gens ont des réponses à leur problèmes, je trouve ça dommage, surtout que du coup, ils doivent se sentir encore plus mal. Et comme je n'ai pas envie de me retrouver dans la même situation de désintéressement, je vais parler de mon problème d'une façon détournée, qui devrait, j'espère, susciter les commentaires.

J'ai 22 ans. 22 ans d'existence pour en avoir beaucoup appris sur la nature humaine et en avoir gardé un goût amer, même un dégoût profond. Après tout, la vie se joue sur ses quelques premières années! C'est majoritairement à ce moment là que certains décident de mettre fin à leurs jours, persuadés qu'ils ne trouveront jamais leur bonheur, et horrifiés de la manière dont la société les traitent. Et comme je les comprend! Je n'ai pas foi en l'avenir, pour moi, l'Homme est la pire espèce au monde, elle détruit la nature et ses créations pour sa propre gloire et sa mégalomanie démesurée. Oui, on peut presque dire que je suis misanthrope. Presque, parce que je ne réagis pas comme je le voudrais, mais on reviendra sur ce point plus tard (c'est le problème dont j'aimerais trouver une solution).
Bien sûr, tout les gens ne sont pas dans le même panier, ne dit-on pas que chacun de nous est unique? Pourtant, on le remarque dès l'entrée à l'école au plus jeune âge: c'est la différence, c'est l'unité d'autrui qui est la source de son malheur, le miel pour les guêpes. Pour mieux comprendre, ça se fait en un seul mode: la mode. Ou, chez les adultes, la norme. Quiconque sort de cette norme se fait pointé du doigt, insulté, critiqué, et passe sa vie dans la souffrance, seul, loin de tous, mal-aimé, voire pas aimé du tout. Alors? Elle est où maintenant, cette belle expression? Pour vivre heureux, vivons cachés. Celle-ci est déjà plus vraie. Se comporter comme un mouton parmi les autres est le bon moyen pour ne pas se faire remarquer. Mais, ce n'est pas vivre, et ne pas être soi, c'est tout aussi douloureux.

Pourquoi, l'enfant innocent, est un monstre cruel qui ruine des vies entières? Pourquoi, parents, n'inculquent pas à leurs enfant l'amour de leur prochain, quelque soit ses différences? Pourquoi tant d'intérêt déraisonné pour un parfait inconnu? Si autrui ne vole pas des voitures, ne tue pas des gens, et n'est pas pédophile, entre autres, n'est-ce pas suffisant? Apparemment pas, le fait d'être gay est aussi un crime, pour certain. Parce qu'aimer une personne du même sexe, lui donner de l'amour et le rendre heureux, c'est pire qu'insulter ou tabasser quelqu'un (ce que font quotidiennement leurs enfants, sans être conscient que c'est mal). Vive la logique! Pourquoi est-ce si évident pour moi, et pas pour le reste du monde?

J'ai l'impression d'être un alien tombé au milieu d'une planète remplie de fous... Tout ce qui est si évident pour moi est si compliqué pour les autres! Moi qui aime mon prochain, moi qui sourit à des inconnus malgré ma journée fatigante, parce qu'un sourire peut embellir une journée, moi qui ne m'énerve pas contre ma femme même si elle m'a irrité, moi qui est si patiente, ouverte d'esprit, généreuse, joviale, qui ne cherche qu'un retour d'affection égal, et qui est pourtant si malheureuse!

Je suis seule, seule à être un ange dans cet enfer. J'ai besoin de quelque chose que je n'aurais jamais, alors, la seule autre solution pour être heureuse, c'est de parvenir à être ce même monstre égoïste que les autres. C'est de devenir les autres, de ne plus être spéciale. Me comporter comme eux, c'est faire parti de la meute, je serais alors aimée à juste niveau, ou du moins, je m'en ficherais autant qu'eux. Mais c'est extrêmement dur, pour quelqu'un comme moi. C'est pourquoi j'ai besoin de vos conseils, à vous les gens normaux.

Si je ne suis pas complètement misanthrope, c'est parce que j'aime quand même les gens, je suis trop gentille, je n'arrive pas à leur dire non. J'ai peur de me faire détester, qu'on ne m'aime plus, alors j'accepte tout, même à contre-coeur. Parfois, je me fais une raison, mais d'autres fois, je rumine. J'étais un bouc-émissaire dans ma scolarité, mais au moins, on me prêtait de l'intérêt. Aujourd'hui encore, même si je sais que je ne crains rien à refuser (par exemple au travail), eh bien, je n'ose pas, j'ai juste peur. J'ai l'estomac qui se retourne et je suis obligée de dire oui. Bien sûr, je sais dire non de temps en temps, mais si on insiste, je fini par craquer, en me disant que ça lui ferais plaisir, et que c'est gentil de penser à moi.
Mais pourquoi suis-je la seule à faire tant de sacrifices? Pourquoi, quand je demande quelque chose, les autres n'acceptent pas? Mais ça encore, c'est un autre problème. C'est à cause du fait que personne ne me fasse confiance, et que du coup, j'ai moins confiance en moi-même. Mais ça n'a pas toujours été comme ça, je n'ai pas toujours été la plus jeune (on fait toujours moins confiance à un plus jeune que soit, ce qui est bête, car plus jeune n'implique pas que moins d'expériences, mais AUTRES expériences).
Bref, quel travail puis-je faire sur moi-même pour être aussi égoïste que les autres? Pour envoyer quelqu'un paître sans me soucier de ses sentiments? Il faut que j'arrive à me dire, comme tout le monde, qu'autrui n'est qu'un objet, que je m'en fou de ses sentiments. Mais je n'y arrive pas, parce que je sais ce que c'est que de se faire rejeter, et je n'aime pas l'infliger aux autres. Mais peut-être que les autres ne sont pas aussi fragiles? Je dois me dire qu'ils ne ressentent rien et qu'ils s'en fichent, non? Comment vous faites vous, quand vous insultez quelqu'un? Comment vous vous sentez quand vous refusez un service? Je devrais peut-être d'abord commencer par avoir plus confiance en moi. Mais comment? Je n'ai pas eu la chance d'avoir des parents qui m'aient inculqué ça. Ils ne m'ont jamais donnés de responsabilités, au contraire, ils m'en privaient. Est-ce que je suis juste foute?

Bon, c'est beaucoup de questions, mais, commencez par me parler de vous-même ou des autres, que je sache quels sentiments dominer. C'est dur, d'être un humain.

[Jeannette]

Je suis seule, seule à être un ange dans cet enfer. ... C'est pourquoi j'ai besoin de vos conseils, à vous les gens normaux.

Et pourquoi les gens normaux tel que tu les décris, qui passent leur temps à insulter les autres, qui refusent de rendre des services, etc. c'est à dire selon tes dires tout le monde sauf toi, et donc également les autres participants de ce forum, prendraient-ils la peine de te répondre ?
Es-tu si sûre que cela de ne pas être insultante toi aussi ? A moins que ce ne soit destiné à faire réagir et, là, ce serait de la manipulation, ce qui n'est pas mieux.

Si je ne suis pas complètement misanthrope, c'est parce que j'aime quand même les gens, je suis trop gentille, je n'arrive pas à leur dire non. J'ai peur de me faire détester, qu'on ne m'aime plus, alors j'accepte tout, même à contre-coeur. Parfois, je me fais une raison, mais d'autres fois, je rumine. J'étais un bouc-émissaire dans ma scolarité, mais au moins, on me prêtait de l'intérêt. Aujourd'hui encore, même si je sais que je ne crains rien à refuser (par exemple au travail), eh bien, je n'ose pas, j'ai juste peur. J'ai l'estomac qui se retourne et je suis obligée de dire oui. Bien sûr, je sais dire non de temps en temps, mais si on insiste, je fini par craquer, en me disant que ça lui ferais plaisir, et que c'est gentil de penser à moi.
...

Tu aimes les gens, mais si tu tentais de t'aimer toi-même ?

D'ailleurs tu le dis :

Je devrais peut-être d'abord commencer par avoir plus confiance en moi. Mais comment? Je n'ai pas eu la chance d'avoir des parents qui m'aient inculqué ça. Ils ne m'ont jamais donnés de responsabilités, au contraire, ils m'en privaient.

C'est lié.
Et la confiance en soi, on en a déjà pas mal parlé sur le forum...

[Calypso12]

J'admets être un peu arrogante et insultante dans mon message. Je sais très bien que les gens de ce forum on autant de problème que moi, voire pire. Surtout qu'en soit, je n'ai pas vraiment de problème. Mais bon, j'ai remarqué une chose, c'est que se montrer provoquant attire plus de gens que se montrer gentil! En tout cas, c'est ce que j'ai vécus toute ma vie. Tout ces gens autour de moi qui ne pense qu'à leur gueule, à critiquer tout le monde, etc, eh bien eux, ils ont la belle vie! Moi qui n'a jamais haussé le ton contre un ami, qui rend toujours service, on me prend vite pour un bouche-trou, la bonne à tout faire. Et le pire, c'est que justement j'ose pas dire non, parce que j'ai peur de ne plus être rien du tout après, et de tout perdre.
J'ai laissé tombé depuis longtemps. J'ai juste eu un coup de faiblesse en m'accrochant à une bouée de sauvetage qu'est ce forum, en espérant trouver fraternité et réconfort. Mais je sais que dans ce bas monde, c'est du chacun pour soi. Et c'est pas toi qui va avoir la gentillesse de me contredire, puisse que tu es déjà vexé de mon message précédent.
Enfin, je demandais juste comment vous faites pour envoyer bouler les gens sans avoir de remords, pour pouvoir faire pareil. Fait pas attention au reste xD

[Jeannette]

Ton erreur est là :

> ils ont la belle vie!

Car justement, leur attitude est la preuve, la résultante, d'une profonde souffrance qu'ils n'acceptent pas eux-même.

[Jeannette]

> Enfin, je demandais juste comment vous faites pour envoyer bouler les gens sans avoir de remords, pour pouvoir faire pareil.

En faisant déjà la différence entre attaquer, se défendre et se venger... Et les 3 cas sont différents. Attaquer et se venger sont 2 comportements que je déteste, même si je sais qu'ils sont, souvent, l'expression d'une souffrance plus qu'autre chose. Par contre, se défendre est une nécessité, un devoir. Et dans ces cas là, aucun remord !

cela s'apprend.
En aprennant à s'aimer soi-même. En développant l'estime de soi-même, la confiance en soi.
Et surtout, mais c'est presque une conséquence naturelle des précédents, apprendre à se respecter soi-même, ce qui implique entre autre de poser les limites aux delà desquelles ils ne doivent pas aller. Décider de ces limites, et les leur imposer.

Batir une forteresse autour de soi, à la mode médiévale. Des murs à la Vauban. Et la défendre.
Comment ? J'applique la technique des chevaux :
- si ils approchent, je préviens.
- si ils font mine de vouloir franchir ou installent des armes de siège, je menace.
- si ils touchent, je frappe.

Pour les chevaux, se pourrait être par exemple :
1) oreilles couchées ou grincements de dents,
2) pied qui se soulève
3) coup de pied ou de dents, voire ruade

Attaquer serait aller dans leur propre camp, sur le propre territoire.
Se venger, ce serait de leur courir après même une fois qu'ils seraient repartis.
Se défendre revient à un "chacun chez soi et tout ira bien".

Et puis quelque part, se rendre compte que c'est, aussi, un service à leur rendre. Mais c'est une autre histoire