J'ai totalement raté ma vie

[Pluton]

Bonjour,

A 47 ans, j’ai totalement raté ma vie. J’ai fait un test de bonheur sur le net. J’obtiens un IRB (Indice Relatif de Bonheur) de 1 (sur 100).

Enfant, j’aurais aimé apprendre le piano. Nous en avions un à la maison et mes sœurs en jouaient. Mais mes parents avaient décidé que pour moi, ce serait le violon.

Et quand ils décidaient quelque chose, c'était ferme et définitif.

Mes parents m’avaient inculqué la fausse croyance que la réussite professionnelle dans la vie relevait d’un seul et unique facteur : l’effort.

N’importe quel individu, par exemple, avait le potentiel pour devenir médecin, avocat, ingénieur ou dentiste dans la mesure où il y investissait les efforts et les sacrifices nécessaires.

J’entrepris donc, à 19 ans, des études d’ingénieur en électricité, sans réellement savoir ce que j’allais décrocher comme emploi une fois mon diplôme obtenu.

En bel idiot que j’étais, je ne pouvais concevoir que des études aussi difficiles et qui me demandaient autant d’effort mental, de temps et de sacrifices ne soient récompensées un jour.

Ces études me demandaient en effet un formidable investissement de temps. De très longues années à étudier 4 ou 5 heures chaque jour (je parle du temps d’étude personnelle à la maison, non du temps passé en cours à l'université).

J’obtins mon diplôme en 1991 à l’âge de 24 ans.

Ce fut le début d’une longue descente aux enfers. J'étais engagé dans une spirale infernale.

Si j’avais obtenu de bonnes notes sur le plan strictement théorique au cours de mes études, en revanche côté pratique mes connaissances étaient inexistantes.

Face à des employeurs qui exigeaient des candidats immédiatement opérationnels, qui avaient à leur actif des réalisations concrètes, j’étais incapable de me vendre.

Pire encore : quand je visais des emplois de moins haut niveau (niveau technicien par exemple Bac+2), on refusait ma candidature en me disant que j’étais trop qualifié.

J’entrepris donc en 1993 d’autres études pour devenir enseignant au niveau secondaire.

Je m’aperçus rapidement que j’étais incapable de maintenir la discipline en classe.

Je manquais d'autorité naturelle, je n'étais capable de me faire respecter qu'en étant un véritable dictateur, ce qui n'est plus acceptable depuis mai 68.

Je finis par comprendre que j’aurais effectivement pu être enseignant dans les années 1930, 40, 50 ou 60, mais que les temps avaient changés.

Après avoir été licencié pour incompétence en 1999, je compris que tout était terminé pour moi dans ce milieu.

Depuis je temps, j’ai enchaîné emplois minables et très longues périodes sans travailler.

Je n’ai pas travaillé depuis bientôt 4 ans.

Ayant un niveau d’études supérieur, il m’est devenu à la longue totalement insupportable de travailler avec des gens avec qui je n’ai RIEN en commun.
De faire un travail d’abruti dans lequel je n’acquiers aucune compétence et je n’évolue vers rien.

De gagner un salaire de m… (le SMIC).

Mais j’accepterais immédiatement un travail au SMIC s’il était intéressant, dans l’électronique par exemple. Je me contenterais même de 500 € par mois.

J’appelais cela la « triple peine » : travail inintéressant et abrutissant, salaire de m… et collègues de travail ayant un niveau d’instruction tellement bas que l’équation du premier degré « y = ax + b » ou un mot comme « photosynthèse » vous fait passer pour un extra-terrestre.

Je suis marié depuis 10 ans. Comme tout le reste, mon mariage a été un échec retentissant.

Plus de rapports sexuels depuis des années, par contre, je suis toujours resté fidèle.

Mais rien ne va plus depuis des années.

Ayant longtemps été un pauvre crétin qui allait à la messe chaque dimanche, je suis demeuré attaché à quelques valeurs morales archaïques dans le monde moderne et évolué d’aujourd’hui.

Il faudrait qu’on se sépare, j’ai songé à partir, mais je serais à la rue, c’est peut-être ce que je devrais faire après tout.

Adolescent, je rêvais d’un bon emploi, de fonder une famille, et à 47 je suis devant rien.

Au niveau professionnel, zéro.

Au niveau affectif et sexuel, zéro.

Au niveau avenir, je n’en ai aucun, à part vivre une vie de m… dans un quartier de m… peuplés de racailles de m…, à occuper un emploi de m… des cons finis.

Je n’ai pas pris de drogues, j’ai été honnête, bon élève, j’ai étudié, j’étais poli, bien éduqué, respectueux des filles, je ne sortais pas, et voilà ce que je suis devenu : un déchet de la société.

C’est ma récompense. Comme me le disaient mes parents, l’effort est toujours récompensé.

Je suis un raté, un looser, un déchet et rien d’autre.

Je cause des problèmes à tous ceux (celles) qui m’entourent.

Je n’ai plus aucun ami et je ne vois jamais personne.

Je suis un déchet de la société. Vous vous direz que j’ai une faible estime de moi-même.

Ce serait vrai si j’émettais un jugement de valeur, ce qui n’est pas le cas. Je constate, tout simplement. Je ne fais qu’un simple constat, comme un flic constate une entrée par effraction.

Je souhaiterais me faire déclarer malade mental.

J’aimerais être euthanasié.

La seule chose qui m’intéresse encore, qui me donne un peu d'espoir, c’est de gagner un jour le gros lot à Euro-Millions (1 chance sur 116 millions).

J’apprécierais de savoir s’il existe d’autres déchets de mon genre en France.

Je sais qu’il y a des ratées et des loosers, mais je pense être difficile à surpasser.

Certains (es) ont foiré leur mariage, d'autres ont perdu leur travail, pour ma part j'ai TOUT raté, de A à Z.

Je n'ai strictement rien accompli. Ma vie est une page blanche.

Raoul Follereau disait "le plus grand malheur qui puisse vous arriver, c'est de n'être utile à personne, c'est que votre vie ne serve à rien".

C'est exactement mon cas: non seulement ma petite vie méprisable ne sert à rien (pour moi vivre = attendre la mort), mais de surcroît je suis un boulet pour mon entourage.

Je vous remercie d’avoir perdu votre temps à me lire.

René

[Jeannette]

> je pense être difficile à surpasser.

ok, tu me bats. Il y a 4 ans, j'aurais eu 2/100

Aujourd'hui, en limitant la prise en compte du passé à ces 3 dernières années, j'ai 85/100.

La différence ?
Il y a 3 ans, j'ai décidé d'envoyer valdinguer toutes les chaînes qui me retenaient dans une vie de m...
De m'offrir la vie que je veux, ce que j'étais seule à même de faire.
Depuis, toute ma vie a changé ou est en train de changer. J'ai changé de physique (et pas uniquement de look, ce qui n'implique pas forcément la chirurgie esthétique), d'alimentation, de résidence, de relations, j'ai décidé de pratiquer des loisirs que je me croyais interdits, j'ai divorcé, je me forme à un nouveau métier, ... et j'en passe. Dois-je précise que, dans tout cela, il y a beaucoup de choses inacceptables aux yeux de mes parents ?
Au passage, je précise que j'ai "triché" : j'ai eu de l'aide. Celle d'un psy qui me donnait l'occasion de découvrir qui je suis derrière ce que j'avais voulu faire semblant d'être...
Ou plus exactement, la première étape fut de décider que j'avais moi aussi le droit d'être heureuse et que c'était à moi de faire ce qu'il fallait pour ça.
Je ne désespère pas d'atteindre le 100 dans quelques temps.

Alors, tu programmes quoi, pour me concurrencer dans 3 ans avec mes 85 ?

PS : j'ai 48 ans.

[mtz]

Bonjour Pluton (bizarre comme phrase...),

Le fait que vous ayez écrit ce message est un pas en avant essentiel pour votre développement personnel. Je m'explique: aujourd'hui vous vous sentez être "un loser", vous avez ciblé les choses qui vous font mal et les avez relié à votre manque de bonheur. Vous vous sentez "guidé" dans ce que vous voulez vraiment.

Dans votre tête vous pensez que c'est l'impasse, que c'est la fatalité. ET POURTANT vous êtes venu sur ce forum pour en parler: vous avez enfin trouvé la "petite voix" cachée dans votre tête pendant toutes ces années par les interdits de votre enfance, ou peut-être par les jugements des autres: cette voix, c'est votre espoir de vous en sortir, de vous respecter, votre instinct de survie. C'est quand vous êtes au fond du trou que votre instinct se rebelle et vous dit de remonter. Servez-vous de votre souffrance pour dire "non". Parce que c'est à partir de la douleur, à partir de là que vous adoptez la chose la plus importante: un esprit de guerrier. Cet instinct doit grandir dans votre tête, vous comprenez? ça doit être qui vous êtes.

"Je ne me laisserais pas faire! ", c'est la seule phrase qui doit retentir en vous avant même que vous pensiez en valoir la peine. A partir de là, vous devez admettre que vos parents avaient raison: dans la vie il faut faire des efforts. Alors il faut sortir. Il faut vous développer dans une passion, vous dépasser, vous transcender, aller au delà de ce que votre esprit a toujours refusé de faire. IL FAUT CHANGER DE MENTALITE. Suivez votre coeur: le dessin? la peinture? la musique? la musculation? l'écriture? la boxe? Personnellement, j'ai pris beaucoup de plaisir à la musculation, qui m'a permis de dépasser mon esprit et mon corps qui me disaient "tu n'y arriveras pas". Les activités solidaires peuvent aussi vous permettre de voir la valeur en vous.

Vos activités vont ensuite vous permettre de rencontrer du monde, de communiquer: de fil en aiguille vous sortirez au resto avec les autres, vous ferez d'autres rencontres et serez positivement impacté par vos fréquentations, parce que voir du monde et sortir FAIT DU BIEN. Lancez vous dans les loisirs quand votre goût à la vie prendra le dessus, rencontrez une femme qui vous convienne, FAITES VOUS DU BIEN, RESPECTEZ VOUS! Il va vous falloir du courage, et vous êtes courageux, ça ne vient que de VOTRE volonté, pas celle des autres. René rime avec "renais".

La seule chose à faire c'est de refuser votre mentalité pour apprécier votre vie et y accomplir des projets. N'abandonnez jamais: Maintenant que vous vous êtes réveillé, donnez-vous une belle claque.


Pour commencer, vous pouvez visionner les vidéos de Anthony Robins, le discours du coach Flowers pour l'équipe de Leland sur PositivR et les vidéos de Mateusz m sur youtube (en particulier celle appelée "VISION" jusqu'à la dernière seconde, très important)

[Byzantinas]

Bonjour.
J'ai vu le témoignage de René. Eh bien je peux vous confirmer que moi aussi j'ai deja raté ma vie....mais a 26 ans seulement. J'ai eu un passé drôle et chaotique, ce qui évidemment m'a amené socialement a me renfermer davantage sur moi-même et de disposer une vie sociale très pauvre et très faible. En effet, j'ai pris mes distances avec le système scolaire des l'âge de 14ans, j'ai arrêté ma quatrième et sans obtenir ultérieurement le brevet des collèges. Je suis parti dans un centre de formations professionnelles pour cas sociaux desesperes pour essayer de préparer un cap metallerie-serrurerie et je ne l'ai pas obtenu. Ensuite à 18 ans, j'ai voulu devenir militaire réserviste au sein de la Marine Nationale et ce fut un fiasco (la vérité est qu a l école militaire navale ma moyenne était de 4/20 en dépit que j'ai exercé en passerelle). A 18 ans, j étais deja dans le pétrin. A 21 ans j'ai fait un contrat aidé et en parallèle j'ai préparé un daeu littéraire en université que j'ai eu avec le mention assez bien , trois ans plus tard, malgré que je révisais le soir et le week end comme un stakhanov. Oui, j'avais vocation de devenir archiviste car l'histoire est une discipline m'animant depuis l'age de 8 ans . A 22 ans, je me suis retrouvé au chomage (soit pendant un an et demi) sans reussir a retrouver un emploi. Ayant obtenu mon daeu en juin 2014, j'ai démarré un service civique avec une énumération unique (soit 467€ net mensuel pour 35h/semaine....une vraie exploitation étatique organisé et institutionnalisée ), bref! Je ne me sentais pas utile du tout et je bossais avec des bobos inconscients vis a vis du concept de la misère ou soit des cas sociaux n ayant rien dans le crane. J ai voulu Après mon service civique, en juin 2015, passer le concours de assistant bibliothécaire (oui, le daeu littéraire m a fait davantage aimer les lettres). Mais j ai très vite compris que dans les concours de la fonction publique le pistonage est roi. Actuellement je vis encore et encore dans un logement hlm avec une promiscuité a l atmosphère crapoteuse et belliqueuse, je vis des minimas sociaux mais rien en supplément car je ne suis pas une fausse victime de la société ou je ne suis pas un cassos avec des enfants conçu a profusion tout juste bon a renflouer mes caisses. Je ne trouve toujours pas d'emplois, on me dit que je si je ne dispose pas du permis b je ne trouverais pas d'emplois, mais vu que pôle emploi et la mission locale ne servent pas à grand chose et qu'ils sont des organismes qui donnent volontiers aux cassos l'aide aux permis de conduire, ma situation sociale et professionnelle stagne toujours. Je dois bosser quelques fois au noir pour pouvoir survivre, ce que je gagne n est pas du tout byzance car je ne peux même pas me faire plaisir. Oui. Comme certaines personnes, ma vie s'avere merdique. Je suis depressif, j'ai fait depuis l'age de 15 ans six dépressions nerveuses (d'ou j'ai faite a la dernière une tentative de suicide par voie chimique en ce qui concerne son administration). Pour ma famille et pour beaucoup de rageux je suis qu'un raté, un mec qui est deja fini et consorts....un clochard, un mongol, un fou, un cas social et un profiteur. Personne majoritairement m a tendu la main, beaucoup de sois-disant amis (en fait des vampires materialistes) m ont quitté de leurs petits cénacles a la con. Oui a 26 ans j ai raté globalement ma vie. Je suis ce qu'on appelle dans les cours d'économies ou de géographie humaine "un laissé pour compte". Voilà. Maintenant libre pour ceux qui pensent ou non que mon témoignage s'avere sincère et authentique. Je n'ai certes pas du tout lésiné mais le vécu est la et ceux qui osent profiter du systeme au maximum tout en osant me critiquer je les envoies paître. Car moi je ne vis pas je sur vis déjà avant.

[Johan]

Bonjour,

J'ai 27 ans et j'ai plus ou moins la même histoire que toi.
J'ai toutefois un bac mais celui-ci ne me sert a rien. Je vis depuis quelques années avec des emplois précaire (grande distrib, centre d'appel) et des périodes de chômage.

Je suis actuellement manutentionnaire en intérim et j'ai moi aussi l'impression d'avoir tout raté.
Je regrette de ne pas m'être bouger plus jeune et de ne pas avoir poursuivi mes études. A vrai dire, je pensais que ca ne servait à rien. Maintenant il est trop tard. Ces études il faut les financer et je n'en n'ai pas les moyens.

Qui plus est pour enfoncer le couteau dans la plaie j'ai aussi tous mes "amis" d'enfance qui ont réussi. Ils sont devenus ingénieurs, médecins ... d'autres sont dans la finance. Ils ont réussi car leurs parents étaient strict et les ont forcé à poursuivre leurs études.

Mais bon, je désespère pas, j’espère un jour tomber sur un travail qui me plait et évoluer au sein de celui-ci, même si je sais que jamais j'aurais un bon salaire, et que je devrais toujours devoir me préoccuper des factures.

Courage, en essayant de s'épanouir dans un autre domaine.

[Eusebio123]

Salut à tous.
Moi aussi j'ai tout raté dans ma vie.
J'ai 38 ans je suis sans emploi depuis deux ans. J'ai été mis à la porte de mon entreprise pour incompétence.Alors que je travaillais bien. Quand je regarde rétrospectivement ma carrière professionnelle et scolaire j'ai vraiment tout foiré.
Je me sentais pouvoir y arriver mais le sort s'acharne sur moi. J'ai jamais eu la possibilité de faire réellement ce que je voulais.
J'ai jamais eu mon propre appartement. Je n'ai pas d'enfants. Je ne suis pas marié. Je gagne pas grand chose et j'ai des dettes. Je suis fatiguer de vivre cette quadrature du cercle. De tout recommencer à zéro toujours de n'avoir rien construit. J'ai beaucoup de peines et sents en moi un profond désespoir. Je n'ai aucun ami ni personne à qui parler, je me nois dans une profonde solitude. Je ne dors plus la nuit et je n'ai plus le goût à rien. Ma famille s'est détruite. Mon père ne m'adresse plus la parole sans aucune raison. Dès que j'essaye de me relever mille obstacles se dressent devant moi. Je renonce. J'en ai marre. Je veux plu me battre. J'ai accepté la fatalité. Alors sachez que vous n'êtes pas seul dans cette situation, sachez que moi aussi je vois la vie comme une épreuve injuste et trop difficile à vivre. J'aimerai tant que tout change pour nous. Je comprends votre état d'esprit. Même si je ne vous connais pas réellement la seule chose qui me reste c'est ma compassion et je vous l'adresse pleinement.

[vibo88]

J'ai également l'impression que je suis en train de manquer ma vie...mais je me dis qu'il y a encore peut-être de l'espoir. Côté professionnel j'ai été très chanceux cependant...j'ai étudié au Bac en Géographie et j'ai réussis à trouver un emploi que j'aime (lié à l'aménagement du territoire et l'inspection municipale) dans ma ville natale...J'aime mon emploi et je m'y accroche et je souhaite de tout coeur que ça va continuer en ce sens...Mais voilà, j'ai 28 ans, je vis seul, je n'ai JAMAIS eu de petite amie. Mais il y a plus encombrant, mon passé, mon enfance: J'ai grandi dans une famille totalement dysfonctionnel, mon père est devenu dépressif chronique à l'âge de 35 ans en 1993 et il n'a jamais été en mesure de se réhabiliter...il a subi bon nombre de traitements médicaux, même un traitement d'électrochocs en 1997...Par la suite tout s'est rempiré pour lui, il a cessé de travailler (il était programmeur-analyste en informatique, il adorait son travail), son mariage était un échec, il n'aurait jamais dû marier ma mère d'ailleurs...sa non compréhension de sa situation a problement qu'empirer sa chute, il s'est séparé d'elle en 2000 et il a fait plusieurs tentatives de suicides (pendaison) qui ont échoués, puis il s'est finalement suicidé d'une horrible façon en 2002 en provoquant un face à face sur la route dans un camion à 100 km/h...il est mort sur le coup. À cet époque je n'avais que 13 ans...je ne lui en ai jamais vraiment voulu de s'être suicidé (ça fait drôle à dire et je sais que plusieurs en doute)... mais je savais à quel point il souffrait et je commencais moi-même à croire qu'il ne s'en sortirais pas, même si je ne comprenais pas ce qu'il vivait...Je lui en ai toujours voulu cependant d'avoir choisi ce moyen pour mettre fin à ses jours...il aurait pu blesser ou tuer d'autres personnes...je ne lui ai jamais pardonné cela.

Voila où commence mon traumatisme, la dépression dans la famille de mon père est une pathologie génétique, tout le monde en souffre, mes tantes, mon grand père, mon arrière grand mère etc. J'ai commencé à souffrir de troubles anxieux en 2003, sois un an après la mort de mon père et puis j'ai fais ma première crise de panique en 2004. Après le lycée, j'ai vécu mes plus belles années, je suis entrer au collège et je me suis départi rapidement de ma médication en quelques mois en 2006. Je suis entré à l'université en 2008 pour y ressortir en 2011 avec mon diplôme, j'ai décroché mon emploi en 2012. À l'époque j'avais un petit cercle d'amis qui était très important pour moi...mais mes troubles anxieux me paralisaient devant les filles, si bien que je n'ai jamais pu développer une quelconque relation intime avec une fille. Puis au printemps 2013, l'hécatombe...je suis tombé en dépression tout bêtement comme ça, alors que rien n'allait vraiment mal, je venais d'ailleurs tout juste d'avoir ma permanence d'emploi...C'est un peu comme si la vie venait me dire «Attends ta vie est rendu trop facile maintenant, on va t'envoyer d'autres enmmerdes...celles que tu redoutes le plus.» Oui la dépression était définitivement la chose qui me faisait le plus peur vous comprendrez pourquoi. Je n'ai pas eu le choix que de subir un traitement médical et j'ai fais une courte thérapie jusqu'en juillet. Je me suis néanmoins rapidement remis sur pied et je suis retourné au boulot après un mois d'arrêt. Cela fais maintenant 3 ans et demi et je suis toujours sous la même médication et à chaque fois que je tente d'arrêter doucement le traitement, les symptômes réapparaissent. En 2015 j'ai acheté la demeure famililale où j'ai grandi...et j'y vis seul. Ma soeur vit à Montréal et ma mère s'est pris un appartement à 4 coin de rue de chez moi...je la vois une fois par semaine. Avec le temps j'ai perdu pratiquement tout mes amis, ceux avec qui je m'entends le mieux et avec qui sont parti vivre dans des villes loin de chez moi et je les vois à peine 4 ou 5 fois par année. Mes amis qui sont encore dans ma ville...je ne suis plus sur la même longueur d'onde avec eux...plusieurs d'entre-eux m'ont ignorés après ma dépression et j'ai coupé peu à peu les liens avec eux. En plus je vis dans une petite ville d'à peine 15 000 habitants où tout le monde se connaît, tout le monde est pareil (dans le même moule) alors que moi je me sens différent...j'ai un passé différent, une perception de la vie différente, des intérêts différents, j'ai l'impression d'être considéré comme un raté...Je me sens isolé, seul et incompris, en plus je ne suis pas très bavard (sauf quand je bois un coup). Je suis totalement incapable de créer des liens intimes et comme je le dis c'est avec les filles que c'est le plus désastreux. Comme tout être humain, j'ai besoin d'évoluer de m'épanouir...Contrairement à la plupart des gars j'ai besoin de parler et d'avoir des discussions sur des sujets sérieux, sur ma perception de la vie, de la société, de confier mes peurs mais aussi mes passion...mais je n'ai personne....je suis seul...je passe mon temps seul à regarder des dizaine de séries, des centaines de films, écouter de la musique sinon je gratte ma guitare. Je n'ai pratiquement même plus d'espoir de rencontrer une fille...Du moins pas dans ma région, je me souviens pratiquement pas d'avoir ressenti une quelconque étincelle ou désir en discutant avec un fille depuis des années, un peu comme si je m'étais forgé une carapace... Ma timidité maladive et mon inhabilité sociale m'a rendu jusqu'ici...Non seulement j'ai l'impression de ne pas avancer dans la vie mais j'ai l'impression de reculer. Je n'ôse même pas m'imaginer dans 10 ans...j'ai seulement l'impression que je vais être dans la même situation...toujours vieux garçon mes avec des cheveux gris et avec moins d'espoir.

[Dubreuil]

Bon. D'accord. C'est terrible tout ce qui vous arrive. Sincèrement.
Mais, vous allez sans doute me prendre pour " une illuminée ", pourquoi ne pas vous rencontrer les uns, les autres, et mettre toutes vos idées à plat pour vous en sortir, les unes plus folles ou utopiques que les autres,mais vous ne serez déjà plus seuls...
Une autre proposition... on demande des volontaires dans toute sorte de métiers, d'aides, d'expérimentations, et aussi des personnes pour être logées-nourries dans des travaux humanitaires, en France, à l'étranger... des soins aux blessés ( avec une mini formation sur le tas ), des instituteurs ( ou le niveau,) dans le tiers monde,
des manutentionnaires dans les restos du coeur, etc, etc.... en commençant par un petit bout puisque vos études ou vos vies n'ont pas été " récompensées " de vos efforts, vous ne perdrez rien, vous pourrez voir du pays, ou rencontrer des gens " improbables ", vivre, revivre une nouvelle vie, faire des découvertes, trouver des amitiés, des amours, un amour.... etc, etc..
Ou encore, sac au dos parcourir le monde en marchant, en travaillant de ci de là pour pour être logé-nourri un soir, quelques jours...
Et si vous avez des diplômes qui ne sont pas reconnus en France à leur juste valeur, le monde et vaste, et chacun y a sa place.

[anastasya]

Bonjour René. J'ai été touchée à la lecture de ton post. On a beaucoup de points communs. Ton message date de 2014. J'espère qu'entre temps tu vas mieux. J'aimerais beaucoup faire ta connaissance.

[fall]

Bonsoir , je me retrouve totalement dans les témoignages précédents . A tel point que je ne ressent pas le besoin de développer mon parcours car ce serait 1 copier coller des vécus qui sont décrits .
Je vous remercie car je me sens moins isolé dans ma "vie" (survie serait plus adéquat) , par contre j'ai passé un cap cette année : en effet partant du principe que continuer cette vie ( j'ai 49 ans bientôt ) ne rimait à rien ,donc je saute dans l'inconnu au printemps 2017 : en effet je quitte mon appart , je vais essayer de faire le pélerinage vers Compostelle et ma vie tiendra dans le bagage que je pourrai transporter et une très faible somme d'argent.
Ce sera un voyage sans possibilité de retour car je serai sans domicile ni amis ni famille comme solution de replis .
Dans mes moments les + positifs je me dit que je vais laisser le hasard et le destin m'ouvrir qques moments intenses et peut être des opportunités de bonheur ... mais ma nature reprend vite le dessus et je pense alors aller plutôt vers un statut de sdf ,aboutissement logique de la spirale vers le bas qui semble être inéluctable pour certains d'entre nous ...