pas de perspective niveau professionnel,sentimental, amoureu

Forum crise existentielle, mal de vivre
nico78
Messages : 6
Inscription : 31 janv. 2013, 00:12

pas de perspective niveau professionnel,sentimental, amoureu

Message par nico78 »

Bonsoir,

Je vais fêter mes 35 ans bientôt. Au fur et à mesure que le temps passe, je vois le champ des possibles se rétrécir tant au niveau professionnel,sentimental, amoureux...
Voici deux ans que je ne travaille plus. Je n'y vois aucune finalité quelle que puisse être l'activité: l'impression de ''perdre ma vie à la gagner'', dans un système routinier et inhumain...

Je ne veux pas avoir d'enfants, ni m'acheter de maison à crédit; j'ai énormément de mal à me projeter dans l'avenir que ce soit à moyen ou long terme. J'ai vécu assez longtemps en marge: de la société, de ma famille, parfois même dans mes expériences de couple, et je suis depuis quelques temps replié sur moi même, taciturne, apathique.
Je me sens décalé, parfois misanthrope, peut être ''handicapé émotionnellement''. Va savoir...

L'impression de glisser doucement dans une spirale infernale me conforte dans le fait qu'il faut que je réagisse au plus vite. Les journées se suivent et se ressemblent... Goût à rien... Envie de ne rien faire ou peut-être peur de sortir d'un ''confortable'' immobilisme? Il n'en demeure pas moins que j'en souffre, parfois au point de ne même pas arriver à en pleurer...

Je ne trouve pas de solution ni d’exutoire. J'ai peur... Mes années d'errance m'ont diminué intellectuellement, physiquement, émotionnellement... Je voudrais m'en sortir mais j'ai parfois l'impression qu'il est trop tard.

Je ne sais pas si je me fais vraiment comprendre. Je pense que ça me fait déjà un peu de bien de l'écrire. Une sorte de bouteille à la mer sur laquelle on peut prendre un peu de recul... Merci de m'avoir lu.
ampel18
Messages : 7
Inscription : 10 janv. 2013, 19:00

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Message par ampel18 »

Bonjour!

Je comprends tout à fait ce que tu ressens. Je ne te donnerai pas de conseils. Tu as l'air de quelqu'un de très intelligent (il suffit de voir ta façon d'écrire) et de très compétent pour décider ce que tu veux. Juste une petit chose, à ta qualité d'écriture, et même si ton message en est un de douleur et de souffrance, je crois que tu devrais écrire. N'importe quoi, mais écris, tu as un réel talent, et j'en sais quelque chose, crois-moi.
nico78
Messages : 6
Inscription : 31 janv. 2013, 00:12

Re: ...

Message par nico78 »

@Ampel18:

Merci de me répondre. ''Intelligent'' peut-être... J'aimerai parfois me poser beaucoup moins de questions, je n'y arrive pas. Cela a toujours été comme ça. Une tendance a tout intellectualiser parfois à l'outrance, au point de me demander s'il s'agit d'un ''don'' ou d'une ''malédiction''. J'exagère un peu en utilisant ces termes, mais c'est l'idée, en gros.

Par contre, ''compétent pour décider ce que je veux'': absolument pas (Je ne vois pas vraiment ce qui te fais dire cela, d'ailleurs). Et là réside une grande partie du problème...

Pour ce qui est du ''talent'', je ne me trouve pas particulièrement doué. Même un peu pédant, en me relisant. Mais c'est gentil de ta part.
Azurys
Messages : 1156
Inscription : 29 juin 2012, 19:30

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Message par Azurys »

Il n'est jamais trop tard tant que vous vivez ! ;)
Déjà il faudrait s'occuper de votre mal-être. Pouvez-vous aller voir un psychologue pour en parler avec lui?
Soléa
Messages : 126
Inscription : 17 avr. 2012, 14:58

Re: ...

Message par Soléa »

le choix du titre de ton message: "..." me semble lourd de signification. ;)
Voilà à quoi se résume ta vie, la vie: "..."
Je constate dans de nombreux sujets du forum un appel commun, une quête de sens à notre existence qui se manifeste chez certains par un raz de bol "à quoi ça sert ?" ou "peur, angoisse profonde de la mort" ( le signe insupportable de notre finitude qui révèle la vanité et l'inutilité de notre passage sur terre ou alors "..." encore plus significatif.

Tous ces posts ne sont-ils pas la manifestation d'un besoin de s'éveiller à quelque chose d'autre que la simple obligation de gérer un quotidien exclusivement basé sur le subsistance matérielle : gagner son autonomie financière (liberté), pour rentrer dans un moule (prison) : vie de couple, procréation, éducation, reproduction d'un cycle qui nous dépasse ?

Pourtant quand on y pense, ce programme est tout simplement fabuleux, extraordinaire, sublime, fascinant !
Il faut seulement l'intégrer à une certaine conscience, une certaine acceptation, une certaine compréhension, une certaine philosophie ou manière d'interpréter la vie, une certaine dimension spirituelle.
Il ne s'agit plus là d'un travail sur soi comme disent les psychologues mais d'un travail en soi.

Ce mal-être est peut-être une bénédiction... l'opportunité de de se mettre en route vers un cheminement intérieur.

Qu'en penses-tu ?
nico78
Messages : 6
Inscription : 31 janv. 2013, 00:12

Re: ...

Message par nico78 »

@ Azurys: ce serait peut être une solution, effectivement. Disons que je ne puis l'envisager immédiatement: je ne sais pas si je serai encore au même endroit dans les semaines/mois qui viennent et je pense que dans mon cas il faudrait que je puisse résider au même endroit pendant un bon laps de temps.

@ Soléa: je ne vois absolument rien de fascinant ou de sublime dans ce '' programme'', bien au contraire. J'ai le sentiment profond, pour ne pas dire la certitude que nos vies modernes sont le produit de fictions sociales: ''travail, famille, patrie'' comme dirait l'autre. Une illusion de choix et une liberté somme toute bridée.

Pourquoi devrais-je forcément n'aimer qu'une seule personne pendant un laps de temps plus ou moins long (couple)? Pourquoi me cantonner à la même activité tellement routinière qu'elle en devient insipide à la longue (travail)? Pourquoi ''faire des enfants''? Pour ''donner un sens à sa vie''? Je trouve triste que l'on ne soit pas arrivé à y donner un sens avant de les faire, dans ce cas. Tu l'auras compris, je suis profondément attaché à ma liberté et me trouve confronté au regard parfois inquisiteur de la société, de la famille, de mon entourage proche.

Du coup je doute: ''rentrer dans le moule'', sachant que j'y suis passé durant de longues années et que la résultante en fut catastrophique: dépression. Ou bien rester un ''mouton noir'' mais pour obtenir plus ou moins le même résultat à la longue... Je ne vois pas d'alternative entre ces cas de figure. Mais l'acceptation de ce ''programme'' m'apparait être une résignation plus qu'autre chose... J'espère ne pas choquer à travers mes propos, mais cela va bien au delà de la posture intellectuelle: c'est ce que je pense, ressens, vis au quotidien depuis un long moment et ça me pèse...
Azurys
Messages : 1156
Inscription : 29 juin 2012, 19:30

Re: ...

Message par Azurys »

Non, il ne faut pas rentrer dans un moule, il faut rester soi-même, les étiquettes et les "les gens devraient être comme ça" sont fausses, elles ont été imposé par la société parce que l'homme a peur de l'inconnu et de ce qui est différent, il est plus rassuré par ce qu'il connait et qu'il vit tous les jours. Mais il se trompe parce qu'on est tous différents. Il faut rester soi-même si on veut parvenir au bonheur.
Je pense que tout de même faire au moins une séance vous aiderez un peu, même si c'est vrai que par la suite il faudrait résider dans la même ville.
Soléa
Messages : 126
Inscription : 17 avr. 2012, 14:58

Re: ...

Message par Soléa »

Pourquoi devrais-je forcément n'aimer qu'une seule personne pendant un laps de temps plus ou moins long (couple)? Pourquoi me cantonner à la même activité tellement routinière qu'elle en devient insipide à la longue (travail)? Pourquoi ''faire des enfants''? Pour ''donner un sens à sa vie''? Je trouve triste que l'on ne soit pas arrivé à y donner un sens avant de les faire, dans ce cas. Tu l'auras compris, je suis profondément attaché à ma liberté et me trouve confronté au regard parfois inquisiteur de la société, de la famille, de mon entourage proche.
Je confirme... voilà ce qui bloque... ce qui fait réagir...
Je pense qu'il faut aller à l'encontre de ce "bon sens commun" qui n'est pas "le bon sens" tout court.
Le véritable bon sens est celui que l'on décide, que l'on revendique, qui nous convient, qui nous correspond.

- Qui nous oblige de n'aimer qu'une personne dans sa vie à part nos scrupules ?
Est-il sensé de rester ensemble quand il n'y a plus ce lien invisible et indispensable que l'on appelle amour?
- Qui nous cantonne à une même activité toute une vie ?
A part notre passivité, notre paresse, notre peur du nouveau, du risque ?
- Qui nous pousse à avoir des enfants ?
notre horloge biologique, certes... mais est-il sensé de reporter tout notre épanouissement à travers notre progéniture ?
- Qui nous oblige à rentrer ainsi dans le moule comme ça sans nous préoccuper de ce que nous voulons vraiment sans nous autoriser à réaliser ce que nous sommes appelés à être vraiment ? A part nous ?
- Qui a inventé ce moule ? A part nous ?
- Qui nous empêche de le casser ? A part nous ?
- Qui nous oblige à porter tout cela ? A part nous ?

- Qu'y a-t-il de réellement défendu ? de vraiment obligé ?
Rien... si ce n'est : répondre à notre "conscience personnelle"
Nous n'avons pas d'autre ordre à recevoir que ceux dictés par notre propre conscience.

- Que reste-t-il réellement quand on a retiré les préjugés, les scrupules, les principes, les habitudes, les jugements, le qu'en dira-t-on, les convenances, les devoirs envers la société, envers nos parents, envers nos voisins, etc... ?
Rien... si ce n'est notre "honnêteté personnelle."

OUI, J'ai compris que tu es profondément attaché à TA liberté à TA vie !
Bravo ! Tu es sur le bon chemin.
C'est ta conscience personnelle qui te provoque qui te fait te sortir de tes gonds.
C'est elle qui t'inspire ce mal être... qui t'oblige à pousser les murs.

Elle te dit: ne te charge d'aucun devoir d'aucune obligation dicté par l'extérieur...
car tu n'as pas d'autre fardeau à te mettre sur le dos que celui d'aimer vraiment :
Toi-même en premier, les autres, la vie et tous les défis qu'elle nous apporte...

En cela le programme redevient à mes yeux tout simplement fabuleux, extraordinaire, sublime, fascinant !
nico78
Messages : 6
Inscription : 31 janv. 2013, 00:12

Re: ...

Message par nico78 »

@Soléa:

Je te remercie sincèrement. J'ai l'impression d'être écouté et compris. Ça me fait du bien dans la mesure où je me sens moins seul; moins ''extra-terrestre''. Je suis d'accord avec toi sur beaucoup de points.

Je ne veux pas paraitre pessimiste (bon ok, je le suis un peu en ce moment...) mais tout ça c'est très beau sur le papier(ou l'écran,ici), dans la pratique je végète et me replie sur moi même. Je passe mon temps à éviter d'affronter la vie; et plus le temps passe, plus c'est difficile de se remettre dans le bain, encore plus lorsque l'on ne se sent pas soutenu ou compris : la confiance en soi en prend un sacré coup... cercle vicieux, serpent qui se mord la queue... un autre jour passe... bilan: zéro.

Le bon sens voudrait que je me bouge, que je sorte de cet état au plus vite. D'autant que je suis au bord du gouffre(psychologiquement, financièrement, socialement...). J'attends un déclic qui ne vient pas... Remettant au ''sur sur sur lendemain''(voir abandonnant complètement ) ce que je pourrais faire le jour même ou la veille. Mes questions que je juge tantôt légitimes tantôt immatures, mes contradictions plus ou moins assumées (plutôt moins que plus ces temps-ci), mon apathie confortablement vicieuse font que j'ai besoin d'aide aujourd'hui...
Je n'ai pas les ressources pour entamer une longue psychanalyse ou psychothérapie, malheureusement. Je ne sais pas quoi faire...
Soléa
Messages : 126
Inscription : 17 avr. 2012, 14:58

Re: ...

Message par Soléa »

Ta lucidité est ta force! Ne la gâche pas!
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