Jaime peut-être trop l'être humain

[kesiaa]

J'ai un peu le même sentiment, je trouve que chaque personne a toujours une bonne raison d'agir comme il le fait ou l'a fait. Je n'aime pas être en colère ou avoir de l'incompréhension face à ces actes. Les réponses de Mme Dubreuil m'apportent quelques élément de réflexion.

[Jeannette]

Ne pas comprendre, c'est aussi ne pas prévoir. Etre vulnérable.

Avoir une bonne raison ? Non. Avoir une raison, oui. Que l'on peut généralement retrouver à posteriori. Mais qui n'est pas prévisible pour autant...
C'est comme dans le désert : si on trouve un cadavre d'animal, on peut savoir d'où il venait, retrouver les traces de ses pas, comprendre pourquoi il a tourné à droite ou à gauche à tel moment. Mais on ne peut savoir quel était son but ni pourquoi il y allait. Lui-même ne le savait sans doute pas...

[kesiaa]

Je vois...
Donc nous avons peut-être du mal à nous sentir vulnérable?

[Jeannette]

Qui aime cela ?
Nous ne sommes pas des oiseaux ou un cheval, ne pouvons nous enfuir en volant ou au triple galop face à un danger.
Nous ne sommes pas un tigre ou un éléphant, ne pouvons affronter tous les ennemis.
Nous ne voyons pas la nuit, ni comme un aigle, n'entendons pas merveilleusement bien, n'avons pas l'odorat d'un chien, ...
etc.

Notre seule protection est l'intelligence et la prévision, l'anticipation du danger. Et cela dure depuis les cavernes.
Autrefois, les superstitions ont tenté de donner quelques réponses. Puis ce fut les religions. Et maintenant, les sciences...
Trouver le "pourquoi", le "comment" en tentant d'en déduire le "pour quoi", le but, l'étape suivante. Pour l'anticiper, s'en protéger...

[kesiaa]

Comprendre pour anticiper (donc sentiment de contrôle) et s'en protéger, oui.
C'est aussi moins douloureux lorsqu'on comprend ou qu'on a l'impression d'avoir compris que quand on ne comprend pas.

[Jeannette]

Eviter la peur que cela ne recommence... Comprendre l'erreur faite pour (tenter de) ne pas la reproduire. Savoir que l'on n'était pas "victime désignée", qu'il n'y avait pas de volonté de nuire contre laquelle il est difficile de se protéger, ... Une façon, aussi, de refuser notre impuissance face à ce que l'on n'a pas su anticiper, de garder l'estime de soi-même en comprenant nos choix et en comprenant que l'on a fait le meilleur, ... Le "pourquoi"... Et tout ce que cela entraîne.

[kesiaa]

Eviter la peur que cela ne recommence...

Tu veux dire que vouloir à tout prix comprendre c'est vouloir éviter la peur (que cela ne recommence)?

Savoir que l'on n'était pas "victime désignée", qu'il n'y avait pas de volonté de nuire contre laquelle il est difficile de se protéger, ...

C'est qui "on"? Je me sentirais victime à essayer de comprendre?

Une façon, aussi, de refuser notre impuissance face à ce que l'on n'a pas su anticiper, de garder l'estime de soi-même en comprenant nos choix et en comprenant que l'on a fait le meilleur, ... Le "pourquoi"... Et tout ce que cela entraîne.

Comprendre à tout prix c'est refuser notre impuissance et aussi garder l'estime de soi en comprenant nos choix ?

[Jeannette]

on, s'est tout le monde.
Je perçois tout cela comme une constante humaine. Toi, moi, ...
Quand on s'en prend plein la gueule et que l'on découvre que cela était volontaire de la part de notre "bourreau", il y a un sentiment d'injustice et une volonté de rendre l'autre incapable de nuire pour éviter qu'il ne recommence. Si on ne le neutralise pas d'une façon ou d'une autre, il risque de recommencer ! Alors qu'il si l'on n'a fait que prendre des coups par hasard (si j'ose dire), cette composante disparait.

Et oui, je pense que l'une de ces constantes humaines est d'avoir peur de la peur...
C'est comme la douleur (physique) : lorsque l'on accepte la douleur, que l'on ne cherche plus à la faire stopper, ni à éviter qu'elle ne se produise, elle devient beaucoup plus supportable.

Oui aussi pour la dernière partie. Du moins à mon avis. Conséquence de diverses lectures de philo, mais sans certitude d'avoir tout compris

Ceci étant, je pense que ce n'est pas en combattant ces "constantes" que l'on peut avancer. Mais en comprenant leur source. La peur de la peur. Entre autre. Et là, je pense que ce sont des démarches très personnelles !

[Dubreuil]

C'est le mot " trop " ( aimer trop ) qui dit bien que vous savez ne pas être dans l'équilibre et le raisonnable.
Vous devriez lire les posts de ce forum où il est parlé de " l'amour ", de la " dette " symbolique, de ce qui se joue en nous quand on veut être altruiste..

[kesiaa]

on, s'est tout le monde.
Je perçois tout cela comme une constante humaine. Toi, moi, ...
Quand on s'en prend plein la gueule et que l'on découvre que cela était volontaire de la part de notre "bourreau", il y a un sentiment d'injustice et une volonté de rendre l'autre incapable de nuire pour éviter qu'il ne recommence. Si on ne le neutralise pas d'une façon ou d'une autre, il risque de recommencer ! Alors qu'il si l'on n'a fait que prendre des coups par hasard (si j'ose dire), cette composante disparait.

Et oui, je pense que l'une de ces constantes humaines est d'avoir peur de la peur...
C'est comme la douleur (physique) : lorsque l'on accepte la douleur, que l'on ne cherche plus à la faire stopper, ni à éviter qu'elle ne se produise, elle devient beaucoup plus supportable.

Oui aussi pour la dernière partie. Du moins à mon avis. Conséquence de diverses lectures de philo, mais sans certitude d'avoir tout compris

Ceci étant, je pense que ce n'est pas en combattant ces "constantes" que l'on peut avancer. Mais en comprenant leur source. La peur de la peur. Entre autre. Et là, je pense que ce sont des démarches très personnelles !

Merci!