Je suis un menteur.

[tahiti35]

Bonjour à tous.

Comme l'indique mon titre, je suis un menteur, et je pense à la limite pathologique. J'ai toujours mentis, depuis mon adolescence. J'ai honte de l'avouer mais c'est comme ça. Dernièrement des amis ne veulent plus me parler à cause de cela, et ça fait à peut près 3 mois que j'essaye de m'en sortir, et de ne dire que la vérité.

Je n'ai jamais pensé que ces mensonges pouvaient faire du mal et je culpabilise comme un fou, je veux que la terre entière soit au courant à quel point je me sens con, le retour de bâton est douloureux mais je pense nécessaire. du coup je suis en pleine rédemption, j'appelle de vieux amis pour m'excuser de mon comportement, et j'ai tellement honte. Tout le monde était au courant mais personne n'osaient m'en parler de peur de me faire du mal. Pourtant j'en avais bien besoin!!

Aujourd'hui je me sens sale, je me déçois, j'ai peur de ne pas m'en sortir.

Mais je veux m'accrocher, je ne veux pas lâcher, je sais que l'on peut changer, tout les hommes font des erreurs, c'est pour ça qu'il y a des gommes au bout des crayons.

[Dubreuil]

juste un exemple de mensonge pour savoir de quoi vous parlez..
Car le mensonge a toujours de bonnes raisons d'exister.

[tahiti35]

Merci pour votre réponse, en général ce sont des mensonges sur ce que je suis.

En gros j'ai inventé des voyages ou des relations qui n'ont jamais existé, ou même des sortis en week end, pour donner l'impression que j'ai une vie bien remplie. Je sais que c'est un complexe lié à un manque de confiance en moi. Par exemple je vais être dans la séduction, j'ai vraiment envie d'être appréciés des gens qui m'entourent. J'ai peur de la solitude, je veux être important dans leurs vie.

En réalité je suis profondément timide, le genre de personnes qui est incapable de dire à une fille qu'elle lui plais vraiment. C'est difficile pour moi d'exprimer lorsque je ne vais pas bien, que je souffre. Depuis j'essaye, mais j'ai honte, j'ai l'impression de trop me dévoiler.

En même temps je sais que c'est nécessaire. J'ai perdu des gens que j'aime à cause de ça.

[Dubreuil]

Je sais que c'est un complexe lié à un manque de confiance en moi.

- Ce n'est rien de plus. Et ce n'est pas mentir, dans le sens d'une pathologie, c'est en toute connaissance de cause enjoliver la réalité pour vous la rendre acceptable.
Cela vient de votre enfance. De comment les adultes se sont comportés envers vous, ce à quoi vous avez du faire face pour vous protéger.
Pour ne pas avoir honte peut-être de choses ne vous concernant pas, mais de faits déstabilisants pour un petit enfant, etc..
Ne pensez pas que " la vie " de ceux dont vous voulez gagner l'estime soit très palpitante. Et si vous avez l'impression de ne pas " être à leur hauteur ", n'insistez pas, ce n'est pas votre chemin, le bonheur ne sera pas au rendez-vous.
Construisez plutôt votre vie, allez simplement là où le coeur vous parle, n'ayez pas peur d'oser, vous le faites pour vous. Et si vous n'êtes pas aimé ni entendu, c'est que ce n'est pas encore la bonne personne.
Il faut être 2 dans une relation, et elle doit être équitable et équilibrée.
Vous êtes comme vous êtes. C'est encore plus pitoyable que d'être seul au milieu de personnes qui ne nous correspondent pas.
Quel intérêt de perdre votre énergie à " mendier " auprès des autres.
Ce sont eux qui un jour se demanderont qui vous êtes, ce que vous pensez.. cultivez votre sensibilité, et faites partie d'un groupe thérapeutique axé sur la confiance en soi. Vous y apprendrez à vous accepter et à découvrir vos potentialités.
A ne pas passer pour un mythomane, ou quelqu'un de prétentieux et de superficiel.

[JeuneFillePaumée]

Bonsoir!

Ce que tu racontes me touche particulièrement, et je trouve ça super que tu ais réalisé qu'en disant certaines choses, tu avais plus à perdre qu'à gagner. J'ai fait ce chemin là aussi, il y a plusieurs années et dans un contexte un peu différent :
Quand je suis entrée en maternelle, j'ai ressenti ce besoin de mentir à mes petits camarades, et j'ai compris bien plus tard pourquoi : pour me sentir aimée, importante. Tu me diras : "oui, mais tout les enfants mentent!", c'est en effet vrai, mais à mon stade ça en devenait maladif. Ca a duré jusqu'à mon entrée au collège, et c'était à tel point que j'avais souvent du mal à différencier mes mensonges de la réalité. Et durant toute cette période, je n'ai pas eu vraiment d'amis, ou pas longtemps, car tout le monde me rejetait à cause de ça, et les parents des enfants compris ("ne traine pas avec cette fille là, elle ne raconte que des sornettes!"). Si bien que j'ai passé des années épouvantables, toute seule ou presque, à ne pas avoir confiance en moi.

Puis en entrant au collège, je me suis dit qu'il était temps de mettre fin à ça. J'ai fait un très gros travail sur moi-même, et j'y ai mis fin. Ce qui m'a permis d'avoir de vraies relations, avec des personnes qui pouvaient avoir confiance en moi. Depuis le jour ou j'ai décidé d'arrêter, je n'ai menti que deux fois (sur des prétendues relations), et s'en suivait à chaque fois une énorme culpabilité, si bien que je finissait par tout avouer (alors que mes histoires tenaient debout et que personne ne se doutait que c'était faux!).

Aujourd'hui j'ai 19ans, je m'en suis "sortie", même si tout n'est pas réglé (au niveau de ma confiance en moi notamment). Mais je suis fière de me dire que je suis une personne fiable, en qui les gens peuvent avoir totalement confiance. J'ai énormément de principes à ce sujet, je ne supporte plus le mensonge, je suis capable de le détecter immédiatement chez les autres, et je n'aborde même plus l'idée de le pratiquer moi-même.


Donc tout ce que je peux te dire, c'est de ne pas baisser les bras, et de ne surtout plus te laisser aller à raconter des choses fausses, ou améliorées. Laisse passer un peu de temps, et reprends contact avec tes amis, explique leur le travail que tu as fait sur toi, et que tu comprends ce qu'ils ont pu ressentir et combien tu es désolé de tout ça. Montre leur que désormais, ils peuvent avoir confiance en toi, et t'apprécier pour la personne que tu es (et pas celle que tu voudrais faire croire). Ta vie n'en sera que plus sereine et tes relations bien plus authentiques. Il n'y a rien de définitif, il faut que tu y croies, tout peut s'améliorer si tu t'en donnes les moyens, alors crois en toi à fond, car tu vaut bien plus que ce que tu imagines, et tu n'as pas besoin d'essayer d'embellir les choses pour que les gens t'aiment! Si tes amis sont compréhensifs, je pense qu'ils accepteront de te pardonner et de te donner une deuxième chance, à toi de ne surtout pas la laisser filer!

[tahiti35]

Merci beaucoup, ça me fais chaud au coeur.

Je sais qu'il est temps pour moi de changer. Mais j'avoue avoir peur de ne pas y arriver. En ce moment j’enchaîne entre culpabilité, honte et soulagement. C'est pénible mais bon je tiens le coup. Je me rends compte que personne ne me connais à 100%, la peur du jugement sans doute.

Enfin bref merci encore pour ton histoire qui me fais garder espoir, j'ai environ 10 ans de plus que toi donc j'ai mis un peu plus de temps à m'en rendre compte.

Je sais que les vrai amis vont rester, car ils m'ont déjà fais part de leurs soutiens. D'autres ont plus de mal, mais je ne l'ai juge pas, car on est tous différents. A moi de me montrer sous un meilleur jour et surtout retrouver l'estime de moi. Je m'accroche, je ne veux plus retourner là dedans, c'est beaucoup trop douloureux.

[Dubreuil]

[quote="tahiti35"] Je me rends compte que personne ne me connais à 100%, la peur du jugement sans doute.

- Personne ne peut prétendre " connaitre " l'autre ! On l'appréhende en fonction de sa propre personnalité, et on se connait déjà si peu soi-même !
Nous ne " connaissons " l'autre que dans nos propres limites. Nous lui donnons souvent nos pensées, nos perceptions, nos désirs, nos jugements.
C'est pour cela que vous mentez, en croyant que " l'autre " vous ressemble. Et qu'il aura aussi vos propres remords, vos propres hontes.
Apprenez d'abord à vous connaitre, à vous aimer, à comprendre pourquoi vous avez tant besoin d'être " compris " avant même que de vous exprimer ( c'est le petit enfant qui croit que la mère SAIT tout ! )

[Dubreuil]

Cela vient de votre enfance. De comment les adultes se sont comportés envers vous, ce à quoi vous avez du faire face pour vous protéger.
Pour ne pas avoir honte peut-être de choses ne vous concernant pas, mais de faits déstabilisants pour un petit enfant, etc..

Construisez plutôt votre vie, allez simplement là où le coeur vous parle, n'ayez pas peur d'oser, vous le faites pour vous. Et si vous n'êtes pas aimé ni entendu, c'est que ce n'est pas encore la bonne personne.
Il faut être 2 dans une relation, et elle doit être équitable et équilibrée.
Vous êtes comme vous êtes. C'est encore plus pitoyable que d'être seul au milieu de personnes qui ne nous correspondent pas.
Quel intérêt de perdre votre énergie à " mendier " auprès des autres.
Cultivez votre sensibilité, et faites partie d'un groupe thérapeutique axé sur la confiance en soi. Vous y apprendrez à vous accepter et à découvrir vos potentialités.
l.

[tahiti35]

Je crois comprendre dans votre explication, que tout ceci est avant tout un problème d'immaturité affective. Vous avez raison, il faut que je me construise avant tout par moi même et non en fonction du regard des autres. Au plus profond de moi je le sais. Mais c'est dure de s'avouer et surtout de passer le cap. Il y a de la dépendance affective derrière tout ça je pense...

Il va falloir que je me force à consulter, je sais que je peux y arriver seul, mais je sens que se sera plus simple si l'on m’aiguille.

[Jeannette]

Dépendance affective. Ou souvenir d'une grosse baffe dans la figure... Au sens figuré, bien sûr.
Dernièrement, j'ai réalisé que je reproduisais systématiquement un comportement foireux dans certaines circonstances où j'avais "besoin" de "prouver" la "légitimité" de ma présence... Je ne mentais pas. Mais je "choisissais" mes propos, les éléments de moi et de ma vie que je mettais en avant ou pas, et était très attentive à l'image que je donnais. Au final, je "filtrais" totalement les infos, n'en fournissais qu'une partie soigneusement sélectionnée et dépendante du cas, incluant des mensonges par omission (par exemple ne pas préciser jusqu'à quelle date j'ai vécu dans la région où j'ai passé mon enfance, au point que certaines personnes pourraient croire que je n'ai déménagé que depuis peu alors que cela fait environ 25 ans... ou m'arranger pour que la personne me suppose un niveau d'études alors que j'en ai un autre...). Le but étant clairement de "minimiser" à l'extrême ce qui me faisait apparaître comme "banale", "différente" ou au contraire "excentrique", etc. au yeux des personnes présentes, suivant les cas, et qui aurait risqué de me faire rejeter...
C'était lié à des souvenirs d'enfance, j'avais souvent été exclue à cause de mes différences, et en particulier à un souvenir précis où j'avais brutalement découvert que je n'étais pas la bienvenue dans un environnement où, jusque là, je me croyais appréciée sans questions, sans jugement, justement parce que, pour une fois, je n'étais pas différente des autres à un détail près... J'étais tombée de très haut. Depuis, je vivais sans m'en rendre compte dans la peur que cela ne se reproduise et je "coinçais" dès que certains éléments me rappelaient ces circonstances.

Je ne dis pas qu'il en est de même pour toi. Juste qu'il faut peut être "élargir" les causes possibles.