Mensonges, il faut que j'arrête

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Horizon1818
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Mensonges, il faut que j'arrête

Message par Horizon1818 »

Difficile de venir me confier mais j'ai besoin d'un avis, d'en parler avec des personnes.

Alors voilà je crois que je suis une vraie mythomane. Je ne parlerai pas de mes mensonges sur ce post mais je tiens a dire que ces derniers me gâchent la vie.

Cela fait quelques jours que je prends conscience que ce n'est plus possible donc j'arrête sauf que les mensonges me poursuivent.
Personne ne s'est jamais aperçu mais je sais que ça pourrait arriver. J'ai tendance a rompre les liens lorsque je vais trop loin mais avec des collègues ce n'est pas possible. Du coup je me renferme sur moi même pour ne pas faire de gaffe...
Pour y avoir réfléchi je pense que je mens pour attirer l'attention, pour éviter d'être qui je suis (une personne sans aucun intérêt) et pour éviter de dire des choses qui me gênent...

Honnêtement je n'ai pas besoin de jugement. Je sais que je fais n'importe quoi et je veux très sincèrement arrêter. J'aimerai juste en discuter et si possible avec une personne comme moi qui a réussi a s'en sortir.

Je ne répondrais pas aux jugements et je m'engage à ne pas mentir (oui oui c'est fini il faut que j'arrête sur ce forum je serais MOI!)

Merci de m'avoir lue.
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Mensonges, il faut que j'arrête

Message par Dubreuil »

Le mensonge vient de l'enfance. Et dans nos douleurs et désespoirs de l'adulte, nous pouvons rester un temps dans cette " fuite " de la réalité.

On ne parle pas de mensonge chez l’enfant avant 6 ou 7 ans, l’âge dit "de raison". L’enfant jeune déforme souvent les faits ou en invente, mais on ne peut attribuer à cela la valeur d’un mensonge, car il n’a pas encore acquis une notion claire du vrai et du faux, de l’imaginaire et du réel.
- Le mensonge utilitaire
Il est naturel à l’enfant. Son premier mouvement est de faire correspondre la réalité à ses désirs et au besoin de la fausser, soit pour obtenir un avantage, soit pour éviter un désagrément. Ce n’est que l’intériorisation progressive d’une loi sociale et d’une éthique personnelle qui lui fera respecter la vérité. Un "certain respect" du mensonge de l’enfant jeune est capital : l’adulte doit savoir se laisser berner, abuser ("Ha bon ? Tu crois vraiment ?"). En effet, il importe de ne pas lui donner l’impression que l’adulte lit dans ses pensées, dévoile sa ruse ou sa manipulation. Le risque d’une grande intrusion psychique (mes pensées sont les siennes) est ici très grand. Le mensonge le plus fréquent chez l’enfant plus grand est celui de la dissimulation ou de la falsification de mauvais résultats scolaires. Elles peuvent conduire l'enfant à un enchaînement de mensonges et de falsifications de plus en plus angoissant.
Le mensonge "névrotique"
Il a pour fonction de compenser, au niveau imaginaire, une infériorité ou une insuffisance que l’enfant ressent. Il s’inventera un père beaucoup plus riche et puissant que la réalité, se vantera d’exploits imaginaires, etc. Cette forme de travestissement de la réalité mérite le nom de fabulation, plutôt que de mensonge. Il ressemble au "roman familial", plus tardif, où l’enfant dissimule sa déception vis à vis de ses parents en en imaginant de "meilleurs" et "tout puissants". Les constructions sont parfois riches (cf. le personnage d’Harry Potter, enfant carencé et maltraité dans la réalité, qui se protège en devenant sorcier). Au maximum, c’est le tableau de la mythomanie (rare). Une autre forme de fabulation est l’invention d’un double, en général du même sexe, le plus souvent un frère ou une sœur, parfois un ami. L’invention d’un double est fréquente chez l’enfant de moins de 6 ans, sans trouble psychopathologique notable. Chez l’enfant plus âgé, l’invention d’un double peut signifier un trouble profond de l’identité des personnes et de soi-même et peut prendre une allure inquiétante car elle fait craindre une organisation psychotique ou prépsychotique de la personnalité.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Mensonges, il faut que j'arrête

Message par Dubreuil »

Un aperçu de la mythomanie, puisque vous en parlez ( à tort ) pour vous :

La mythomanie est une maladie relevant de la psychiatrie.
Les personnes atteintes de mythomanie peuvent chercher inconsciemment refuge dans le mensonge pour échapper à une certaine réalité.
Elles n'ont souvent aucune conscience de mentir, n'arrivant pas à différencier la vérité de leurs propres élucubrations.
La mythomanie tire souvent sa source d'un traumatisme psychologique ou d'une maladie psychiatrique. Une prise en charge psychiatrique ou psychologique peut aider à diminuer la mythomanie, mais bien souvent, les patients atteints n'ont pas conscience de leur trouble.

Définition
Le terme psychiatrique de "mythomane" désigne une personne présentant une tendance compulsive à raconter des mensonges et à inventer des histoires : on parle de fabulations.
La mythomanie se définit par une tendance pathologique à avoir recours aux mensonges sans même en avoir conscience. Ce terme, crée en 1905 par le psychiatre Ferdinand Dupré, tire ses racines du grec et du latin : muthos signifie légende, récit non historique en grec, tandis que le suffixe manie provient du latin mania, c’est-à-dire folie. Le mythomane ne se rend pas compte qu’il ment, incapable de faire la différence entre le fruit de son imagination et la réalité. Les mensonges du mythomane ne sont pas intentionnels et n’ont pas pour objectif de tromper qui que ce soit. Ils permettent au mythomane de faire accepter sa réalité et son imaginaire aux autres, pour mieux justifier leurs existences. Ferdinand Dupré distinguait 4 types de mythomanies : la vaniteuse (la personne se vante), l’errante (la personne ne cesse de fuir), la maligne (compensation d’un complexe d’infériorité par des médisances) et enfin la perverse (fabuler pour escroquer). Parfois simple maladie, la mythomanie peut également être symptômatique de désordres psychiatriques plus ou moins graves comme la psychose ou encore la névrose. Elle sera dans ces cas associée à toute une série de signes caractéristiques de ces troubles.

Lucide ou pas ?
Ces propos erronés se font de façon compulsive, le plus souvent sans en avoir conscience. Cela distingue la mythomanie du simple mensonge, où l'on donne intentionnellement une fausse information, généralement dans un but utilitaire. Dans le cas de la mythomanie, la personne ne réalise pas qu'elle est en train de mentir, et n'arrive pas à distinguer les faits réels et ceux relevant de la fiction. Il est d'ailleurs presque impossible d'évaluer le degré de lucidité du mythomane, qui vit ses fabulations sans aucun recul. Ces mensonges peuvent perdurer des années, et les mythomanes s'inventent généralement des vies brillantes, des familles riches, des activités passionnantes : un mythomane n'est pas celui qui invente un petit mensonge pour éviter une invitation à dîner !

Causes
Comme dans la plupart des affections psychiatriques, il est difficile de trouver une ou des causes bien déterminées expliquant les troubles observés. Néanmoins, il est communément admis par les psychiatres qu’un choc émotionnel grave peut être à l’origine de la fuite de la réalité du mythomane. L’annonce d’une maladie incurable, le décès d’un proche, échec sentimental, scolaire ou professionnel peuvent favoriser son apparition. Ce trouble peut-être dû à différents traumatismes affectifs, poussant le mythomane à fuir inconsciemment la réalité à travers ses mensonges. Cela traduit un manque de maturité affective et de confiance en soi.

Symptômes
Une tendance pathologique à altérer la réalité pour la rendre conforme à leurs propres attentes et à leur propre vision des choses. Le recours permanent aux mensonges est une façon pour le mythomane de fuir une réalité qu’il ne veut pas accepter. Il a besoin que les autres croient à ses fabulations pour y croire lui-même.

Complications
Il n’y a pas vraiment d’évolution à proprement parler de la maladie lorsqu’elle n’est pas symptomatique d’un trouble névrotique ou psychotique. Néanmoins, le repli sur soi du mythomane et sa déconnexion totale avec la réalité peuvent finir par avoir des conséquences plus ou moins dramatiques pour lui et/ou son entourage.

Diagnostic
Reconnaître une véritable mythomanie peut s’avérer difficile, pour deux raisons. La première, c’est qu’il faut savoir discerner un véritable mythomane d’un simple menteur invétéré. D’autre part, bien souvent, les fabulations d’un mythomane sont suffisamment bien construites pour devenir impossibles à repérer, ce qui fait que le mythomane est rarement découvert.

Traitement
Il n’existe pas de traitement à proprement parler de la mythomanie. Seulement, une analyse psychiatrique pourra aider le sujet à retrouver les causes enfouies dans son inconscient de sa maladie, et par là même, offrir une voie vers la guérison.

Conseil
La mythomanie est un trouble difficile à traiter, car la personne ne se reconnaît pas comme malade, et ne supporte pas d'être confronté à ses mensonge
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Horizon1818
Messages : 2
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Re: Mensonges, il faut que j'arrête

Message par Horizon1818 »

D'accord je comprends que ce n'est peut-être pas de la mythomanie étant donné que j'y conscience de ce que je fais et dis mais je le fais quand même dans le but d'attirer l'attention.
J'ai l'impression de ne pas tourner rond et ça m'agace...
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Mensonges, il faut que j'arrête

Message par Dubreuil »

Quand on est pas dans le délire ( la mythomanie ) on peut s'arrêter de mentir dès qu'on le décide.
C'est comparable à l'addiction de la cigarette, mais en plus cool.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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