Mon malheur

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licornemagique
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Mon malheur

Message par licornemagique »

Se mutiler c'est se punir.
Se mutiler c'est se sentir coupable de ne pas être celle que l'on pense que les autres voudraient que l'on soit.
C'est se dire que l'on déçoit. Que si on est violentée, grondée, humiliée c'est qu'on le mérite et que c'est bien fait pour nous. Et on en rajoute parce que l'on s'en veut de supporter cela et d'être à la fois aussi nulle.
Se mutiler c'est faire un temps que la douleur physique soit plus forte que la douleur morale.
Se mutiler c'est au moins faire ce que l'on veut sur soi et de soi, on a pas décidé de notre naissance, on peut au moins décider de notre souffrance.
Se mutiler c'est jouir. D'une certaine façon, se donner du plaisir.
Se mutiler c'est se punir d'avoir l'impression de n'être rien pour l'autre, de ne pas être aimée, ni appréciée, ni entendue.
C'est ne pas trouver les bons mots à dire aux bonnes personnes, et de les faire sortir avec le sang. Comme faire sortir sa colère sans faire de mal à l'autre.
C'est aussi avoir des idées de meurtre, de " mauvaises " sur celui ou celle qui nous empêche de vivre, de parler, d'évoluer, et d'avoir trouvé ce seul moyen pour ne pas aller encore plus mal.
C'est savoir que nous sommes dépendant de l'adulte, de l'autre, des autres, et qu'il faut ravaler sa colère et sa haine, attendre, toujours attendre pour être libre.
C'est avoir envie de secouer l'autre en lui disant tout le mal qu'il nous fait, tout le mépris que l'on a pour lui, et tout l'amour qu'on lui voue.
C'est encore bien d'autres choses, suivant son tempérament, son histoire..
Chaque fois que vous vous mutilez vous appelez à l'aide. Ce sont des tentatives de suicide..
Se mutiler, se faire du mal, c'est se punir.
Se punir de quelque chose que l'on ne sait pas exprimer, mais qui, quand on se fait du mal physiquement, cesse un temps de nous faire du mal moralement.
Si on se punit sans savoir pourquoi, c'est que dans son enfance on a cru être méchante et mériter que l'on ne soit pas aimée comme on voulait. Et comme on ne peut pas exprimer sa colère de ne pas être aimée, comme on ne peut pas en vouloir à ses parents ou autre, comme ils sont plus fort que nous, qu'ils sont tout-puissants, et que ce serait encore pire si ils savaient qu'on leur veut du mal parce qu'ils ne nous aiment pas, alors on se fait du mal à soi.
On se punit de ne pas savoir se rendre " aimable ".
Un peu comme si l'on se disait :
- C'est bien fait pour toi si on ne t'aime pas, tu ne mérites pas qu'on t'aime, allez prends ça, et encore ça !
Et bien sûr que ce n'est pas de la faute de l'enfant.
Bien sûr que ce sont les adultes qui sont violents et imposent à l'enfant leur bêtise, leur injustice, des coups ou mauvais traitements psychologiques !
Mais l'enfant croit que c'est normal, que c'est de sa faute, qu'il le mérite.
Alors il se punit d'être puni.

L'automutilation
Elle est due à beaucoup d'éléments propres à chaque personne, mais il en ressort toujours qu'elle se pratique sous le coup d'une grande souffrance morale, d'une intense culpabilité ou d'une croyance erronée basée sur des sévices psychiques ou corporels infligés par autrui et qui ont fait croire au sujet qu'il n'était pas digne d'être aimé, parfois même de vivre.
L'automutilation est également associée au masochisme extrême ou la jouissance de se faire mal, pour se punir d'une faute jugée impardonnable, est à un moment donné plus forte que la douleur physique et morale. Le sujet en éprouve alors une paix intérieure de quelque durée, jusqu'à ce qu'il se sente obligé de recommencer.
Le masochisme est très difficile à " guérir ", car il a souvent son écho avec une jouissance sadique provoquée par une autre personne, ou retournée contre le sujet lui-même, par lui-même.
Un des traits de l'auto-mutilation, c'est se punir de ne pas être aimé, donc de se dire que l'on ne mérite pas cet amour, donc de culpabiliser, donc de se punir. ( raccourci terrible, bien sûr )
- Tout cela me refait penser à mon passer, la dépression m'avait amené à vouloir me suicider et j'en suis venus à me scarifier.
Pas beaucoup heureusement, mais je ne me suis jamais amené à réfléchir sur l'acte en lui même.
Il n'est pas difficile de ce souvenir de ces moments qui marque.

- La première fois même si l'envie de mourir est très forte, l'on se rend compte à quel point il est difficile voire impossible de ce faire du mal volontairement. Je ne voulais plus rien car je ne croyais plus en rien, j'étais bloqué, coincé.
Je le cachais mais intérieurement je voulais que les gens le voit, je voulais qu'ils voient le mal que je me faisait.
Au début lorsque j'ai commencé à me faire du mal, c'était pour savoir comment ça faisait de mourir, est ce que je serais capable de vraiment le faire et en même temps on a l'impression de gagner du temps.
On souffre sur le moment, jusqu'à ce que le mal être redeviens tellement fort que l'on recommence pour que ça s'arrête.

- J'étais seul coupable et responsable de tout, de ma propre situation, de mon propre malheur, il n'y avait personne pour moi, alors tant pis pour vous, pour tout le monde, je m'en fiche de tout, qu'est ce que cela peut faire. De toute façon je ne veut pas vous le dire, vous penser vraiment que je vais vous laisser me plaindre ou venir me rassurer alors que vous ne l'avez jamais fait, vous croyez que cela me ferait du bien alors qu’intérieurement cela me dégoûterais. Et bien moi non plus je ne vous montrerais jamais mon affection et si cela vous fait du mal et que vous le regretter que vous m'en voulez tant pis pour vous. Vous croyiez vraiment qu'aujourd'hui je vais vous montrer ce qui n'a jamais existé entre nous, alors vous n'avez cas vous en prendre qu'à vous même.

- Le temps à fait les choses et j'ai réussi à redevenir moi même et à retrouver un sens à ma vie. Tout cela par concours de circonstance, une impression de hasard, un heureux hasard. Et si j'avais été plus loin, aujourd'hui je regretterais tellement de ne pas avoir pus être ce que je suis aujourd'hui.
:!: Je ne suis pas psychologue :!:
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Mon malheur

Message par Dubreuil »

C'est ainsi que nous évoluons.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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