Mutilation.

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Sinoxyde
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Mutilation.

Message par Sinoxyde »

J'y arrive plus. Je crois que si ça continue je vais finir par faire des choses regrettables. J'ai l'impression d'être sans cesse en train de me noyer quand je suis seule, dans ma chambre. La journée ça va, je me sens plutôt bien généralement et le soir je me retrouve seule face à moi même et je n'arrive pas à gérer. En ce moment je me sens beaucoup trop mal, tout les soirs j'ai envie de me faire du mal, de hurler, de frapper quelque chose et comme je ne peux faire aucun des deux c'est contre moi que ma colère se retourne. Je me sens incomprise, c'est bête parce que je ne dis pas aux gens ce qui ne va pas réellement. Mais je n'y arrive pas, j'arrive pas à comprendre ce qui ne va pas chez moi, pourquoi même petite j'essayais parfois de me noyer parce que je ne pouvais exprimer ce que je ressens. Et aujourd'hui j'en suis a me frapper, me griffer jusqu'au sang, me mutiler chaque fois plus. Tout les soirs alors même que je pense avoir passé une bonne journée je me retrouve à pleurer, avoir envie de hurler jusqu'à me briser les cordes vocales, et je finis par vouloir me faire du mal de façon obsédante. Je me sens seule quand je suis entourée, je ne peux pas parler de ce qui se passe dans ma tête aux gens qui m'entourent car je sais que la vérité leurs feraient trop mal et qu'ils ne comprendraient pas car moi même je ne comprends pas tout. Je sais que il y à des choses qui sont la source de ce mal être mais j'arrive pas à trouver, j'essaie et plus le temps passe plus j'ai l'impression que je n'arriverai jamais à aller mieux. J'essaie pourtant, et j'y arrive pendant de longues périodes ou tout va bien, mais je sais que c'est des illusions parce que mes désirs autodestructeurs ne me quittent pas. J'ai l'impression de m'étouffer. Je sais que y'a un problème avec moi, parce que quand j'essaie de parler aux gens je me rends compte que même quand ils vont mal leurs vision n'est pas comme la mienne. Je suis tellement en colère que la seule chose que je peux faire c'est me faire du mal. Ça me fait du bien, je contrôle ma douleur, je contrôle celle ci au moins, ça me donne l'impression de vivre et de faire sortir de moi mes problèmes pour un moment. Mais ça laisse des traces à vies. J'aimerais changer, mais je crois que une partie de moi est comme ça depuis toujours peut être que je n'y peut rien. J'essaie d'arrêter parfois pour ne pas faire de peine aux gens, parce que je n'arrive pas à voir le mal qu'il y a à tout ça. Sinon cela ferait longtemps que je serais partie. Je n'ai rien qui me rattache à la vie réellement, aucun rêve assez profond, ou alors les gens me font remarquer à quels points ils sont iréalisables. J'aimerais partir loin, dans un autre pays, je ne verrais plus rien, je pourrais recommencer une vie, et peut être que elle se passerait mieux.
J'aimerais comprendre ce qui ne va pas chez moi, je suis déjà allé voir une psychothérapeute mais j'arrive pas à exprimer ce que je ressens vraiment, j'ai tellement érigé de mur entre ce que je ressens et le monde extérieur que j'arrive pas à parler. Je lui raconte des choses sans grand intérêt, qui lui font croire que c'est pourquoi je me sens mal alors que ce n'est pas la vie qui me blesse le plus mais moi. Je suis obligé d'écouter de la musique fort pour essayer de ne plus entendre mes pensées. Écouter de la musique pour dormir car mes pensées me gardent éveillées. J'ai l'impression d'être ridicule, de tout exagérer, je me trouve tellement pathétique de venir écrire ici car je suis incapable de m'exprimer autrement qu'à l'écrit. L'écriture c'est peut être la seule chose qui me permet de garder les pieds sur terre tout en m'envoyant dans les étoiles. C'est la chose qui me fait le plus de bien et le plus de mal. Je ne comprends pas la vie, je ne trouve pas le sens, je sais que c'est à nous de lui donner un sens. Mais trop de choses se bousculent dans ma tête pour que j'arrive à appliquer tout ça.
J'ai besoin d'aide parce que je vais bientôt perdre pied, je vais me laisser couler et je vais tenter de me tuer. Je le sais parce que cette partie de moi qui veut ça prends de plus en plus de place chaque soir.
Dubreuil
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Re: Mutilation.

Message par Dubreuil »

" Je me sens incomprise, c'est bête parce que je ne dis pas aux gens ce qui ne va pas réellement. Mais je n'y arrive pas, j'arrive pas à comprendre ce qui ne va pas chez moi, pourquoi même petite j'essayais parfois de me noyer parce que je ne pouvais exprimer ce que je ressens. "

C'est de visu, et avec un psychologue clinicien, que vous devez essayer de parler de tout cela, afin de mettre peu à peu en lumière la racine de votre douleur morale, et de trouver VOS mots pour avancer, évoluer..
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
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Re: Mutilation.

Message par Dubreuil »

Se mutiler c'est se punir.
Se mutiler c'est se sentir coupable de ne pas être celle ou celui que l'on pense que les autres voudraient que l'on soit.
C'est se dire que l'on déçoit. Que si on est violenté(e), grondé(e), humilié(e) c'est qu'on le mérite et que c'est bien fait pour nous. Et on en rajoute parce que l'on s'en veut de supporter cela et d'être à la fois aussi méprisable.
Se mutiler c'est faire un temps que la douleur physique soit plus forte que la douleur morale.
Se mutiler c'est au moins faire ce que l'on veut sur soi et de soi, " on a pas décidé de notre naissance, on peut au moins décider de notre souffrance."
Se mutiler c'est jouir. D'une certaine façon, se donner du plaisir.
Se mutiler c'est se punir d'avoir l'impression de n'être rien pour l'autre, de ne pas être aimé(e), ni apprécié(e), ni entendu(e).
C'est ne pas trouver les bons mots à dire aux bonnes personnes, et de les faire sortir avec le sang. Comme faire sortir sa colère sans faire de mal à l'autre.
C'est aussi avoir des idées de meurtre, de " mauvaises " pensées sur celui ou celle qui nous empêche de vivre, de parler, d'évoluer, et d'avoir trouvé ce seul moyen pour ne pas aller encore plus mal.
Enfant, adolescent, c'est savoir que nous sommes dépendant de l'adulte, de l'autre, des autres, et qu'il faut ravaler la colère et sa haine, attendre, toujours attendre pour être libre.
C'est avoir envie de secouer l'autre en lui disant tout le mal qu'il nous fait, tout le mépris que l'on a pour lui, et tout l'amour qu'on lui voue.
Chaque fois que vous vous mutilez vous appelez à l'aide. Ce sont des tentatives de suicide pour résoudre à tout jamais ce que l'on ne sait pas exprimer, mais qui, quand on se fait du mal physiquement, cesse un temps de nous faire du mal moralement.
Si on se punit sans savoir pourquoi, c'est que dans son enfance on a cru être méchant et mériter que l'on ne soit pas aimé comme on voulait. Et comme on ne peut pas exprimer sa colère de ne pas être aimé, comme on ne peut pas en vouloir à ses parents ou autre, comme ils sont plus forts que nous, qu'ils sont tout-puissants, et que ce serait encore pire si ils savaient qu'on leur veut du mal parce qu'ils ne nous aiment pas, alors on se fait du mal à soi.
On se punit de ne pas savoir se rendre " aimable ".
Un peu comme si l'on se disait :
- C'est bien fait pour toi si on ne t'aime pas, tu ne mérites pas qu'on t'aime, allez prends ça, et encore ça !
Et bien sûr que ce n'est pas de la faute de l'enfant.
Bien sûr que ce sont les adultes qui sont violents et imposent à l'enfant leur bêtise, leur injustice, des coups ou mauvais traitements psychologiques !
Mais l'enfant croit que c'est normal, que c'est de sa faute, qu'il le mérite.
Alors il se punit d'être puni.
L'automutilation est due à beaucoup d'éléments propres à chaque personne, mais il en ressort toujours qu'elle se pratique sous le coup d'une grande souffrance morale, d'une intense culpabilité ou d'une croyance erronée basée sur des sévices psychiques ou corporels infligés par autrui et qui ont fait croire au sujet qu'il n'était pas digne d'être aimé, parfois même de vivre.
L'automutilation est également associée au masochisme extrême ou la jouissance de se faire mal, pour se punir d'une faute jugée impardonnable, est à un moment donné plus forte que la douleur physique et morale. Le sujet en éprouve alors une paix intérieure de quelque durée, jusqu'à ce qu'il se sente obligé de recommencer.
( Vous pouvez rencontrer ces symptômes psychiatriques, par exemple dans la religion catholique où des " saints " sont décrits comme se flagellant afin de se punir d'avoir eu des gestes ou des pensées impures. )
Le masochisme est très difficile à " guérir ", car il a souvent son écho avec une jouissance sadique provoquée par une autre personne, ou retournée contre le sujet lui-même, par lui-même.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Sinoxyde
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Re: Mutilation.

Message par Sinoxyde »

Je ne sais pas qui aller voir, et faire les démarches pour aller voir quelqu'un c'est accepter que j'ai réellement un problème. Je ne veux pas en parler avec mes parents. Mon "père" ne comprend pas et se sert de certaines choses contre moi, et je ne veux pas faire souffrir ma mère encore une fois. Je voudrais aller mieux mais je sais pas comment faire car chaque fois que je me réveille j'agis comme si quelques heures au par avant je n'essayait pas de me faire du mal, comme si tout ça n'était qu'une triste blague de mon esprit
Dubreuil
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Re: Mutilation.

Message par Dubreuil »

[quote="Sinoxyde"]Je ne sais pas qui aller voir, et faire les démarches pour aller voir quelqu'un c'est accepter que j'ai réellement un problème.
*** La guérison commence quand on accepte d'être en demande de soins.

Je ne veux pas en parler avec mes parents. Mon "père" ne comprend pas et se sert de certaines choses contre moi, et je ne veux pas faire souffrir ma mère encore une fois. Je voudrais aller mieux mais je sais pas comment faire car chaque fois que je me réveille j'agis comme si quelques heures au par avant je n'essayait pas de me faire du mal, comme si tout ça n'était qu'une triste blague de mon esprit.
*** Triste blague qui peut vous mener à d'autres addictions, un traitement psychiatrique, une gravedépression, un internement. Est-ce vraiment ce que vous souhaitez pour votre vie future ?
Le courage désespéré que vous avez pour vous détruire est le même que vous avez pour un jour vous mettre en colère en réagissant contre cette stupidité à vouloir vous punir à la place " des autres ".
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Sinoxyde
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Re: Mutilation.

Message par Sinoxyde »

Je l'accepte certains jours, d'autres non. J'arrive pas à avancer j'ai l'impression que l'on me tire sans esse en arrière. Le problème c'est que je commence à croire que je devrais être internée c'est sûrement mieux. Peut être qu'il avait raison que j suis complètement tarée et bonne à interner, comment je peux avoir une vie future si je suis aussi faible. Je peux pas faire autrement que me punir moi car je ne peux pas exprimer ce que je ressens et pas seulement à cause de blocages. Il y a des tas de choses que je voudraient dire que je ne peux pas dire aux personnes concernés. Je sais très bien que mon comportement est stupide mais j'arrive pas à faire autrement
Dubreuil
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Re: Mutilation.

Message par Dubreuil »

Sinoxyde a écrit :Je l'accepte certains jours, d'autres non. J'arrive pas à avancer j'ai l'impression que l'on me tire sans esse en arrière. Le problème c'est que je commence à croire que je devrais être internée c'est sûrement mieux. Peut être qu'il avait raison que j suis complètement tarée et bonne à interner, comment je peux avoir une vie future si je suis aussi faible. Je peux pas faire autrement que me punir moi car je ne peux pas exprimer ce que je ressens et pas seulement à cause de blocages. Il y a des tas de choses que je voudraient dire que je ne peux pas dire aux personnes concernés. Je sais très bien que mon comportement est stupide mais j'arrive pas à faire autrement
*** Hum, c'est quand même dommage que vous ne sachiez pas lire...
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LoulouB
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Re: Mutilation.

Message par LoulouB »

Hey,

En lisant ton texte, je me suis reconnue dans de nombreux points... Moi non plus je ne sais pas pourquoi je vais mal, ou parfois j'ai l'impression d'avoir atteint la solution mais je me rends compte après que ce n'est pas ça. Je suis aussi incapable de parler de mes problèmes, ma bouche se soude et plus aucun sons n'en sort, c'est d'autant plus difficile que je ne sais même pas comment les exprimer pour les autres...et avant tout pour moi-même !
Je me sens tellement coupable, depuis toute petite je suis un aimant à problèmes... Ma mère s'est toujours démenée pour nous élever moi et ma demi-soeur, dans un cadre normalement au-dessus de nos moyens, elle nous fait faire plein d'activités extra-scolaire, elle nous a instruite à domicile...
Et j'ai toujours tout gâcher, JE SUIS le problème ! Cette année je vais faire 15 ans au mois de décembre, et je devrais être en seconde mais comme je n'ai rien fait au collège je vais passer l'année à rattraper mes lacunes et comme ça pour tout arranger je vais redoubler l'année prochaine...
Je me sens mal, je souffre de tout et de rien, je ne sais même plus depuis combien de temps, je me sens seule terriblement seule, lorsque je ferme les yeux, je m'imagine blottis dans les bras de quelqu'un... Je me sens différente mais je suis incapable de dire pourquoi, j'ai commencé le badminton cette année mais je me sens comme "à part", y aller me fait un bien fou mais le vide qui se creuse à la fin du cours lorsque je rentre chez moi est immense et sans fond, j'ai l'impression de tout perdre à chaque fois. Lorsque je suis dans le gymnase je m'imagine morte, pendue dans un panier de basket, mon sang dégoulinant sur les murs, moi au milieux dans une marre de sang...
Je me mutile, me coupe. Voir mon sang couler, sentir cette douleur ( que je sens d'ailleurs de moins en moins ) m'apaise, me calme.
J'ai aussi des TCA, je fais souvent des crises de boulimie ou je mange en quantité indécente, puis j'essaye de maigrir parce que mon corps me répugne et que je n'ai plus confiance en mon aspect physique, mais c'est devenue un cercle vicieux entre les crises et le jeûne...
Je n'ai aucune idée de ce dont j'aurais besoin pour aller mieux, je ne me comprends pas moi-même, je suis perdue, paumée, j'ai envie de mourir pour tout quitter et que la roue qui m'écrase sans cesse s'arrête... Je me sens égoiste de me plaindre ( sans même pouvoir mettre de mots dessus ) alors que des gens sont bien plus à plaindre que moi...

Bref, ton message ma ému alors si tu as besoin de parler je suis ouverte à toi ! Je pense qu'on pourrait partager un certains nombres de choses et peut être qu'à deux on arrivera à s'aider un peu ? Ou peux être qu'au contraire on sombrera ensemble jusqu'au bout...
Dubreuil
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Re: Mutilation.

Message par Dubreuil »

Bref, ton message ma ému alors si tu as besoin de parler je suis ouverte à toi ! Je pense qu'on pourrait partager un certains nombres de choses et peut être qu'à deux on arrivera à s'aider un peu ?
*** A conjuguer vos pathologies, oui, y trouver ( malheureusement ) des bénéfices secondaires en continuant à les décrire, mais pas à " avancer " si vous ne consultez pas un professionnel.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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