Mon fils ne m'aime pas.

[ZELDA]

J. est un grand garçon de quasiment 3 ans, adorable et porteur de joie de vivre. un blond aux yeux bleus, comme moi, sa Maman.

Je l'aime à un point phénoménal, mais je me trouve mauvaise mère.
A deux heure, il s'est réveillé, il réclamait de l'eau. Puis, il s'est rendormi. je ne me suis donc pas levée.
Quant il a réclamé de nouveau, je suis allée lui apporté de l'eau puis un " un bon bibi bien chaud, avec du chocolat dedans".
Ce qui est tout à fait normal, soit dit en passant.

Plus il grandit et plus je culpabilise de ne pas lui donner assez d'attention, je n'ai pas eu une enfance ou les parents donne de l'attention, des sentiments, du tactile. Et je crois que je reproduis le schéma.

Je le ressens (et lui aussi certainement du coup .... ) J'ai l'impression d'être tout le temps en train de le cadrer, et me demande souvent si je n'en fais pas trop, si je ne suis pas trop stricte. Ayant eu une enfance difficile, je lui dis sans cesse (trop) que je l'aime avec des mots. Et je crois que le plus simple pour lui SURTOUT et pour moi serait de lui démontrer, et pas de ne faire que lui dire.

il me dis que je ne suis pas gentille, et me quitte sans remords quand je le dépose chez la nounou, a du mal a vouloir rentré avec moi, alors qu'il EXPLOSE LITTERALEMENT quand c'est papa qui vient. Il a du mal a le quitter alors que moi, niette !

C'est de ma faute, et je me rends compte que je ne suis pas assez TOUT pour mon fils, je comprends pourquoi il ne m'aime pas, je ne suis tout simplement pas une bonne mère ! Je me deteste !

[nanelda]

Vous voulez être tout pour votre fils, sachez que cela est impossible, et que si vous vous efforcez d'être tout pour lui cela peut le conduire à développer des troubles psychiques assez graves. Votre fils, pour sa construction psychique, doit pouvoir se rendre compte qu'il ne peut être tout pour vous, et notamment qu'un autre homme que lui occupe une place dans votre désir, à savoir son père.

L'attitude de votre fils ne veut pas dire qu'il ne vous aime pas, bien au contraire. Il est fréquent que les enfants de cet âge adoptent ce genre de propos envers leurs parents. Votre fils vous quitte sans soucis quand il arrive chez la nounou, je trouve cela positif, cela montre qu'il parvient à pouvoir se séparer de vous, qu'il se sent assez en sécurité avec sa nounou mais aussi avec vous.

Sachez qu'il n'existe pas de bonne mère, et qu'être mère se construit, on le devient, on ne l'est pas d'emblée. Vous faites avec ce que vous avez, qui vous êtes, en fonction de cette histoire qui bien sûr influe sur votre façon de vous comporter avec lui.

Ce message montre que vous vous questionnez sur la relation avec votre fils, et je trouve cela plutôt sain. Si votre enfance remonte trop à la surface, alors allez en parler avec un psychologue clinicien.

Cordialement.

[Dubreuil]

[quote="ZELDA"
Je l'aime à un point phénoménal, mais je me trouve mauvaise mère.

- On ne peut pas aimer d'une façon " phénoménale ", cela implique l'excessif, et si l'amour pour l'autre est excessif, il est pathologique.
Il est pathologique parce que l'amour est fait d'une foultitude de nuances, et que votre " terme " de phénoménal veut dire qu'il n'y a pas de place pour la colère, l'agacement, le ressentiment..
C'est louche d'aimer ainsi, entièrement, totalitairement.
L'autre n'a pas sa place. Il est écrasé par l'exigence extrême de répondre au même niveau que l'amour qu'on lui voue. Et c'est impossible.
Parce que plu haut que la passion, c'est la mort.

A deux heure, il s'est réveillé, il réclamait de l'eau. Puis, il s'est rendormi. je ne me suis donc pas levée.
Quant il a réclamé de nouveau, je suis allée lui apporté de l'eau puis un " un bon bibi bien chaud, avec du chocolat dedans".
Ce qui est tout à fait normal, soit dit en passant.

En ne prenant pas forcément votre comportement comme exemple :
- Il n'y a rien de " normal " dans l'amour. On le fait d'abord pour soi, l'attention que l'on donne à l'autre nous " nourrit " d'abord. Nous donne le leurre d'être ceci ou cela. Mais c'est " l'autre " et lui seulement qui peut dire si prévenir ses moindres envies, ses moindres besoins, ses manques sont pour lui une preuve d'amour. Nous ne pouvons que projeter, penser à sa place. Se dire il manque de ceci ou de cela. Ce qui équivaut à se dire : - J'aurais bien voulu que l'on fasse ça pour moi.
Mais l'autre n'est pas soi.
Quand on est un petit enfant, sans " manquer " de quelque chose, il n'y a ni désir de le chercher soi-même, ni liberté, ni autonomie, ni anticipation, ni joie, ni jubilation d'avoir réussi seul, ni d'avoir pu " prouver " justement à sa maman, qu'elle peut être fière de nous et que son éducation est la bonne. Alors quand on a un tant soit peu de caractère on se rebelle, on comprend que sous prétexte que c'est normal c'est la mère qui " se fait plaisir " se rassure, se donne bonne conscience, se console, se guérit de toute autre chose.. mais que nous on est pas dans son histoire. On est pas présent dans cet amour qui n'appartient qu'à elle.

Ex d'un biberon : c'est l'heure de la tétée, le bébé n'a même pas encore ouvert la bouche pour manifester sa faim que déjà la mère lui a enfourné le biberon dans la bouche.
Et elle reproduira ce comportement dans toutes les situations de la vie quotidienne.
- Ne montes pas là tu vas tomber.. si l'enfant est à 5cm du sol et qu'il tombe que fera-t-il, il comprendra TOUT SEUL qu'il doit être prudent.
Quand ce bébé va grandir il sera habitué à ce que l'on prévienne ses moindres désirs. Il discernera chez qui il peut se faire servir et exiger en sachant très bien mettre l'adulte en culpabilité, il saura également avec qui il peut avoir une attitude respectueuse, sans avoir à ressentir la colère et la frustration de ne pas avoir été " compris " d'emblée. Et en aucun cas il pensera qu'il n'est pas aimé.

Plus il grandit et plus je culpabilise de ne pas lui donner assez d'attention, je n'ai pas eu une enfance ou les parents donne de l'attention, des sentiments, du tactile. Et je crois que je reproduis le schéma.
Je le ressens (et lui aussi certainement du coup :| .... )

- L'amour maternel n'existe pas parce que ce n'est pas quelque chose de quantifiable . On est pas une mauvaise mère, pas plus que l'on est une bonne mère. L'amour maternel n'est pas inné, il est fait par ex, justement de projections, de désirs autres inassouvis, de violence contenue qui se meut en " réparation " de soi, de sa propre enfance ( vous le dites très bien )
Vous le ressentez.. vous ressentez quoi ? Que vous n'arrivez pas à aimer tranquillement votre enfant, sans repenser à vous même, sans mesurer ce que vous lui donnez et ce qu'il n'a pas reçu ? Oui il le sait. Et vous le savez aussi. Mais vous ne pouvez pas lui faire porter ce poids de culpabilité, alors il s'en défend, il s'en écarte.
C'est à un psy qu'il faut aller dire tout ce désespoir qui vous habite.
Vous n'êtes pas une mauvaise mère, vous mélangez simplement vos attentes à celles de votre enfant, vous lui prêtez vos désirs, vous tentez de vous réaliser à travers lui..
Pourtant, je l'ai écrit souvent sur ce forum, nul parent n'est tenu d'aimer son enfant. Et nul enfant n'est tenu d'aimer son parent.
Seul le respect est incontournable.

C'est encore vers un psy qu'il faut d'abord commencer à apprendre à vous aimer vous-même. A vous trouver. A comprendre que le lien que vous faites entre vous-même et votre enfant est une erreur de croyance, et que s'il semble plus heureux de voir son père ou sa nounou, c'est que votre angoisse l'étouffe, il s'en défend, il trouve d'autres espaces où il sait qu'il va pouvoir respirer, désirer, évoluer.

J'ai l'impression d'être tout le temps en train de le cadrer, et me demande souvent si je n'en fais pas trop, si je ne suis pas trop stricte. Ayant eu une enfance difficile, je lui dis sans cesse (trop) que je l'aime avec des mots. Et je crois que le plus simple pour lui SURTOUT et pour moi serait de lui démontrer, et pas de ne faire que lui dire.

- Vous culpabilisez de le cadrer et vous le couvrez de bisous ou de mots doux dans le même temps ?
Par ex : il a fait une bêtise, vous le cadrez ( comment ? ) et il se met à pleurer. D'abord vous avez peut-être beaucoup expliqué pourquoi il " ne doit pas " faire cette bêtise, mais il l'a quand même faite, donc il est puni. Mais comme il pleure vous le consolez en lui disant que voilà vous l'aviez prévenu, que maintenant il ne faudra plus recommencer, et que c'est votre petit garçon, l'amour de votre vie.
Soit.
Sauf qu'il recommencera et que vous l'avez totalement déstabilisé.

La question est simple entre l'enfant et l'adulte :
- Qui commande ici, qui est le chef de meute ? ( ! )

On ne se noie pas dans des explications qui ne font aucun effet sur l'impatience de l'enfant qui veut passer à l'acte, il s'en fiche. Donc on dit non. C'est comme cela et pas autrement, si tu ne comprends pas pourquoi, tu demanderas à maman quand tu seras calmé. Et si tu ne demandes pas le résultat sera le même.
Il pleure, il crie, il tempête, c'est parfait, maman comprend qu'il est en colère et c'est normal, mais c'est non. Donc il va dans sa chambre ou ailleurs se calmer, car il y arrivera maman le sait. Et maman n'a pas à entendre sa mauve humeur, tout comme elle se maîtrise quand on la met en colère ( !! ? )
Il pleure, il crie, il tempête, c'est parfait, cela prouve qu'il intègre la frustration et que la prochaine fois il prendra le temps de.. se poser la question de savoir si c'est possible ou pas ou si " ça va être la même chose ". Et ce sera de votre part la même chose. Ni plus, ni moins.

C'est de ma faute, et je me rends compte que je ne suis pas assez TOUT pour mon fils, je comprends pourquoi il ne m'aime pas, je ne suis tout simplement pas une bonne mère ! Je me deteste ![/quote]

TOUT ? Mais madame, quelle horreur.. de quel droit prétendriez-vous COMBLER TOTALEMENT votre enfant. Vous seriez une mère abusive dans tous les sens du terme, une mère despote et sans coeur, le terme de mère ne vous conviendrait même plus..

Reprenez-vous. Considérez que vous êtes une bonne mère dans l'ignorance de la psychologie de l'enfant. Sans plus.
Pour cela allez voir un psy POUR PARLER DE L'ENFANT QUI EST EN VOUS, cet enfant qui est vous, et qui n'a apparemment jamais pu s'exprimer, qui n'a jamais été comprise, consolée, choyée comme elle le méritait. Face à des adultes qui ne l'ont pas respectée.
Ce n'est qu'une fois en paix avec vous-même, tendre et consolante envers la petite fille " oubliée " que vous êtes restée, que les relations tendues avec votre petit garçon deviendront douces et confiantes.