Impression d'échouer avec ma fille de 2 ans

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Toon
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Impression d'échouer avec ma fille de 2 ans

Message par Toon »

Bonsoir

J'écris ici ce soir en quête de clés, de conseils, d'idées...
Je vais faire un résumé :
J'ai une adorable fille de 2 ans et 4 mois. Elle parle très bien et est très dégourdie, les gens autour de moi parlent de précocité. J'ai décidé de ne pas l'emmener voir un pédopsychiatre pour le confirmer pour l'instant, je préfère attendre son entrée à l'école en septembre de l'année prochaine. Ma fille est relativement sage. Elle fait ses nuits, mange bien.... Jusque là, tout va bien. La plupart du temps, je sens que j'arrive à "gérer" avec elle. J'ai tout le temps plein d'idées pour l'occuper, ou pour détourner une colère, un caprice....Ca demande de la patience mais, ça va. Mon conjoint s'en sort moins bien, il crie beaucoup ou lui dit des mots qu'elle ne comprend pas sans s'en rendre compte, donc depuis quelques mois, je bataille pour renouer le lien père/fille car il est un peu rompu ( et pourtant mon homme est quelqu'un de présent, d'attentionné, d'intelligent, il a ses défauts bien sûr, mais ce n'est pas un mauvais papa ). Par exemple, elle refuse presque systématiquement de lui faire un bisou ou un câlin s'il en demande. Elle va plus vers moi que vers lui. Elle le tape plus facilement. Comme si elle lui en voulait. Je lui ai conseillé (à mon conjoint) de lui parler, lui expliquer qu'il a manqué de patience avec elle, etc. Et ça a eu l'air de faire évoluer les choses. Je suis tout le temps en recherche de mieux, pour ma relation avec elle, pour sa relation avec son père... J'ai des fois la tête qui menace d'exploser. Bref, depuis quelques mois, je me retrouve à éduquer mon conjoint en même temps que j'éduqua ma fille, j'essaye constamment de trouver des solutions, des activités, des idées, des sorties... Pour qu'ils renouent. Il y a du mieux, mais encore beaucoup de progrès et de patience à acquérir pour mon homme.

Cependant, il m'arrive à moi aussi, et trop régulièrement à mon goût, de faire les mêmes erreurs que lui. C'est plus violent, quand je perds patience. Je crie fort, j'éclate en sanglot, et j'ai des gestes brusques avec elle. Je m'entends me dire qu'être brutale n'est absolument pas la solution, et en même temps, ça me parait si évident, des fois, de me dire "cloue là au lit!", comme si c'était la solution qui fonctionne ! Je vous rassure je n'ai jamais franchi la limite, mais je me déteste dans ces moments là. Je me trouve monstrueuse.
En plus de ça, donc, la seule différence par rapport à mon homme est que je m'en rends compte toute seule et que je m'en veux, toute seule, ensuite je me mets à culpabiliser, à retourner la chose dans ma tête pendant des heures, et plus je me force à "changer", pire c'est. Ce sont des jours où, par fatigue ou autre, je manque cruellement de patience. Je me trouve parfois presque méchante avec ma fille, en essayant de la faire culpabiliser quand elle ne m'écoute pas ou quand elle me fait caprice sur caprice. Pourtant, comme je l'ai dit plus haut, elle est relativement sage ! Il y a vraiment pire, je le vois bien, partout où je vais ! Mais il y a des choses qui me sapent la patience en quelques secondes. J'ai souvent l'impression qu'elle se fiche éperdument de ce qu'on lui dit. Par exemple, elle va se mettre à chanter en regardant ailleurs alors que je la gronde pour une bêtise ou encore que je lui demande quelque chose (ranger ses jouets). J'ai tenté de la tenir par les mains, tout en me mettant à sa hauteur, en parlant calmement et en la regardant dans les yeux. 9 fois sur 10, elle saute, regarde ailleurs, fait des bruits, rigole, louche.... C'est très déstabilisant et très difficile de ne pas crier à ce moment là. Ensuite, il faut répéter les choses 10 fois. Quand je lui dis "viens ici", elle part en courant en sens inverse. Elle s'empresse de dire "non" à un truc pour finalement dire "oui" parce qu'elle y réfléchit après coup ( et cela prend 2 secondes donc on a droit à un "NON ! ........... Oui.") Elle nous tape régulièrement depuis qu'elle a 9-10 mois. Ca s'est calmé, depuis, heureusement, mais ça lui arrive encore. Je ne vous cache pas que j'ai déjà cédé, honteusement, à la fessée ou la tape sur la main. J'ai bien vu que ça n'avait que très peu d'effet, mais il m'est arrivé de le refaire, dans les moments où je ne sais plus quoi faire. Sans succès, au final, bien sûr.

Ce qui fonctionne, c'est malheureusement la menace de la punition. J'essaye de "graduer" les "peines"... Par exemple, elle qui adore qu'on mette la musique en voiture, si dans le magasin elle n'a pas écouté, a touché à tout, a fait des caprices, etc. Je la menace de ne pas mettre la musique dans la voiture (ça suffit à la calmer 5 secondes à peine) et pour rester crédible, si vraiment elle n'a pas su être sage, bah on ne lui met pas la musique. Elle va pleurer 5 minutes et accepter la chose, ou alors partir dans d'autres bêtises (abîmer le pare soleil sur sa fenêtre, donner des coups dans le fauteuil devant elle, ou faire des bruits insupportables). La pire punition étant la suivante : je l'assieds sur sa petite chaise en lui disant de réfléchir à sa bêtise, et si elle hurle et ne se calme pas, je la transporte ainsi dans sa chambre et lui impose de se calmer si elle veut que je revienne et qu'on parle ou qu'on fasse la paix. Bon généralement, la chaise (et surtout chaise dans chambre) c'est la fin du monde, elle hurle et pleure, nous dit en pleurant qu'elle ne pleure plus ou qu'elle est calme, réclame des câlins, etc. J'attends généralement qu'elle se calme, ne serait-ce qu'un peu (j'ai tenté d'attendre plus longtemps un vrai calme, ce n'est pas vraiment efficace, je sens très vite qu'il faut que j'intervienne pour la calmer) et je vais vers elle en lui expliquant pourquoi elle a été punie. Ce qui revient souvent, c'est quand elle désobéit volontairement. Et qu'elle le fait plusieurs fois, malgré les explications, le ton autoritaire, les gros yeux, et la menace de la chaise. Généralement, ça la calme.... Quelques temps. Une demi heure, une heure, peut-être ? Et elle recommence à être plutôt bruyante, désobéissante, à rigoler quand je lui impose de se calmer ou de ranger, etc. Elle parle tout le temps d'autre chose ! Par exemple, je la gronde parce qu'elle a jeté les jouets, elle va me parler de la couleur de son assiette le midi passé ou du toboggan dans le jardin. Comme si elle était positionnée sur une onde complètement différente ! Souvent, je me dis qu'elle ne le fais pas du tout exprès.
On la gâte, c'est vrai. Dire l'inverse serait un mensonge... Mais elle n'a pas tout ce qu'elle veut. Elle connaît très bien le "non" et la plupart du temps, n'insiste pas. On essaye de ne pas faire d'elle une gamine pourrie gâtée qui a tout ce qu'elle veut. Certains nous trouvent même un peu trop durs avec elle... Mais on préfère être fermes car elle comprend tout et à la moindre faille, elle fonce. Peut-être sommes nous des fois excessifs, c'est tellement difficile de trouver un juste milieu.... Bref, on ne lui passe pas tout, bien au contraire, et j'essaie aussi de me dire régulièrement qu'elle n'a que deux ans et d'adapter les mots, les punitions, les explications à son âge.

Je sais qu'elle a deux ans, l'âge où le caractère se révèle etc. Je sais que tous les parents galèrent. Je sais qu'il y a 100 fois pire qu'elle. Je sais que la plupart du temps, j'arrive à gérer calmement les choses (bien qu'on ait au moins une fois par jour la punition chaise ...).
Je ne demande pas à être jugée, je vous rassure, je me juge au quotidien, pour la moindre erreur commise envers elle. Je suis dans le regret, tout le temps, de ne pas avoir su, de ne pas avoir eu de patience, de ne pas avoir été la maman que j'avais décidé que je serais : une maman calme et apaisante, qui ne crie jamais, douce et tout le temps disponible. J'imagine que vous avez ri en me lisant, mais croyez moi, j'ai sincèrement tenté d'être cette maman parfaite. Mais je n'y arrive pas. Ma fatigue et les tracas du quotidien se mêlent au manque de patience face aux bêtises/caprices de ma fille, et j'implose. Il y a des moments où il faut juste que je pleure un gros coup, à chaudes larmes, pour réussir à prendre la suite calmement sans m'énerver et crier. Je me trouve monstrueuse et en même temps, tellement nulle.
Je ne sais pas combien de temps dure ce passage "rebelle", à faire tout l'opposé de ce qu'on lui demande, à crier ou parler fort, à être ailleurs quand on lui parle... J'essaie au maximum de lui faire faire des jeux différents où je suis présente, je lui laisse des moments seule dans sa chambre, elle a des fois un peu des dessins animés "bébé" trouvés sur le net quand je n'ai pas le choix et que je dois la délaisser pour le ménage (quand je suis seule, mais de façon plus que raisonnable), elle a des tonnes de livres car elle adore "lire", elle sort plusieurs fois dans la semaine (parc, jardin, balade en ville, marché, et on a même fait un zoo, un aquarium, la plage à plusieurs reprises, les salles de jeux...). J'essaye de tout bien faire, de suivre les bons conseils que je lis partout. Il y a des jours où, bien sûr, je l'avoue, je suis moins inventive, mois présente même si je ne bosse pas et que je ne fais rien de spécial, la flemme ou la fatigue font que je suis juste "là" à la regarder jouer toute seule.

Malgré tout ça, ce soir, fatiguée, j'ai l'impression d'échouer. Parce que j'ai crié sur elle du lever de sa sieste au coucher. Parce que je n'ai pas eu de patience, du tout. Parce que j'ai pleuré devant elle, en lui disant de me foutre la paix, et c'est elle qui s'est mise à pleurer en me suivant partout. Parce que j'ai fini par lui demander de se taire, tout court. Parce que je l'ai menacée de la punir une cinquantaine de fois en quelques heures... Parce qu'après m'être relevée 3 fois pour qu'elle arrête son manège dans son lit, à arracher les draps, jeter son doudou, parler fort, etc. j'ai fini par lui crier dessus en lui jetant son doudou à la figure et claquer sa porte. Je me sens nulle, impuissante.
Je me suis toujours dit que j'étais destinée à faire des enfants. Tout ce qui les concerne me passionne, et je me vois fonder une famille nombreuse. Les carrières professionnelles ne m'intéressent pas, tant que j'ai un salaire, je me fiche bien du boulot. Je suis tout le temps dans la recherche du "ce qui est bon pour le bien-être de l'enfant". Je souhaite une famille harmonieuse, et en être la maman, la figure de chaleur, de calme, d'amour et de tendresse.

Je suis enceinte de 5 mois, encore une petite fille. Très heureuse, bébé plus que voulu. Et contrairement à ma première grossesse qui a été un émerveillement sans problèmes durant 9 mois, pour la deuxième, je suis fatiguée, tout le temps, et ça fait trois mois maintenant que je suis migraineuse. Je suis bien suivie pour tout cela, et j'affronte ces désagréments en relativisant : je vais à nouveau être maman ! Bref, je suis heureuse de ma vie. J'ai juste l'impression de louper quelque chose de très important, de prendre un mauvais chemin avec ma première fille, de me planter quoi.
Je suis consciente que son comportement peut être lié au fait qu'elle sera bientôt grande soeur. Nous la rassurons tous les jours à ce propos, et pour l'instant, elle est tantôt heureuse et le montre (elle fait des bisous au ventre, parle de sa soeur, etc.) tantôt fermée en refusant d'en parler, ou en disant "non" si on lui propose de venir sentir le ventre bouger (ce qu'elle adore, pourtant). Quand c'est comme ça, on respecte, on lui dit qu'elle a le droit de ne pas vouloir en parler, etc. Selon son médecin, notre réaction et la sienne sont normales et bonnes, alors nous sommes soulagés sur ce point, même si on n'exclue pas le fait que ça joue quand même sur son comportement actuel (on va dire que cette période rebelle a commencé cet été).

Je voudrais des conseils, des pistes... Des choses réalisables qui pourront m'aider. J'ai la trouille d'échouer, parce que je l'aime plus que tout.
Merci de m'avoir lue même si j'ai été longue. Vider mon sac me fait du bien, déjà...

Merci.
akouma
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Re: Impression d'échouer avec ma fille de 2 ans

Message par akouma »

Bonsoir,

Votre fille est dans la période du non et tout ceci semble bien normale. Elle commence déjà a manipuler son petit monde et les enfants sont forts à ce jeu là mais ce n'est en aucun cas une adulte donc attention aux réactions.
Il vous faut prendre soin de vous et vous reposer.
Avez vous entendue parler de la sophrologie ?

Si vous vous sentez dépasser n'hésitez pas à demander de l'aide à la psychologue de la pmi ou à votre pédiatre
ou dans une maison verte si vous en avez une à coté de chez vous;
Vous avez raison crier et culpabiliser votre enfant ne sert à rien.
Cela arrive avec la fatigue comme vous l'avez constaté vous m^me.
Une enfant de 2 ans ne sait pas ranger, elle peut vous aider un peu mais le rangement avec votre aide arrivera plus tard.

Lorsque vous sentez monter en vous vos émotions, essayez de prendre le temps de bien respirer avant de dire ou faire quoique ce soit ces quelques instants vous permettront de relativiser. Votre enfant est pleine de vie, en bonne santé alors soyez consciente et pleine de gratitude envers la vie.
Votre (vos) enfant va vite grandir et ces périodes merveilleuses de la petite enfance vont filer, savourez tout ce temps et laissez couler les petits tracas.
Votre conjoint devrait peut être vous accompagner dans cette démarche pour mettre en place l'organisation de votre famille.
Prenez soin de votre enfant et de vous même
Dubreuil
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Re: Impression d'échouer avec ma fille de 2 ans

Message par Dubreuil »

[quote="akouma

Si vous vous sentez dépasser n'hésitez pas à demander de l'aide à la psychologue de la pmi ou à votre pédiatre

Surtout pas ! Vous serez considérée une fois sur deux comme mère démissionnaire. Les services sociaux en seront sans doute alertés, et rien ne dit que vous aurez ensuite " droit " sur l'avenir de votre enfant.
Je fais des expertises pour les tribunaux, et beaucoup de mères sont discréditées et d'enfants " enlevés " par la soi-disant " Sauvegarde de l'enfance " pour avoir cru pouvoir se confier et trouver de l'aide dans une PMI.
Certes, elles ne sont pas toutes ainsi, mais soyez extrêmement vigilante quand il s'agit d'un quelconque service social. Les décisions ne sont pas toujours du côté de l'amour.
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Dubreuil
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Re: Impression d'échouer avec ma fille de 2 ans

Message par Dubreuil »

Votre petite fille va très bien. Tout cela passera progressivement. Moins vous y accorderez d'importance, plus vite elle évoluera.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
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Re: Impression d'échouer avec ma fille de 2 ans

Message par Dubreuil »

... Et dites-vous bien que les bisous sur le ventre c'est faire allégeance avec l'intruse... ce n'est jamais agréable de savoir que quelqu'un d'autre va venir vous voler l'amour de papa et maman. Et c'est encore plus louche quand ils s'y mettent à deux pour dire que non, que tout se passera bien, que lon sera encore aimée, que l'on sera.... etc, ect.
Comptez plutôt sur la rivalité inconsciente ( voire actualisée ! ) de votre petite fille et sa souffrance de se croire évincée. La haine fait partie des sentiments enfantins. Ne lui donnez pas de responsabilités particulières, ne lui dites pas qu'elle est grande et montrera l'exemple, etc.. dites-lui que vous comprenez son inquiétude, mais qu'elle sera toujours la première dans le coeur de papa et maman puisqu'elle est née la première et qu'elle a déjà plus de deux ans avec vous alors que la petite soeur, elle ne pourra jamais les avoir... ( par exemple ) Vous aurez tout le temps par la suite de gérer d'éventuelles situations de toute puissance. L'important c'est elle.
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Toon
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Re: Impression d'échouer avec ma fille de 2 ans

Message par Toon »

Bonjour

Merci pour vos réponses.
Quand j'ai parlé de lui faire ranger ses jouets, c'est parce qu'elle sait le faire, en fait... Avant même d'avoir un an, avant même de marcher, elle rangeait ses jouets dans son parc. Aujourd'hui, quand on lui demande de ranger, on le fait avec elle, ou alors il s'agit d'un ou deux jouets isolés qu'elle a jeté dans le salon.
On est conscients qu'elle n'a que 2 ans, mais comme je l'ai dit, elle comprend beaucoup de choses, elle parle très bien, elle est très autonome sur plein de choses. Du coup, avec mon conjoint, j'avoue qu'on perd pied parce qu'on ne sait plus où se positionner.

Par exemple, ce midi, après une matinée "surprise" dans un parc enfant couvert où elle n'a pas été hyper sage, on était en train de manger tous les trois à la maison. J'ai mis un peu de musique en fond car elle adore ça, et tout se passait bien. Nous avons essayé de ne pas trop accorder d'importance à ses micro bêtises, jusqu'au moment où, involontairement, elle a renversé son verre d'eau de partout. Refusant de la gronder parce que j'ai bien vu que ce n'était pas intentionnel, j'ai dit un "bah alors !" et on a nettoyé sans rester dix plombes sur le sujet. Je lui ressers un verre en lui disant, cette fois-ci, de faire attention, et là elle a tout renversé dans son assiette exprès (ce n'est pas une grande première, ça lui est déjà arrivé). Dans un premier temps, je l'ai éloignée de la table, en guise de "punition", en lui disant bien que c'est une bêtise. Difficile de faire la distinction entre une bêtise volontaire et une gaffe involontaire, c'est sûr, mais j'ai l'impression qu'elle le comprend quand même très bien. On a terminé de manger sans faire attention à elle. Au bout de 10 bonnes minutes, je suis revenue vers elle et lui ai demandé pourquoi on l'avait punie, elle a su nous répondre que c'est parce qu'elle avait renversé l'eau dans l'assiette. Je lui ai demandé cette fois-ci de ne plus recommencer et l'ai remise à table. Une fois à table, elle s'est mise à faire des bruits de bébé, loucher, rigoler, au lieu de manger, n'écoutant rien : nos interpellations, notre menace d'aller la coucher directement, etc. Finalement, on a décidé de l'ignorer en lui disant que, quand elle est comme ça, elle ne nous intéresse pas. On a débarrassé la table et rangé l'appartement pendant qu'elle s'occupait à faire toutes les bêtises possibles avec le contenu de son assiette. Elle nous appelait, nous souriait quand on passait devant elle, mais on n'a pas cédé. Elle a crié, chanté très fort, on n'a pas cédé. Je suis revenue, je lui ai donné ses desserts sans lui répondre alors qu'elle me parlait, on lui a changé la couche, toujours impassibles, et dodo sans histoire, toujours sans rien lui dire, à part un "bisou, bonne nuit". Bien évidemment, porte fermée, elle s'est mise à parler fort, chanter... En temps normal on serait revenus en la grondant, et là, on a ignoré. Elle s'est rapidement endormie, mais on se dit que la matinée dans cette grande salle de jeux l'a complètement épuisée.

J'ai discuté avec mon conjoint de votre réponse, Dr Dubreuil, on s'est dit qu'on passait peut-être trop notre temps à expliquer les choses à notre fille. Par exemple, quand on saute l'histoire du soir parce qu'il est tard, on lui dit pourquoi. Quand il se passe quelque chose, on lui explique. On est tout le temps en train de répondre à ce qu'elle dit (et elle parle 24h/24 ! enfin presque!), tout le temps à vouloir bien expliquer les choses, et en fait, on se demande si on n'en fait pas trop. Après tout, on n'a pas de comptes à lui rendre, si ?
Je sais qu'on n'est pas de mauvais parents parce qu'on essaye toujours des solutions différentes pour son bien-être, son éducation, etc. Mais ça fait un bon mois qu'on est perdus. Fatigués, de base, par notre boulot, et moi du fait de cette seconde grossesse, et là, on sait qu'elle traverse une période "classique", mais ce qui nous perd, c'est de ne rien réussir ! On se retrouve à regarder Super Nanny pour y chopper des conseils, mais ce qu'on applique ne semble pas aussi efficace, ou alors, ça ne fonctionne qu'une fois ou deux.

On va donc essayer d'accorder moins d'importance à ses bêtises, ses caprices, son petit manège. On s'est dit que, le soir, si c'est la foire dans son lit, bah tant pis. On ne se relève pas. Quitte à tout retrouver en vrac le lendemain. Ou la retrouver à poil dans son lit (ça arrive des fois qu'elle se déshabille) et malheureusement dans son pipi (mais généralement on va la voir avant de nous coucher à notre tour et quand ça arrive, on change quand même son lit, son pyjama, sa couche, histoire de ne pas la laisser dedans toute la nuit... Généralement, elle se laisse faire et se rendort assez rapidement.)
On se dit qu'on va l'ignorer quand elle crie, quand elle jette ses jouets... Mais est-ce qu'on prend le risque de tomber dans l'opposé ? Va-t-elle se dire que tout est permis, du coup ?
Et est-ce que les punitions que nous lui infligeons vous paraissent exagérées ? Je n'arrive pas à savoir si on est dans l'excès ou dans le raisonnable. Comme je vous ai dit, elle a deux ans, mais elle semble faire ou parler comme une enfant plus âgée...
Est-ce qu'il faut qu'on l'emmène voir un pédopsychiatre ? Aura-t-il des outils à nous fournir ? Pourra-t-il, en fonction du caractère et des compétences de notre fille, nous aider à mieux communiquer avec elle ? A réussir à nous faire obéir ? Dans la famille, certains sont POUR parce qu'ils disent qu'elle est précoce, d'autres CONTRE parce qu'ils pensant que ce serait lui coller une étiquette... Mais moi, précoce ou non, c'est simplement savoir quoi faire vis à vis d'elle, je ne suis pas à espérer que l'on m'annonce qu'elle a un QI supérieur, cela ne change ni l'amour que j'ai pour elle, ni la difficulté que l'on rencontre à "bien faire" pour bien l'éduquer.
Autre chose, on est en plein apprentissage de la propreté, et notre manque de régularité sur les "journées sans couches" fait que ça n'avance pas trop, et l'été étant fini, je ne peux plus vraiment la laisser en petite culotte dans la maison (chose bien pratique en cas d'accident pipi).
Je ne renonce pas, malgré le travail et les horaires un peu fous, j'ai pour objectif qu'on s'y tienne hors sortie, et je lui ai acheté des culottes de "grande fille" pour l'encourager. Aller sur le pot ne lui pose aucun problème, c'est juste qu'elle n'y pense pas, ou alors au moment où le pipi a commencé à mouiller sa culotte. Elle est quand même mignonne car elle retient le "reste" et nous demande le pot pour finir de se soulager.

Une dernière chose, doit-on cesser de parler de la petite soeur à venir devant elle ? Ou ne rien changer ? Sachant qu'on n'en parle pas non plus tout le temps, encore moins devant elle.
J'ai dit à mon conjoint de faire ce que vous m'avez conseillé. On va voir ce que ça donne...

Merci pour vos réponses, le moindre indice, le moindre conseil, nous prenons, et nous somme prêts à essayer, quelles que soient les contraintes et/ou la difficulté.
Dubreuil
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Re: Impression d'échouer avec ma fille de 2 ans

Message par Dubreuil »

Est-ce qu'elle est maladroite en règle générale ?
Si vous avez regardé les émissions d'une " Nanny " qui va dans les famille où les parents sont épuisés, vous avez pu voir en effet qu'il ne faut pas " culpabiliser ". Savoir entre père et mère ce que vous acceptez ou pas, définir les petites sanctions que vous donnerez, ensembles, ou si l'un ou l'autre est absent. C'est la cohésion entre papa-maman qui est importante pour que l'enfant ait des repères sains et équilibrés.
Pensez d'abord à vous, à ce qui vous permettrez d'être plus sereins, ensuite imposez-le à votre petite fille. C'est vous tous les deux " le chef de meute !
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Toon
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Re: Impression d'échouer avec ma fille de 2 ans

Message par Toon »

Bonjour,

Maladroite ? Non, pas vraiment, enfin, elle a la maladresse d'un enfant en bas âge, mais ne l'est pas plus que ça.
Nous avons décidé de mettre en application vos conseils, et de mon côté, j'ai décidé de relâcher un peu mon côté "volonté d'être parfaite" et donc de cesser mes recherches constantes. On va se laisser vivre et voir ce que ça donne.
Prochaine étape : le grand lit. On lui installe d'ici une vingtaine de jours, c'est son grand-père qui lui fabrique ! On appréhende un peu, va-t-elle se relever, avoir peur ? En tout cas son grand matelas trône dans le couloir, faute de place de rangement, et elle en est très fière, voilà qui nous encourage !

Merci à vous.
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Impression d'échouer avec ma fille de 2 ans

Message par Dubreuil »

Tenez-nous au courant.
Bien à vous.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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