Stimulation enfant 9 ans

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Bonsoir,

J'ai découvert ce soir que ma fille de 9 ans, diagnostiquée "asperger" (je sais que ce terme n'est plus utilisé) se stimulait l'anus tous les soirs.
Je lui ai demandé pourquoi, elle faisait non de la tête aux questions "ça te gratte/ ça te gêne/ça te donne du plaisir" mais oui à "ça te fait du bien/ça te détend".

Je lui ai promis de garder ça pour moi car elle semblait avoir terriblement honte. Je l'ai rassurée en lui disant que c'est son corps. Je lui ai simplement demandé de se laver les mains après. J'ai "vérifié" que personne d'autre qu'elle ne fasse cela. Puis je lui ai dit que je comprenais son malaise et que je pouvais tout entendre, et qu'elle pouvait me dire ces choses, pour que je puisse lui dire si c'est OK ou pas OK pour son bien et sa sécurité.

Voilà c'est pas très agréable comme échange, je ne sais pas si c'est normal, si ça va perdurer... Et surtout si j'ai eu la bonne attitude. J'ai un peu fouillé les sujets déjà existants mais je n'ai pas trouvé réponse..

Merci d'avance !

[Dubreuil]

Je l'ai rassurée en lui disant que c'est son corps. Je lui ai simplement demandé de se laver les mains après.
*** Parfait.

Puis je lui ai dit que je comprenais son malaise et que je pouvais tout entendre, et qu'elle pouvait me dire ces choses, pour que je puisse lui dire si c'est OK ou pas OK pour son bien et sa sécurité.
*** Voilà qui dément ce que vous écrivez plus haut. C'est une ingérence totale dans son intimité où vous lui apportez confirmation de l'interdit et de la honte.

Pourquoi cela vous gêne-t-il autant ? C'est peut-être vous qui avez besoin de sollicitude et de réponses ?

Il se peut également qu'elle ait découvert cette notion de plaisir par vos soins ou ceux d'un adulte, par exemple, enfoncement d'un suppositoire.

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Bonsoir,

Merci de votre réponse.

Effectivement je n'avais pas vu les choses sous cet angle. J'ai pensé que le malaise provenait surtout du fait qu'on évoquait les parties intimes, d'autant plus qu'on a mis longtemps à lui faire comprendre la notion d'intimité et de pudeur (cela était un vrai problème plus jeune). Elle semble l'avoir bien compris car je n'ai plus le droit de "voir" (par exemple, en ce moment je la douche car elle s'est blessée à un doigt dont elle ne peut mouiller le bandage ni utiliser la main, je le fais en regardant seulement ses yeux , je tiens la douchette, et c'est elle qui se savonne de l'autre main).

Je suis malheureusement obligée de bien surveiller ses faits et gestes car il lui arrive encore de se mettre en danger ou même de faire des choses pas terribles au niveau de l'hygiène, c'est pour cela que j'essaie de faire en sorte qu'elle ait confiance en moi pour me raconter ce genre de choses. Elle nous surprend encore avec des actes ou même des pensées où il nous faut décortiquer, argumenter, prouver pour qu'elle comprenne où on veut en venir et l'accepter. Mais je tâcherai de faire attention, ce que vous m'avez dit, même si je trouve cela difficile à gérer, m'a toujours semblé important.

Ça ne me gêne pas vraiment, j'étais juste embêtée de la voir si gênée. En fait à la base je l'ai questionnée sur l'odeur à chaque fois que je venais lui dire bonne nuit, car je ne comprenais pas du tout sa provenance, et comme elle a longtemps joué avec sa bave petite (où là vraiment on a rapidement mis le hola car elle en mettait absolument partout, y compris sur des gens), j'ai cru un instant que c'était à nouveau ça.

Et puis je voulais être certaine que cela est normal pour une enfant de son âge puisque je ne l'ai jamais fait moi-même et qu'elle est mon premier enfant donc j'étais un peu perdue.

Merci à vous en tout cas

[Dubreuil]

A la lecture de votre premier message, je n'avais pas les détails de son comportement journalier. Une personne dite "asperger " n'a pas forcément des troubles du caractère et du comportement
Cependant votre petite fille semble présenter un "Asperger" à connotation "autistique". Est-elle "suivie" par un médecin pédo-psychiatre ? A-t-elle des soins psychomoteurs ? Est-elle inscrite en IMP ?
Comment se comporte-t-elle à l'école ?
Quand exactement, par qui, et pourquoi le diagnostic "Arsperger" lui a-t-il été donné ?
Avez-vous lu des articles concernant la pathologie de votre enfant ?
Avez-vous rencontré ( associations) d'autres parents concernant la conduite à tenir envers des enfants autistes/aspergers ?

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Bonsoir,

Ma fille a été suivie un temps par un neuropsychologue. C'est avec lui que nous avons passé des tests. J'ai commencé à avoir des doutes vers ses 4 ans et demi... Gestes stéréotypés, centres d'intérêts restreints, grandes difficultés à gérer ses émotions, positives comme négatives, et surtout grandes difficultés dans les interactions sociales.
Elle a été suivie durant 3 ans par une psychomotricienne qui a été d'une aide très précieuse.

Pas besoin d'établissement scolaire spécifique, les enseignants de son école sont très ouverts et bienveillants. Ça fonctionne bien au niveau des apprentissages (elle a un an d'avance et a été testée hpi). Je suis censée l'inscrire à des séances d'habileté sociale mais j'avoue que j'ai manqué de temps dernièrement, quoi qu'il en soit on a pris l'habitude de souvent lui "décrypter" les situations pour qu'elle les comprenne.

J'ai rencontré de nombreux parents mais surtout via les réseaux pour échanger nos témoignages et conseils, parfois pour le soutien quand les périodes sont plus difficiles.

Je trouve qu'on s'en sort globalement bien même si tout n'est pas lisse mais j'avoue redouter l'adolescence qui approche avec toutes les questions autour du corps, de la sexualité. Ça aurait été pareil si elle n'avait pas été autiste, bien sûr, mais comme elle fait pas mal de choses bizarres bah je ne sais plus ce qui est "normal" ou ce qui doit m'interroger...

[Dubreuil]

Simplement comme vous le faites aujourd'hui, au cas par cas, avec tendresse et bienveillance. L'adolescence ne sera ni plus ni moins, juste une nouvelle étape, et s'il le faut vous saurez trouver les bons accompagnants, je n'en doute pas.
Bonnes fêtes de fin d'année à toute la petite famille...

L'adolescence
Le cerveau est formé à 95/100 dès l’âge de 5 ans, mais les secteurs les plus sophistiqués ne complètent leur développement qu’à la fin de l’adolescence. Dans le cerveau, la partie appelée corps calleux est un ensemble de nerfs réunissant tous les secteurs du cerveau qui participent à son bon fonctionnement, par exemple dans la prise des décisions
Cet ensemble de « câbles » est indispensable à l’intelligence, à la conscience, à la connaissance de soi.
Au tout début de l’adolescence le cortex préfrontal connait une poussée de croissance spectaculaire. L’essentiel de la maturation de cette partie du cerveau a lieu entre 12 et 20 ans.
Vers 20 ans le cortex est pratiquement maître du contrôle des émotions, de la maîtrise de soi, et de la rationalité des décisions.
Tant que le cortex frontal est inopérant les systèmes de compréhension de soi et des autres sont plus ou moins anarchiques.
Sport, musique, réussite scolaire, sens des responsabilités, conscience sociale, peuvent être câblés chez les adolescents.
Il se peut que les années de l’adolescence soient arqués par la rage, la dysfonction, et la désaffection, et ces aspects peuvent restés « gravés » dans la tête de l’adolescent à son passage adulte.
Tout comme le cerveau de l’enfant, celui de l’adolescent est parfois instable, dys-fonctionnel, et imprévisible. On pourrait dire qu’ils ont des circuits nerveux tout neufs qui se déclenchent souvent de façon inattendue. Ils sont momentanément inaptes à contrôler leur impulsivité, à anticiper, et à comprendre les conséquences probables de leurs actes.
Impulsivité et goût du risque sont extrêmement importants dans le développement de la maturité et de l’identité de l’adolescent.
Il est dangereux de demander à un adolescent de se conduire comme un adulte, ou qu’il le fasse en croyant disposer de tous les privilèges de cet état. Il ne sera pas encore en mesure de gérer son autonomie, l’indépendance de ses décisions, et l’évaluation de sa propre conduite, son cerveau ne maîtrise pas tout.
Les impulsions cérébrales l’emportent sur le jugement, le comportement souvent particulier est dû à des « ratés » du système nerveux, sans plus. Il faut attendre que ça passe.
La croissance désordonnée du cerveau peut se traduire par d’imprévisibles modes de pensée, où les réactions subites l’emportent sur le jugement rationnel.
Une déficience neurologique peut empêcher l’enfant, puis l’adolescent à bien identifier et se servir correctement des émotions sociales, telles que la peur ou la colère.
Tout ceci ne sont pas des défauts de caractère, de la méchanceté, de la perversion narcissique, mais le résultat transitoire d’un vice de « câblage » qui se réglera avec le temps !

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Bonsoir,

Merci pour votre message
Probablement que je repasserai par là de temps à autre quand je serai paumée
En tout cas vous m'avez rassurée. Merci, et bonnes fêtes également !