Je me sens seul, et atypique, à 16 ans.

[Clark_]

Bonjour à tous, je m'appelle Quentin, j'ai 16 ans, je suis en classe de première. Je suis venu sur ce forum afin d'obtenir des réponses, parce que je cogite beaucoup, je me pose beaucoup de questions à propos des autres mais surtout à propos de moi-même.
Je vous explique : je me définis comme une personne bien plus mature que celles de mon âge, je réfléchis différemment. J'ai une grande faculté pour analyser les comportements, je me pose sans cesse des questions, très certainement trop. J'ai l'impression d'être dans un autre monde, l'impression d'avoir 42 ans, alors que je n'ai que 16 ans.
Et cela porte préjudice à mes relations avec les autres, j'ai beau cotoyer de nombreuses personnes au quotidien, je les considère tous comme des "potes" ou alors juste comme des connaissances. Je suis une personne ambivertie, bien que je sois très à l'aise en public, je préfère rester seul parce que je trouve que ceux de mon âge sont trop immatures ! Je ne suis pas du genre à me livrer à n'importe qui, (pour ne pas dire personne) je reste assez discret. De ce fait je me sens seul, par exemple, quand j'ai l'air très énervé ou très triste, je n'ai personne à qui parler, et je pense que personne que je fréquente aujourd'hui dans la vie de tous les jours n'est capable de me venir en aide.
À force d'être replié sur moi-même, j'ai dévelloppé une sorte de tristesse intérieure profonde en moi, et je la ressens au quotidien, en effet je ne me satisfais de rien. Si on devait me questionner sur moi-même et mon état d'esprit actuel, je pourrais dire que je suis presque épuisé d'être moi-même. J'en viens même à penser que je fais de l'hypersomnie à cause de cette tristesse, je dors tout le temps, je suis constamment exténué, il m'arrive même de dormir jusqu'à 14 heures par nuit par exemple et en plus de faire des siestes de quelques heures pendant l'après-midi. Je suis devenu aussi super lunatique, d'une seconde à l'autre je change d'humeur, c'est tellement pesant, autant pour moi que pour mes camarades de classe apparemment. Je me sens tellement différent des autres, je suis obligé de me rabaisser au niveau des gens que je fréquente, parce que ça n'intéresserait peut-être personne d'avoir un ami comme moi qui "a 42 ans mentalement mais qui en a 16 réellement".
J'en viens à mes questions :

- Est-ce que je suis comme cela parce que je suis en pleine phase d'adolescence ou alors c'est le résultat d'une maladie psychologique ?

- Existe-t-il des jeunes de mon âge qui vivent la même chose ?

Dans l'attente de vos réponses.. QZ.

[clieou]

Bonjour Quentin
Je m'appelle Camille. J'ai 17 ans, je suis également en première ( Bientot le bac de français :S)
Je me sens comme toi... J'ai du mal à m'ouvrir au gens, je ne sais pas comment les approcher, je sais que les gens me trouvent froide, mais j'essaie de l'ignorer, malgré le fait que j'ai besoin de chaleur humaine.
J'ai des amis, mais je ne sais pas si c'est vraiment des amis pour moi et pour eux, je trouve que c'est plutôt de la manipulation réciproque... On s'appelle que quand nous avons besoin de quelques choses... C'est hypocrite mais c'est la vie.
J'essaie de faire comme les autres, mes amis mais je ne suis pas moi-même, je préfère être atypique, j'accepte le regard des autres.
Je pense que j'ai que quelques "vrais amis", mais finalement ils n'arrivent pas à me comprendre quand je leur livre mes sentiments, ils pensent que je suis trop "philosophique". J'aime bien parler à mes parents car ils ne me traitent pas comme une ado, mais comme un adulte à part entière, ils me partagent leur connaissances, leurs points de vue sur des sujets intéressants etc. Mais finalement, je n'arrive pas à leur avouer comment je me sens au lycée, avec les autres, je n'ai pas envie de les inquiétés.
Je suis très très stressé par mon parcours, je n'arrête pas de m'inquiéter pour mon futur...
Au lieu de dormir comme toi, j'aime bien me réfugier dans la lecture, dans les films etc, pour fuir la réalité et m'éclipser dans un univers utopique... (comme Madame Bovary) Je n'aime pas perdre mon temps mais paradoxalement, je fais des inepties, des choses inutiles.
Je me reconnais plus ou moins dans le portrait que tu as dressé, ça fait du bien d'avoir autant écrit

Bref, il est tard, j'ai encore plein de choses, voire trop de chose à dire...
J'aimerai bien qu'on se parle, ça fait du bien de parler à un inconnu, il ne va pas le rapporter à tout le monde... Bonne soirée.

[Clark_]

Bonjour Camille,
Tout d'abord je te remercie d'avoir répondu à mon message, ça me prouve que je ne suis pas le seul à être dans ce cas là, c'est même en quelque sorte rassurant ! Je suis exactement dans le même cas de figure que toi, certains de mes amis pensent que je "n'ai pas d'humour" tout simplement parce que je ne ris pas aux mêmes blagues que ces derniers par exemple ! Je réflechis trop, beaucoup trop, comme toi, à mon avenir (je ne sais pas du tout ce que je veux faire de ma vie), à plein de choses, et je pense que c'est un gros problème. Et pour échapper à cela, mon seul moyen c'est le sommeil, quand je dors, justement je suis dans un autre monde, c'est la seule échappatoire.
Je suis d'accord pour rester en contact avec toi Camille, je pense aussi que ça peut être très bénéfique de parler à un inconnu, on pourrait être sans la crainte qu'il aille tout crier sur tous les toits.
Encore merci d'avoir répondu au message Camille
À plus tard.. QZ.

[sisth]

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A enlever ou un modo le fera. Merci.

[liztomania]

Bonjour Clark,

Alors tout d'abord, pour te rassurer, je vais te dire que non, tu n'es pas le seul. Après, les personnes dans ton cas ne sont pas majoritaires, tu l'as bien compris puisque tu te sens seul, mais tu n'es pas le seul. Ce qui est sure, c'est qu'il va bien falloir que tu trouves des solutions, en tout cas que tu parviennes à sublimer cette "différence" pour ne pas t'empêtrer plus dans ta solitude et dans le sommeil. Parce que c'est vraiment idiot ! Tu as vraisemblablement une ouverture d'esprit, une curiosité, et surement une intelligence exceptionnelles (bon, là j'ai l'impression de dire toujours la même chose dans tous mes posts, que tu devrais peut être aller voir [en cliquant sur mon pseudo j'imagine]), alors ce serait bête de les gâcher.
Je vais essayer de ne pas trop me baser sur des exemples personnels, même si je crois que je vais avoir du mal : moi aussi au lycée j'avais l'impression de réfléchir à trop de chose, et surtout à des choses dont les autres n'avaient rien à foutre, et par conséquent, que je ne pouvais pas partager. Je sais que, en ce qui me concerne, ma solution, qui s'est faite d'elle-même, c'est que j'ai toujours été amie avec des gens plus agés que moi. En seconde et en première, je trainais avec les terminales, et de fil en aiguille, je me faisais amie avec leurs propres amis qui pouvaient même avoir 20 ou 23 ans. C'est là que je pouvais être moi même et avoir les discussions que j'avais longtemps cherchées. Ce qui n'empêche pas que même dans mes classes, je m'entendais quand même très bien avec certaines personnes (est ce qu'en même temps tu as déjà essayer de vraiment parler avec chacun de tes "potes" ? Peut être que tu pourrais être surpris. Parfois, pris séparement, lorsqu'il n'y a pas l'effet de groupe, les discussions peuvent être bien plus profondes). Donc, tu l'as compris, n'hésite pas, si tu en a l'occasion, à parler avec des personnes plus âgées (même de pas beaucoup) : tu t'y sentira beaucoup mieux.

Mais encore, n'hésite pas à libérer un peu de cette cogitation dans de l'écriture, de la lecture, de la musique, bref ce que tu veux! Honnement, trouver une activité où tu peux l'exercer, c'est un bon départ.
Et ensuite, pour te donner de l'espoir, si tu ne trouve pas cette insertion, ce "bien-être" au lycée, je peux t'assurer que tu les trouvera dans les études supérieures. C'est tout bête, mais en classe préparatoire par exemple, c'est souvent en grande partie des gens (très) intelligents, qui ont eux aussi pu paraitre et se sentir "bizarre". Personnellement, c'est en prépa littéraire que j'ai rencontré ces gens, de mon âge, mais qui ressentais cela et avec qui je me sens très très très bien. Et bien sur, ce n'est pas valable qu'en prépa. (J'imagine en plus qu'au lycée, les gens sont en majorité dans des phases différentes : certains ce sont déjà trouvés, ont fini leur crise d'ado, d'autres sont totalement pomés, se cherchent, sont dans leur crise : bref, tout le monde n'est pas au top et dans la même phase, ce qui se stabilise après)

Quant au fait que tu analyses les comportements, que tu arrives à lire sur les autres comme dans un livre ouvert, je suis d'accord que parfois, ça gâche la vie. Mais je pense que c'est aussi quelque chose de positif, un atoût, qui nous servira toujours et toute notre vie. Il faut le tourner de manière positive.

Bref, mon message est beaucoup trop long. J'espère que dans ce pavé, tu auras trouver certaines réponses.
Courage à toi ! Et arrête de dormir comme ça, c'est pas bon pour ton psychisme ! Haha. A te renfermer comme ça, tu rentres dans une spirale de tristesse et de déprime! T'es pas un extraterrestre, loin de là! Soit fier de tes facultés un peu. Essai de les user là où tu peux, ou juste de les accepter quand tu es avec les autres ! Une fois que tu acceptera qu'il n'y a qu'avec certaines personnes que tu peux partager certaines choses, ça ira mieux. Et tu verras, quand tu arriveras à être avec les autres sans penser sans cesse à ta différence, mais juste en te forçant à t'intéresser à ce qu'ils disent, et à y répondre à ta manière, tu te sentiras bien !
courage!

une autre camille!