relation amoureuse ex-psy/ex-patient

Forum sexualité, éducation sexuelle, question sexuelle, conseil et avis
Avatar de l’utilisateur
chinelle
Messages : 1504
Inscription : 11 août 2010, 12:21
Localisation : belgique

Re: relation amoureuse ex-psy/ex-patient

Message par chinelle »

> je cherche des réponses

Je pense que c'est à toi de trouver TES réponses.
Elles sont en toi. Laisse-les germer, pousser et tu les récolteras.
C'est à ce prix que TOI, tu deviendras un bon psy.
« On ne guérit d'une souffrance qu'à condition de l'éprouver pleinement. » Marcel Proust
Avatar de l’utilisateur
Orchidee
Messages : 1420
Inscription : 29 nov. 2010, 20:33
Localisation : TERRE

Re: relation amoureuse ex-psy/ex-patient

Message par Orchidee »

Mais quelle histoire!!!
Je suis bouche-bée!
Comment as-tu pu te retrouver dans cette situation, avec son amant?!!!
No comment!
Partir...
joachim
Messages : 36
Inscription : 22 avr. 2011, 14:18

Re: relation amoureuse ex-psy/ex-patient

Message par joachim »

Que faire, je n'arrive pas à sortir de cette histoire. Je rechute encore et encore. J'aime cette femme, je n'y peux rien, je n'arrive pas à l'oublier. Je l'ai croisée, nous ne nous étions pas vus depuis 6 mois. Nous avons parlé gentiment, deux, trois minutes pour demander des nouvelles, de nous, de nos enfants, elle était aimable cette fois. Je ne peux imaginer qu'elle ait été l'amante de mon psy, je ne veux plus le penser, je crois que j'étais trop mal quand c'est arrivé, quand mon psy m'a agressé en consultation. Peut-être se sont-ils simplement parlés. Peut-être lui a-t-elle parlé comme une victime, victime d'un patient amoureux qui l'a faite chuter ?... Moi qui culpabilisais, je prenais tous les torts à mon compte. Elle me disait souvent que ça ne marchait pas à cause de moi. Quand j'ai été prêt à vivre avec elle, à faire avec elle cet enfant dont elle m'avait dit qu'elle le ferait pour l'homme qui vivrait avec elle, alors elle n'était plus prête, elle ne voulait plus... Pourquoi me faire croire des choses pareilles, pourquoi me laisser des jours murir cette envie d'enfant pour me dire non après ?... Ce psy m'a peu à peu amené à penser que c'était moi la victime dans cette histoire. Et ce brusque retournement... Pourquoi me renvoyer ainsi toutes les responsabilités brutalement, violemment ? Comment un professionnel peut-il aussi mal gérer cette situation. Je sais bien que ce sont des humains, avec leurs forces et leurs faiblesses...
Pourquoi faut-il que la femme qui m'a fait le plus de démonstrations d'amour, qui m'a donné le plus de tendresse, soit aussi celle qui m'a le plus maltraité. Comme ma mère, un jour blanc, un jour noir, un jour je t'aime, un jour non, tu ne fais pas ce qu'il faut. Y-a-t-il des femmes qui peuvent aimer sans le faire payer aussi cher, qui peuvent se laisser aimer sans craindre de se faire dominer, ni besoin de dominer, qui peuvent faire confiance ? Est-il possible de créer un couple démocratique dans lequel chacun aime l'autre et le respecte, respecte sa liberté, ses secrets, ses envies, ses limites ? Dans lequel chacun prenne soin de l'autre sans vouloir le contrôler, l'asservir ? Créer un couple qui fonctionne ainsi, est-ce une utopie ? C'est pourtant mon plus cher désir. Est-ce une illusion dont je dois me débarasser pour continuer à vivre ?...
Avatar de l’utilisateur
chinelle
Messages : 1504
Inscription : 11 août 2010, 12:21
Localisation : belgique

Re: relation amoureuse ex-psy/ex-patient

Message par chinelle »

joachim a écrit : Est-ce une illusion dont je dois me débarasser pour continuer à vivre ?...
Non, surtout pas. Un jour tu trouveras la bonne personne. Celle avec qui tu pourras bâtir un avenir. Le soleil peut briller pour tout le monde. Il faut de la patience, beaucoup de patience.
« On ne guérit d'une souffrance qu'à condition de l'éprouver pleinement. » Marcel Proust
joachim
Messages : 36
Inscription : 22 avr. 2011, 14:18

Re: relation amoureuse ex-psy/ex-patient

Message par joachim »

Merci beaucoup chinelle. Parfois quelques mots, un peu d'empathie, c'est si important. Il faut sûrement accepter les moments de détresse, attendre que le temps fasse son oeuvre, que ces moments s'atténuent, ils font partie de la vie, comme les moments heureux, et puis quand ces moments difficiles s'estompent, il faut relativiser. Merci encore.
Avatar de l’utilisateur
chinelle
Messages : 1504
Inscription : 11 août 2010, 12:21
Localisation : belgique

Re: relation amoureuse ex-psy/ex-patient

Message par chinelle »

Merci à toi joachim.
« On ne guérit d'une souffrance qu'à condition de l'éprouver pleinement. » Marcel Proust
Avatar de l’utilisateur
Orchidee
Messages : 1420
Inscription : 29 nov. 2010, 20:33
Localisation : TERRE

Re: relation amoureuse ex-psy/ex-patient

Message par Orchidee »

C'est avec tristesse que j'ai lu ton dernier message de rechute...
J’espère que tu vas mieux...
C'est dur et je ne peux que compatir.
Partir...
joachim
Messages : 36
Inscription : 22 avr. 2011, 14:18

Re: relation amoureuse ex-psy/ex-patient

Message par joachim »

Merci Orchidée pour tes mots de soutien. Cela fait toujours du bien. Je poursuis mon petit bonhomme de chemin, m'interrogeant toujours sur ce que j'ai vécu, sur ma part dans tout cela aussi. Je n'en fait plus une obsession, je m'ouvre à nouveau à d'autres personnes. C'est curieux d'avoir classé cette histoire dans amour et différence... Au moins, cela a le mérite de rester joli d'une certaine façon. Dans différence, il y a le fait de ne pas être à la même place, et ça a vraiment été le cas, de ne pas fonctionner de la même façon peut-être. Mais il y a toujours de l'amour, et je préfère cela. De l'amour mal maîtrisé, mal compris, mal décliné parfois, mais de l'amour quand même...
Peu à peu, j'y vois plus clair, enfin je crois, le temps qui s'écoule aide. Il permet de prendre du recul, de moins souffrir, même si parfois des émotions ressurgissent avec violence et si je me sens un peu seul pour faire face. Peut-être est-il difficile pour un psy de ce site de donner son avis. Je l'ai souhaité, c'est vrai, mais au fond, est-il simple de répondre en quelques phrases, de donner un avis éclairé ? Aujourd'hui que je sais qu'elle influence peut avoir un psy sur un patient, sur quelqu'un qui est fragile, qui va mal, je comprends combien c'est un exercice délicat.
En tous cas, quelques mots gentils font toujours du bien. Merci encore à tous ceux qui ont cette générosité.
Avatar de l’utilisateur
Orchidee
Messages : 1420
Inscription : 29 nov. 2010, 20:33
Localisation : TERRE

Re: relation amoureuse ex-psy/ex-patient

Message par Orchidee »

Ce que tu as vécu est sans aucun doute très violent.
Lorsque on n' a pas eu les réponses à ses questions, on reste dans l'incompréhension et le questionnement...on se fait violence à soi même de par la violence infligée par l'autre. Est ce qu'on peut oublier? je ne pense pas.
On peut faire avec de temps à autre, mais tous les x temps ça va remonter, parce qu'on n'a toujours pas compris ce que s'est passé. Tout était beau, et soudain on est passé du rêve au cauchemar...ça ne sert à rien que j'écrive des lignes et des lignes, je pense que tu as compris.
Je te conseille de relire tout ce qui a été écrit jusqu'aujourd'hui. Mme Dubreuil t'avait donné de bons conseils.
Partir...
joachim
Messages : 36
Inscription : 22 avr. 2011, 14:18

Re: relation amoureuse ex-psy/ex-patient

Message par joachim »

J’ai persisté, je suis allé voir une psychiatre, encore dans la même ville et c’est peut-être là que l’idée était mauvaise. Cette forme de confiance naïve que je peux avoir parfois m’a encore joué des tours, ou peut-être voulais-je inconsciemment dénoncer ce psy défaillant auprès de ses pairs, comme un petit garçon qui cherche de l’aide ?... Mon médecin m’avait dit que ce n’était pas un problème de consulter tout près, que le secret professionnel n’est pas un vain mot. J’avais envie de mieux comprendre ma part dans toute cette histoire, de creuser un peu plus, et je crois de ne pas rester sur une fin de travail ratée avec un psy. Lorsque j’ai pris le rendez-vous, c’est vrai, je n’allais pas très bien, j’avais replongé dans la déprime... Lors du premier et unique entretien, cette psychiatre est restée très froide, distante et ne m’a même pas tendu la main pour me dire bonjour. Elle semblait mal à l’aise et ne me laissait guère parler. Elle me coupait, me répondait durement, un peu agressivement, et se moquait même de moi parfois, comme si elle ne voulait pas entendre ce que j’avais à dire..

Lorsque je me suis mis à pleurer, et qu’à sa demande je lui ai expliqué que tout cela me faisait souffrir, elle a commencé à s’adoucir un peu et m’a dit qu’elle ne pouvait pas m’aider, qu’il fallait que je voie un psychanalyste. Elle devait me rappeler pour me recommander quelqu’un. Presque un mois après, pas d’appel...

Je me demande si ce psy qui m’a agressé n’avait pas pris les devants... Je ressens à nouveau la même douleur qu’après son agression. Quelque-chose d'incestueux se serait-il rejoué ?... Je commence à croire qu’il m’a fait passer pour l’agresseur. Il a sa réputation de psy à défendre... Je peux le comprendre, c’est sa vie professionnelle qui est en jeu. En arriver à cette situation, même indirectement, de la part de la femme que j’ai tant aimé et que j’aime encore me fait beaucoup de peine. Mais peut-être souffre-t-elle, elle aussi.... Je n’ose la contacter, j’ai trop peur de souffrir encore plus. Et peut-être ne le souhaite-t-elle pas...

Peut-être ce monsieur ne peut-il comprendre que même si j’en souffre, je ne lui en veux pas, comme je n’en veux pas à cette femme que j’aime encore et qui fut ma psy et mon amour, que je pense que l’erreur est humaine et que personne n’est à l’abri d’une défaillance personnelle. Si je n’arrivais pas à comprendre, à pardonner, à me pardonner aussi mes erreurs, je souffrirais bien plus encore. Des erreurs, j’en ai commises aussi, dans ma vie, l’exercice de ma profession... Mais n’est-ce pas en les reconnaissant, en essayant d’en parler de façon apaisée et distanciée que l’on progresse, que l’on se fait du bien aussi. C’est bien une part du métier des psys cela, est-ce donc trop difficile pour eux, pour ceux-là en tous cas, de l’appliquer quand ils sont concernés ?

Même si je mesure mieux aujourd’hui à quel point j’ai pu être sous emprise, surtout au début de notre relation amoureuse, et de manière douloureuse parfois, je ne renvoie pas toute la responsabilité aux autres, je veux bien en prendre ma part. Peut-être était-ce une emprise réciproque, à des places différentes... Un peu de dialogue, des paroles bienveillantes de tout le monde seraient aidantes pour tous, je crois. Par définition, nous savons bien que nous n’arrivons pas à gérer nos émotions en permanence, qu’on soit psy ou autre. N’est-il pas sage et n’est-ce pas aussi le propos des psys de le reconnaître et de tenter de comprendre, de réparer, d’apaiser une fois que la raison a retrouvé un peu de place après l’excès d’émotion, la douleur, la violence ? Mais il faut être capable d’admettre ses faiblesses, peut-être est-ce parfois trop difficile lorsqu’on est fragile... Peut-être aussi ne souffrent-ils pas et n’ont-ils pas besoin de réparer comme moi. Peut-être n’ont-ils pas d’autres solutions pour gérer leurs propres difficultés...

N’ai-je pas au fond toujours cette facheuse tendance héritée de l’enfance à vouloir toujours réparer, apaiser, recoller les morceaux ?... Et à me sentir coupable si je n’y arrive pas ? Peut-être suis-je ainsi actuellement parce que, dans la souffrance, j’ai pu être destructeur et provocateur parfois et que je me répare aussi de cette façon...

Je ne veux pas me plaindre, simplement témoigner. Je me dis que tout cela est bien peu de choses lorsqu’on voit la violence et les souffrances que peuvent subir certains dans ce monde... Mais je crois quand même utile de dire qu’une analyse ou une thérapie analytique, qui peuvent être nécessaires et bénéfiques, entrainent forcément une mise sous emprise du patient qui peut passer par des moments de grande fragilité, de grande faiblesse, et que si le thérapeute est en difficultés personnelles, le patient en subira les conséquences, parfois préjudiciables pour tous les deux. Il me semble qu’il serait capital de ne pas laisser les analystes ou les psys cliniciens sans supervision, sans aide, que cela devrait être institutionalisé. Qu’on ne devrait pas pouvoir s’installer comme psy clinicien ou psychiatre avec seulement son diplôme universitaire sans avoir effectué un travail personnel en profondeur. Et est-ce même suffisant ? Ce psy qui m’a agressé est aussi psychanalyste et m’avait même parlé de son travail réussi, de cet équilibre qu’il avait atteint... Je comprends à quel point psy est un métier difficile, dans lequel l’implication par le contre-transfert est parfois bien lourde à porter, à supporter, à gérer, surtout si l’on est fragile... Une aide serait de toutes façons bénéfique.

Nulle envie de me mettre en avant dans cette histoire dont je ne tire aucune gloire, aucune. J’ai d’ailleurs omis bien des détails, pour qu’elle reste une histoire anonyme. A moi de me débrouiller avec ma souffrance. J’ai seulement le besoin, je crois, de dire pour aller mieux, de témoigner simplement. Mais je sais bien que lorsqu’on devient l’amant de sa psy, on est dans la confusion la plus totale, il est impossible de dire non. Je sais aujourd’hui que les efforts pour stabiliser et construire une relation amoureuse harmonieuse avec quelqu’un qui va mal, qui a des côtés destructeurs, les efforts pour rendre cette relation belle et positive, ne sont malheureusement pas toujours efficaces... On peut aimer, combler, donner, tenter de réparer, d’apaiser...et se leurrer, cela peut être un puit sans fond dans lequel on peut se perdre dans de grandes souffrances, et peut-être en générer aussi par sa propre conduite, par des réactions innapropriées...

Même si je me sens cassé parfois, comme si le ressort vital ne fonctionnait plus très bien, comme si je gardais une tristesse au fond de moi, une blessure, je veux rester optimiste et volontaire. Ne serait-ce que pour aider mes enfants à grandir, à être mieux construits et plus solides que leur père ne l’a été... Je me rends bien compte qu’il me faut du temps pour me reconstruire, qu’au bout d’un an, je commence tout juste à me retrouver un peu, que je rechute régulièrement, et que j’aime cette femme, je l’aime. Je sais bien aussi que ce passage de ma vie, en me touchant au plus profond, m’a obligé à évoluer, à avancer, à devenir plus sage, plus généreux, plus humain. Enfin je l’espère... Je sais bien aussi que ce que j’écris est mon ressenti et n’a pas une valeur de vérité absolue. C’est ma vérité, subjective, aujourd’hui, c’est tout...

Des mots reconnaissants et j’espère aussi bienfaisants comme ceux qu’ils ont pu m’écrire lorsque j’étais au plus mal, vont à ceux qui m’ont lu et répondu sur ce forum, étant parfois mes seuls interlocuteurs, mes seuls soutiens lorsque je ne savais plus où m’adresser. Merci à tous ceux qui, par leur attention, leurs réponses m’ont aidé. C ‘est aussi cela qui fait du bien, de se dire que l’on peut tous défaillir, et puis aussi se redresser, aider, soutenir son prochain dans le désarroi. Et qu’il y a en tous cas des gens généreux, secourables et plein d’humanité dans ce monde un peu fou...
Répondre
  • Sujets similaires
    Réponses
    Vues
    Dernier message

Revenir à « Forum sexualité »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 8 invités