L'angoisse qui me détruit de l'intérieur.

[Alice.N]

Bonjour ou Bonsoir,
Je m'appelle Alice, j'ai 13 ans.
Et je ne sais plus quoi faire.
J'ai toujours été rejetée partout où j'allais. Au collège, il ne se passe pas un seul jour où l'on ne vienne pas me harceler : on m'insulte d'"intello", de "fille chelou", j'en passe d'autre...
Les gens ne pourraient pas dire que je suis seulement différente ? C'est un défaut ?
Quand j'entre au collège, je stresse. Et je sais que je ne devrais pas.
Comme je suis avec la section natation, j'ai une heure de permanence tous les matins en 1ère heure. J'y vais pour y faire mes devoirs, mais au lieu de cela, je me mets à pleurer, et je ne sais même pas pourquoi je craque comme ça. Les surveillants ne savent plus quoi faire.

J'ai aussi un gros problème avec mon père.
Ça a commencé il y a 5 ans. Lors du divorce de mes parents. J'étais tellement malheureuse que je suis devenue anorexique, j'avais 9 ans.
J'ai mis plusieurs années à guérir. Même si je sais que cette anorexie, elle est toujours là : comme du feu qui me consume de l'intérieur.
A départ, j'avais de la colère envers mon père. Il ne m'a jamais écouté et n'a rien voulu entendre quand le médecin a dit "Anorexique".
Et au bout d'un moment, alors que j'étais en début de 6e, je n'ai plus rien ressenti.
Plus de haine. Plus de colère. Comme si j'avais épuisé toute ma réserve de sentiments. J'étais vide.
Vide.
A chaque fois que j'allais chez mon père, j'angoissais comme jamais. Je faisais des crises d'angoisse, je me mettais à pleurer pour rien, d'un coup, comme ça.
Je n'arrivais plus à mettre de l'ordre dans mes pensées.
Comme si mon père avait une emprise sur moi que je ne savais décrire.
Il m'entraînait dans une aura noir dans laquelle je n'arrivais pas à émerger.
Je me suis mise à ne plus parler. Du tout.
Puis à ne plus écouter.
Quand je voyais mon père, je créais une sorte de bulle défensive autour de moi.
Je bloquais littéralement. Je ne pouvais pas parler. Je le sentais, dans ma tête.
C'est comme si... Comme si plein de sentiments convergeaient : haine, colère, angoisse, douleur, anxiété, peur...
C'est un sentiment trop violent pour que je puisse le décrire. Un sentiment qui n'existe pas.
Mon père s'est mis à me hurler dessus.
Parce que je ne parlais pas.
Parce que je ne faisais rien.
Parce que je n'avais aucune volonté.
Parce que je n'étais rien.
Rien.

Aujourd'hui, je suis complètement perdue. Je ne veux plus voir mon père.
Je ne sais plus quoi faire.