Dépression/mutilation comment s'en sortir

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Cannelledelerue
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Dépression/mutilation comment s'en sortir

Message par Cannelledelerue »

Il y a un an, j'ai commencé à me sentir mal. Sur le moment ça ne m'a pas inquiété. J'ai toujours traverser des phases de je suis bien et après je suis pas bien. Seulement au lieu de partir, le problème n'a fait qu'empirer. Au bout de plusieurs mois je ne le supportais plus. Je me réfugiais dans ma chambre à chaque fois que quelque chose n'allait pas. Je pleurais un bon coup et ensuite je me sentais mieux. Les semaines ont continué de passer et je me sentais toujours aussi mal. 

Un jour, sans m'en rendre compte je me suis plantée les ongles dans le bras. Ça m'a vraiment fait du bien. Donc après ça j'ai continué. Ça me soulageait.

J'en suis restée la un certain temps. Et un jour ma mère m'a amené une boîte. Dans cette boîte il y avait une aiguille et du fil. Je n'ai rien dit. J'ai accepté la boîte. Je n'aurais pas dû d'ailleurs. J'ai donc commencé à me mutiler à l'aiguille. 

Quand je suis rentrée des vacances, je me suis dis qu'il fallait que j'arrête. Comme mes parents ne le savent pas, il était hors de question que je leur dise. J'ai donc été sur des forums. Il y a un gars qui m'a répondu. Il me disait que si j'avais besoin de parler il voulait bien m'aider. J'ai accepté. Ça m'a fait beaucoup de bien. Il a mis en place une sorte de challenge. Je ne devais le faire que le mardi. J'ai tenu la première semaine, mais je me suis écroulée le mercredi de la 2ème semaine. Mon père avait sorti un cutter et j'avais senti le besoin de le faire. Malheureusement je n'ai pu m'empêcher de le faire au cutter. Depuis je ne le fais qu'avec ça. 

J'ai essayé de refaire une semaine mais j'ai encore craqué. C'était lundi. La veille de la rentrée. Je stressais à cause de la rentrée. Et puis ma mère est rentrée. Et ça été la fin. Je me sus fait engueuler 6 fois en 25 minutes. Pour des broutilles en plus. Mais ma colère m'a envahie. Je n'ai pas su résister. Seulement c'était plus profond que d'habitude. En fait j'ai arrêté au moment où je ne sentais plus de douleur. J'avais du mal à respirer. Beaucoup de difficultés en fait. Je tremblais. Et ce pendant presque une heure. C'était insupportable. Mais je l'ai quand même dis à la seule amie qui est au courant. Depuis une semaine seulement d'ailleurs. 

Même si j'avais réussi à lui dire pour le lundi, le mardi, après la rentrée je l'ai refait. En lui disant que tout allait bien. Que la rentrée c'était bien passée. Elle ne l'a pas vu donc ça va.

C'est cette amie qui m'a conseillé de faire des tests de dépression. Parce que quand je lui ai avoué ça, elle m'a dit que je n'allais pas bien. Que je faisais peut être une dépression. Sur le moment je ne l'ai pas crue. Mais j'ai fini par aller en faire. J'en ai fait plusieurs et tous disent que je suis en dépression sévère. J'ai donc été chercher les symptômes d'une dépression, parce que je ne voulais pas y croire. Voilà la liste que j'ai trouvé:
La dépression se caractérise par :
 Des sentiments de tristesse
 Des sentiments de culpabilité inappropriés
 Une faible estime de soi
 Des pertes d’intérêt ou de plaisir
 Des troubles du sommeil (insomnie ou au contraire excès de sommeil)
 Des troubles de l’appétit (souvent associés à une perte ou un gain de poids)
 Une sensation de fatigue ou une perte d’énergie
 Un manque de concentration
 Des pensées de mort ou des idées suicidaires

Dans tous ces symptômes, j'ai l'impression que les seuls que je n'ai pas sont: les troubles de l’appétit et du sommeil. Même si je le réveille de plus en plus fréquemment à cause d'un cauchemar. Chose que ne m'était pas arrivée depuis mes 8/9 ans. 

Je ne sais donc pas si je vais pouvoir m'en sortir. J'ai l'impression que le seule façon de m'en sortir ce serait de mettre fin à ma vie. Je ne le fais pas en pensant à mes amies et à mes chats. Mes parents et mon frère ne sont absolument pas des sources de motivation.

Tous les gens à qui je parle (amie ou personne virtuelle), me disent que je devrais aller voir un psy. Ou au moins en parler à un professionnel. Je n'arrive pas à m'y résoudre puisque pour cela il faudrait que j'en parle à mes parents. J'ai 14 ans et donc je dépend entièrement d'eux.

Je suis complètement perdue. En plus avec la rentrée ça va empirer. Les remarques de type "oh non! Pas elle!" ou "pourquoi elle est la celle ci?" N'aident pas à se sentir bien. Les seules personnes avec qui je sus bien sont mes amies et fait. Le seul fait de penser au suicide me provoque une sensation de bonheur. Imaginer que plus rien ne puisse m'atteindre ça serait le top. Ça ferait du mal à beaucoup de gens mais pas à moi. Je pense au malheur des gens pour ne pas le faire, mais si mes amies me lâchent pour x raison je ne tiendrais pas. C'est sûr.
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Dépression/mutilation comment s'en sortir

Message par Dubreuil »

Se mutiler c'est se punir.
Se mutiler c'est se sentir coupable de ne pas être celle que l'on pense que les autres voudraient que l'on soit.
C'est se dire que l'on déçoit. Que si on est violentée, grondée, humiliée c'est qu'on le mérite et que c'est bien fait pour nous. Et on en rajoute parce que l'on s'en veut de supporter cela et d'être à la fois aussi nulle.
Se mutiler c'est faire un temps que la douleur physique soit plus forte que la douleur morale.
Se mutiler c'est au moins faire ce que l'on veut sur soi et de soi, on a pas décidé de notre naissance, on peut au moins décider de notre souffrance.
Se mutiler c'est jouir. D'une certaine façon, se donner du plaisir.
Se mutiler c'est se punir d'avoir l'impression de n'être rien pour l'autre, de ne pas être aimée, ni appréciée, ni entendue.
C'est ne pas trouver les bons mots à dire aux bonnes personnes, et de les faire sortir avec le sang. Comme faire sortir sa colère sans faire de mal à l'autre.
C'est aussi avoir des idées de meurtre, de " mauvaises " sur celui ou celle qui nous empêche de vivre, de parler, d'évoluer, et d'avoir trouvé ce seul moyen pour ne pas aller encore plus mal.
C'est savoir que nous sommes dépendant de l'adulte, de l'autre, des autres, et qu'il faut ravaler sa colère et sa haine, attendre, toujours attendre pour être libre.
C'est avoir envie de secouer l'autre en lui disant tout le mal qu'il nous fait, tout le mépris que l'on a pour lui, et tout l'amour qu'on lui voue.
C'est encore bien d'autres choses, suivant son tempérament, son histoire..
Chaque fois que vous vous mutilez vous appelez à l'aide. Ce sont des tentatives de suicide..
Tout réside dans votre prise de conscience, celle de comprendre que vous n'êtes pas venue sur terre pour les autres, mais pour vous. Pour vous réaliser et faire de votre passage des moments de partage et de bonheur avec les bonnes personnes, et pas forcément votre entourage actuel.
Le temps semble s'être arrêté, vous voyez avec horreur la ligne de votre avenir, froid et sans éclaircies, vous pensez qu'il n'y a plus rien derrière votre horizon, que vous êtes née pour vivre ce que vous vivez aujourd'hui, encore et toujours.
Mais ce que vous vivez aujourd'hui est nécessaire pour vous puisque c'est ainsi que vous vous l'infligez. En quelque sorte vous faites patienter votre mort.
On meurt chaque jour. La mort " finale " n'est que l'aboutissement de nos petites morts symboliques quotidiennes. L'enfant " meurt " du sein de sa mère pour passer à une nourriture plus solide, à autre chose que la quiétude rassurante de son corps. Il faut toujours lâcher quelque chose, mourir à quelque chose ou à quelqu'un pour trouver sa place dans la vie, pour être libre et indépendant.
Vous en êtes aux grandes questions existentielles, des milliers de personnes, de philosophes, de poètes, se sont penchés sur ce qui vous fait peur aujourd'hui. Vous êtes intelligente et sensible, vous saurez quoi lire à ce sujet, et avec qui parler et qui rencontrer. La culture, aller aux conférences, lire des bouquins, etc.. apporte une grande paix intérieure et développe prodigieusement notre vue sur le monde. Une connaissance en appelle une autre, et c'est sans fin.
Vous n'êtes pas seule en vous-même si vous prenez soin de vous-même, si vous allez voir un psy quand vous vous sentirez trop tourmentée.
Un jour vous serez aimée pour ce que vous êtes, pour de vrai, pour de bon. N'en doutez pas.

Se mutiler, se faire du mal, c'est se punir.
Se punir de quelque chose que l'on ne sait pas exprimer, mais qui, quand on se fait du mal physiquement, cesse un temps de nous faire du mal moralement.
Si on se punit sans savoir pourquoi, c'est que dans son enfance on a cru être méchante et mériter que l'on ne soit pas aimée comme on voulait. Et comme on ne peut pas exprimer sa colère de ne pas être aimée, comme on ne peut pas en vouloir à ses parents ou autre, comme ils sont plus fort que nous, qu'ils sont tout-puissants, et que ce serait encore pire si ils savaient qu'on leur veut du mal parce qu'ils ne nous aiment pas, alors on se fait du mal à soi.
On se punit de ne pas savoir se rendre " aimable ".
Un peu comme si l'on se disait :
- C'est bien fait pour toi si on ne t'aime pas, tu ne mérites pas qu'on t'aime, allez prends ça, et encore ça !
Et bien sûr que ce n'est pas de la faute de l'enfant.
Bien sûr que ce sont les adultes qui sont violents et imposent à l'enfant leur bêtise, leur injustice, des coups ou mauvais traitements psychologiques !
Mais l'enfant croit que c'est normal, que c'est de sa faute, qu'il le mérite.
Alors il se punit d'être puni.
L'automutilation est donc due à beaucoup d'éléments propres à chaque personne, mais il en ressort toujours qu'elle se pratique sous le coup d'une grande souffrance morale, d'une intense culpabilité ou d'une croyance erronée basée sur des sévices psychiques ou corporels infligés par autrui et qui ont fait croire au sujet qu'il n'était pas digne d'être aimé, parfois même de vivre.
L'automutilation est également associée au masochisme extrême ou la jouissance de se faire mal, pour se punir d'une faute jugée impardonnable, est à un moment donné plus forte que la douleur physique et morale. Le sujet en éprouve alors une paix intérieure de quelque durée, jusqu'à ce qu'il se sente obligé de recommencer.
( Vous pouvez rencontrer ces symptômes psychiatriques, par exemple dans la religion catholique où des " saints " sont décrits comme se flagellant afin de se punir d'avoir eu des gestes ou des pensées impures. )
Le masochisme est très difficile à " guérir ", car il a souvent son écho avec une jouissance sadique provoquée par une autre personne, ou retournée contre le sujet lui-même, par lui-même.
Un des traits de l'auto-mutilation, c'est se punir de ne pas être aimé, donc de se dire que l'on ne mérite pas cet amour, donc de culpabiliser, donc de se punir. ( raccourci terrible, bien sûr

Allez consulter un psy qui vous aidera à comprendre...
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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