Suicide, déprime?..

[Fereth]

Bon, tout est dans le titre. Je sais pas par où commencer. La raison de mon arrivée sur ce site? Au départ, j'étais complètement contre l'idée de voir ou parler à un psy, ou des gens que je ne connais pas. Mais maintenant, on me l'a conseillé, et je pense que c'est la seule option qu'il me reste pour essayer de m'en sortir. Enfin, la deuxième est très tentante mais égoïste. Je ne peux pas prendre rendez-vous dans la vraie vie, donc ce site me semble être mon dernier recours.. C'est parti pour un pavé assez long, désolée d'avance. Donc.. J'ai 15 ans. Je déprime, depuis à peu près 5 ans, depuis 2012 en fait. Je fais de mon mieux pour cacher ce mal- être. Ce serait vraiment long de tout raconter, mais pour faire court, ma mère a fait une dépression, tenté de se suicider sous mes yeux, et j'ai toujours pensé, je pense encore, que j'y suis un peu pour quelque chose. Ma vie n'a pas de but précis, je n'ai pas envie de vivre. Je suis en Internat cette année. C'est pas vraiment la joie.. Disons que vivre en communauté avec des gens ne m'enchante pas du tout; je ne me sens pas à ma place, pas chez moi, je dors mal, je fais des crises de stress. Je prends des médicaments contre le stress, et du magnésium. Je vais peut-être partir de l'Internat, j'ai déjà une solution, il me reste à convaincre mes parents. Rentrons dans le vif du sujet, je suis là pour ça, non? Si je parle ouvertement, autant le faire sans retenue, tout déballer. Depuis 2 ou 3 ans, je me mutilais (j'ai arrêté en août), malheureusement j'ai remplacé ça par des bleus. Subissant du harcèlement moral et physique de mon frère, plus cette sorte d'asocialisme avec les gens que je ne connais pas (j'ai peu de vrais amis, je les vois le mercredi après-midi et le week- end), j'ai perdu tout confiance en moi, toute envie de vivre. La vérité, c'est que je ne vois pas le bout du tunnel. Les journées se succèdent toutes, longues, moroses, inutiles. J'ai des idées noires, un peu peur de tenter de me suicider. J'ai "peur", oui.. Peur de ce que je peux me faire. C'est bizarre dit comme ça.. En même temps ça me rend malade d'exister, et puis je me dis que des gens tiennent à moi. Je suis surtout venue pour trouver quelque chose qui m'empêche de passer à l'acte, pour ne pas rentre triste mes proches, aller mieux. J'ai une sorte de petite lueur d'espoir, je me dis que tout ira mieux un jour, mais je suis épuisée d'essayer. Je ne sais plus quoi faire pour stopper ça. Je me sens vide, inutile, coupable. Je pleure beaucoup, mais j'ai du soutien moral d'amis, et de quelqu'un que j'aime tout particulièrement. Ma famille dans tout ça pense que je joue la comédie, que tout va bien se passer là- bas. On m'a parfois reproché de préférer la solitude, mais je me sens mieux avec moi- même. J'espère vraiment de ce forum. Merci à tous ceux qui m'ont lue, bonne soirée..

[Sabrina56]

As-tu des passions dans la vie ? des objectifs à atteindre (personnels et professionnel, des idées?) ? des buts que tu aimerais te fixer ? des choses que tu aimerais découvrir ? des projets à court terme comme d'autres à plus long terme ?

Sans éléments moteurs (motivant, qui procure aussi du plaisir) que personne ne peut choisir pour nous (le plaisir ne serait pas au rdv si nous nous contentions de faire ce que l'on nous dicte de faire), difficile d'avoir envie d’avancer quand on ne sait pas où aller ni ce que l'on aime ou ce qui nous fait vibrer.

Il importe donc de te trouver tes buts propres, selon ce qui te fait envie, et si tu ne sais pas, ce n'est pas grave, on ne nait pas en le sachant, on se découvre en testant les choses, en réfléchissant, en tatonnant, en lisant, en discutant, en touchant un peu à tout... A toi de jouer ; )

Je fais de mon mieux pour cacher ce mal- être.

Tu comprends bien que faire le choix de ne rien dire, c'est ne rien faire pour aller mieux.
Ce serait peut-être bien de commencer par cela. Ton premier objectif : arrêter de cacher ton mal-être ainsi que les coups de ton frère.

Parles-en à des adultes de confiance (un psy/l'infirmière de ton école ? un CMP proche de chez toi ?) pour qu'ils puissent t'aider à aller mieux, trouver des solutions par rapport à ton frère, etc.
Tout en continuant, en parallèle, à chercher ce qu'il te plairait de faire, découvrir ce qui pourrait te faire envie.
Se faire plaisir, c'est aussi s'accorder du temps, mettre le cerveau en pose, ça permet de prendre du recul sur certaines difficultés et d'y faire plus facilement face ensuite parce qu'on s'est un peu ressourcé.

[Dubreuil]

Ce que vous décrivez est une successions de faits tous plus douloureux les uns que les autres. Ce cumul fait que vous être " traumatisée " car aucun de ces faits n'a été parlé, régulé, et réglé.
Je comprends bien que c'est plus facile pour vous de vous confier sur notre forum plutôt que d'en parler de vive voix en face à face avec un psy.
Sauf que cela restera virtuel, et que vos émotions resteront dans l'état sans la présence de quelqu'un de bien présent, de vivant, de neutre et de chaleureux et qui écoutera sans parler de ses propres ressentis, et pourra ainsi vous répondre, à partir de vos émotions, sur la même longueur d'ondes et au moment présent.

[Fereth]

Tout d'abord, merci pour ces réponses si rapides. J'ai quelques passions, en effet; le dessin, l'écriture et le chant. Maintenant, j'aimerais énormément parler à un psy mais je n'en ai pas les moyens pour l'instant, parce qu'il faudrait que j'en parle à mes parents.. Merci pour le soutien

[Dubreuil]

Je suis psy.

[Fereth]

Vous pensez que cela m'aiderait de vous parler, de tout vider?

[Dubreuil]

Rien ne remplace une thérapie en face à face avec un thérapeute " vivant ". Plein d'émotions passent en face à face sans qu'elles soient dites avec les mots. Les silences sont aussi salvateurs, passé l'agacement de ne savoir pas quoi dire, ou encore la terreur de prononcer le début de ce qui détruit, ils permettent de " faire silence " sur le futile et le fatras des résistances que l'on s'est mises pour se protéger des autres et de la souffrance. Ce silence là ouvre une véritable réflexion, ou encore fait sauter le barrage des émotions qui n'arrivaient plus à sortir.

[Dubreuil]

Mais sur ce forum vous pouvez parler à cœur ouvert puisque vous restez dans l'anonymat. Et avec les réponses des internautes, de mon côté je vous y répondrai également. Cela vous aidera à être déjà " habitué " à la parole émotionnelle quand vous aurez le désir d'entreprendre une psychothérapie de visu dans votre ville.

[Fereth]

Pour l'instant, je préfère le virtuel, ça me suffit, parler ici ça aide énormément

[Sabrina56]

Tout d'abord, merci pour ces réponses si rapides. J'ai quelques passions, en effet; le dessin, l'écriture et le chant. Maintenant, j'aimerais énormément parler à un psy mais je n'en ai pas les moyens pour l'instant, parce qu'il faudrait que j'en parle à mes parents.. Merci pour le soutien

Tu connais les CMP ? (Centre Médico Psychologique)

Sinon, tu souhaites nous dire pourquoi tu ne veux pas en parler :

-à tes parents? suite à la TS de ta mère à laquelle tu as assisté, tu n'as pas eu de prise en charge ? ou tu pensais que ca allait sur le moment/ou que ca passerait donc tu n'en parlais pas et plus le temps passe, plus tu te rends compte que ça devient lourd pour toi ?

-et l'infirmière de ton collège ou lycée sinon ? Tu n'es pas obligé de te raconter, simplement lui dire que tu aimerais avoir un conseil "je souhaiterais parler de qlq chose qui me pèse, pourriez-vous m'aider, me dire vers qui je peux me tourner ?"