Je vais craquer...

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RabybaR
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Je vais craquer...

Message par RabybaR »

Je suis une merde, je suis gros, je suis noir, je suis attardé et les gens ne me connaissent pas réellement. Je n'ai aucune fierté en moi, la seul "fierté" que je peux avoir Cest grace à mon "père" avec qui, grâce à lui, je peux me venter de ne plus être vierge très tôt...
Jen ai parler a un psy... Pour recevoir un "tu mettra pas ton pere dans le trouble juste pour un viol!!"
Je ne m'appartient plus, trop de gens ont fait ce qu'il voulait de mon corps, de moi
J'en ai marre de ces remarque du genre
"Un gros black comme toi qui se fait violer, LOOOOOOL!!!"
"Taurais pu te defendre, gros lard"
"Tu te victimise!!"
Partout ou je vais, je me sens pas bien. Ca va faire la 9ème année consécutive que je subit du harcèlement scolaire, et il faut rajouter ce connard pour qui j'ai des sentiment (je suis bisexuel) qui est homophobe et me harcèle
Donnez moi un fusil, quelqu'un, que je parte de cette vie!!
Il ne me reste plus rien... Je me degoute, j'en peux plus...
Dubreuil
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Re: Je vais craquer...

Message par Dubreuil »

Vous avez sans doute subi des traumatismes, et surtout, vous n'en avez jamais été soigné, pour être en mesure de les surmonter.
Je vais vous poster différents " messages " pour que déjà vous compreniez que nous avons de quoi vous parlez.
Ensuite, vous nous expliquerez si vous le souhaitez comment se passe votre quotidien, afin que nous puissions mieux vous connaitre et vous aider.
Courage !


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Messagepar Dubreuil » 28 févr. 2019, 14:50
Sous le terme « psychotraumatismes », on entend « toutes les conséquences psychologiques de la confrontation brutale d’un individu à une agression ou à une menace pour sa vie ou celle d’autres personnes présentes lors de l’agression ». Ce sont des troubles plus fréquents qu’on ne pourrait le croire. Ils vont concerner entre 6 et 10% de la population. Et dans certains cas, ils peuvent conduire à des souffrances psychiques majeures et très invalidantes. Le psychotraumatisme est pourtant un trouble encore très méconnu et bien qu’on sache aujourd’hui qu’un pronostic favorable de l’évolution de la maladie dépend pour beaucoup de la précocité de la prise en charge, même les médecins n’ont pas toujours été formés à les reconnaître. On a tous, bien sûr, entendu parler de « cellules d’urgence médico-psychologiques » après les grandes catastrophes naturelles ou les attentats collectifs. Et les médias mettent volontiers alors l’accent sur le caractère potentiellement traumatique de ces évènements très marquants aussi pour le grand public. Mais, il existe d’autres types de violences plus quotidiennes et moins visibles pour le commun des mortels. Les violences individuelles et en particulier les violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants sont aujourd’hui encore banalisées, et même quelquefois vécues comme stigmatisantes. Pourtant, les viols et violences laissent des séquelles indéniables et ont, en particulier, un retentissement sur le développement psycho-affectif des enfants.

Le psychotraumatisme
La réaction de stress immédiat qui se produit suite à un événement de grande violence que l’on aurait à subir est tout à fait « normale ». Elle est « adaptée » aux circonstances et dans la très grande majorité des cas, elle est de courte durée : on parle d’« état de stress aigu ». Parfois cependant, ces troubles vont s’installer dans la durée et de manière plus ou moins grave. Pour certains, ils peuvent être même très sévères. On va parler alors d’« Etat de Stress Post-Traumatique » (ESPT).
L’« Etat de Stress Post-Traumatique » est une pathologie psychiatrique à part entière (qui va concerner entre 6 à 10% de la population sur la durée de toute une vie). Il est deux fois plus fréquent chez les femmes que chez les hommes et est très souvent associé à une dépression et/ou un problème d’addiction à l’alcool ou à d’autres substances.

Au sens strict, on peut craindre un psychotraumatisme lorsque « la personne a vécu, ou a assisté à, un ou plusieurs évènements impliquant pour soi ou pour autrui, une menace, réelle ou évaluée comme telle, mettant en danger la vie ou l’intégrité physique ». La nature de l’événement traumatique constitue le premier facteur de risque d’un Etat de Stress Post-Traumatique. Très clairement, « les catastrophes d’origine humaine sous-tendues par une intention de nuire » sont davantage pourvoyeuses d’ESPT (attentats, agressions, braquages) que les catastrophes naturelles. Ainsi, le viol occasionne 60 à 80% d’ESPT contre 5 à 10% après une catastrophe naturelle et 10 à 30% après des attentats.

Face à un même évènement, chacun réagira différemment. Et même après un évènement traumatique d’une exceptionnelle gravité, tout le monde ne développera heureusement pas un Etat de Stress Post-Traumatique. Il n’y a pas de facteur de personnalité identifié qui prédisposerait à développer un ESPT. On peut même dire que toutes les victimes de violence sans exception sont susceptibles de développer de tels troubles. Tout va dépendre de la nature et des circonstances de l’événement traumatique et de la façon dont il est perçu par le sujet dans son histoire. Car certains évènements traumatiques antérieurs peuvent avoir un rôle vulnérabilisant. La notion de « support social » et « la façon dont l’événement traumatique est perçu par la société » revêtent aussi un rôle majeur. Par exemple, les combattants des deux guerres mondiales étaient considérés comme des « héros de la France » et il y eut (toutes proportions gardées) peu d’ESPT. A l’opposé, la guerre du Vietnam aura fait plus de décès par suicide aux Etats Unis que de morts au combat… C’est la « situation traumatique » qui est « anormale » et non la réaction de la personne face à cette situation. Et la majorité des personnes (75 à 80% environ, tout dépend du type de traumatisme) va réussir à surmonter l’événement traumatique.

En fonction de l’évolution des symptômes dans le temps, on va distinguer les troubles immédiats et post-immédiats (Etat de Stress Aigu) qui sont une réaction normale et adaptative face à un événement violent et grave, et les troubles chroniques (Etat de Stress Post-Traumatique) qui peuvent eux durer très longtemps, voire toute une vie en l’absence de traitement.
Dans les premières heures, différents comportements peuvent se manifester: la personne peut montrer une agitation anxieuse très expressive comme des pleurs, ou au contraire avoir un comportement hyper-contrôlé, apparemment calme et le risque alors est d’en sous-estimer la gravité. L’intensité des symptômes présentés n’est pas toujours en relation directe avec l’intensité de la violence de l’évènement traumatique ce qui peut participer à la sous-évaluation diagnostique. Cette phase de désarroi est transitoire. Mais les sentiments de peur, de culpabilité, de honte sont quasi constants même s’ils sont plus ou moins manifestes. Certaines personnes vont réussir plus facilement à surmonter le traumatisme car elles ont pu, durant l'évènement traumatique, mettre en œuvre tous leurs moyens de défenses physiques et psychologiques, par exemple crier, fuir, élaborer des stratégies. D’autres présenteront des manifestations cliniques initiales plus sévères et inquiétantes ("dissociation péritraumatique", "détresse péritraumatique").

L’Etat de Stress Post-Traumatique
Au delà d’une période d’un mois, on va parler d’Etat de Stress Post-Traumatique, et à partir de 6 mois environ, d’Etat de Stress Post-Traumatique chronique. Parfois, il arrive que l’Etat de Stress Post-Traumatique se déclenche de façon différée chez une personne qui n’avait pas présenté de signes de stress aigu.
Dans tous les cas, l’Etat de Stress Post-Traumatique associe trois grands groupes de symptômes :

1) Le « syndrome de reviviscence »
il s’agit de souvenirs intrusifs de l’événement traumatique, suscités par tout ce qui peut y être associé : un bruit, une odeur, une image… Ces souvenirs sont sources de longues ruminations (ressassements), mais également de « flashbacks », de cauchemars et de réactions de peur. C’est « comme si » l’événement traumatique allait se reproduire. Ces ressassements sont toujours vécus avec une angoisse intense qui peut envahir parfois tout le quotidien.

2) Le « syndrome d’évitement »
la personne va alors éviter toutes les situations qui réactivent l’angoisse. Il peut s’agir aussi bien d’un lieu que de circonstances qui pourraient sembler trop similaires ou même de pensées. Le patient va chercher à « éviter » ses propres pensées en se repliant sur lui-même, dans un monde imaginaire, voire dans l’amnésie de l’événement traumatique.

3) Le syndrome d’hyperréactivité neuro-végétative
ce sont des signes d’« hyper-vigilance » ou d’« état d’alerte quasi-permanent ». La personne va alors pouvoir présenter des réactions de sursaut ou une grande irritabilité, ou encore une hypersensibilité, ou bien des troubles de l’attention et de la concentration, ou enfin un sentiment de profonde fatigue physique et psychique.

A plus long terme, **l’Etat de Stress Post-Traumatique** peut entraîner de véritables modifications de la personnalité avec une attitude méfiante et hostile, un retrait social, des sentiments de vide et de perte d’espoir, de menace et d’insécurité permanente, de détachement affectif.
**Dans 75% des cas, il existe une pathologie associée** et c’est bien souvent à cette occasion qu’est fait le diagnostic : - les dépressions sont très fréquentes (50%), mais également les troubles anxieux (attaques de panique, agoraphobie, trouble anxieux généralisé), les conduites suicidaires (particulièrement chez les victimes de violence sexuelle dans l’enfance), les troubles du comportement alimentaire, troubles du sommeil et les troubles sexuels. Les addictions (alcool, drogues) vont concerner 30 à 50% des patients.
Lorsqu’ils ne sont pas pris en charge, les psychotraumatismes peuvent avoir des conséquences lourdes sur la vie affective, sexuelle, professionnelle, sociale.

Dans la première période de stress aigu (état de stress aigu), il est important de consulter auprè d’un spécialiste. Celui-ci saura donner les premiers conseils et orienter sur les démarches à suivre. Il ne va pas prescrire en principe de médicament. Quelques consultations sont cependant souhaitables pour dépister précocement l’éventuelle apparition d’un Etat de Stress Post-Traumatique. La grande difficulté, dans les moments qui vont faire suite à l’événement traumatique, tient surtout au caractère assez peu prévisible d’une évolution de l’état de stress aigu à celui d’Etat de Stress Post-Traumatique.
Il est particulièrement important de faire établir un certificat médical initial, même en l’absence de toute blessure physique. Ce certificat doit être préférentiellement établi dans une consultation spécialisée. Il sera la pièce essentielle tant dans le contexte d’une procédure judiciaire que pour la prise en charge des soins ou pour faire reconnaître un éventuel accident du travail.
La psycho-éducation peut avoir également un rôle essentiel. Le simple fait de se voir expliquer par un spécialiste que les symptômes ressentis n’ont rien d’ « anormal », le fait de s’entendre décrire par avance les différentes possibilités d’évolution peuvent soulager considérablement l’angoisse légitime de la personne et de ses proches.
Il existe également des brochures explicatives qui sont disponibles dans toutes les consultations spécialisées. S’il s’agit d’un Etat de Stress Post-Traumatique constitué : Le traitement repose d’abord sur les psychothérapies spécifiques :
*** Thérapies cognitivo-comportementales surtout, la thérapie EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing, très utilisée dans cette indication. Cette technique apparue dans les années 90 permet d’aider au retraitement des informations dans le cerveau avec des résultats notables).
*** Les thérapies d’inspiration psychanalytique prenant en compte la spécificité du psychotraumatisme sont de plus longue haleine. Quelle que soit la psychothérapie utilisée, le praticien doit bien connaître les particularités du psychotraumatisme et il est préférable de s’adresser à des consultations spécialisées.
Au niveau médicamenteux : certains antidépresseurs, agissant sur la recapture de la sérotonine, sont souvent prescrits. Ils ne se substituent pas aux psychothérapies, qui sont indispensables à ce stade, mais complètent leurs résultats.

Lisez les posts : " Urgence, c'est le tournant de ma vie." Vous y trouverez encore d'autres éléments.
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Dubreuil
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Re: Je vais craquer...

Message par Dubreuil »

Sur internet, lisez ce qui est dit sur :
1) l'EMDR
2) l'HYPNOSE HUMANISTE
d'abord pour continuer à comprendre que notre inconscient garde tous nos plus cruels souvenirs, et que nous ne pourrons en " guérir " qu'en ayant pris conscience qu'il faudra un jour faire le nécessaire pour les affronter avec un professionnel compétent.
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Re: Je vais craquer...

Message par Dubreuil »

LA HONTE

Honte de soi, de son histoire, de son image, de ses origines ou, tout simplement de situations vécues, le sentiment de honte se vit, malheureusement, le plus souvent dans le silence. On s'en cache autant qu'on la cache. Pourtant, seule sa verbalisation permettrait de s'en défaire.
La honte est une émotion universelle qui possède sa propre physiologie et ses caractéristiques. Rougissement de la peau, regard baissé, nuque courbée, la honte se caractérise aussi par un sentiment d'indignité, des pensées d'infériorité et de dévalorisation. Elle est le sentiment ressenti lorsque nous, nos actes, notre identité, ne correspondent pas aux normes du groupe auquel nous appartenons, ou souhaiterions appartenir.
Emotion assassine, elle contribue à couper des autres, celui ou celle qui la ressent.
La honte peut, cependant, s’avérer être une émotion socialement utile, car elle, ou plutôt la volonté de l'éviter, nous pousserait à bien nous tenir dans le groupe, à en respecter les règles afin d'en être acceptés ou, tout simplement pouvoir y demeurer. La honte, selon des études menées, posséderait aussi quelques conséquences positives. En effet, des études ont révélé qu'elle rendrait notre interlocuteur plus indulgent et plus enclin à nous aider.
Il est essentiel, dans un premier temps, de savoir distinguer la honte de la pudeur et de la culpabilité. Si ces dernières, la pudeur et la culpabilité, ont, elles aussi, une utilité sociale, leurs conséquences, contrairement à la honte, ne menacent en rien l'intégrité de la personne. Comme l'écrit le psychiatre Tisseron dans son livre « Vérités et mensonges des émotions », « la pudeur protège, la culpabilité sociabilise, la honte désoriente. »
Lorsque le sentiment de honte est expérimenté, ce sont les trois piliers de l'identité, que sont l'estime de soi, l'affectivité et l'intégration dans le groupe, qui se retrouvent menacés.
L'estime de soi, car la honte se transforme en miroir déformant, au travers duquel la personne se perçoit, faisant d'elle une personne indigne d'amour. Une personne habitée par un sentiment d'être perpétuellement en faute. La honte tue toute chance de cultiver une bonne estime de soi. Elle l’entache un peu plus à chaque fois, pour finir par la faire disparaître.
La honte menace tout autant l'intégration sociale que l'affectivité, car ce sentiment provoque, non seulement une rupture avec l'environnement, mais surtout avec soi-même. Au cours de son développement, l'individu, bénéficiant d'un environnement aimant et sain, développe un partenaire privilégié intérieur, qui fonctionne à l'image d'une mère aimante et bienveillante. C'est ce partenaire intérieur qui permet à chacun d'établir ce que l'on nomme le « dialogue intérieur ». Ce dialogue intérieur nous permet le plus souvent de relativiser, d'analyser et de comprendre les expériences que nous vivons, mais aussi d'y faire face avec un certain aplomb. En résumé, c'est cette capacité au dialogue intérieur qui donne à chacun la sensation d'être maître de son monde. Or, la honte brise le contact avec ce qui sert de support à ses émotions, son partenaire intériorisé. ». Avec ce dialogue intérieur tranquillisant devenu impossible, la personne se retrouve privée de support intérieur et, par conséquent, de sécurité interne. Elle devient alors vulnérable, une proie facile pour toutes sortes d'abuseurs. Incapable d'entretenir un dialogue intérieur bienveillant, le sujet n'a d'autre choix que d'aller chercher cette consolation à l'extérieur, ou de se replier sur lui-même. Ainsi, dans des situations d'humiliation, le sujet voit son estime personnelle voler en éclats. Avec un dialogue intérieur apaisant rompu, il est enclin à donner le pouvoir à celui qui vient de le placer plus bas que terre, adoptant ses repères et ses croyances. On comprend pourquoi beaucoup de victimes d'abus finissent par croire qu'elles ne méritent pas mieux ! Car c'est ainsi que pensent leurs abuseurs !
La logique intellectuelle nous amènerait à penser que ces personnes n'ont aucune raison de ressentir de la honte, puisqu'elles ne sont pas à l'origine de l'abus subi. Pourtant, c'est bien ce sentiment de honte qui leur interdit, le plus souvent, de dénoncer l'abus ou même de se défendre. Dans son livre « La force des émotions », le psychiatre Christophe André avance des hypothèses formulées par des chercheurs en ce qui concerne cette honte ressentie par les victimes. L'individu intégrerait les notions d'autonomie et de contrôle comme faisant partie de sa dignité. Dans les situations d'abus, le sujet se voit privé de sa capacité de se défendre, de faire face à la situation, la honte s'installerait alors, car cette impuissance ressentie serait à l'encontre des valeurs de dignité humaine. Le sujet se retrouve honteux de n'avoir pas su se défendre !

« Formuler sa honte, c'est déjà la maîtriser ! », écrit le psychiatre André au sujet de la honte. Car si la honte désocialise, désoriente, il est essentiel de relancer le dialogue, de faire en sorte que la honte n'ait pas une chance de gagner la partie, en coupant l'individu de son environnement. Lorsque une honte est ressentie, il est essentiel de réinstaurer un dialogue avec l'extérieur pour pallier à la rupture de ce dialogue intérieur bienveillant.
En verbalisant l'émotion de notre passé, la honte cesse d'être un vestige morbide pour devenir un appel à la reconnaissance. Lorsque la honte se fait sentir, il est utile de choisir un interlocuteur neutre et bienveillant avec qui dialoguer ( un psy ) afin que ce dernier puisse offrir ce que la honte empêche : un regard accueillant et chaleureux sur son histoire, sur soi-même.
Car « la honte non dite accompagne le glissement vers une indignité toujours croissante, tandis que la honte revendiquée constitue le plus sûr rempart contre le risque d'envahissement. » (André)

Le sentiment de honte est pénible et angoissant à vivre, alors, il n'est pas rare que la honte se dissimule derrière d'autres manifestations, telle une immense ambition ou bien un ego survalorisé.
Il est aussi possible de projeter sa honte sur un tiers, à coup d'humiliation, ou sur un fait de notre histoire, sur un aspect de notre identité. Mais une chose est certaine, elle ne disparaît jamais, elle demeure tapie dans l'esprit et continuera de se manifester sous différentes formes.
Comme l'écrit le psychiatre Tisseron, « si les situations de honte peuvent facilement être oubliées, ses conséquences, elles, ne le sont jamais. Elles subsistent sous la forme de destruction et de fixations qui perturbent à jamais la vie psychique et relationnelle de celui qui en a été un jour marqué. » Ainsi en va-t-il de ce sentiment d'être perpétuellement en faute qui ne serait que la mise en scène de sa honte ressentie passée.
Il est donc primordial d'identifier la honte issue de traumatismes passés, d'accepter de la mettre à découvert en la partageant avec un interlocuteur de confiance et empathique, afin de s'offrir une chance d'en guérir. Car ce n'est pas la honte qui tue à petit feu, mais le silence auquel elle condamne.
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Re: Je vais craquer...

Message par RabybaR »

J'ai honte de tout, de moi, de mon mental, de mon physique.. Je hais tout de moi
Il m'arrive de pleurer... Seul.. Toujours seul
Je n'ai pas le choix, car je ne supporte pas les remarques du style "t'es pas une meuf"
"Un gros black sensible comme toi, pfff..."
"Visiblement, l'emballage va pas avec le contenu, hein?!"
Et autres affaire hyper blessante de ce genre.

Et c'est étrange, car vous dites que c'est normal d'être stressé aprea un événement horrible.. Mais j'ai l'impression de ne plus rien ressentir... Sauf de l'angoisse et de la tristesse.. Depuis des années, ce sont les 2 émotions dominantes en moi.
Je peux ressentir des moment de plaisir, mais c'est bref.
Je ne ressens plus la vraie joie, le vrai bonheur, comme si l'ont m'avait vidé

Je me sens lourd, chaque soir, je pris pour ne jamais me réveiller, je n'ai pas encore de repasser une journée à recevoir des remarques blessantes humiliante sans que personnes dit rien.
Je veux pas en parler à ma mère, puisqu'elle a autre chose à gérer, on est 5 a la maison et mon père est parti, je ne peux pas la meler avec mes problèmes!
J'ai l'impression d'être de trop dans ce monde
Dubreuil
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Re: Je vais craquer...

Message par Dubreuil »

RabybaR a écrit : Je veux pas en parler à ma mère, puisqu'elle a autre chose à gérer, on est 5 a la maison et mon père est parti, je ne peux pas la meler avec mes problèmes!
J'ai l'impression d'être de trop dans ce monde
Tout cela vient d'une enfance traumatique.
Et ce n'est pas à votre mère qu'il faut en parler, mais à quelqu'un de neutre, et d'étranger à votre lieu de vie, et votre famille. Allez en parler de visu à un psy de votre ville.
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