Besoin d’aide, situation sociale et familiale

Forum ado mal être
Magellan

Besoin d’aide, situation sociale et familiale

Message par Magellan »

Je suis une fille de 13 ans, et je suis en 2nde.

Tout d’abord, je tiens à préciser que je ne suis pas dépressive, et que la solitude ne me dérange pas. Je suis le genre de personne qui aime la solitude. Les “bêtes de l’ombre”, comme on le dit. J’aime la nuit, la pluie, l’orage. Je rêve beaucoup, et je suis romantique et idéaliste, mais en même temps, je vois les choses de manière réaliste, et je sais appliquer un jugement relativement objectif. J’ai beaucoup d’idées, j’écris et je lis énormément, et j’aspire à la liberté et à la justice. Je m’engage également pour certaines causes que j’approuve.

Mes parents n’étaient pas français de base, donc tout le reste de ma famille (grand-parents, tantes, oncles, etc.) se trouve encore dans leur pays d’origine. Malheureusement, je n’ai pas une famille très normale, surtout du côté paternel. Ma grand-mère paternelle est folle, mon grand-père paternel est mort paranoïaque, ma tante paternelle est arriérée, mon oncle paternel est mort d’une overdose de drogue. La seule personne plus “normale” est mon père. Du côté de ma mère, sa famille n’est pas proche de nous: ma grand-mère ne lui parle plus, mon grand-père est mort, mes deux oncles n’ont plus aucun contact avec nous non plus.

Pour parler de mes parents, il faut dire que ma mère est illustratrice professionnelle, photographe et critique d’art, mais que de base elle s’est spécialisée dans l’éducation des enfants. Mon père, quant à lui, est un chercheur. Ma mère a donné énormément d’argent à mon père pour ses études et a elle-même abandonné ses propres études dans une école d’art et de design très célèbre. D’où certains sujets de dispute aujourd’hui, car ma mère regrette et aurait voulu se faire rembourser et mon père est tout le temps dans le déni. Lorsque mes parents sont arrivés en France, ils se sont d’abord installés à Lyon, puis à Paris, puis de nouveau à Lyon, en fonction des études et du travail de mon père. A chaque fois, ma mère a dû abandonner ses projets en cours. De plus, mes parents avaient déjà des problèmes de communication, qui venaient plutôt de mon père que de ma mère. Mon père a en effet du mal à faire certaines choses, comme se laver les mains correctement ou ne pas confondre les habits de ma mère et les miens, et ce depuis très longtemps, alors que ma mère lui a déjà répété trois mille fois la même chose. Mais comme à ce moment-là mes parents ne se disputaient jamais devant moi, je ne savais pas.

J’ai passé une enfance heureuse. J’avais des amis, mes parents s’occupaient bien de moi, les maîtresses m’aimaient bien, je ne manquais de rien. Bref, je vivais bien.

Lorsque j’avais 5-6 ans, nous avons déménagé dans un endroit plus vers le nord que l’on va appeler T, dans la région M, mon père ayant changé de travail (il travaillait à présent à L, un petit pays coincé entre la France, l’Allemagne et la Belgique). Ça a marqué un tournant. T, gris et pluvieux, déplaisait fortement à ma mère, qui était particulièrement sensible aux couleurs et à la lumière (puisqu’elle est artiste). En plus, les gens ici étaient toujours dans leurs train-trains et répétaient toujours les mêmes choses dans les mêmes conversations, tout en sous-estimant ma mère parce qu’elle était d’origine étrangère. Et ma mère étant très allergique aux particules fines présentes dans la pollution de l’air, et M étant balayée de voitures - logique, ici tout le monde aime montrer et conduire leur voiture BMW (beaucoup d’entre eux sont en effet plutôt nouveau riche) -, la santé de ma mère s’est énormément détériorée (ex: sa vue), d’autant plus qu’elle a de l’asthme. Elle a arrêté de dessiner et s’en est ensuite beaucoup plaint (ce que j’ai du mal à comprendre, par contre, car elle peut très bien dessiner maintenant alors que sa santé est toujours aussi mauvaise, alors pourquoi ne pouvait-elle pas le faire à ce moment-là ?), et elle a aussi commencé à développer des préjugés allant à l’encontre des habitants de T, puis ensuite de tous les personnes de M (ce que moi-même je n’accepte pas). Maintenant, c’est encore pire, parce que ce ne sont plus uniquement des préjugés contre M, elle dit aussi par exemple que les allemands ont un comportement ultra collectif, elle est anti-chinois, elle s’imagine que la plupart des arabes habitent dans des HLM… Bref elle va loin. Selon elle, les gens ici ne sont pas suffisamment “cultivés”, et que c’est pour ça qu’elle n’arrive pas à tenir une conversation avec eux (c’est vrai qu’ils ont des conversations ennuyeuses qui ne tournent pratiquement uniquement qu’autour de l’école, des enfants, des prix des maisons, et des restaurants).

A partir de notre déménagement à T, les disputes entre ma mère et mon père sont devenues de plus en plus fréquentes devant moi. La troisième année à T, comme je voulais aller au Conservatoire de L pour faire de la danse (mon rêve était de devenir danseuse étoile), j’ai changé d’école pour aller à L afin que les horaires école/Conservatoire puissent correspondre. Dès cette année, j’ai sauté une classe, passant au milieu du CE2 au CM1. Mes parents avaient hésité longtemps quant au saut de classe, car c’était une proposition de l’école, et non la leur. Ils étaient indécis car ils se demandaient si je n’étais pas trop petite et naïve par rapport aux autres élèves qui justement entraient dans la pré-adolescence. D’autant plus que je suis née en fin d’année, donc la différence d’âge pouvait s’étirer jusqu’à deux ans. Finalement, après que ma maîtresse de CP à Lyon leur a écrit qu’elle voulait aussi me proposer un saut de classe de base, mais que notre déménagement l’en avait empêchée, et après des échanges de mails avec une amie prof de français au lycée, ils se sont décidé et ont accepté.

Comme les embouteillages à T étaient invivables, nous avons décidé de nous trouver une maison dans un lieu moins touché par les bouchons. Finalement, mes parents ont acheté une maison à R, un petit village de campagne. A partir de mon entrée en 6ème au lycée V, les disputes entre ma mère et mon père - pour des petits riens, il faut le dire - se sont intensifiées, et ma mère a commencé à m’utiliser comme un seau à confidences et à me prendre à parti. Au fil des ans, la situation a empiré. La situation actuelle: elle se plaint tout le temps, trouve trois mille excuses pour s’autovictimiser (d’après elle, elle “souffre” tout le temps et elle est maltraitée), s’apitoie sur son sort, s’imagine qu’elle était prise pour une nulle et une imbécile par tout le monde, dit qu’elle s’était sacrifiée et qu’elle se sacrifiait encore, et rejette la faute de ses propres choix comme abandonner ses études d’art sur mon père (bien que c’est vrai qu’il l’ait influencée pour ses études par exemple). En parallèle, mon père continue à répéter les mêmes erreurs, tout en restant dans le déni et dans le mensonge (je ne vois pas pourquoi il doit mentir pour des choses si minimes, comme “est-ce que tu as touché à ce gant de toilette ?”), mais il est devenu plus agressif. En plus, il insulte régulièrement ma mère, la traitant de folle, etc.

De plus, moi aussi j’ai commencé à me disputer avec ma mère, qui me trouvait trop lente et inefficace et qui n’aimait pas que je lui tienne tête quand elle se trompait et que j’avais raison. Elle a commencé à me gifler et à me rabaisser lors de nos disputes: selon elle, je suis chiante, emmerdeuse, handicapée, parano, sadique, cruelle, méchante, égoïste, sans respect, folle. Je suis soit-disant “irresponsable” et “sans limites” et je la fais apparemment répéter tout le temps (elle déteste les répétitions). Elle m’a déjà dit qu’elle regrettait que j’existe… Mais en même temps, elle me surprotège (pas le droit de sortie, elle n’ose pas me laisser seule à la maison ne serait-ce qu’une heure, trois mille couches d’habits en hiver - soit deux manteaux tous les jours -, pas de téléphone - mais ça je m’en fiche), elle me couvre de câlins et de bisous, elle me dit tout le temps qu’elle m’aime, elle me suit partout. D’autant plus que j’ai l’impression qu’elle veut une fille parfaite. C’est vraiment fatiguant. Comme si elle ne pouvait pas accepter mes défauts: ma lenteur et le fait que je sois un peu maladroite. Mais sinon, je suis polie, gentille, souriante, j’ai des bonnes notes - sans vouloir me vanter. Mais ça ne lui va pas, il faut toujours qu’elle trouve un moyen de piquer une crise de colère, parfois pour se décharger après qu’elle s’est énervée à cause de mon père, parfois parce que je suis trop lente ou que j’ai fait tomber quelque chose.

Depuis deux ans, à chaque dispute avec mon père, ma mère réclame le divorce, et mon père, bien qu’il en a marre, s’énerve et refuse - question d’argent, et puis il ne fait pas confiance à ma mère (selon lui, c’est une voleuse). La situation commence à devenir intolérable, surtout à cause du coronavirus et du confinement, parce que mon père est vraiment tout le temps dans le déni et dans le mensonge, s’imagine des choses fausses (du style: c’est ma mère qui le confine, alors que c’est Edouard Philippe qui l’a décidé), et est devenu vraiment violent: quand il est fâché, il crie aussi, en même temps que ma mère, et parfois il claque la porte très fort ou il balance des chaises par terre, tout comme ma mère casse des verres sur la table. Je suis lassée de tout ça, j’ai essayé maintes fois de convaincre mon père de divorcer pour faciliter la vie à tout le monde, sans succès. On ne peut pas passer un jour sans une dispute, bien que la violence peut être entre 1 et 10 (donc très variable). Parfois, on est tous biens, ma mère de bonne humeur, mon père qui ne bouge pas, mais il y a toujours un truc pour casser l’ambiance.

Je me suis également rendu compte que ma mère est en fait dépressive. Elle lève la voix pour un rien, sa colère semble incontrôlable, elle est très triste et déprimée, elle s’interroge tout le temps sur le sens de sa vie (“Mais je vis comme un déchet !”), elle a des envies suicidaires (“Tu sais, j’ai vraiment envie de boire cette eau de Javel, puisque je m’empoisonne déjà en nettoyant. Cette vie m’est un fardeau, une épreuve, je ne vois pas le bout du tunnel. Autant mourir tout de suite, direct, alors, et pas à petit feu.”; “Parfois, j’ai une de ces impulsions, j’ai envie de me jeter sous toutes ces voitures qui passent et mourir.”). C’est difficile de vivre chaque jour avec une personne en dépression qui prendrait une proposition pour aller voir un psychologue ou un thérapeute pour une insulte.

Au collège, en 6ème, j’ai vécu le harcèlement par une fille qui s’appelait Z. Elle me volait mes affaires, me manipulait et avait retourné plus ou moins toute la classe contre moi (j’étais soit-disant une “intello”, donc je n’intéressais personne, et j’étais très isolée, au point d’avoir essayé de devenir amie avec une fille fan de mangas alors que personnellement je les déteste). Ma mère a été la dernière personne à être au courant de la situation, j’avais peur qu’elle réagisse excessivement. Ça ne lui a pas plu. En tout cas, la situation s’est réglée, et la 5ème a été pour moi comme un nouveau départ, un recommencement. Je suis rapidement devenue “amie” avec des filles très sympas, Els, Ch et Lo. Puis en 4ème, nous n’étions plus dans la même classe, et je suis devenue “amie” avec d’autres filles, Eln, Ca et V, qui à leur tour sont aussi devenues amies avec Els et Lo (Lo connaissait déjà Eln en plus). En 3ème, nous sommes restées “amies”, mais une fille, A, a fait irruption dans notre groupe et a piqué la place à trois d’entre nous, et le groupe s’est divisé, avec Lo d’un côté et Ca, V et A de l’autre (Eln et moi ayant refusé de prendre parti contre Lo). Finalement, après mon deuxième saut de classe en milieu d’année (3ème à 2nde), j’ai décidé d’abandonner les amitiés naïves ou hypocrites. J'ai en effet pas mal de fausses amies, des “potes”, avec qui je parle de devoirs, de profs, d'école, de x sort avec y, de rumeurs, de la dernière soirée de z même si je n'ai pas été invitée, et aucune vraie amie selon ma définition - c'est-à-dire que l'on se comprend mutuellement sans forcément de mots, que l'on est toujours là pour l'autre, que l'on se fait entièrement confiance -, sauf une, Lo, mais elle n'est pas tout à fait capable de me comprendre et elle me plaque toujours une étiquette d’intello qui bosse tout le temps sur la face (alors que c’est faux) même si elle est toujours là pour moi et vice-versa. Sinon, j’ai également une amie avec qui je peux discuter de certaines de mes passions, Cl, mais je pense que notre relation ne pourra se résumer qu’à ça, et c’est bien dommage.

Surtout, je me sens très mal, car je suis différente dans ma façon de penser. Cette différence ne me dérange pas en elle-même, je m'assume. Le problème, c'est que je porte sans arrêt un masque, que ce soit avec mes parents ou avec mes “amies” et profs. Pour eux, je suis la fille parfaite (je l’ai déjà dit auparavant), l'élève modèle, l'amie fidèle et compréhensive... Mais ce n'est pas moi. Je passe ma vie entière à mentir, encore et toujours. On me voit toujours souriante, riant de tout et de rien. Mais souvent, j'ai envie de pleurer, et pourtant je dois refouler mes larmes. Et ce masque dont je parle me protège comme un cocon, mais il peut aussi devenir un carcan qui m'emprisonne. J'ai envie de me défaire de ce masque, mais je ne peux pas. Personne ne me reconnaîtrait, et ça détruirait tout, parce que j'ai toujours paru compréhensive et patiente avec mes “amies” (alors que parfois, ma seule envie, c'est de leur tourner le dos, de dégager), souriante et heureuse avec les profs, calme et sage avec mes parents (alors que je fais beaucoup de choses derrière leur dos qui leur déplairaient s'ils savaient). Parfois, je me surprends à me détester, je me dis que je ne suis qu'un menteuse et une hypocrite sans cœur. J’en ai assez du masque que je porte tout le temps. C’est fatiguant, à force.

Je me sais chanceuse, j’ai beaucoup pour vivre heureuse. Mais mon vécu m’en empêche, malheureusement. J’ai de la chance de ne pas avoir de traumatismes pour l’instant, bien que j’aurais pu, notamment par exemple lorsque je me suis fait tabasser dans la rue par une SDF à Munich. Néanmoins, ce que je vis chaque jour me prive de ce que l’on pourrait appeler le “bonheur”. Je me suis déjà mutilée, tellement je n’en pouvais plus. Je n’en peux plus, en effet. Je semble sans soucis, mais en mon intérieur, tout bout. Je suis totalement à bout.

S’il vous plaît, est-ce quelqu’un pourrait m’aider ? Merci beaucoup d’avance.
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19332
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Besoin d’aide, situation sociale et familiale

Message par Dubreuil »

Bonjour, je souhaite que des internautes vous répondent bientôt, et pour ma part je trouve que vous avez une force de caractère et un équilibre mental très évolué pour avoir résisté déjà à tout ce que vous nous décrivez.
Vous ne pouvez pas " changer " vos parents, ils fonctionnent bien avec " leur " pathologie, et ce n'est pas votre vie, vous n'êtes pas sur terre pour vivre éternellement avec eux.
C'est sans doute maladroit, mais je vous joint ci-dessous 2 posts qui me semblent correspondre à votre situation. Je souhaite que vous y trouviez à un moment ou a un autre du réconfort. Et surtout, ne pas permettre à la culpabilité de vous envahir !
Vous êtes bien au delà, et votre richesse intérieure doit se développer loin de tous sentiments générés par l'inconséquence de votre entourage.
Gardez confiance en vous.
Courage !
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19332
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Besoin d’aide, situation sociale et familiale

Message par Dubreuil »

SE MUTILER, SE FAIRE MAL

Se mutiler c'est se punir.
Se mutiler c'est se sentir coupable de ne pas être celle ou celui que l'on pense que les autres voudraient que l'on soit.
C'est se dire que l'on déçoit. Que si on est violenté(e), grondé(e), humilié(e) c'est qu'on le mérite et que c'est bien fait pour nous. Et on en rajoute parce que l'on s'en veut de supporter cela et d'être à la fois aussi méprisable.
Se mutiler c'est faire un temps que la douleur physique soit plus forte que la douleur morale.
Se mutiler c'est au moins faire ce que l'on veut sur soi et de soi, " on a pas décidé de notre naissance, on peut au moins décider de notre souffrance."
Se mutiler c'est jouir. D'une certaine façon, se donner du plaisir.
Se mutiler c'est se punir d'avoir l'impression de n'être rien pour l'autre, de ne pas être aimé(e), ni apprécié(e), ni entendu(e).
C'est ne pas trouver les bons mots à dire aux bonnes personnes, et de les faire sortir avec le sang. Comme faire sortir sa colère sans faire de mal à l'autre.
C'est aussi avoir des idées de meurtre, de " mauvaises " pensées sur celui ou celle qui nous empêche de vivre, de parler, d'évoluer, et d'avoir trouvé ce seul moyen pour ne pas aller encore plus mal.
Enfant, adolescent, c'est savoir que nous sommes dépendant de l'adulte, de l'autre, des autres, et qu'il faut ravaler la colère et sa haine, attendre, toujours attendre pour être libre.
C'est avoir envie de secouer l'autre en lui disant tout le mal qu'il nous fait, tout le mépris que l'on a pour lui, et tout l'amour qu'on lui voue.
Chaque fois que vous vous mutilez vous appelez à l'aide. Ce sont des tentatives de suicide pour résoudre à tout jamais ce que l'on ne sait pas exprimer, mais qui, quand on se fait du mal physiquement, cesse un temps de nous faire du mal moralement.
Si on se punit sans savoir pourquoi, c'est que dans son enfance on a cru être méchant et mériter que l'on ne soit pas aimé comme on voulait. Et comme on ne peut pas exprimer sa colère de ne pas être aimé, comme on ne peut pas en vouloir à ses parents ou autre, comme ils sont plus forts que nous, qu'ils sont tout-puissants, et que ce serait encore pire si ils savaient qu'on leur veut du mal parce qu'ils ne nous aiment pas, alors on se fait du mal à soi.
On se punit de ne pas savoir se rendre " aimable ".
Un peu comme si l'on se disait :
- C'est bien fait pour toi si on ne t'aime pas, tu ne mérites pas qu'on t'aime, allez prends ça, et encore ça !
Et bien sûr que ce n'est pas de la faute de l'enfant.
Bien sûr que ce sont les adultes qui sont violents et imposent à l'enfant leur bêtise, leur injustice, des coups ou mauvais traitements psychologiques !
Mais l'enfant croit que c'est normal, que c'est de sa faute, qu'il le mérite.
Alors il se punit d'être puni.
L'automutilation est due à beaucoup d'éléments propres à chaque personne, mais il en ressort toujours qu'elle se pratique sous le coup d'une grande souffrance morale, d'une intense culpabilité ou d'une croyance erronée basée sur des sévices psychiques ou corporels infligés par autrui et qui ont fait croire au sujet qu'il n'était pas digne d'être aimé, parfois même de vivre.
L'automutilation est également associée au masochisme extrême ou la jouissance de se faire mal, pour se punir d'une faute jugée impardonnable, est à un moment donné plus forte que la douleur physique et morale. Le sujet en éprouve alors une paix intérieure de quelque durée, jusqu'à ce qu'il se sente obligé de recommencer.
( Vous pouvez rencontrer ces symptômes psychiatriques, par exemple dans la religion catholique où des " saints " sont décrits comme se flagellant afin de se punir d'avoir eu des gestes ou des pensées impures. )
Le masochisme est très difficile à " guérir ", car il a souvent son écho avec une jouissance sadique provoquée par une autre personne, ou retournée contre le sujet lui-même, par lui-même.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19332
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Besoin d’aide, situation sociale et familiale

Message par Dubreuil »

JE N'AI PAS CHOISI DE VENIR AU MONDE

On ne choisit pas ses parents. On ne choisit pas ses enfants. Et nul enfant n’est obligé d’aimer ses parents, et nul parent n’est obligé d’aimer son enfant. Seul le respect de part et d'autre s'impose.
Il y a une marge immense entre le désir d'enfant et l'enfant que l'on met au monde.
Nul n'est préparé à partager. Nul n'est prêt devant " la différence ". Nul ne peut savoir " avant " ce qu'il adviendra " après " de son désir, de ses fantasmes, de ses émotions qu'elles soient positives ou de rejet.
" Faire un enfant ", c'est FAIRE. Et c'est tout.
Faire un enfant pour certaines femmes, c'est ne plus jamais s'en remettre, parce qu'il vivait dans le désir et le fantasme, mais n'était pas " à faire " dans le conscient. Il faut être prêt(e) pour avoir un enfant.
Difficile d'avoir ce recul terrible de se dire que nous n'avons pas demandé à venir au monde de tel ou tel individu. Que l'on a été " tiré " du ?.. on ne sait pas d'où l'on vient. Mais on sait que l'on est porteur de caractéristiques génétiques qui ont racine bien au delà du père et de la mère. Nous sommes issus de la mémoire du monde, des mondes, de l'univers. Nous avons toutes les peines et les joies de l'humanité en nous. Nous sommes infini et universel, chacun (e ).
Nous sommes le lien entre le passé et le devenir.
Bien autre chose que fils ou fille de. Voulu ou renié.
Bien autre chose qu'enfant désiré ou banni.
Nous sommes cela, certes , mais nous sommes tellement plus attendus et complets ailleurs.
Qu'est-ce qu'un désir d'enfant ? Certainement pas une pensée " altruiste " ( on ne met pas un enfant au monde pour qu'il souffre et meurt ) mais un " élan " sexuel. La réponse à l'espèce.
Et viennent s'y greffer " le leurre " du futur parent qui " rêve " son enfant futur. Réel, symbolique, imaginaire.
Dans certains pays on met un enfant au monde et il appartient à la communauté.
On n'appartient qu'à soi.
On ne peut qu'être SEUL en soi, même accompagné, même aimé. Cela semble en effet bien plus confortable d'avoir une maman attentive et présente. Mais si le fait d'en avoir une change la destinée de certains, ce n'est pas toujours dans leur " bon sens ", et d'autres vivent sans et leur vie n'en est pas moins belle, bonne et " réussie ".
Même foetus, nous sommes déjà " indépendants. Et pourtant tributaires " des émotions et sentiments de notre génitrice.
Et cela pourrait être jugé comme injuste et affolant.
Que dire quand on vient au monde, petite fille " inconnue " pour la mère, et face à une autre inconnue. L'une est toute puissante, l'autre est totalement dépendante.
L'amour inné pour l'enfant est une fadaise. Et si l'enfant pouvait tout petit fuir à toutes jambes des bras de certains parents il le ferait sans état d'ême.
L'enfant est un faire-valoir, un objet de jouissance, un objet de troc, un chantage, une victime désignée pour se venger.. etc.. En chacun de nous il y a le pire et le meilleur. A échelle réduite, les parents peuvent passer par toutes ces étapes.. l'enfant est un formidable moyen exutoire.
Parler de l'amour inné de la mère est bon moyen de rassurer tout le monde. Le meilleur argument des diffamations contre les pères ( par ex. ) Et de perversion des liens par les services sociaux, magistrats, etc.. en culpabilisant à vie, à la fois parents et enfants.
Et c'est du lien qui va se tisser entre ces deux êtres que va " se mettre au monde " le bébé qui va grandir, évoluer, penser.
La maman met " physiquement " au monde son enfant. Il est considéré comme " son bien ", " sa chose ". Le bébé vit en symbiose ( par la force de la vie et des choses ) avec elle. Et il n'a aucune chance de s'en sortir, de s'éveiller " au monde " c'est à dire à un autre monde que celui où le maintient cette femme.
Pourtant on dit ; mettre AU monde, pas mettre A SOI.
Et puis, enfin, il va enfin et " POUR DE VRAI " venir AU monde pour la seconde fois, quand le père ou une tierce personne viendra faire " coupure " dans ce lien mortifère. L'enfant va grandir, acquérir la parole et dire Non. Et ce non, parallélement à la venue d'un tiers le libère du joug maternel. Il est enfin au monde.
Nous n'avons pas tous la même vie, nous n'avons pas tous la même chance, nous n'avons pas tous les mêmes envies, besoins, désir. Nous sommes fortement conditionnés par notre langue, notre pays, nos lois, nos croyances, etc..
Tout à revoir, refaire, repenser, redire.. parce que nous sommes libres en nous-mêmes, seuls, et uniques. Il n'y pas LA VERITE, mais notre vérité, acquise au fur et à mesure de nos expériences, et il y a également " notre vérité " dans nos croyances à la mère. Au père.
Cependant, nous sommes séparé d'eux. Ensemble parfois, mais séparés. Donc vivant.
Toute la question est là.
Et tout le travail de l'enfant qui grandit est de " tuer symboliquement " père et mère pour s'assumer et être indépendant.
S'il n'a pas assez " reçu " dans l'enfance, c'est une chose. Mais s'il en a fait son combat, sa colère, ses revendications, sa violence ou ses rancoeurs, c'est autre choses.
On ne peut pas revenir en arrière. Ni pour nous, ni pour l'autre.
On ne peut qu'essayer d'avancer avec ce que l'on a reçu. En prenant le temps de le " reconnaitre, de l'accepter ", c'est ce que l'on fait en thérapie.
Et ce bagage qui nous a été donné s'ajoute à ce que nous " en sommes " devenu. Pour en tirer le meilleur parti et laisser derrière nous ce qui ne nous appartient pas. A savoir les erreurs, les manques, les tortures mentales et/ou physiques, imposés par nos géniteurs. On garde le meilleur. On sait que l'on est " ailleurs ".
On sait que ce qui nous a manqué ne nous sera jamais rendu. Mais que ce que l'on se donne à soi-même de réflexion, de respect, de tolérance, d'attention, d'amour, nous est pour toujours acquis.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Magellan

Re: Besoin d’aide, situation sociale et familiale

Message par Magellan »

Dubreuil a écrit : 11 juil. 2020, 18:27 Bonjour, je souhaite que des internautes vous répondent bientôt, et pour ma part je trouve que vous avez une force de caractère et un équilibre mental très évolué pour avoir résisté déjà à tout ce que vous nous décrivez.
Vous ne pouvez pas " changer " vos parents, ils fonctionnent bien avec " leur " pathologie, et ce n'est pas votre vie, vous n'êtes pas sur terre pour vivre éternellement avec eux.
C'est sans doute maladroit, mais je vous joint ci-dessous 2 posts qui me semblent correspondre à votre situation. Je souhaite que vous y trouviez à un moment ou a un autre du réconfort. Et surtout, ne pas permettre à la culpabilité de vous envahir !
Vous êtes bien au delà, et votre richesse intérieure doit se développer loin de tous sentiments générés par l'inconséquence de votre entourage.
Gardez confiance en vous.
Courage !
Bonjour,

Merci infiniment pour votre réponse !

C’est vrai que je ne peux pas « changer » mes parents, malheureusement. De toute manière, ce n’est pas comme si mes parents me délaissaient et ne m’aimaient pas, mais c’est leur relation et les répercussions qu’elle a sur moi qui me font du mal: ma mère m’intercale entre eux lorsqu’ils se disputent, et me prend à parti; ma mère se décharge aussi sur moi (elle a trop accumulé, et je fais déborder le vase par une action minuscule en comparaison à ce que fait mon père...); mon père use de la violence (y compris sur moi) lors de leurs disputes. Et je suis impuissante, au fond, c’est ce qui me fait mal aussi. Même si parfois j’ai l’impression de les haïr... Je ne devrais pas, j’imagine, mais c’est un fait que je ne peux nier.

J’ai lu les posts que vous m’avez joints, et bien qu’ils ne me correspondent pas vraiment (je me suis mutilée seulement pour ne pas devenir violente envers les autres moi-même et pour me calmer, et non pour me « punir » ou jouir de me faire du mal, et mes parents ont bien choisi de faire un enfant pour son bien à lui aussi, et non par simple égoïsme), ils m’ont quand même bien aidée, et je vous en remercie vraiment beaucoup ^^ ! Ne vous inquiétez pas aussi, je sais que ce n’est pas de ma faute que mes parents se disputent, je ne laisse pas la culpabilité m’envahir comme vous le dites.

Et en tout cas, vraiment, merci pour vos conseils et votre soutien.
Minijeune
Messages : 1985
Inscription : 06 janv. 2014, 00:47

Re: Besoin d’aide, situation sociale et familiale

Message par Minijeune »

Bonjour,
Je voulais juste vous dire que je vous ai lu et que j'ai été touchée par votre texte.

Je me reconnais beaucoup dans vos écrits.
Et c'est malheureux parce que l'adolescence est une periode où nous forgeons notre identité... et pour ma part, on avait tellement d'attentes envers moi que je n'ai pas pu me développer comme je le souhaitais.

Sur le coup, je ne parlais pas de violence et j'étais certaine que mes parents m'aimaient... après tout, ils étaient présents dans ma vie... et je me developpais niveau cognitif... personne n'aurait pu dire que ça n'allait pas, parce qu'ils ne voyaient que mon enveloppe et non ce qu'elle contenait vraiment. C'est difficile à comprendre, surtout quand on entend des histoires des autres, qui peuvent être maltraités, battus, négligés... ou peu importe qu'elle attrocité on peut faire vivre à une personne et spécialement un enfant... alors quand on pense à soi, en tout cas, pour ma part... je ne manquais de rien... physiquement. Mais affectivement parlant, c'etait tellement différent... on ne me validait jamais dans mes émotions... j'avais du potentiel donc on voulait toujours que je pousse plus loin... en disant que j'en avais les capacités...

J'avais une relation assez fusionnelle avec ma mère qui avait un trouble de santé mentale... en fait, j'étais parentifiée, je devais jouer le rôle d'un parent auprès d'elle... et je le faisais parce que sinon, j'avais peur qu'elle s'en aille, qu'elle se suicide, et que j'en sois la responsable, parce que je n'aurais pas été assez... votre mère s'est peut-être dévouée pour votre père,mais c'est clair que si elle a toujours mis sa vie en sourdine, elle doit sentir une injustice en quelque part... et peut-être que ses comportements desagréables, c'est sa manière de lui faire payé qu'il ne l'a pas empêché de mettre sa vie sur hold comme ça... et prenez garde si jamais vous sentez qu'elle tente de vivre votre vie par procuration... en vous étouffant... en répondant à ses besoins au lieu des vôtres...

La journée où j'ai pu voir que j'étais dans une dynamique de violence silencieuse, et sournoise, j'étais bien plus vieille que vous... et ma santé mentale en avait pris un coup... entre l'anxiété d'abandon, l'anorexie et une identité diffuse... car je n'avais jamais l'impression que j'avais le.droit d'être moi... en fait, je ne savais plus ce qui m'appartenait et ce qui appartenait aux autres... bien j'ai fini par me faire diagnostiqué avec un trouble de personnalité borderline... pourquoi? Parce que je me suis exprimée comme je le pouvais... et justement, en ayant des comportements dommageables, en me détruisant (et l'automutilation en fait parti), j'essayais de dire à la terre entière que j'avais mal... que je n'étais pas construite... que je voulais être rassurée, je voulais qu'on m'entende et que je voulais être tout sauf une petite fille parfaite qui réussit tout mais qui n'est pas heureuse.

Vous aviez raison de venir écrire ici et de vous dire qu'il y a quelque chose qui ne fonctionne pas...
Magellan

Re: Besoin d’aide, situation sociale et familiale

Message par Magellan »

Minijeune a écrit : 12 juil. 2020, 20:08 Bonjour,
Je voulais juste vous dire que je vous ai lu et que j'ai été touchée par votre texte.

Je me reconnais beaucoup dans vos écrits.
Et c'est malheureux parce que l'adolescence est une periode où nous forgeons notre identité... et pour ma part, on avait tellement d'attentes envers moi que je n'ai pas pu me développer comme je le souhaitais.

Sur le coup, je ne parlais pas de violence et j'étais certaine que mes parents m'aimaient... après tout, ils étaient présents dans ma vie... et je me developpais niveau cognitif... personne n'aurait pu dire que ça n'allait pas, parce qu'ils ne voyaient que mon enveloppe et non ce qu'elle contenait vraiment. C'est difficile à comprendre, surtout quand on entend des histoires des autres, qui peuvent être maltraités, battus, négligés... ou peu importe qu'elle attrocité on peut faire vivre à une personne et spécialement un enfant... alors quand on pense à soi, en tout cas, pour ma part... je ne manquais de rien... physiquement. Mais affectivement parlant, c'etait tellement différent... on ne me validait jamais dans mes émotions... j'avais du potentiel donc on voulait toujours que je pousse plus loin... en disant que j'en avais les capacités...

J'avais une relation assez fusionnelle avec ma mère qui avait un trouble de santé mentale... en fait, j'étais parentifiée, je devais jouer le rôle d'un parent auprès d'elle... et je le faisais parce que sinon, j'avais peur qu'elle s'en aille, qu'elle se suicide, et que j'en sois la responsable, parce que je n'aurais pas été assez... votre mère s'est peut-être dévouée pour votre père,mais c'est clair que si elle a toujours mis sa vie en sourdine, elle doit sentir une injustice en quelque part... et peut-être que ses comportements desagréables, c'est sa manière de lui faire payé qu'il ne l'a pas empêché de mettre sa vie sur hold comme ça... et prenez garde si jamais vous sentez qu'elle tente de vivre votre vie par procuration... en vous étouffant... en répondant à ses besoins au lieu des vôtres...

La journée où j'ai pu voir que j'étais dans une dynamique de violence silencieuse, et sournoise, j'étais bien plus vieille que vous... et ma santé mentale en avait pris un coup... entre l'anxiété d'abandon, l'anorexie et une identité diffuse... car je n'avais jamais l'impression que j'avais le.droit d'être moi... en fait, je ne savais plus ce qui m'appartenait et ce qui appartenait aux autres... bien j'ai fini par me faire diagnostiqué avec un trouble de personnalité borderline... pourquoi? Parce que je me suis exprimée comme je le pouvais... et justement, en ayant des comportements dommageables, en me détruisant (et l'automutilation en fait parti), j'essayais de dire à la terre entière que j'avais mal... que je n'étais pas construite... que je voulais être rassurée, je voulais qu'on m'entende et que je voulais être tout sauf une petite fille parfaite qui réussit tout mais qui n'est pas heureuse.

Vous aviez raison de venir écrire ici et de vous dire qu'il y a quelque chose qui ne fonctionne pas...
Bonjour,

Merci beaucoup de votre message ^^.

Déjà, je trouve que vous avez eu énormément de courage d’avoir réussi à vous en sortir de tout ça. Je crois que votre situation a été bien plus grave que la mienne.

Par rapport à ma mère, c’est un peu différent, dans le sens où ce n’est pas comme si elle voulait vraiment me faire du mal, et qu’elle veut seulement assouvir ses propres besoins au détriment des miens, au contraire. Elle aussi, elle a mal, c’est dur pour elle. Mon père ne communique pas, l’insulte et se fiche totalement d’elle (elle peut piquer une crise de colère, il pourra toujours regarder par la fenêtre). Le problème, c’est qu’elle est en pleine dépression et qu’elle ne l’accepte pas (elle dit toujours: « vous avez de la chance que je ne suis pas encore dépressive »), et aussi qu’elle se place trop facilement en victime. D’autant plus qu’elle s’attend à ce que je réussisse parce qu’elle aurait pu réussir (les problèmes: sa santé, son mari). Donc effectivement, elle ressent une grande injustice, parce qu’elle aurait pu réussir, mais que par la faute de mon père (en grande partie), elle n’a pas pu réaliser ses rêves, alors qu’elle y était à deux doigts. Cependant, ce n’est pas comme si elle a toujours mis sa vie en sourdine (même si elle se plaint de n’avoir jamais eu de moments pour elle), elle a pu travailler lorsque nous étions à Paris et à Lyon, elle a publié un livre...

Mais bon, bonne nouvelle: mon père a enfin accepté de divorcer (ma mère ayant un peu modifié les conditions). Malheureusement, on a toujours cette atmosphère de violence couvée à la maison. Mais bon, je pense que le sujet est résolu. Désolée de vous avoir embêtée avec ça ^^’’.

En tout cas, vraiment, merci pour votre réponse. Je vous souhaite beaucoup de bonheur pour le futur ^^.

PS: Désolée pour ma réponse en retard :oops:.
Répondre
  • Sujets similaires
    Réponses
    Vues
    Dernier message

Revenir à « Forum mal être »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 33 invités