je me sens pas bien moralement

Forum tristesse, chagrin, songerie, remords, mal être
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sidney35
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je me sens pas bien moralement

Message par sidney35 »

Bonjour à tous.

Depuis quelques temps je me suis de plus en plus persuadé qu'il fallait que je demande de l'aide afin d'améliorer mes conditions de vie.
J'ai réussi plus ou moins à réfléchir sur mon cas et à en conclure que je suis "malade" moralement et psychologiquement. Oui je me sens pas bien moralement.

La première chose à laquelle j'ai pensé c'était: "Aurais-je les moyens de me faire aider ? Combien ça coûte en fait ? Ma mutuelle (je suis belge résident en Belgique) pourras-t-elle m'aider ?"
Apparemment ma mutuelle ne rembourse qu'une misère, et sous conditions relativement drastiques, j'ai donc ensuite chercher à savoir combien coûte en moyenne des entretiens psychologiques, et mon constat est que je ne peux pas me le permettre financièrement.

En cherchant ces tarifs je suis tombé sur ce forum, et j'avoue n'avoir jamais pensé qu'une "aide psychologique en ligne" puisse exister... enfin je n'y avait jamais vraiment réfléchi on va dire.
Vu ma situation, je me suis dit que c'est dans un endroit comme ici que je devrais faire mon premier pas.

Alors me voici, ne sachant pas vraiment où aller, je vais commencer par expliquer mes soucis, ça sera déjà pas mal.

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Je suis un homme, j'ai bientôt 30 ans et je suis au chômage depuis 2002, n'ayant eu l'occasion de travailler vraiment que pendant 6 à 12 mois durant toute cette période.
Je suis belge résidant en Belgique, j'ai fait des études secondaires (l'équivalent du chemin vers le BAC je crois) dans une option scientifique, pour ensuite faire des études supérieures (4 ans) dans un domaine artistique et graphique.
Ma petite amie est française, je l'ai rencontrée durant mes études supérieures, on était à la même école, on est ensemble depuis plus de 8 ans et entre nous tout va bien. (dans le sens où on ne se dispute jamais, quand on entre en conflit on a plutôt tendance à se bouder un temps... mais ça c'est surement dû à nos "caractére")

Je vis actuellement seul, dans une maison que je loue depuis 2 ans +ou-, avant je vivais encore chez ma mère et mon beau-père, je vis donc grâce au chômage.
Je suis parti de chez ma mère en bon termes, de mon plein grès, je loue à un membre de la famille (du côté de mon beau-père), donc ce déménagement à été un peu "poussé" et s'est produit pratiquement au moment où j'avais trouvé un travail (la fameuse période de 6 à 12 mois), et ne vient pas de moi à la base... bref.


J'ai des soucis, de ce que j'ai toujours appelé, de phobies sociales, j'ai beaucoup d'appréhension lorsqu'il s'agit de rencontrer des gens (même que je connais déjà) et de devoir "relationner" avec eux.
Appréhensions de ne pas savoir répondre, de ne pas savoir comment me comporter physiquement, d'être jugé, de ne pas savoir réagir à certaines situations, d'être embarrassé... etc

Ca c'est pour le gros côté de la chose, car j'ai l'impression que mon problème est plus complexe dans l'ensemble, je me suis toujours considéré comme quelqu'un faisant la navette entre des extrêmes.

Actuellement je n'ai aucune ambition, aucun vrai projet de vie, j'aime ma copine et c'est réciproque, je ne veux pas la perdre et pour ça je sais que je dois changer et donc me faire soigner.
Cette peur me bloque dans ma recherche de travail, elle s'est traduite parfois en espèce de dépression et en pensées suicidaires.
Je fais du yoyo, parfois je me lève et ça va, je me dis que je vais faire ça ou ça, et le lendemain je me lève et je n'ai rien envie de faire, je traîne, je m'habille à 17h, je reste en boule recroquevillé sur moi même dans le canapé à broyer du noir...

Et parfois j'ai la sensation de me complaire dans cette mélancolie, de me dire que j'aime ça être triste, de me laisser aller... j'imagine que ça me soulage de n'avoir aucune responsabilités, de préférer m'en foutre de tout, de me ressasser la phrase "c'est quand on a tout perdu qu'on est libre de faire ce qu'on veut" sans cesses...
Et pourtant souvent j'ai peur de tout perdre.


En Belgique les chômeurs sont contrôlés dans leur recherches d'emploi, s'ils ne font pas assez d'efforts ils sont sanctionnés.
Je m'en suis toujours sorti jusqu'ici, en 2008-2009 j'avais fait largement assez de candidatures, bien que sur la fin de la période (c'est à dire début 2009) je n'avais pratiquement fait aucun effort pour chercher du travail, et j'étais pétrifié à l'idée d'aller voir les gens du chômage... mais ça c'est bien passé.

Quand les recherches ne sont pas assez conséquentes, ils nous font un contrat dans lequel on s'engage à faire un certains nombres de démarches, sinon des sanctions tombent.
Cette année ce contrôle approche, tout les jours je panique de trouver la lettre de convocation dans ma boite aux lettres, car durant cette période 2009-2010 je n'ai pratiquement rien fait.

Sans faire de la prétention, je sais au fond de moi que je suis capable de faire de bonnes choses, j'ai toujours assez bien réussi à l'école, je suis sorti avec une grande distinction de mon école d'art, et je me suis cantonner à essayer de trouver du travail dans cette branche sans résultat, en me demandant si je suis fait pour ça, si j'aime vraiment ça...
Quand il m'arrive de m'investir dans quelque chose, je suis très concentré, rigoureux et assidu, je me donne les moyens, peut-être pour me prouver à moi ou aux autres quelque chose...
Allant de questions en questions, de désillusions en désillusions, j'ai, cette année, contacté (suite au conseil de la personne qui a controlé mes recherches d'emploi au chômage) une conseillère d'orientation.
Cette personne à passer prêt de 1 heure, au premier entretien, et 2 heures au deuxième, à essayer de m'aider à savoir ce que je voulais / pouvais faire dans la vie.

Elle m'a fait passer un test sur ordinateur, sensé durer 10 minutes et sur lequel j'en ai passé 20.
En est sorti plusieurs pages de constatations, théories et conclusions sur ma personnalité.
Je suis tombé des nues, car j'étais, sur le moment, d'accord avec 90% de ce qui était écrit, c'était vraiment moi, et le test n'avait pourtant pour but que de ne m'orienter professionnellement.
Récemment, avec du recul, j'ai relu ces feuilles et au final je suis d'accord avec 100% de ce qui est écrit.

Je vais éviter d'entrer dans les détails, car il y a beaucoup à dire, mais le côté yoyo de ma personnalité était mis à jour.
En effet, quand j'arrive à prendre sur moi je passe pour quelqu'un de super extraverti, avec un humour démonstratif, à l'aise avec les autres, qui prend la parole et pose des questions...
Et j'aime ce côté de moi, mais ça ne dure jamais.

Je peux passer un moment avec des gens où je serai comme ça, et le lendemain je serai pétrifié à l'idée de les revoir, alors que tout s'est bien passé la veille.

Du coup il arrive très souvent que je ne veuille pas sortir de chez moi, que je n'ose pas téléphonner, que je n'ose pas répondre à la porte, que je n'ose pas utiliser mon micro pour parler avec les gens avec lesquels je joue en ligne depuis prêt de 4 ans...
Car je passe la majorité de mon temps sur mon ordinateur, à me couper de ce que j'appréhende.
Quand j'étais chez ma mére, c'était déjà comme ça, quand il y avait de la visite, je préférais m'enfermer dans ma chambre plutôt que de descendre voir ces personnes, de peur qu'elles me demandent comment je vais, si j'ai trouvé du travail et de ne pas savoir comment leur répondre ou de les décevoir.

Ma situation est telle que je n'expose pas mes soucis et mes angoisses, peu de personnes connaissent cette souffrance, ou du moins pas à ce niveau de détail.
Comme je le disais, c'est tout ou rien avec moi, soit je suis dans le mutisme le plus total, soit je déballe tout.

Mes seuls vrais confidents sont ma petite amie et ma mère, mais ma mère en sais moins que ma petite amie, à qui j'ai dis des choses très personnelles que je n'exposerai pas ici.
C'était le genre de choses que l'ont dit en tournant autour du pot pendant 3 heures de peur de perdre la personne qu'on aime.
Ce genre de déballage de sentiments s'est surtout produit cette année.

Ma copine m'a dit plus ou moins sérieusement que si je ne trouvais pas du travail cette année, elle resterait en France, oui car elle vit encore chez ses parents aussi.
L'ironie (si ça en est) est que lorsqu'on s'est rencontré, elle était dans le même cas que moi aujourd'hui, mais en pire.
Du genre à se mettre à pleurer devant un magasin car je lui demande d'y rentrer pour demander une info au vendeur.
Et je l'ai aidée, en la poussant un peu, et aujourd'hui elle garde encore son côté "je préfére rester chez moi", mais elle a moins d'appréhensions, elle prend plus facilement sur elle et ne pleure plus...
A l'époque elle était toujours sur la défensive, elle prenait tout mal les remarques des autres, et réagissait violament.
Ca arrivait avec moi aussi mais dans une moindre mesure, car je suppose qu'elle avait peur de me perdre.

Actuellement je me dis que c'est peut-être pour ça qu'elle reste avec moi, parcequ'elle a peur de se retrouver seule, je me suis déjà imaginer lui dire de me quitter, de la voir me quitter, et de sombrer dans une mélancolie profonde... de sorte, qu'une fois que ma petite amie partie, j'aurai une bonne raison de déprimer ou de me donner la mort.
Je m'imagine alors les gens que j'aime, pleurer sur ma mort, et ça me rend encore plus triste sur le moment, et je suis au bord des larmes, rien qu'en imaginant tout ça...

Aujourd'hui, j'ai l'impression que ce qui me rendra heureux serait de trouver un travail et de m'y sentir bien.
J'aimerai ne plus avoir peur, je ne veux rien de plus que d'être dans une petite maison avec ma copine et vivre normalement, sans luxe ou grandes ambitions, sans avoir à cogiter quand des amis m'invitent à sortir et ne pas en dormir de la nuit, sans avoir peur d'appeler ma grand-mère que j'adore de peur de la décevoir de ne pas encore travailler...


Bon là je pars un peu dans tout les sens, je suis un peu mon propre psychologue sur ce coup là, j'ai écris une tartine et c'est souvent le cas avec moi.
Ce moyen d'expression est le plus simple pour moi, j'ai beaucoup plus facile par écrit, car je peux me relire et prendre le temps... enfin j'imagine que c'est pour ça...
Je n'ai évidement pas tout dit, et je vais éviter d'en rajouter (pour le moment), le fait est que j'ai l'impression que j'ai perdu la seule chose qui pourra me "sauver", et que j'avais avant: la volonté.
Alors dites moi, que dois-je faire ? :(
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Dubreuil Nicole
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Re: je me sens pas bien moralement

Message par Dubreuil Nicole »

Bon, je vais relire tout cela ce soir, bien tranquillement. Et je vous réponds.
Nicole Dubreuil. Psychologue Clinicienne
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Dubreuil Nicole
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Re: je me sens pas bien moralement

Message par Dubreuil Nicole »

Bien. Je vais vous poser plusieurs questions pour bien cerner votre demande :
- Quand vous aviez du travail aviez-vous les mêmes comportements ( ce que vous appelez phobies ) que maintenant ?
- Pensez-vous VRAIMENT que votre amie vous quitterait si vous n'aviez pas de travail encore pour longtemps ?
- Que feriez-vous, une fois la douleur passée, si votre amie vous quittait ?
- Votre chômage vous permettrait-il de suivre une formation payée ?
- Faites-vous des économies ?
sidney35
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Re: je me sens pas bien moralement

Message par sidney35 »

Bonjour, merci d'avoir réagi si vite, je vais tenter de répondre à vos questions.
- Quand vous aviez du travail aviez-vous les mêmes comportements ( ce que vous appelez phobies ) que maintenant ?
Oui, d'ailleurs c'était un travail de vente et location derrière un comptoir, c'était un peu du piston (ancien employeur de ma mère), et je me suis forcé à accepter, surement pour ne pas décevoir ma mère... sans quoi c'est le genre de travail sur lequel je passe outre, car la relation client me terrorisait.
Au début j'étais surtout terrorisé par le fait de mal faire le travail, ne pas savoir gérer la caisse, faire des erreurs, ne pas savoir rendre la monnaie et me retrouver avec des trous...
Je me suis habitué et j'ai choppé des automatismes, je sais c'est comme pour tout, ça s'apprend, mais il restait la relation avec les clients.

Il y a des gens avec qui je suis à l'aise très rapidement, avec qui mes appréhensions sont moins fortes et s'évanouissent plus vite, souvent les gens au moins autan introverti que moi.
Quand ça arrive c'est en général là que je change radicalement de comportement et que je me montre beaucoup plus extraverti.
Donc avec certains clients, je montrais une certaine aisance, ma peur était presque envolée...
Mais il y avait un certains nombres de clients difficiles, que j'ai eu vite fait de repéré, des personnes (je le dis clairement) voleuses, profiteuses, qui essaie de magouiller, qui ne respectait pas les règles de savoir-vivre, qui provoquaient les conflits...

J'ai toujours une peur viscérale des conflits, je les évite comme la peste, et je me montre conciliant avec tout le monde.
Du coup quand il fallait faire "régner la loi" dans le magasin, je ne pouvais me montrer aggressif, j'essayais toujours la diplomatie...
Bon avec certains d'entre eux le courant à réussi à bien passé sur le long terme, ce sont ceux en qui j'avais un peu plus confiance, mais j'avais cette tension permanente en moi, qui saturait dés qu'une de ces personnes de mauvaise fréquentation entrait dans le magasin... et encore plus quand ils rentraient en bande.
Il m'est arrivé quelques fois d'exploser, notamment lorsqu'une fois un de ces groupes d'individus se sont bousculé entre eux et ont fait tomber tout un étalage de produit.
C'étaient le genre de personnes à s'incruster alors que le magasin est sensé fermer.
Cette fois là j'ai litéralement crié sur eux et je les mis à la porte, étonnament ils sont sorti sans trop faire d'histoire, mais c'était le genre de gars dont je me méfiais.
Surtout qu'aprés plusieurs mois, je commençais à savoir le genre de choses qu'ils étaient capable de faire, bref des espéces de voyous pour résumer...

Je me rappelle aussi d'une fois où j'ai signalé à une personne que les chiens étaient interdits dans le magasin, et où le ton est monté, je haussais le ton mais sans que mes paroles ne déborde, j'essayais vraiment de régler le probléme et d'expliquer mon point de vue. Mais je tremblais, je "débordais" j'imagine, je me libérais de cette peur sur cette dame et sur son fils car j'avais moins à craindre...

Sinon disons que j'allais chaque jour au travail avec une boule au ventre, parfois je me couchais tard pour manquer de sommeil et me désinhiber, quand ce genre d'appréhensions arrive, la seule chose qui arrive à m'aider c'est de relativiser, et plus souvent de m'en foutre.
Je me force à ne plus penser à la chose, à ses conséquences, je m'enferme dans ma tête...
Mais la peur revient et plus le temps a passé et plus je redoutais l'heure où je devais me rendre au boulot.
Pourtant il ne m'était jamais rien arrivé de grave, jusqu'à un soir:

c'était en début de soirée, il y avait affluence, sans que ce soit bondé de monde, mais il y a eu quelques témoins à ce que je qualifierai d'une aggression et de menaces envers ma personne.
C'était un client qui n'en était pas un, un homme de passage à l'allure négligée qui est resté à vagabonder dans le magasin en me posant de temps en temps des questions à savoir si je connaissais certaines personnes (d'autres clients) et leur adresse.
J'ai fais mine de ne pas pouvoir lui fournir leur adresse, il s'est montré insistant mais ça lui est passé.
En fait je travaillais dans un videoclub, il faut être inscrit pour pouvoir louer, et lui voulait louer sans être inscrit.
Il y avait une femme présente, apparement ils se connaissait mais la femme l'évitait, et était passé me faire comprendre de me méfier.
Du coup il s'est servi d'elle et du nom de sa soeur pour louer, il refusait de s'inscrire, soit disant qu'il n'avait pas de papiers car il devait retourner en prison le lendemain au soir.
Il n'était pas question de le laisser louer, et encore moins sur le nom d'une autre personne non présente, c'est interdit.

Mais il est devenu de plus en plus menaçant, il se mettait à hurler, me pointer du doigt et me menacer de mort, personne ne bougeait dans le magasin, et moi comme à chaque fois dans un conflit, je gardais mon calme et j'intériorisais tout.
J'ai finalement accepter, et évidement on a jamais revu les locations, mon patron ne m'en a pas voulu, car la vidéo surveillance, les témoins, et ma crise de pleurs quelques jours plus tard dans l'arriére-boutique lui on suffit à comprendre que ce n'était pas vraiment ma faute...
C'était une sorte de braquage verbal, j'ai été porté plainte, et en effet l'homme était connu des services de police.

J'ai continué à travailler là quelques temps, mais mon état à empiré, mais je n'en montrais pas plus qu'avant.
j'ai commencé à ne plus vouloir travailler en soirée (périodes où on est souvent seul, et où la sale clientèle se pointe généralement), j'esquivais vraiment les soirées...
Ensuite j'ai demandé à arrêter de travailler là.
- Pensez-vous VRAIMENT que votre amie vous quitterait si vous n'aviez pas de travail encore pour longtemps ?
En fait elle ne parlait pas vraiment de me quitter dans le sens large, mais de prendre ses distances, maintenant elle a déjà évoqué ce genre de "menaces" auparavant mais n'a jamais rien fait, j'ai juste peur de la goutte d'eau qui fera déborder son vase.
Elle n'aime pas me pousser car elle voit que ça m'affecte et que je me referme quand on aborde le sujet, mais elle le fait parfois mais elle n'arrive pas à être assez virulente.
Sinon comme je le disais, je pense qu'elle a peur de se retrouver seule, je suis convaincu qu'elle m'aime, donc je ne pense pas vraiment qu'elle me quitterait définitivement, mais je sais que ça la rend malheureuse quelque part, et ça aussi ça m'affecte...

- Que feriez-vous, une fois la douleur passée, si votre amie vous quittait ?
J'ai souvent imaginé tout abandonner, comme si je n'avais plus rien à perdre.
Le paradoxe c'est qu'il m'est déjà arrivé d'avoir des envies trés profondes et trés sérieuses, comme quand je lui ai proposé de partir au Japon (on aimerait visiter ce pays un jour) pour y vivre, comme partir à l'aventure... alors qu'on ne parle pas la langue et que ma situation n'a pas de raison d'être meilleur ailleurs qu'ici.
Evidemment ce genre de lubie me passent vite, mais si elle devait me quitter, j'imagine surtout que la douleur ne passerait pas et que j'abandonnerai tout pour me laisser aller...
Ou alors j'adopterai un comportement trés désinvolte, en me réfugiant dans un je m'en foutisme total... j'imagine...

- Votre chômage vous permettrait-il de suivre une formation payée ?
actuellement je suis inscrit à une formation gratuite de type longue (genre 6 mois) (il y a beaucoup de formations gratuites possibles en Belgique) pour ce mois d'aout
dans le courant de cette année j'ai voulu renouer avec le domaine de l'infographie en participant à une semaine découverte, car je ne sais vraiment pas quoi faire d'autre
J'ai aussi beaucoup à dire là-dessus en fait...
La semaine découverte s'est soldée sur le fait que les responsables ont bien vu que je n'étais pas sûr de moi et que je n'avais aucun projet professionnel concrêt.
Quand j'ai fait mon test au conseil d'orientation, il indiquait que je n'étais apparement pas fait pour les métiers d'innovation et de création, ce sont les 10% restant sur lesquels je n'étais pas d'accord sur le moment.
Car j'aime l'illustration, j'aime utiliser divers moyen d'expression, et je faisais de bonnes choses à l'école... D'ailleurs ma grande distinction je l'ai eu grâce à mon évolution notable le long de mes 4 années d'apprentissage.
Le test mettait en évidence mes facultés à être méthodique, à pouvoir organiser, administrer, travailler dans un environnement sécurisé et sans pressions ni imprévus.

Alors j'ai pris du recul en relisant ce test il y a peu, et je me demandais si cette direction que j'ai prise vers l'artistique n'était pas simplement parceque ça m'aidait à extérioriser.
En effet durant ces 4 ans d'études j'ai logé dans la ville de l'école, donc j'étais pour ainsi dire autonome, j'avais des voisins de pallier etc... et ces années étaient de bonnes années, j'en ai que de bons souvenirs.
Pourtant les deux premières années j'étais reclu, à l'école j'étais solitaire durant les pauses, et petit à petit je me suis "intégré" à certaines personnes, mais je n'étais pas guéri pour autan de mes appréhensions, mais j'avais franchi les premiéres barrières.
C'est durant la 3éme année que j'ai rencontré ma petite amie actuelle, à l'école, d'ailleurs c'est la seule petite amie que je n'ai jamais eu.
Comme je le disais, elle avait le même genre de souffrance que moi, c'est surement pour ça que j'ai senti pouvoir oser aller vers elle, car c'est moi qui a fait le grand pas (bien que tout le monde sentait qu'il y avait de l'électricité entre nous).

Bon je me suis un peu égaré par rapport à la question, donc disons que oui j'ai une formation prévue normalement.
A l'école on privilégiait le côté artistique et créatif à tout le reste, du coup en sortant je n'avais aucune spécialisation, aucune idée de ce que demandait un environnement professionnel.
Alors quand je regarde les annonces d'emploi, la majorité du temps je ne me sens pas capable.
Du coup je me suis dit que cette formation me donnerait des bagages supplémentaires, et peut-être la confiance en moi qui me manque pour décrocher un boulot... mais encore aujourd'hui je me demande si je fais le bon choix et si ça va vraiment m'aider.

- Faites-vous des économies ?
Oui j'ai de l'argent de côté, et ma copine aussi.
Une de mes grand mère est décédée il y a quelque temps, et j'ai hérité d'une petite somme que j'ai mise de côté.
Actuellement la personne qui me loue la maison, l'a mise en vente. Du coup on en a discuté avec ma petite amie et on a commencé à regarder pour acheter quelque chose.
Mais il nous manquerait une partie, et vu mon statut, la banque m'a fait comprendre qu'il y a peu de chance qu'on accorde un prêt à un chomeur, même si ma mère se porte garante.
Et au niveau des prêts dit sociaux c'est pareil, je ne touche pas assez d'argent pour qu'ils soient sécurisé de leur côté.
Ma copine étant française avec un statut d'indépendante et un revenu des plus aléatoires, les choses sont un peu bloquées.
C'est pourquoi si je pouvais trouver un travail (en France ça serait l'idéal), tout irait mieux.

Je ne demande que ça travailler, mais j'appréhende tout les avants, tout les pendants, et tout les après... et rien ne se fait.
J'ai l'impression d'être devenu une personne qui à la flemme de tout, qui n'est plus capable de faire le moindre effort, et d'être juger par les autres à tord.


Encore désolé pour le pavé de texte...
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Dubreuil Nicole
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Re: je me sens pas bien moralement

Message par Dubreuil Nicole »

Bonjour,
finalement, quoi que vous en pensiez, il y a beaucoup de positif et de prometteur dans vos propos.
La seule chose qui vous nuit, c'est votre indécision, due non pas à une incapacité de rentrer en relation, mais de ne PAS ETRE A VOTRE PLACE dans votre vie actuelle.
Vous êtes " étranger " à vos désirs " profonds, pour plaire aux autres et être accepté vous ne respectez pas votre propre personnalité.
En résumé, vous avez tellement besoin d'être aimé et accepté que vous êtes prêt à tout. Prêt à faire ce que vous croyez que l'autre attend de vous, en espérant en contre partie recevoir son respect et son intérêt.
C'est en effet un bon plan dans un premier temps, mais désastreux par la suite.
Vous faites tout faux, parce que vous vivez par procuration.
Et c'est parce que vous ne vous respectez pas dans vos motivations profondes que vous êtes totalement coincé dans votre vie professionnelle et affective.
La première constatation concernant votre peur des autres et le souci de ne pas les heurter pour ne pas leur déplaire, vient certainement des rapports que vous avez eu avec vos parents, ou les personnes qui vous ont élevé, éduqué. Quelque chose est advenu qui a fait que vous n'avez jamais pu avoir confiance en vous d'abord face à eux.
Soit qu'ils vous empêhaient de vous exprimer, soit que vous aviez peur d'être abandonné, de les perdre, soit parce qu'ils étaient violents, soient parce que l'un ou l'autre était absent, etc, etc..
La racine de votre inhibition est dans l'enfance.
PAR LA FAUTE de quelque chose de grave, ou de quelqu'un, qui consciemment ou pas, vous a déstabilisé et écrasé. Cei également à l'école, les autres enfants, des inconnus.
Il vous est arrivé quelque chose de grave, ou plusieurs petites choses que vous avez gardé pour vous et qui ont fait leur chemin. Un peu comme une maladie bénigne non soignée qui peu a peu gangrène tout l'organisme.
Soyez confiant, vous n'êtes ni vraiment phobique ni dépressif, vous avez simplement mis en place un comportement censé vous défendre, mais qui, s'il vous aide à vivre, est devenu aussi votre propre prison.
*******Je dois m'absenter quelques heures, mais je continuerai mes explications dès mon retour.
A plus
Bien à vous
Nicole DUBREUIL. Psychologue Clinicienne
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Dubreuil Nicole
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Re: je me sens pas bien moralement

Message par Dubreuil Nicole »

Quelle est exactement votre profession ?
Quelle est exactement la profession de votre amie ?
Dans l'absolu, quelle profession aimeriez-vous exercer ? ( ne tenez pas compte des études et du reste, dites juste ce qui vous fait rêver )
Dans l'absolu, quelle profession votre amie aimerait-elle exercer ?
Quel pays, à part le japon, vous attire beaucoup ?
Parlez-vous bien l'anglais ?
Quel pays attire votre amie ?
Parle-t-elle bien l'anglais ?
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Dubreuil Nicole
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Re: je me sens pas bien moralement

Message par Dubreuil Nicole »

Dans le résultat final de vos tests, quel métier vous a-t-on proposé ?
Vous avez choisi l'artistique parce que c'est justement un chemin où l'on ne peut pas être jugé.
L'art, même méthodique ( ! ) accepte l'originalité de chacun. Et chacun peut s'y reconnaitre. On aime ou on aime pas, tout dépend de la personne. Donc cela vous met à l'abri. Et c'est bien.
Vous avez choisi l'artistique parce que c'est une sublimation. La possibilité d'exprimer vos pulsions intérieures, vos fantasmes, votre désir d'équilibre et de réassurance.
Créer ou participer à l'artistique, c'est dire par le graphisme, ( ou le mouvement, ou tout autre matériau ) ce qui ne peut se dire. Ce qui parfois n'a pas de mots pour être dit.
La main est guidée par l'esprit, le coeur, les émotions, elle exécute l'essence même de l'être.
Vous avez choisi l'artistique, mais vous pouvez également faire bien autre chose, en gardant cette expression comme un dérivatif, un loisir, une soupape, un plaisir, un moyen de vous exprimer.
Ou encore, en l'incluant dans une autre profession.
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Dubreuil Nicole
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Re: je me sens pas bien moralement

Message par Dubreuil Nicole »

Je continue, en répondant pêle-mêle sur ce que j'ai lu, afin de ne pas trop maîtriser mes idées.
CE NE SONT QUE DES IDEES, DES PROPOSITIONS, à vous de me répondre, d'y adhérer ou pas, mais de m'expliquer pourquoi.
Se cantonner dans un métier spécifique ressemble aussi à se cantonner dans une foi unique. Si l'on croit à ce qui n'est que de l'ordre de l'intime et du subjectif, on peut en effet se fermer sans s'en rendre compte, à d'autres univers, d'autres croyances, qui correspondraient peut-être encore plus à nos aspirations. Par ex : croire dans les dogmes de l'église Catholique, c'est oublier que le Coran existe, et le Boudhisme aussi. On s'intéresse à une seule chose tout en se fermant à d'autres. L'important étant plutôt de ne pas être dans le fanatisme afin de rester ouvert à d'autres potentialités, pour évoluer, avancer.
J'ai compris qu'en aidant votre amie, vous aviez trouvé quelque part plus faible que vous et que durant un temps vous étiez devenu fort, quelqu'un sur qui on pouvait compter. De ce fait vous aviez plus d'assurance et la vie vous paraissait plus facile et acceptable.
Maintenant votre amie va mieux.
C'est très débilitant, sidérant même, d'avoir peur de tout. Sauf que c'est en restant à la même place que les forces manquent, et en marchant que l'énergie revient. Vous êtes au chômage, en attente de.. rien. Vous ne savez pas ce qui va vous arriver. Etre dépendant des personnes et des événements rend faible autant physiquement que moralement. Vous n'êtes pas malade, seulement désinvesti de votre propre énergie. Ce qui vous fait rester au lit, avancer puis arrêter, reculer, douter, etc.. c'est un climat très négatif qui rend parfois bête et méchant. On en veut aux autres, à la société, on veut tout casser ou disparaître. Alors que vu de loin, avec du recul et de l'objectivité, cet état est sans gravité et tout à fait transitoire.
Vous avez déjà vécu des périodes heureuses hors de votre ville, vous avez su vous débrouiller, vous adapter, donc vous pouvez revivre tout cela sans difficulté.
Il semble que loin de vos habitudes, de votre environnement quotidien, des gens que vous supportez, tout aille mieux. Parce que vous vous sentez enfin libre, plus ou moins incognito, délivré de vos attaches pesantes.
Voici le premier point important :
- Changez de lieu, de ville, de pays, mais changez ! Ne restez pas dépendant d'un lieu, d'une personne, d'un regret. Partez, votre vie n'est pas là où vous êtes.
Vous n'y êtes pas heureux ? Alors allez ailleurs chercher votre bonheur.
Qui ne tente rien n'a rien. Vous êtes jeune et c'est maintenant qu'il faut oser vivre ! Pour ensuite vivre bien plus tard.
Vous êtes indécis pour votre travail, vous ne faites pas ce qui vous plait, vous voulez travailler mais être tranquille ?
Alors créez votre propre entreprise, lancez-vous avec des aides de l'Etat et un peu de votre pécule !
Voici le second point important :
- Devenez votre propre patron, gérez votre vie matérielle et professionnelle comme vous l'entendez, OSEZ faire ce que vous voulez, penser ce que vous pensez, faire ce que vous voulez, allez de l'avant sans regarder derrière vous. Lâchez ce qui vous encombre, faites le grand ménage dans les lieux et des idées reçues, foncez ! C'est votre vie que vous défendez, c'est votre peau que vous sauvez, personne d'autre ne peut le faire à votre place !
Et si vous vous plantez, ce dont je doute car vous avez l'air de quelqu'un d'intelligent, de calme et de réfléchi, ce sera au moins une expérience enrichissante.
On tire toujours profit de ses erreurs, on s'en sort plus fort si on sait réfléchir positivement a ce qui s'est passé et ce qui n'aurait pas du être. Vous vous êtes trompé ? Et alors, vous trouverez autre chose ! Tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir !
De plus, vous ne regretterez rien, car vous aurez agi SEUL en toute conscience et vous n'aurez aucun regret, vous aurez fait tout ce que vous vouliez.
Et si tout se passe bien, ce que je crois, vous serez LIBRE, CONFIANT, et ce sont les autres qui auront besoin de vous et rechercherons vos compétences et votre compagnie.
sidney35
Messages : 3
Inscription : 25 mai 2010, 14:44

Re: je me sens pas bien moralement

Message par sidney35 »

Bonjour et merci beaucoup pour vos réponses,
j'ai mis un moment à me décider à réagir par écrit, mais je dois encore faire le point et bien comprendre et assimiler ce que vous avez écrit, il y a beaucoup de choses très justes qui m'ont touchées et j'y reviendrais.

Maintenant ma première impulsion suite à cette lecture a été de vouloir partager ça avec ma petite amie, lui montrer ce topic.
Je ne sais pas si c'est une bonne idée, j'ai l'impression que ça m'aidera, mais peut être que c'est juste une envie d'être soulager de choses que j'ai du mal à lui dire à l'oral...
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Dubreuil Nicole
Psychologue clinicien
Messages : 789
Inscription : 14 mars 2010, 20:02

Re: je me sens pas bien moralement

Message par Dubreuil Nicole »

Suivez toujours vos impulsions quand elles viennent du coeur, et sont destinées à mieux vous faire comprendre de la personne que vous aimez et qui vous aime.
Osez, faites-vous confiance. Il n'y a que comme cela que vous saurez si vous êtes dans le vrai ou dans l'illusion.
Et que ce soit positif ou négatif n'est pas aussi important que de savoir que l'on marche enfin dans la vérité et la clarté.
Rien n'est plus important que de savoir où l'on va, et là où on veut aller !
Vous ne risquez rien. Que d'être libre et heureux, et fier de vous !
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