Personnalité "as if"

Minijeune
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Personnalité "as if"

Message par Minijeune »

Bonjour,

Ça fait un petit bout de temps que je ne suis pas venue faire mon tour sur le forum!
Bien des choses ont cheminé depuis quelques mois. Dans un désir de reprendre ma vie en main, j'ai fait plusieurs choses.
J'ai débuté par faire du bénévolat, dans lequel je me suis prouvée que je n'avais pas perdu toutes mes capacités. Que j'avais encore une autonomie fonctionnelle et que ce n'est pas une année de décompensation qui m'aura détruite au grand complet. Étrangement, j'arrivais à me sentir gratifier et ça me redonnait confiance en moi d'être capable de faire des trucs.

Ensuite, j'ai recommencé l'école, en m'inscrivant dans un programme qui m'allume réellement.
J'étudie en danse, c'est ma grande passion depuis toujours! Je rêve de pouvoir faire de la danse thérapie et mélangeant la relation d'aide et le mouvement. Je sais que c'est possible et ça m'enchante de pouvoir me projeter dans le futur à ce niveau là.

Moi, qu'on avait diagnostiqué avec des limitations fonctionnelles permanentes, et donc invalide à reprendre mon travail d'éducatrice spécialisée, je me suis battue en contre-expertise psychiatrique pour prouver que j'avais cheminer depuis quelques mois et que mon état n'était plus autant critique et que je pensais pouvoir reprendre mon travail. J'ai gagné ma cause, même si mon employeur préférait que je ne revienne pas sur mon poste... J'ai réussi à prouver à tout le monde que j'étais maintenant rétablie... On m'a dit en rémission de mon trouble de l'humeur/trouble anxieux ainsi qu'en rémission de mon trouble de personnalité limite. J'ai recommencé le travail depuis 2 mois.

Aussi, j'ai décidé d'ouvrir au niveau relationnel en m'embarquant dans une relation de couple... Alors que cette relation est pour moi un espèce de synonyme de danger. J'ai beaucoup de méfiance et des comportements d'évitement face à l'intimité et à la sexualité... Mais je me suis dit que je devais me mettre en position d'exposition si je voulais un jour guérir de cet espèce de mal d'amour... C'est intolérable pour moi de me faire aimer... Et d'autant plus que je fais beaucoup de crise d'anxiété, surtout après des rapprochements avec mon copain... J'ai, depuis quelques temps, des interrogations face aux limites floues entre mon père et moi... Des souvenirs à connotation sexuelle qui me reviennent dans la tête... Et c'est comme des petites bombes... Je me sens tellement mal de penser ça, je me demande si je ne me crée pas ces souvenirs tout seul... Alors qu'ils poppent comme ça, à des moments symboliques... Du genre me souvenir d'une fois que mon père me regardait prendre ma douche à l'âge de 11-12 ans... Je me savonnais le corps, comme si je lui faisais un show, et lui, il riait, comme s'il m'encourageait à continuer... Finalement, il me disait que j'avais encore mes lunettes sur le nez... C'est mes lunettes qui fait en sorte que je sais quel âge je pouvais avoir.

Bref...
Malgré tout ce positif, je ne sais pas pourquoi mais je ne me sens pas remplie par l'intérieur. J'ai peur parce que j'ai réussi à revenir fonctionnelle, à atteindre tout ce qu'on pouvait s'attendre de moi... Tout ce qu'on ne souhaitait plus parce que j'étais rendue marginale, une malade mentale... C'est après avoir parlé à mes parents cette semaine, quand j'ai su que j'allais revenir au travail et quand j'ai pu leur dire que j'étais en couple, que j'ai eu un retour d'un espèce de flash suicidaire, comme si je ne voulais pas de cette vie. Comme si ma tête m'avait envoyé une alerte. Que de retourner dans mes capacités et tout ce que je suis capable de faire...

En lisant le rapport de la contre-expertise, la psychiatre disait que j'avais une personnalité "as if".
J'ai essayé de comprendre en lisant des articles sur le sujet... Je me suis retrouvée dans plusieurs éléments... Puis j'ai commencé à paniquer parce que je me sens tout le temps en espèce de détresse intérieure. Je sais pas comment me mettre à bien aller... Parce que ce n'est pas en faisant plus ou en ayant l'air d'avoir la plus belle vie ever que je me sens mieux... Comment trouver son équilibre...
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Personnalité "as if"

Message par Dubreuil »

Ne pas l'intellectualiser.
Laissez faire une partie de nous est programmée en " sauvegarde ".
Ca vous réussit pas mal, on dirait !
Bravo, et ça va aller.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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nanelda
Psychologue clinicien
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Inscription : 10 juil. 2013, 13:49

Re: Personnalité "as if"

Message par nanelda »

Bonjour,

Je suis tout à fait d'accord avec Mme Dubreuil, ne pas vous laisser envahir par cette étiquette. Chacun d'entre nous pourrait avoir la sienne vous savez, ce qui n'empêche pas de vivre et avancer.
Bravo pour ce parcours!

Cordialement.
Je peux m'entretenir avec vous par mail (10€ la réponse) ou par chat (20€ l'heure), je n'utilise ni Skype, ni le téléphone.
Contactez-moi par message privé pour convenir ensemble du jour et de l'heure du rendez-vous, merci de m'indiquer si nécessaire dans ce message votre pseudo sur le forum et un lien vers le(s) message(s) posté(s). Le paiement s'effectue au préalable via Paypal.
JE NE RÉPONDS PAS AUX MESSAGES PRIVES GRATUITEMENT.
Merci de votre compréhension.
Minijeune
Messages : 1985
Inscription : 06 janv. 2014, 00:47

Re: Personnalité "as if"

Message par Minijeune »

Merci pour vos réponses!

J'ai toujours trouvé ici un réconfort, quand je ne sais plus trop!

C'est étonnant comment je reviens toujours à la même situation... Je sais que j'ai du mal à me trouver identitairement, malgré tout ce que je peux accomplir dans la vie. Je ne suis pas ce que je fais, je devrais être beaucoup plus que ça... Je pense que les diagnostics, comme lorsque j'ai décompensé pendant un an, sont rassurants dans un sens, parce que c'est comme si du même coup on pouvait me dire que j'avais le droit de ne pas me comporter comme une petite fille parfaite. En thérapie, j'ai compris que mon année de crise a un peu été une espèce de rébellion, la manière de m'émanciper de mes parents ou du moins, d'essayer d'être différente, sans avoir peur de perdre leur amour. Tomber malade a été la seule manière "acceptable" de faire des choix différents, de dire que je ne voulais plus de la vie qu'ils avaient façonnée pour moi... Mais je suis vraiment suggestible, même à mon propre cerveau. Des fois, je me mets à croire quelque chose tellement fortement que j'en oublie ce qui est réel ou ce qui est imaginaire...

Je pense qu'avec le trouble de personnalité limite, c'est un peu ça qui est arrivé.
J'avais une étiquette, je me suis mise à me taper sur la tête, à me dévaloriser, à penser que je ne pouvais pas être une intervenante et être TPL... Donc résultat, je n'étais plus capable de vivre avec ma tête qui me disait que je ne pouvais pas... Au point que j'ai dû arrêter de travailler... Une fois que j'ai pensé avoir perdu mes capacités, tout est devenu noir puis je m'alimentais toute seule dans ma problématique... Ce qui augmentait le nombre de symptômes... Quand je suis revenue à un équilibre, quand on m'a dit que je n'étais pas TPL, à une autre hospitalisation... Et qu'on m'a diagnostiqué avec plusieurs troubles non spécifiés, genre trouble de l'humeur, trouble alimentaire, trouble dissociatif, trouble anxieux... Et qu'ils pensaient que j'allais rester hospitalisée super longtemps alors que pour la première fois, je ne voulais plus être prise en charge et je voulais retourner dans ma vie pour aller à l'école (j'ai associé prise en charge et TPL dans mon cerveau et c'est drôle comment je n'avais plus cette problématique là du tout... Comme les acting out et le clivage qui a aussi disparu comme par magie)... J'ai commencé à avoir des symptômes différents... Comme une aversion à certains aliments et une anxiété notable lorsque je mangeais (il faut dire que la première fois que j'ai arrêté de manger, j'avais 7 ans... et que j'ai toujours eu un drôle de rapport avec la nourriture mais bon!!) Je me suis ramassée avec un protocole alimentaire, à ne plus pouvoir sortir, on m'observait tout le temps...

J'ai recommencé à manger quand j'ai réalisé que j'avais plus de gain à manger puis sortir, qu'à rester enfermée au 10e étage d'un hôpital psychiatrique. Ça n'a pas été facile pour moi de me remettre à manger... J'avais vraiment mal au coeur mais je me suis battue et un moment donné, l'appétit est revenu.

J'ai eu la chance de tomber sur une psychiatre vraiment formidable qui m'a dit que j'avais plein de forces et de capacités et qu'elle allait m'aider à me sortir du monde psychiatrique... Que c'était comme ma bouée de sauvetage, mon seul droit à l'erreur ou à essayer d'être moi et de m'identifier à quelque chose d'autre que la vie de fou que je menais avant... Dans laquelle tout était conditionnel et géré par un stress de performance immense... Toujours donné le meilleur de moi, pour que les autres soient fiers et que j'aille l'impression d'exister. Elle a été vraiment gentille, mais elle m'a dit que je n'avais possiblement pas de problème psychiatrique puisque je pouvais fonctionner si je le désirais! Elle m'a enlevé la majorité de ma médic... Qui s'est aussi avéré comme étant dissociante pour moi... Je vivais sur le Seroquel... J'en prenais à 4 moments dans la journée... En plus d'antidépresseur et des benzo... J'ai été gelée pendant une année!

Et c'est drôle mais je n'ai pas été fâchée contre ma psychiatre, pas du tout... Je trouvais que ça faisait vraiment du sens ce qu'elle me disait et j'étais d'accord que j'avais passé assez de temps à vouloir gâcher ma vie... Qu'il était temps que je la reprenne en main et que je tente de la façonner à ma manière... Que je me forge une identité à moi... Sans tomber dans les troubles de santé mentale et sans m'identifier à des trucs extérieur pour avoir l'impression d'être quelque chose... Ne pas être vide... C'était plus sécurisant d'être TPL même si c'était vraiment jugé négativement en moi... Que d'être la poule pondeuse de réussite à mes parents...!!

Alors c'est un piège chez moi d'essayer de trouver des réponses à mon fonctionnement intérieur... Qu'est-ce que je suis!?
Je tente de me rassurer du même coup, mais ce n'est pas positif!
Reste à faire tout le cheminement pour apprendre à me connaître, et à essayer de me rassurer en adressant toutes mes craintes à ma psychiatre, qui réussira possiblement à me rassurer en me disant que je ne suis pas folle, et que je vais y arriver! Je pense vraiment que je peux finir par être heureuse, si je prends soin de moi et que je cultive tout mon côté artistique, en étant plus en contact avec mes émotions et en essayant d'arrêter de tout rationaliser ou intellectualiser comme mécanisme de défense... Anyway, la sur-analyse, c'est vraiment négatif et c'est souvent ce qui m'amène vers une dérape mentale.

Je suis quand même fragile. Ma personnalité n'est pas stable... C'est un peu diffus. Mais je devrais y arriver!
En attendant, je choisis de m'accrocher à l'autonomie fonctionnelle et à croire en moi, surtout pour la danse!! J'aime tellement ça!
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