Un blocage ordinaire et pourtant étrange

[Fainsa]

Bonjour à tous !
Je viens de découvrir votre forum et ai décidé de m'inscrire pour vous exposer mon petit problème.
J'ai 23 ans, j'ai subi des actes incestueux de 7 à 11 ans avant de mettre mon père en prison, et depuis (évidemment), ma sexualité est quelque peu... complexe. Mais sans entrer dans les détails, j'ai eu plusieurs partenaires (hommes et femmes, puisque je suis pansexuelle), j'éprouvais du désir et du plaisir, mais aussi beaucoup de douleurs, très souvent, des vaginismes et des mycoses à répétition (avec les hommes). Peu de confiance en l'autre, une certaine violence dans l'acte, beaucoup de peurs et de déceptions, de fatalité aussi.
Jusque là, rien de nouveau sous le soleil, je suis assez informée et me doutais bien qu'il me faudrait des années pour reprendre les rennes de mon corps et d'accepter une sexualité que j'adore et que je hais complètement.

Sauf que voilà, depuis 7 mois, je suis en couple avec celui qui était anciennement mon meilleur ami. Il connaissait mon histoire, est tombé amoureux et m'a fait la cour, même âge, bonne entente. J'ai accepté et en suis tombée follement amoureuse à mon tour. Il était puceau avant moi, je ne m'attendais pas à grande chose, fataliste, et nos premières fois pourtant ont été une folie incroyable.
Ce qui me perturbe tout à fait, c'est ce que je vis présentement. Je ne connais aucune femme ayant évoqué ce genre de chose ni n'ai lu aucun témoignage s'en approchant. Depuis quelques mois, en quelques minutes, il me fait perdre tout contrôle de mon corps, de mon esprit, rien qu'au contact de son doigt sur mon clitoris. Il me fait hurler, supplier, rendre grâce, je tremble, vibre, me crispe, sourit, éclate de rire, je pleure, je me colle à lui, l'embrasse, lui déclare mon amour et lui fait complètement confiance. Il m'est arrivée une fois de tomber du lit, de me blesser à force de gigoter. Je ne savais pas qu'on pouvait crier comme ça non plus... Je lui dis que je vais mourir, je raconte n'importe quoi durant plusieurs minutes, et il adore (le fourbe).
Ce n'est pas très objectif, mais il s'agit du meilleur amant du monde pour moi, je n'avais jamais vécu ça, un homme si attentionné durant des heures et des heures et si attentif !

Mais je n'arrive pas à me lâcher jusqu'au bout. Dès que je 'brûle' à l'intérieur, dès que je sens que ça peut aller plus loin, j'ai terriblement peur et me sens très mal, (j'ai également l'impression que je vais faire pipi, signe de "l'éjaculation" féminine, je le sais théoriquement, mais de là à l'accepter...) je manque de m'évanouir, je me spasme et j'étouffe et lui demande d'arrêter. S'il tente de continuer quelques secondes, le contact est trop électrique et violent et me fait une sorte de douleur (en est-ce vraiment une...) totalement insupportable. Je me roule en boule ensuite, suffocante sans trop avoir où je suis ni qui je suis, mais le plaisir et le désir sont toujours là et du coup on continue de façon plus ''ordinaire'', ce qui est aussi très fort mais surtout beaucoup plus contrôlable car je me concentre sur son plaisir à lui.

Ces expériences avec cet homme que j'aime et qui m'aime et me respecte totalement me font clairement comprendre, chose que je n'avais jamais voulu accepté, accusant mes anciens partenaires, que le blocage vient très clairement de moi... Et désormais, cette absence de finalité, cette incapacité à obtenir un orgasme me frustre car je vois vraiment le bout du tunnel, je le vois juste sous mes paupières, et je n'arrive pas à l'accepter... J'ai l'impression que je vais vraiment mourir si je vais plus loin. Et pourtant ce serait pour moi une grande victoire sur ce que j'ai vécu !

Je précise que je me masturbais souvent avant de le connaître, et que j'obtenais des mini-orgasmes sans vraiment de plaisir, mais qui avait le mérite d'arrêter le désir, de finaliser l'acte solitaire. Mais désormais, le plaisir que mon partenaire me procure est si fort que je suis incapable d'éprouver du plaisir seule, je suis rapidement déçue et j'arrête, ce que je vis assez mal (j'ai l'impression de ne plus être capable de m'accorder à mon corps par moi-même, j'ai en plus perdu le contrôle de mon propre plaisir).


Un post assez long et je m'en excuse, tout cela donc pour dire que ce blocage sexuel qui était pour moi inévitable, s'est dorénavant transformé en quelque chose d'encore moins contrôlable, et je souhaiterais avoir l'avis de professionnels pour mon cas sans doute un peu particulier. Je précise que j'ai déjà vu une sexologue mais je n'avais plus les moyens de payer les visites, et nous n'avons jamais évoqué ce sujet, seulement le passé des abus sexuels.
Si vous avez des questions, n'hésitez pas, je me doute bien que mon post est sans doute assez fouilli, je n'ai pas pour habitude de détailler par écrit ce genre de choses...

[Dubreuil]

Il serait tout simplement utile de vous demander pourquoi vous refusez de jouir, en consultant un psy de visu.
Lié ou non à votre traumatisme ( viol ) ce serait important pour vous de comprendre où se situe votre ambivalence.
Ex : on peut " revivre un viol " et en jouir dans le même temps. Ou être dans une intense culpabilité ( ne pas mériter de jouir parce que vous devez rester " victime " et non assumer votre désir sexuel )

[Dubreuil]

Votre désir, et votre plaisir sexuel, bien sûr.
Jouir c'est lâcher prise.
Quand vous avez été violée, quelque chose " a lâché " en vous, pour vous éviter de sombrer dans la folie.
Perdre le contrôle de vous même dans la jouissance, ce peut être très angoissant pour vous. Comme un basculement dans..