Souffrance d'être perdue dans sa sexualité

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Bubulletemporelle
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Inscription : 09 oct. 2018, 20:49

Souffrance d'être perdue dans sa sexualité

Message par Bubulletemporelle »

Bonsoir :| , voilà j'ai 20 ans. Depuis toutes petite j'ai été attirée par les hommes et les femmes.
Aujourd'hui après être sortie avec un homme pendant 2 ans (avec lequel j'ai rompu car je ne l'aimais plus), je me pose énormément de questions car j'ai toujours eu des doutes sur mon orientation sexuelle.
Je me demande si je suis bisexuelle voire homosexuelle car j'ai déjà été attirée par des femmes, mais je réprime cela depuis longtemps en relayant cela à une amitié trop forte ou juste quelque chose de sexuel.
Je ne sais pas comment ma sexualité se définit. J'ai développé une phobie d'impulsion homosexuelle que je n'arrive pas à calmer (vomissent + crises de paniques intenses + idées suicidaires). Malgré mon suivie avec une psy, on m'a aussi découvert (ma sexologue) une homophobie refoulée, sur laquelle je travaille .
Je souffre énormément de cette situation et plonge dans la déprime la plus totale à l'idée de pouvoir être amoureuse d'une femme.
C'est comme si, cette situation arrivait, je serait trahis par moi même. Ma famille est très ouverte et n'a jamais craché sur l'homosexualité, au contraire, donc je ne pense pas que le problème vienne d'eux. :geek:
J'ai des fantasmes lesbiens que j'assume depuis peu et ose me masturber dessus, mais j'ai toujours peur d'aller au delà de ces fantasmes (en gros l'amour).
J'ai connu la jouissance avec mon ex et toujours été très excitées par les hommes, pourtant mon désir niveau masturbation est apparu quand j'ai commencé à assumer mes fantasmes lesbiens. Je m'interdis d'aimer une femme et l'idée que cela arrive me remplie de dégoût, pour moi ce serait une honte de l'être. Comme si les gens allaient être déçus de découvrir cette partie de moi.
(Sincèrement je ne veux pas de mal aux personnes homosexuelles, même si je suis très gênée quand à leur sexualité, je défend leurs droits, mon frère est homo et qu'on s'en prenne à lui par rapport à ça me met en colère.)

Pour résumé, je ne sais pas si 1) je suis hétéro mais ai une attirance sexuelle pour les femmes aussi 2) je suis bi 3) je suis lesbienne.

Comment interpréter vous cela ? Merci :?
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Souffrance d'être perdue dans sa sexualité

Message par Dubreuil »

Je m'interdis d'aimer une femme
*** vous vous interdisez ? Pas sûr. Ce n'est peut-être qu'un fantasme.

et l'idée que cela arrive me remplie de dégoût,
*** Voilà un bonne raison.

pour moi ce serait une honte de l'être. Comme si les gens allaient être déçus de découvrir cette partie de moi.
*** Là, c'est parce que vous n'êtes pas encore adulte.

La meilleure façon de le savoir est d'essayer. Sans forcément le clamer autour de vous ! C'est intime et personnel, cela ne regarde que vous.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Bubulletemporelle
Messages : 3
Inscription : 09 oct. 2018, 20:49

Re: Souffrance d'être perdue dans sa sexualité

Message par Bubulletemporelle »

Merci d'avoir répondu.

Et bien essayer, ce serait pour moi aller trop loin. Ce serait le risque de tomber dedans (l'homosexualité/ bisexualité).
J'ai oublié de préciser que j'étais borderline et de base très très angoissée.

Énormément de peurs m'habitent: celle du rejet, de l'abandon, de l'inceste, de l'attirance pour les jeunes (14-15 ans), la gérontophilie.
Je suis toujours entre le doute et la persuasion, j'analyse TOUT, ce qui cause une grande souffrance au quotidien.

Je vis aussi avec le syndrome de l'imposteur, ce qui compliquent pas mal les choses.

J'ai beaucoup de mal à faire la différence entre l'admiration, le désir. Ce qui dans mes rapports aux autres compliquent les choses.
Dernièrement, je me suis rendu compte qu'avec n'importe quelle personne avec qui je parle, je me demande si la personne se dit que je suis attirée par elle ou si je la rejette. Je pose cette question aussi d'elle vis à vis de moi.

Mon esprit est gavé de peurs et de questionnements, j'en peux plus. Je sais que je suis dans un état de crise et me sens terriblement fragile.
Je suis aidée pourtant, je vois une psychologue depuis 6 ans, une psychiatre depuis mes 3 ans (+traitement) et très récemment une sexologue/ psychologue ainsi qu'un groupe de parole avec des borderlines.

J'avoue ne pas savoir quoi faire et tente vraiment de me calmer. Mon problème est très profond et créer une multitude de situations exaspérantes.
Minijeune
Messages : 1985
Inscription : 06 janv. 2014, 00:47

Re: Souffrance d'être perdue dans sa sexualité

Message par Minijeune »

Salut,
Je me permets de t'écrire.
J'ai moi aussi un trouble de personnalité borderline.
Ce que tu exprimes me fait penser à un critère diagnostic du trouble dans lequel je me perçois aussi parfois.
Celui de l'identité diffuse...

Je pense que ça fait justement parti des symptômes de se poser autant de questions identitaires. Et l'identité sexuelle en fait partie. Je sais que de te dire ça, ça ne change rien à tes questionnements et à la souffrance qui découle du fait qu'on ne sait pas trop qui on est... mais je sais que pour ma part, de me dire que c'est explicable par quelque chose, que je me sente d'une façon précise, ça calme mon anxiété un peu.

Je vois que tu as une équipe traitante béton!!
Psychiatre, psychologue, sexologue, thérapie de groupe!!
C'est bien!
Ton passage ici me fait aussi penser à moi...

Quand je vis vraiment beaucoup d'anxiété... quand je suis justement dans mes phobies d'abandon... quand je me sens vide... c'est comme si tout ce que j'avais pour m'aider n'était plus suffisant. Rien ne me rempli, ne me satisfait... et là, j'appelle le phénomène qui se produit normalement: mon phénomène pieuvre!

Je me mets à m'éparpiller... à demander de l'aide un peu partout... à recontacter d'anciennes personnes qui m'ont aider... à chercher des réponses...

On dirait que ça répond à mon besoin d'avoir des gens près de moi, mais ça m'éloigne souvent du vrai travail que je pourrais faire avec les personnes avec qui je chemine pour vrai... les gens qui font parti de mon équipe traitante justement!

Je ne te dis pas que c'est mal de te réfugier sur un forum comme ici. J'y trouve un réconfort aussi. Mais j'ai dû vraiment identifier ce que je venais y chercher, en comparaison avec ce que je vais chercher auprès de ma psychologue ou de ma psychiatre... pour ne pas dédoubler le travail.

J'imagine que tu dois parler de ce que tu viens écrire ici avec ton équipe?! Qu'est-ce qu'ils en disent... comment est-ce qu'ils t'aident dans tout ça?
Bubulletemporelle
Messages : 3
Inscription : 09 oct. 2018, 20:49

Re: Souffrance d'être perdue dans sa sexualité

Message par Bubulletemporelle »

Salut ! :) Ça me réconforte que quelqu'un qui souffre du même trouble que moi, ai vécue une expérience similaire.

Souvent je me sens extrêmement seule face à tout ça, je suis comme dans une spirale de tourments.
Je ne connaissais pas l'identité confuse, mais c'est complètement ce que je ressens. Une confusion totale, le doute permanent de qui je suis et de ce que les autres voient.
Quand cela atteint son paroxysme c'est ce que tu appelles l'effet pieuvre ?

Je crois que nous avons (en tant borderline) tendance à beaucoup trop analyser les choses. C'est un comportement assez toxique pour ma part.

Si je vais sur ce site c'est en attendant ma prochaine séance chez le psy, c'est car j'ai du mal à tenir entre chacune d'entre elles.
Je suis impatiente, angoissée, je réfléchis, doute et au final souffre. C'est un peu ma bouée de sauvetage d’atterrir là.
Et puis surtout les réponses que m'on apporté mes thérapeutes, ne me calme que pour un temps, les angoisses reprennent très vite.

Le suivi psy est à la fois une souffrance et une délivrance. Il y a des hauts et des bas très intenses, ça peut tout chambouler dans nos vies (bonjour la dépression, bonjour les obsessions) et surtout ce sentiment horrible de solitude, de ne pas être comprise.

Malgré mon groupe de parole, je me sens toujours très seule face à ce qu'entraîne ma maladie, je ne sais pas si toi tu ressens les choses comme ça.
Comment fais tu pour te calmer lors de tes doutes sur ton identité, pour gérer ton angoisse et surtout avancer dans la vie ?

J'ai rencontré des borderlines dit "stabilisés", mais j'avoue d'avoir été effrayée, de voir que malgré leur âge (40 ans) et leur apparentes stabilités, ils restaient quand même très sensibles et réactifs. Ce travail constant sur soi est par moment insupportable.

Il m'arrive de penser au suicide (que j'ai déjà tenté) mais je ne veux plus en arriver là...
Malgré tout je vois parfois cette solution comme une délivrance. On n'existe plus donc on ne souffre plus (bonjour la déprime).
Moi qui ne veut pas faire souffrir les autres, faire ça serait comme définitivement les autoriser à me détester/ rejeter et à en avoir surtout la raison.

Ce trouble, je le vis comme un poids constant dans ma vie, c'est un peu comme si j'avais une gastro constante que je n'arrive pas toujours à traiter. Ca me rend dingue par moment. Rien que là je t'écris, je me demande si tu me juge, j'ai une boule dans la gorge et l'envie de pleurer.

C'est tellement injuste de souffrir sans forcément comprendre ce que l'on ressent et pourquoi.
Je me demande parfois qu'est ce que je serai devenue si je n'avais pas été entourée....

Ce qui me glace le sang c'est surtout cette idée que je pourrai me faire du mal un jour à moi même, à force d'être à bout.
Ca fait 15 ans que je tiens, que je lutte, que je craque, que je dois m'expliquer sur pourquoi je me sens comme ci, comme ça !
Punaise la vie ca semble pas facile de base mais là on a un peu un putain de malus !

Les gens dit modérés ne comprennent pas nos difficultés, je voudrai être dans la norme, comme eux.
Échapper à ces flots d'émotions et d'angoisses dans lesquels j'ai l'impression de me noyer sans jamais succomber.
Tester rien qu'une fois ce que ca ferait d'être tranquille dans sa tête et son corps.
Minijeune
Messages : 1985
Inscription : 06 janv. 2014, 00:47

Re: Souffrance d'être perdue dans sa sexualité

Message par Minijeune »

Salut!!
T'inquiète pas, je ne te juge pas du tout!!
Je n'ai pas beaucoup de temps pour te répondre mais je voulais quand même prendre un petit moment.

Ce que j'appelle comme l'effet pieuvre, c'est plus le fait que c'est comme si j'activais un peu tout le monde autour de moi. Je cherche à me faire rassurer par tous les moyens imaginables. Alors je communique avec plein de monde... je cherche à voir ma psychologue, ma psychiatre, mes intervenants, d'anciens intervenants, je viens écrire ici... en fait, j'écrivais dans plein de rubriques, comme si je m'éparpillais partout. Je fais le lien avec à pieuvre à cause de m'image des 8 pattes... comme si c'était mes 8 bras et que je voulais tout en même temps.

Je pensais à ça en lisant ce que tu avais écris parce qu'avec tous les intervenants que tu as, les moments où tu peux parler en vrai avec des gens, tu as eu besoin de venir te rassurer ici. Je te comprends en fait... parce que moi aussi je fais ça... comme je t'ai dit, moi aussi je viens écrire. Je n'ai pas tant le besoin qu'on me réponde... j'ai plus besoin de me déposer.

D'avoir un endroit où je peux m'exprimer comme je veux, surtout quand il se passe des trucs... ça fait quelques années que j'écris, j'aime me relire parfois. Ça fait du sens, je vois mon cheminement. C'est encourageant quand même de voir d'où je suis partie et où je suis maintenant.

Je sais que c'est décourageant souvent.
Je sais que ce trouble là, c'est rushant...

Mais ça vaut la peine de travailler sur soi...
C'est tout ce que je peux te dire.
C'est encourageant quand on voit qu'on avance.

Lâche pas.
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