fantasme de meurtre lié à l'éros (?)

[Alea]

Bonsoir,

Suite à une rupture difficile, je me tiens à distance des hommes depuis 2-3 ans. Plusieurs choses me font peur, surtout le fait que lorsque je pense à l'acte, j'ai toujours un flash qui me vient en tête de moi en train de trancher l'homme en deux avec une lame (au niveau de l'abdomen). Il y a beaucoup de sang et je sens que c'est une pensée que j'aime, qui me fait du bien. Evidemment ressentir cela me dérange beaucoup et m'inquiète. Je n'arrive pas à interpréter ce "flash". En "vrai", je n'ai ressenti cette envie de meurtre qu'une fois, lorsque j'avais couché avec un homme sans en avoir réellement envie (enfin au début je pensais en avoir envie, c'est pendant que je n'ai plus eu le feeling, et j'ai arrêté le rapport). J'ai demandé au gars de s'en aller. Je n'ai pas eu l'impression que cela m'ait "traumatisée" outre mesure, c'était vraiment anodin.

Merci de votre aide

[Dubreuil]

Bonsoir,
surtout le fait que lorsque je pense à l'acte, j'ai toujours un flash qui me vient en tête de moi en train de trancher l'homme en deux avec une lame (au niveau de l'abdomen).
En "vrai", je n'ai ressenti cette envie de meurtre qu'une fois, lorsque j'avais couché avec un homme sans en avoir réellement envie :?

Les flashs qui nous viennent en tête ne sont issus que de nous-même, comme le sont nos rêves qui nous retournent " en image " les traumatismes que nous avons subi et qu'il doit nous restituer pour que nous ne sombrions pas dans une maladie mentale ou des troubles psychosomatiques graves.
Vos flashs traduisent tout simplement votre propre impuissance ( coupée en deux ) à harmoniser votre personnalité face au traumatisme de votre rupture. Il est probable que cette détresse intense vous ait " coupée " de la faculté de faire confiance à nouveau à un homme. Pour vous protéger vous ne vous livrez plus à vos émotions mais à une nécessité de maîtrise de la situation.
Et " l'image " fantasmatique du meurtre est à considérer comme une mise en acte symbolique de la violence de ce que VOUS avez ressenti au moment de la rupture, et dont vous n'avez jusqu'à ce jour pas encore trouvé les mots pour doucement et à votre rythme vous en débarrasser. ( par ex : vos sentiments de colère, ressentiment, désir de vengeance, culpabilité, jalousie, regret, injustice, etc.. )

Tout cela passera bien sûr, et l'amour " entier " reviendra !
Vous pouvez continuer à échanger sur ce forum, et tout à la fois consulter un psy dans votre entourage si ce n'était pas suffisamment rassurant.
Bien à vous.

[Dubreuil]

Et puis, vous avez du vous en douter.. ce flash est de votre " part " votre vengeance terrible : vous " coupez " l'homme. Je vous laisse deviner quoi..

[Alea]

Merci beaucoup de votre réponse.
Il faut dire que dans un rêve (atroce), peu après la rupture, je rêvais que pour attirer l'attention de mon ex et "enfin" savoir s'il m'aimait ou non, je prenais un poignard et je m'éventrais, du bas du ventre jusqu'au coeur, devant lui. Dans le rêve, il se précipitait vers moi alors que je mourais, et je me disais "que suis-je bête ! n'importe quel homme aurait l'air catastrophé devant une femme/ une ex qui fait ce geste devant lui, ça ne m'apprend pas du tout s'il m'aime ou non!". Et là je me suis réveillée, dans un état de choc (du mal à comprendre que dans le réel je ne m'étais pas tuée, parce que dans le cauchemar c'était très réel).
Ce qui me travaille c'est que cela fait 3 ans que la rupture a eu lieu et que je suis suivie de près par une psy, nous avons avancé sur beaucoup de choses ensemble, mais ce point là reste "résistant" (néanmoins je ne fais plus jamais de rêve aussi violent). Depuis la rupture, je m'éloigne de plus en plus de toute sollicitation masculine, au point de me replier sur moi, d'éviter de sortir, etc. Ca ne va pas en s'améliorant. J'ai une sexualité intime, de moi à moi, mais je n'arrive plus à concevoir qu'elle puisse être partagée. J'adore passer du temps avec mes amis, je suis ouverte, sociable, mais dès que l'éventualité d'un rapprochement de séduction, intime, arrive, je l'évite soigneusement.

En plus de ma thérapie avec cette psychiatre qui m'apporte beaucoup, je suis allée jusqu'à essayer l'hypnose (pour retirer cet ex et tous ces traumatismes de moi), ça n'a rien fait. Je suis désespérée de ce côté là (ce qui explique mes messages sur ce forum).

[Dubreuil]

C'est peut-être que vous ne vous arrêtez que sur cet homme. Et que pour l'instant, dans votre thérapie, vous n'avez pas encore évoqué à qui ou a quoi ou à quels événement déjà vécu, pressentis ou imaginaires, fantasmés, etc.. sa pensée vous limite et vous leurre, en vous faisant croire que c'est de " cette souffrance là " dont vous parlez, alors qu'elle fait surtout écho à autre chose, plus enfoui quine le concerne plus.

[Alea]

Bonjour,
Oui vous avez raison, cela a déjà été évoqué dans ma thérapie mais je ne vois pas de quoi il pourrait s'agir. Je ne ressens rien, je n'ai pas de souvenir particulier, bref je ne sais pas comment agir sur ce ressenti ou ce qui me scinde.

[Jeannette]

Parfois, c'est en discutant "de tout et de rien", d'un souvenir qui nous parait "banal", que l'on trouve enfin l'élément essentiel.
Il est d'autant mieux caché qu'il a justement été essentiel...

[Alea]

Certes, j'essaie de me laisser aller en thérapie, de ne pas planifier ce dont je vais parler. Et je crois que j'évoque des choses, honnêtement, qui sont arrivées dans la journée, la semaine, des rêves, des choses étranges que je remarque... pourtant je ne discerne rien. L'angoisse monte car on me dit qu'il faut "parler de tout et de rien" et pourtant c'est tellement grave pour moi, je suis tellement avide/impatiente d'avoir une réponse - et je sais que ça n'arrange rien. J'ai "collecté" des éléments depuis toutes ces années (un rapport difficile avec les parents notamment) mais les "symptômes" n'ont pas évolué / disparu pour autant.