Agression physique au travail

Forum harcèlement au travail
NamasteDalai
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Agression physique au travail

Message par NamasteDalai »

Bonjour,
Par quoi commencer? Je suis incapable à cette heure de réagir. Cette fois c'est trop... J'ai eu des idées morbides toute la nuit... Je suis fatiguée...
Peut être écrire? Je ne suis sûre qu'être ici est un bon réflexe...
Après tout plus grand chose à perdre...
Je pense que tout a commencé en mai de cette année... Je travaillais alors dans une maison de retraite que j'appellerai "A"... A 39ans, après une carrière d'agent immobilier j'ai décidé qu'il était temps de me reconvertir dans un métier que j'avais cotoyé à 18ans : celui de travailler auprès de personnes âgées. A l'époque j'étais encore trop jeune affectivement pour ne pas être affectée par les décès : la fameuse distance thérapeutique. J'avais donc décidé de continuer mes études dans le commercial, une belle carrière dans ce domaine et j'en suis fière. J'ai énormément mûri grâce à cette expérience mais à 38 ans, j'avais besoin de cette reconversion pour accomplir cette mission envers nos aînés...
La maison de retraite "A" m'a offerte cette opportunité et j'y ai mis tout mon coeur pour devenir la plus professionnelle possible dans les soins et le bien être de la personne. J'ai été embauchée en "Fonction Aide Soignante" c'est à dire les mêmes tâches mais au SMIC. Certes main d'oeuvre pas chère et un train de vie diminuée au minimum mais je me sentais dans mon élément, le salaire m'importait guère puisque je me sentais accomplie...
C'est un EHPAD d'un village du sud, où tout le monde a grandi ensemble et les "éléments tels que moi, ne sont pas vraiment les bienvenus... J'ai dû apprendre à faire avec une équipe de femmes, moi qui a plutôt évolué dans un monde d'hommes où une mésentente se réglait dans les 5 minutes puis c'est terminé.
Je me retrouve dans cette équipe où à peine arrivée, je suis cataloguée de "cas soc'"... Sur le coup, choquée par cette agression physique au travail non fondée et n'ayant aucune peur de la hiérarchie mais la respectant, je suis allée au bureau de ma directrice, ayant gardé cette habitude de dire franchement ce que j'ai à dire, je la préviens que si j'entendais encore une fois cette appellation, elle risquait d'en entendre parler car je répliquerai, je n'admets pas être insultée de la sorte...
Elle a approuvé et m'a félicitée de mon caractère et par ailleurs de mon excellent travail.
Les mois ont passé... J'ai... enfin je crois... réussi à me faire une place dans cette équipe mais il était dur de constater que les 3/4 d'entre elles gèrent cette maison et non la direction : elles travaillent pas, habillent les résidents dans les laver, les insultent, les maltraitent... Passent leurs temps à choisir l'une d'entre nous comme cible pour la détruire, réussir à la faire "dégager" comme elles disent...
J'ai réussi tant bien que mal à rester écartée de tout cela, gardant ma joie et ma bonne humeur auprès des aînés et celles qui se montraient "cools", et surtout les nouvelles arrivantes qui ne savent pas où elles mettent les pieds...
Tout allait "bien" jusqu'à mai, à l'arrivée pour un cdd d'un homme aide soignante, une cinquantaine d'années.... Comme à mon habitude, j'ai fait de sorte qu'il se sente bien accueilli, intégré... Pour avoir cotoyé les "mecs" pendant tant d'années, j'étais loin d'imaginer qu'il se méprenait sur mes attentions... Je suis célibataire endurcie depuis belle lurette et aucun besoin d'homme même le temps d'un soir (ça me dépasse de devoir justifier cela : je suis bien seule! Je suis mère d'une princesse de 18ans et depuis son père qui nous a quittées à ses trois ans, j'ai décidé de vivre ma vie en femme libre. Et non ça ne me manque pas un mec même pour la chose)...
Cet aide soignant, marié d'ailleurs, a tenté. Bien sûr je l'ai repoussé et je n'ai même pas compris cette tentative parce que même physiquement je dois bien avouer qu'en quittant l'immobilier j'ai dramatiquement laissé tomber maquillage coiffeur... Bref, il a tenté, j'ai dit non, c'est bon... Je n'en tiens pas rigueur...
Qui plus est c'est un Algérien arrivé depuis peu en France pour rejoindre sa femme ici depuis 9 ans. Et vue cette équipe qui n'est pas sortie de son trou, un étranger chez elles, je laisse deviner.
Mais c'est vite tourné en cauchemar. Avant cet... incident, on avait échangé nos msn pour discuter, me concernant pour qu'il se sente intégré, je sais que ce n'est pas facile de débarquer dans une région inconnue. Je pensais bien faire...
Mais après cette tentative c'est devenu pire : il s'arrangerait pour être dans mon binôme, me coinçait dans l'ascenseur pour me toucher, m'embrasser, dans les chambres des résidents. J'étais tétanisée, je me sentais sale, coupable de je ne sais quoi... Que faire?
Je savais pertinemment que ma directrice ne ferait rien et qu'il était très dangereux pour moi que ça se sache envers cette équipe. Et lui le savait très bien, réussissant d'ailleurs à se mettre tout le monde dans la poche, je ne sais pas comment d'ailleurs... Il est très fort...
Je le vivais mal. Je comprends parfaitement bien maintenant ce que ressent une victime de viol. Et peur panique de représailles si je porte plainte... seule avec ma fille et cet homme qui semble avoir déjà un sacré réseau dans la région... Je me sens en danger...
Un soir alors que j'allais voir une connaissance chanter à son concert, je me retrouve avec une jeune collègue que je croise et je ne sais plus trop comment, après 2 bières, nous sommes venues à parler de ce type. Il faut dire qu'il faisait énormément de remplacement et se retrouvait aussi dans la contre équipe... En fait nous étions deux dans ce cas...
Nous avons parlé un peu trop fort car manque de malchance, une personne du service hôtellerie a tout entendu et le lendemain est allé voir notre direction puis, voulant faire le preux chevalier a questionné le reste de l'équipe...
Il n'a pas fallu bien longtemps pour que nous devenions des cibles et notre agresseur est allé voir notre directrice, main sur le coeur et lui affirmant que NOUS le harcelions, que je l'assommais de sms et que je voulais coucher avec, ma collègue elle lui aurait baissé son pantalon devant un résident.
Notre directrice a pris pour argent comptant ses dires. Elle croyait un homme ici depuis deux mois mais la parole de ma collègue présente depuis 3 ans et moi 1, avec un excellent dossier ne nous a même pas donné le bénéfice du doute...
Je suis allée la voir pour lui expliquer que je n'ai rien dit parce que je savais à l'avance ce qui allait se passer avec cette équipe experte en harcèlement moral. Je lui ai confié qu'avec ma collègue nous nous étions mise d'accord pour trouver son adresse et le menacer d'aller voir sa femme s'il nous approchait. On n'en a pas eu le temps. Ma directrice n'a rien voulu savoir, des preuves seraient contre nous. Et concernant, comme à son habitude, sa réponse fut "Ne vous inquiétez pas! Ca va passer!"
Pendant deux semaines, nous avons été la cible "des putes" (je reprends le terme) "des chaudasses" et j'en passe et monsieur se pavanait en nous narguant... En quelques jours, j'ai perdu ma force mentale et physique jusqu'à me blesser au dos au travail (par chance si je puis dire)... Je suis allée voir mon médecin qui était il y a encore peu médecin coordinateur de l'établissement et j'ai craqué, je lui ai tout dit. Je ne pouvais plus y retourner, j'étais terrorisée, affaiblie mentalement. Il m'a crue et m'a affirmée qu'en un premier temps notre direction aurait dû l'éloigner de nous... Et ne comprend pas, nous connaissant très bien, comment elle a pu retourner sa veste aussi facilement...
Finalement avec ma collègue nous avons déposé plainte et au commissariat on nous l'a qualifié d'agression sexuelle. Seulement 2 personnes ont bien voulu attester pour nous, lui a reçu le reste de témoignages de bonne foi comme quoi il est un homme bien et n'a jamais tenté quoique ce soit... A ce jour nous n'avons pas de nouvelles de cette plainte, il était reparti au pays pendant l'été et sincèrement je me sens incapable de supporter un procès. J'ai failli vomir mes tripes en donnant les détails pour le procès verbal...
Pendant ces deux semaines d'arrêt, sachant que j'étais incapable de remettre un pied là bas, j'ai retourné ciel et terre pour retrouver un poste...
A ma grande surprise, j'ai trouvé très rapidement... Fin juin... Mon type de contrat me permettait de partir du jour au lendemain sans préavis pour un cdi...
J'étais aux anges de ce nouveau poste : un nouvel établissement privé, une politique contre le harcèlement moral ferme. Une excellente méthode de travail et ma formation d'Aide Médico Psycho pris en charge... Bien évidemment je n'ai pas donné les vraies raisons de mon départ, prétextant mon déménagement (car on voulait régler mon compte ainsi que celui de ma fille)...
On m'a donnée la charge du nouvel UPPD récemment ouverte (Unité protégée pour personnes désorientées) et j'étais aux anges. Je suis seule car il ne faut pas rêver, j'ai depuis une peur panique des autres collègues, j'ai perdu totale confiance en moi, je n'ai plus de force mentale à supporter quelque agression physique que ce soit.
Cependant l'équipe à l'air sympa, aussi j'ai quand même pris sur moi pour me montrer agréable et cherchant à aider comme je peux. Ce qui n'est pas évident car en unité protégée, on ne voit pas les aides soignants étant eux dans les étages avec les personnes "indépendants" à moins qu'ils entrent dans l'unité. Cependant ils sont sensés relayer pendant ma pause de 14h à 15.30h et c'est rarement le cas. Pour ma part, ce n'était grave. Je "m'éclate" avec mes Alzheimer, malgré mon manque d'expérience je travaille avec mon instinct et mon coeur, je mets en place des activités, des thés dansants le dimanche... Les familles, très présentes, m'apprécient énormément, m'encouragent, me félicitent...
L'établissement A me semble a des années lumières... J'ai même proposé à mon ancienne collègue de postuler ici et elle a été prise. Elle a eu le même ressenti...
Très sincèrement, je n'éprouvais aucun problème avec mes collègues que je voyais si peu. Je ne suis certes pas très bavarde de naturel mais j'étais (enfin je croyais) agréable, sociable. Mais je répète, je les voyais très peu! Les personnes que je voyais le plus étaient les filles de l'entretien (lingerie, ménage, hôtellerie ainsi que le médecin coordinateur, la psychologue, ma cadre...) et ça se passe très très bien! Je pensais très sincèrement être intégrée...
Un jour, suite à un manque d'effectif on me demande de venir "dépanner" dans les étages et quitter l'UPPD... Je devais faire très vite, j'ai eu le malheur d'expliquer gentiment à une résidente très accaparante que j'étais désolée de ne pas tarder trop car il manque une personne et je dois retourner à mon service... Je n'ai accablé personne, ce sont des choses qui arrivent et je sais aussi que si nous écoutions nos aînés nous passerions une heure dans leurs chambres et ce n'est pas possible...
Je redescends dans mon service et l'aide soignant "I" m'appelle en hurlant comme un putois "Qu'est ce que tu as dit à Mme X !!!! tu te prends pour qui? Ca ne va pas se passer comme ça!!!!" et il raccroche...
Dépitée je le rappelle calmement pour comprendre il me raccroche au nez. Bien que décomposée, je prends sur moi et sort le rejoindre pour une explication face à face. Devant les résidents, il me hurle dessus qu'il faut que j'arrête de me croire indispensable, que je prends les autres pour des merdes et que je n'ai pas à dire à cette femme que je fais tout ici... J'ai eu envie de rire par cette aberration. Cette femme aurait dit cela et par la suite j'ai appris par des collègues qu'elle était forte à réinterpréter et mettre la zizanie...
A partir de ce jour, je n'ai plus rien contrôlé. Ma cadre, a maintes reprises, est venue me voir gentiment en me disant de faire un effort avec l'équipe, qu'elle me reproche de ne pas m'insérer... Je ne suis pas allée voir au dessus de moi pour me plaindre de cet incident et très vite j'avais mis un mouchoir dessus... J'ai continué à le saluer en arrivant même si j'étais mal à l'aise d'être perçue ainsi et que pour ma part le principal était de continuer à améliorer la vie des résidents à ma charge...
Je ne voyais pas personnellement ce que je pouvais faire de plus dans mon insertion à l'équipe... Je n'avais rien contre personne. J'avais même plutôt le sentiment qu'on me mettait à l'écart en ne venant pas me relayer à ma pause et les voyant tous à l'autre UPPD à la terrasse riant et clopant sans se soucier si j'avais besoin de sortir...
Idem, je n'ai pas été cafté au dessus de moi, de peur de passer pour une faiseuse de troubles... Les semaines passent... Toujours cette histoire d'insertion... Ca commence à m'agacer mais je relativise... Le plus important ce sont mes résidents...
Tout se passait dans le calme dans cette unité malgré des pathologies lourdes mais leur santé mentale ne va pas en s'arrangeant et l'un d'entre eux passent par des excès de violence. C'est dur d'encaisser des coups sans raison... apparente et je ne cherche aucunement à leur faire de mal... A plusieurs reprises ce monsieur m'a attaquée et je n'ai eu d'autres choix qu'attraper ses poignets pour me dégager et m'en éloigner. Je le sais que c'est la maladie. Je me sens impuissante à soulager cela et surtout! Le fait d'attraper ses poignets pour m'en éloigner, je le blesse. Il marque vite et j'ai énormément de mal à encaisser cela. J'ai notifié à maintes reprises son agressivité, même à sa compagne qui disait le comprendre...
Il y a trois jours, alors que je m'apprêtais à entrer dans une chambre avec une autre résidente, celui ci y était. J'ai dû lui faire peur je pense bien que nous sommes entrées calmement, il s'est jeté sur moi et j'ai vu au dernier moment qu'il avait un ramequin à la main, prêt à me cogner avec. Une fois de plus mon réflexe a été d'attraper son poignet et j'ai cherché à nous éloigner de lui mais il revenait à la charge avec une force décuplée. Je me suis retrouvée à moitié à terre et assainie de coups (heureusement ma résidente est partie d'elle même). J'ai été prise de panique et me suis dégagée comme j'ai pu et je lui ai fait mal. Je me suis mise hors de sa portée pour qu'il "m'oublie"...
Je suis allée ensuite coucher ma résidente en la rassurant, j'ai quitté ensuite mon poste pour être relevée par l'équipe de nuit en les informant que ce monsieur était "hyper violent" et qu'il ne fallait pas l'approcher. J'avais les bras bleus et quelques points de saignement mais je n'étais pas en colère contre ce résident. Seulement anéantie de n'avoir pas su faire... je ne sais pas en fait... Je culpabilise car en me dégageant je sais que je lui ai fait du mal...
Le lendemain, je vois le médecin coordinateur, et je lui en parle. Ce monsieur est en souffrance et moi aussi. Je lui donne tous les détails, lui exprime ce mal-être. Je lui demande expressément de que l'on trouve une solution, de le soulager, et me dire quoi faire. Elle me fait remarquer qu'il y a sa souffrance mais que je n'exprime pas la mienne. Je lui dis que bien sûr sur le coup je suis retournée émotionnellement mais il a des circonstances atténuantes. Je souffre surtout de lui faire mal en me protégeant et qu'il faut que l'on étudie sérieusement cela et m'aider à comprendre comment faire pour qu'il ne se sente pas agresser (c'est ainsi que je le vois, il doit se sentir agressé par moi mais qu'ai je fait pour ça?)
Nous nous sommes réunis avec le médecin co, la psychologue. J'en ai parlé ouvertement et nous allons déjà instaurer une présence supplémentaire le matin, pendant que je fais les soins d'hygiène pour éviter peut être "qu'il se mette en pression car seul". J'étais soulagée, un énorme poids en moins et ravie que ce monsieur ait une chance de se sentir mieux.
Deux heures plus tard je suis convoquée chez le directeur avec ma cadre. J'ai cru sortir de mon corps et vivre cette scène en spectatrice : Je suis accusée de MALTRAITANCE, plusieurs familles et des collègues témoignent que je suis violente envers les résidents. Par ailleurs, je suis associable et mon équipe et la contre équipe se plaignent de moi... Je me suis vue affublée de tous les défauts possibles et inimaginables... On me reproche de ne pas dire bonjour (faux je fais même la bise à tout le monde et de la phrase bateau "comment ça va? oh tu as l'air fatiguée?" ce genre de politesse et avec le sourire. Mais je ne vois pour ainsi dire personne! Sauf à mon arrivée, à la relève (qui dure 10 minutes et j'écoute les autres où est le problème?) que ma collègue s'est mieux insérée que moi et ici depuis moins de temps (bien sûr elle bosse avec eux ensemble! elle a plus d'opportunités)...
Maltraitante... je suis dévastée... Je n'ai pas une once de violence en moi... Je vais recevoir un recommandé... Ce sera dans mon dossier...Si je comprends bien j'aurais dû le laisser me mettre ko... D'avoir demandé de l'aide pour ce monsieur m'accuse de mauvais traitements? Je ne comprends pas, suis je si infecte que tout le monde se plaint de moi? On me demande mot à mot de faire la faux cul avec mes collègues... Quand? Comment? Le fameux "I" et sa bande, en place depuis l'ouverture ont le monopole de la maison, je le sais et ma collègue qui les voit toute la journée me l'a dit avant même que je ne parle de quoique ce soit...
On me dit que je suis fatiguée, et que j'ai aussi le stress de l'oral pour mon concours. Je n'étais pas fatiguée hier matin encore avant d'entrer dans ce bureau, stressée par un oral de niveau 3ème? sûrement pas non! Je suis peut être même un peu trop sûre de moi sur le sujet mais dans ma longue expérience de commerciale, on se vend tous les jours, j'ai fait l'université, parler devant un amphi sans problème... Cela me semble une formalité d'avoir à exposer mes motivations et mes convictions dans ce métier...
Je suis dans un état second depuis hier soir, ma fille est inquiète et m'assomme de sms...
Je suis au point de non retour... Je ne me vois pas retourner là bas avec cette étiquette... Je me sens une moins que rien... Je ne comprends rien à cette société. J'aurais des médicaments sous la main, je me ferais un cocktail pour m'endormir. J'aurais encore une voiture? J'aurais pris le volant et pris ces routes de montagnes, louper un virage... Je balaie du regard autour de moi à la recherche d'un objet qui m'aide à en finir une bonne fois pour toute. Je n'ai plus d'inquiétude pour ma fille, si je pars mon frère que j'ai retrouvé il y a quelques jours s'en occupera. Je l'ai blindée et elle n'a pas eu mon mauvais départ dans la vie. J'ai tenu jusqu'ici malgré tout cela, elle fera mieux...
Aidez moi! Je ne demande jamais rien mais cette fois c'est trop en si peu de temps. Pourquoi je me sens éjectée de partout depuis que je suis dans cette région alors que je n'ai que de bonnes intentions? Suis je folle? Faut il m'enfermer? Je me sens coupable de vouloir être une bonne personne...
Je n'en peux plus
il y a surement des fautes, désolée aucun courage à m'appliquer...
Tilda
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Re: Agression physique au travail

Message par Tilda »

Bonjour

Avez vous pensé aller voir un médecin du travail ?
C'est particulièrement difficile d'être dans un cercle infernal sans pouvoir rien prouver. Mais s'il devait y avoir enquête, elle peut se faire discrètement aussi, en observant le quotidien. Le médecin du travail, ou l'inspection du travail peut envoyer quelqu'un, car il ne s'agit pas seulement de problème avec vos collègues, mais dans le cadre de l'exercice de votre travail.
C'est très difficile d'être dans votre situation, c'est un cas important. Trouvez le bon interlocuteur, entre la directrice, un médecin, un syndicat, etc ... ces lieux sont souvent surveillés, car suspectés de maltraitances diverses, il doit y avoir un organisme qui suit ce type de problème. De plus, certains pensionnaires peuvent apporter des témoignages, en ce qui les concerne, et en ce qui concerne cet homme violent. Vous ne devez pas être sa seule victime.
Avez vous conservé les messages de cet homme qui vous a harcelé ? ça peut servir à prouver des choses. Avez vous eu l'occasion d'en parler avec sa femme ? Car parfois, en le signalant à son épouse, même si elle peut nier et le défendre, peut jouer en faveur de la victime. Vous ne devez pas être la première, et sa femme a sûrement entendu ou même vu, ce qui doit déjà être un conflit dans le couple.
Porte plainte ou faites une main courante pour harcèlement, elle est valable. Et c'est votre parole contre la sienne, et les enquêteurs ont l'habitude d'analyser les propos du harceleur qui nie, qui fait porter la faute sur la femme, etc ...
Ne baissez pas les bras. Courage.
enora

Re: Agression physique au travail

Message par enora »

"Je me sens coupable de vouloir être une bonne personne..."
Je vais te dire de quoi tu as été coupable:
Tu as été coupable d'être une femme libre, choisissant une nouvelle carrière par vocation et arrivant dans un univers étriqué où des personnes comme toi sont rares.
C'est cette liberté qui les a fait te qualifier de "cas soc" car par rapport à leur univers tu es dans la marge. Tu as dérangé leur médiocrité.
Je t'invite à lire "Femmes qui courent avec les loups".
Trouve un lieu ou tu reprendra des forces, cherche des alliés.
Tu es l'héroïne de ton histoire: tu traversera les épreuves, tu vaincra car ils ne sont que des ombres.
NamasteDalai
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Re: Agression physique au travail

Message par NamasteDalai »

@enora
Comment dire? J'ai un mal fou à avoir les idées claires...
Avec cette reconversion professionnelle, un métier que je pensais HUMAIN, je pensais qu'en plus de permettre à nos aînés de garder leur dignité et leur autonomie, j'y gagnerai à rencontrer des collègues intelligentes de coeur...
Je viens de tout perdre en quelques mois : ma propre dignité, ma confiance en moi, ma situation...
Me tourner vers qui? Je ne sais à qui me fier ici. Je ne connais pas grand monde en fait... J'avais confiance en ma nouvelle cadre de santé, on m'a abattue alors déjà à terre.
Un lieu où reprendre des forces? Je n'en sais rien... J'ai tellement passé mes jours de repos à venir remplacer au pied levé les collègues que je ne sais même pas où me réfugier...
J'ai fondu en larmes en voyant que l'on m'avait répondue, je me sens moins... invisible

Je vous remercie du fond du coeur pour votre message. Je suis sincèrement touchée et je lirai "Femmes qui courent avec les loups".
Je ne trouve pas de solution à sortir de ce cauchemar... Je dois reprendre mes esprits mais j'ai grâce à vous quelques kilos en moins sur le coeur...

Merci
NamasteDalai
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Re: Agression physique au travail

Message par NamasteDalai »

Tilda a écrit :Bonjour

Avez vous pensé aller voir un médecin du travail ?
C'est particulièrement difficile d'être dans un cercle infernal sans pouvoir rien prouver. Mais s'il devait y avoir enquête, elle peut se faire discrètement aussi, en observant le quotidien. Le médecin du travail, ou l'inspection du travail peut envoyer quelqu'un, car il ne s'agit pas seulement de problème avec vos collègues, mais dans le cadre de l'exercice de votre travail.
C'est très difficile d'être dans votre situation, c'est un cas important. Trouvez le bon interlocuteur, entre la directrice, un médecin, un syndicat, etc ... ces lieux sont souvent surveillés, car suspectés de maltraitances diverses, il doit y avoir un organisme qui suit ce type de problème. De plus, certains pensionnaires peuvent apporter des témoignages, en ce qui les concerne, et en ce qui concerne cet homme violent. Vous ne devez pas être sa seule victime.
Avez vous conservé les messages de cet homme qui vous a harcelé ? ça peut servir à prouver des choses. Avez vous eu l'occasion d'en parler avec sa femme ? Car parfois, en le signalant à son épouse, même si elle peut nier et le défendre, peut jouer en faveur de la victime. Vous ne devez pas être la première, et sa femme a sûrement entendu ou même vu, ce qui doit déjà être un conflit dans le couple.
Porte plainte ou faites une main courante pour harcèlement, elle est valable. Et c'est votre parole contre la sienne, et les enquêteurs ont l'habitude d'analyser les propos du harceleur qui nie, qui fait porter la faute sur la femme, etc ...
Ne baissez pas les bras. Courage.
Merci d'avoir pris la peine de m'écrire, du fond du coeur.

Très sincèrement, au moment de l'agression sexuelle, j'ai surtout fui par peur que les représailles de mon "bourreau", de l'équipe soignante et ma direction finissent par "avoir ma peau". Quand je suis allée voir ma directrice pour lui donner ma démission en lui disant de nouveau de vive voix que je ne comprenais pas qu'elle laisse faire tout ce harcèlement moral alors que c'est puni par la loi, toute cette maltraitance, elle a répliqué que j'exagérai les faits, qu'elle ne peut de toute façon rien faire car c'est un EHPAD public (oui, dans le public vous pouvez pousser vos collègues au suicide!), quant à la maltraitance "pas vu pas pris" (bien sûr la collègue va appeler la direction pour dire qu'elle est sur le point de gifler Mme X)...
Elle n'a pas apprécié que je démissionne, elle disait que j'étais un excellent élément et... rien! Elle ne m'a pas protégée, s'est permise de douter de ma bonne foi et que si mon bourreau a dit que je le harcelais c'est donc vrai...
Seule contre tous ces ... individus, je n'ai pas grande autorité... Je n'ai d'ailleurs à ce jour même pas mon certificat de travail et me demande même de rembourser près de 800€... Je suis tellement terrorisée que je n'arrive même pas à leur écrire pour demander mon dû...
En quittant la maison de retraite A. J'ai tout fait pour qu'on perde ma trace. (changement de numéro, fermeture des comptes de réseaux sociaux..).
Lors du dépôt de plainte au commissariat, ils n'ont aucunement douté de ma bonne foi ni celle de ma collègue. La direction est en faute pour ne pas avoir agi dès qu'elle en a été informée... Mais rien ne se passe... Cela fait près de 4 mois qu'il y a eu ce dépôt de plainte mais rien n'a changé...
Nous n'avons jamais pu trouver son adresse. Limite on aurait aussi dû faire notre enquête sur ce bourreau...
En fait les seules qui se sentent coupables et surtout condamnées ce sont nous deux...

Je me pensais en sécurité dans mon nouveau travail mais cette nouvelle équipe, quoique l'on a pu me dire lors de l'entretien, n'est pas meilleure que celle que j'ai quittée mais plus... subtiles.

Ce que je vois de mes deux expériences en maisons de retraite, c'est que l'on ne vous laisse même pas le bénéfice du doute : "on nous a dit que... alors coupable et recommandé!" Je ne connaissais pas ce genre de... secte où plutôt que se préoccuper des patients, on s'acharne sur la collègue pour un déni de faciès (c'est ainsi que je le prends).

Je ne sais pas à qui me fier, à qui faire confiance. C'est une véritable tornade dans ma tête, je suis incapable d'y voir clair...

Cependant je tiens à vous remercier d'avoir pris la peine de me répondre, comme je disais à @Enora, je ne pensais même pas qu'on s'attarderait à m'écrire. Je me sens moins seule, moins minable... J'avais besoin de personnes cohérentes qui réagissent... Alors merci infiniment...
NamasteDalai
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Re: Agression physique au travail

Message par NamasteDalai »

enora a écrit :"Je me sens coupable de vouloir être une bonne personne..."
Je vais te dire de quoi tu as été coupable:
Tu as été coupable d'être une femme libre, choisissant une nouvelle carrière par vocation et arrivant dans un univers étriqué où des personnes comme toi sont rares.
C'est cette liberté qui les a fait te qualifier de "cas soc" car par rapport à leur univers tu es dans la marge. Tu as dérangé leur médiocrité.
Je t'invite à lire "Femmes qui courent avec les loups".
Trouve un lieu ou tu reprendra des forces, cherche des alliés.
Tu es l'héroïne de ton histoire: tu traversera les épreuves, tu vaincra car ils ne sont que des ombres.
@enora
Comment dire? J'ai un mal fou à avoir les idées claires...
Avec cette reconversion professionnelle, un métier que je pensais HUMAIN, je pensais qu'en plus de permettre à nos aînés de garder leur dignité et leur autonomie, j'y gagnerai à rencontrer des collègues intelligentes de coeur...
Je viens de tout perdre en quelques mois : ma propre dignité, ma confiance en moi, ma situation...
Me tourner vers qui? Je ne sais à qui me fier ici. Je ne connais pas grand monde en fait... J'avais confiance en ma nouvelle cadre de santé, on m'a abattue alors déjà à terre.
Un lieu où reprendre des forces? Je n'en sais rien... J'ai tellement passé mes jours de repos à venir remplacer au pied levé les collègues que je ne sais même pas où me réfugier...
J'ai fondu en larmes en voyant que l'on m'avait répondue, je me sens moins... invisible

Je vous remercie du fond du coeur pour votre message. Je suis sincèrement touchée et je lirai "Femmes qui courent avec les loups".
Je ne trouve pas de solution à sortir de ce cauchemar... Je dois reprendre mes esprits mais j'ai grâce à vous quelques kilos en moins sur le coeur...

Merci
Tilda
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Re: Agression physique au travail

Message par Tilda »

Bonjour

Je pense qu'au dela de chercher des réponses théoriques et de creuser , il faudra trouver des réponses concrètes, à mettre en place immédiatement. Etre pragmatique, pour résoudre votre problème. Car ça ne va pas s'arrêter là.
Prenez les devant en ce qui vous concerne : main courante, médecin du travail, etc ... Essayez de voir, avec vos anciens collègues, s'ils ne peuvent pas témoigner de qui vous êtes. Ils vous ont connue et côtoyée durant presque 18 ans, ils doivent pouvoir dire si vous êtes violente, ou autre. ça peut beaucoup aider. Il y a la possibilité de porter plainte aux prudhommes, mais ça risque de vous faire perdre votre poste, même si vous obtenez gain de cause.
Et d'ailleurs, pensez vous pouvoir rester à ce poste ? Vous croyez que vous pouvez y passer 18 ans ? Que dès le mois prochain, tout sera rentré dans l'ordre, comme si de rien n'était ?
Souvent, ce type d'établissement peut très vite amener à ouvrir une enquête en cas de mauvais traitements suspectés. Votre directrice et vos collègues ont beaucoup à perdre si ça venait à se savoir, d'où le fait de tout vous mettre sur le dos. En se débarrassant de vous, elles détournent l'attention des services compétents. Et si vous essayez cette piste. Après tout, il y a réellement de la maltraitance, de la violence. Donc un signalement, ça devrait correspondre à vos valeurs, pour améliorer la vie des pensionnaires. Il faut faire passer le problème que vous vivez d'un plan personnel à un plan professionnel : le problème est à l'intérieur de l'organisme, et non en vous.
Et de toute façon, si enquête il y a, elle ne s'arrêtera pas à écouter les accusations des collègues ou de la directrice. D'autres indices apparaitront, qui feront qu'on va y regarder. N'est-ce pas ce que craignent vos collègues ?
NamasteDalai
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Re: Agression physique au travail

Message par NamasteDalai »

Bonjour Tilda

A ce stade (et repris un peu mes esprits), j'en suis à me demander si je ne souffre pas d'un délire de persécution.
Ma collègue, celle qui travaillait aussi avec moi sur l'ancienne maison de retraite, est passée hier par inquiétude à la maison et discuter. Ce qu'elle constate, pour me connaitre très bien depuis longtemps, c'est qu'en effet, quelque chose cloche. Je lui ai répété mot pour mot tout ce que l'on me reprochait : maltraitance, problème avec l'équipe...
Elle dit, et à juste titre d'ailleurs, que si j'étais maltraitante, je n'aurais pas eu le réflexe d'en parler à la psychologue et au médecin coordinateur pour trouver un moyen de soulager ce résident en souffrance (un moyen pour lui de l'exprimer). On est passé d'une alerte de changement de comportement d'un résident Alzheimer à une accusation maltraitance.
Par ailleurs, sur ce problème "d'insertion avec l'équipe" : on me reproche de ne pas m'insérer et rester dans mon service... Il est interdit de laisser une unité protégée sans surveillance (d'ailleurs il parait même que l'on se doit d'être deux agents dans ce genre de service). Tous les aides soignants mobiles (hors unité protégée) vont à l'autre UPPD parce qu'ils se connaissent tous depuis longtemps. Le si peu que je les croise je les salue avec sourire. Sur 12 heures de travail, si je les vois 5 minutes c'est déjà bien! Et eux ne me parlent pas spontanément! J'ai surtout l'impression que j'ai une tête qui ne revient pas et qu'ils ont décidé de me dégager...
Ce qu'il me faut je pense, c'est voir ce qu'il va m'être écrit noir sur blanc sur ce recommandé...
Etre "punie" pour une faute grave j'encaisserais sans hésiter. Mais vraiment je ne comprends pas être en faute pour avoir cherché une solution pour un patient...
Je vais devoir affronter ça et pour une fois, apprendre à me défendre...
Dans 2 heures je reprends mon poste et j'ai un mal de ventre terrible...
J'aurais dû aller voir un médecin pour m'aider à tenir le coup. J'ai dû sur-estimer ma capacité à encaisser.
D'un naturel plus que calme, j'ai juste envie d'exploser de colère...

Suite au prochain numéro...

Bonne journée et merci encore pour tout!
enora

Re: Agression physique au travail

Message par enora »

Je pense plutôt que tu as subi un réel traumatisme, et que ce n'est pas du délire de persécution. Tu es venue avec des motivations sincères et de ce fait pas du tout préparée à ce qui allait t'arriver et à la violence des réactions.
Ca me rappelle quelque chose qui m'est arrivé dans le cadre de mon travail, dans mon propre atelier, c'est pourquoi ce que tu vis me touche particulièrement.
Pour ma part c'était il y a 3 ans et je sens qu'il en reste encore de grosses blessures.
Quand à laisser exploser ta colère oui c'est très justifié.
Pour ma part je ne l'ai pas fait et cela s'est transformé en une tristesse qui me ronge.
Quand je parle d'un lieu si cela peut t'inspirer il fut une époque où "j'avais" un arbre, un petit chêne, au pied duquel je venais apaiser mes peines.
J'avais l'impression que ce chêne était là pour moi.
Depuis j'ai trouvé une source. Je m'assois à coté et j'imagine que tous mes soucis se dissolvent dans le bruit de l'eau qui coule.
La difficulté n'est pas de trouver le lieu mais de s'accorder ce temps, car on s'est oubliée.
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