Le salariat me rend malade, j'ai une boule au ventre avant de commencer mon nouveau job...

[Orko80]

Bonjour à toutes et à tous, je ressens le besoin de partager ce qu'il m'arrive, avec l'espoir que cela m'aide à traverser cette période difficile...
J'ai travaillé 8 ans en grande distribution, passant de vendeur à chef de rayon, puis 5 ans en tant que travailleur indépendant.
Pour des raisons personnelles, j'ai dû retrouver un emploi salarié.
J'ai alors découvert le métier de téléconseiller.
Je dois commencer un nouveau contrat lundi 15/05 et j'en suis malade.
Suite à mes différentes expériences mais également à l'évolution de ma vie familiale, je n'ai pas un avis positif du monde du salariat. Je trouve absurde de travailler 35h/semaine pour gagner à peine de quoi payer ses factures, ne pas avoir le pouvoir s'organiser son emploi du temps et d'avoir en permanence des comptes à rendre... Quel gâchis que de passer sa vie à travailler pour consommer et refaire la même chose chaque mois...
La création d'une activité indépendante demande du temps et de l'argent, un minimum, de plus le temps que cela soit rentable il faut bien assumer les dépenses courantes, j'en ai conscience.
Seulement là, plus le temps passe et moins j'arrive à me faire violence... Ce que je dois faire est tellement éloigné de mes aspirations les plus profondes que je suis dans un état quasi dépressif alors que ça ne me ressemble pas du tout.
J'ai bien conscience que ce que je recherche sors du cadre normal imposé par la société, ce qui m'isole car mon entourage proche ne comprend pas la vision de la vie...
Je vais aller travailler, parce que je dois subvenir aux besoins de ma famille, mais je ne sais pas comment faire pour tenir mentalement...

Si vous avez des trucs ou astuces n'hésitez pas à me les partager, je vous en serai extrêmement reconnaissant.

Merci à vous

[Jeannette]

Dans un boulot, il y a 2 aspects : l'activité, et le statut.
Une activité peut être intéressante quel que soit le statut.
Ce que tu faisais en tant qu'indépendant, par exemple, ne pourrais-tu le refaire dans un poste salarié ?
Et à défaut, on recherche les satisfactions "ailleurs". Dans les loisirs par exemple. Et cela signifie par exemple de se laisser le moins possible envahir par le boulot (horaires, implication, ...).

[Orko80]

Merci Jeannette cette réponse
Pour moi le plus important c'est le statut : quelle que soit l'activité je n'en plus de la hiérarchie et surtout des contraintes...
En ce qui concerne l'activité c'est également problématique... J'ai plus de 10 ans d'expériences en grande distribution et cela fait un an que je bosse en tant que télé conseiller. Ce sont 2 domaines qui ne m'intéressent pas/plus mais pour me réorienter j'aurais besoin d'accompagnement, et de ce côté là pôle emploi ne m'aide pas beaucoup...
C'est pour toutes ces raisons que ça devient de plus en plus difficile. Je ne me vois pas traîner ma misère pendant les 25 ans qu'il me reste à faire... Ce système étant la norme, personne ne comprend ma situation et c'est difficile à expliquer...

En tout cas merci pour votre intervention, c'est très gentil de votre part

[Fugen]

Je comprends très bien ces sentiments.
J'ai été peu souvent salariée dans ma vie et ce fut rarement une bonne expérience..
Abus de pouvoir, jalousies et coup bas entre collègues, petit chefs tyrans..
Depuis un peu plus d'un an j'ai accepté des CDD à mi-temps et c'est supportable.
Je le ferai encore un an puis j'arrêterai à nouveau.
Je complète avec des ateliers et mon activité artistique. Je consomme peu, j'ai profite de tout ce qui peut être gratuit (sites de dons ou d'échange)
Le statut d'auto entrepreneur est un bon moyen de créer son emploi.
A plusieurs reprises j'ai cherché des accompagnements avec pôle Emploi ou autre, je n'ai jamais trouvé.
Pôle Emploi et ses accueils souvent pourris, ambiance et façon d'infantiliser les gens, n'est utile pour ma part que pour toucher ses allocs.
Une seule solution : se lancer, se jeter à l'eau.
Des tutoriels, des forums sont de bons outils pour qui veut se former à peu de frais.

[Orko80]

Merci pour ce témoignage, c'est rassurant de voir que je ne suis pas le seul à ressentir ça.
Je suis en train de tester une activité de vente en ligne, j'ai une autre liste également toujours dans la création d'une activité indépendante. Si ça ne tenait qu'à moi je ne chercherai pas à comprendre, je me lancerai sans hésiter et je m'en sortirai d'une manière ou d'une autre. Mais comme je suis en couple et que j'ai deux enfants, je dois assurer un minimum et faire en sorte que de l'argent rentre tous les mois... C'est cette pression familiale qui est la plus dure à gérer en ce qui me concerne, mais c'est mon rôle de m'occuper correctement de mes chéries. Je pense que je suis à un moment charnière et je ne sais pas comment l'appréhender : je ne me vois pas tout plaquer mais en même temps je ne me vois pas renoncer à mes rêves et renier mes aspirations...
Par moment je me dis que c'est sûrement plus simple d'accepter le système et de s'oublier complètement, mais je ne peux pas en arriver là...

[Fugen]

Je comprends cela aussi. Dans l'idéal cumuler différents jobs peut être une solution. Un peu de boulot chiant mais lucratif, et un peu d'activité qui nous comble.
Je pense qu'on vit dans un monde ou pour être heureux et arriver à survivre matériellement, il faut développer l'art de la débrouille.
Un homme malheureux dans son travail rend souvent son couple et ses enfants malheureux.

Ne travailler que dans l'attente de rentrer chez soi, rentrer épuisé, attendre le week end puis attendre les vacances puis sa retraite , pour moi c'est "sous-vivre". Et comme vous le dites, s'oublier, anesthésié par les fausses joies de la consommation. Avoir rêvé devenir propriétaire, puis de voir ses enfants réussir leurs études, puis de rêver qu'ils aient une bonne situation pour qu'ils puissent consommer à leur tour et nourrir la machine.

Vous avez bien compris, qu'il y a plus d'espace dans la marge, là où les rêves d'enfants s'expriment.