Je suis asperger

[boulette]

vous écrire quoi

[Dubreuil Nicole]

Plus sérieusement, chaque réponse est différente, chaque vie est intéressante dans ce que l'être en fait. Votre questionnement ne peut pas être le mien, ni vos aspirations.
Tout dépend de votre énergie psychique.
Vous avez trouvé une voie qui semble vous convenir en parlant de l'autisme. De votre façon de concevoir votre autisme. Voilà déjà une avancée.

[boulette]

Je sens constamment le besoin de me faire mal physiquement.

[Dubreuil Nicole]

Aussi futée que vous êtes, vous devez bien sûr savoir d'où cela vient !

[boulette]

savoir d'où ça viens oui; maitriser l'idée pendant plus de 3-4 jours, non.

[Dubreuil Nicole]

Personne ne parle de maîtriser.
Il faut aller plus loin dans la compréhension.
Vous vous faites du mal pour épargner quelqu'un. Vous retournez la colère contre vous. Vous culpabilisez et vous vous croyez responsable de la perversion.
Cela vous dit-il quelque chose ?

[boulette]

c'est déjà effectivement arrivé pour ses raisons là, mais dans mais quand la cause est là, c'est immédiat, après une situation donnée. Et dans ces cas spécifiques j'ai développé des moyens de l'éviter, d'extériorisé cette agressivité d'une autre manière comme l'aérobie et le yoga.

Sauf que là c'est autre chose, ses moyens ne fonctionnent pas, et les autres que j'ai tenté non plus.

[Dubreuil Nicole]

Parce que cela ne sert à rien de sceller une pierre sur un feu intérieur. Il est et sera toujours là.
A quoi cela sert-il de " soigner " le symptôme, de se leurrer, de faire l'économie d'une mort symbolique en se faisant mal physiquement pour ne plus sentir, pour atténuer un temps la souffrance psychique ?
C'est la racine qu'il faut déloger.
Il faut alors restée un temps oublieuse des mots et des justifications, se dépouiller de tout, se retrouver nue et fragile, accessible et mortelle.
Ensuite, soulever cette pierre tombale, et oser regarder ce qui se terre au fond du gouffre !

[boulette]

Moi je vis dans le "ici et maintenant" et je vise de l'avant, je cherche continuellement à me dépasser et atteindre des buts précis. Je n'ai aucunement l'intention de revivre des traumatismes passés, cela ne m'apporte absolument rien.

[Dubreuil Nicole]

Et c'est pour cela que vous continuerez inlassablement à radoter ? A fuir le passé en croyant vivre le présent et le futur, comme si vous pensiez qu'une architecture tient " en l'air " par miracle, SANS BASE NI FONDATIONS SOLIDES ? Sans travaux préalable pour assainir le sol ?
Si vous ne " guérissez " pas de votre passé en y retournant courageusement pour " reprendre vos esprits ", si vous préférez être cataloguée d'autiste, ne changez rien à vos pulsions de destruction.
La chute, l'effondrement deviendra inéluctable plus vous vieillirez. Et vous finirez bien un jour par devenir vraiment " folle ", en dehors de la réalité, si c'est ce que vous voulez vraiment.
Vous parlez de la normalité comme d'une idée dangereuse, désincarnée, mais vous vous trompez de côté du miroir.
On peut surtout craindre que vous vous complaisiez dans votre état de victime, de personne " manipulées " par un destin trop pesant pour elle ( !! )
On peut craindre que votre naïveté, votre croyance, votre fanatisme dans l'apologie des états confusionnels ou des délires, vous apportent tellement de réassurance, de fascination, de croyances en bénéfices secondaires ( craintes, pouvoir intellectuel sur les autres, intérêt, agacement, etc.. ) que vous préfériez tout de bon vous y lover, vous y construire.
Vous y structurer, comme sous une sur-carapace, une pseudo-réalité tournant autour de sentiments de toute-puissance et d'intelligence supérieure. Un statut d'être faisant partie d'une " race " supérieure, incomprise, mais qui pourrait bien réorganiser le monde..
Pourtant, j'ai déjà vu cela quelque part, pas vous ?
Prenez garde à vous, ce ne sont que des élucubrations, et vos pieds sont en argile.
A ne pas vouloir aller au fond de vos problèmes, à les masquer, les colmater naïvement par le placébo de l'autisme, ou plus exactement l'idée que vous vous faites de l'autisme, vous risquez surtout de n'en être bientôt plus qu'une caricature.