je suis hypocondriaque à 19 ans : ma vie est gâchée

Forum hypocondrie, hypocondriaque
Choco1
Messages : 2
Inscription : 07 août 2014, 23:22

je suis hypocondriaque à 19 ans : ma vie est gâchée

Message par Choco1 »

Bonsoir à tous,

Je viens sur ce forum car je suis hypocondriaque et je suis épuisée par mon hypocondrie excessive. J'ai 19 ans bientôt 20 et je souffre d'hypocondrie depuis environ 4-5 ans. Je ne sais plus très bien quand ça a commencé. Quand j'étais plus jeune je me rappelle une fois où j'avais fait une énorme crise de panique car je croyais être atteinte d'une leucémie foudroyante. Je passais mes journées à lire les forums de personnes malades, les symptômes. Et du coup je pleurais et pendant quelques jours je ne voulais même plus sortir de chez moi, je me croyais tellement atteinte que je voulais couper contact avec mes amis, ensuite je m'imaginais déjà mes parents et ma famille triste suite a la nouvelle. J'en ai parle à ma mère qui m'a dit qu'il fallait que j'arrête mes délires que c'était du n'importe quoi. Je suis allée en pleurant chez le médecin il m'a prescrit une prise de sang et tout était normal. Du coup j'étais rassurée et je n'ai plus pensé a cette maladie. Puis j'ai eu d'autres passages comme ça : je croyais que j'avais un cancer des ganglions etc.

Jusqu'au jour où j'ai eu ma première relation sexuelle et à partir de ce moment la j'ai eu une peur phobique du vih, grosse crise de panique, pleures etc. Puis j'ai fait un premier test qui était négatif. Ensuite j'ai eu un autre copain plusieurs mois après et le préservatif qui craque : et c'est reparti je pleure je me crois atteinte je refais un test : négatif. Ouf! Puis il y a environ 2 mois j'ai eu un copain et je sais pas pourquoi a peine nous avons commencé les préliminaires que je me suis dit que ça se trouve il était atteint du vih et qu'il me l'avait transmis. Là c'était des crises énormes ça recommence : je pleure je pense qu'à ça pendant 6 semaines jusqu'au test qui est négatif. Le pb est que je me dis que ça se trouve il se sont trompés etc. Même si mon médecin et sida info service m'ont dit que la situation ne comportait pas de risque et que je n'avais rien a craindre car même le test était négatif. Bref depuis ce résultat je n'arrive pas a me dire que je suis saine. C'est comme si j'essayais de trouver le moindre petit truc qui pourrait prouver que les médecins ont tort.

C'est un énorme pb car ça me bloque et je n'arrive plus a avoir de copains ni de relations sexuelles. Des que j'ai un copain et qu'il faut passer aux choses sérieuses je le quitte car je suis morte de peur. Je me sens pas bien au quotidien j'en souffre énormément j'ai l'impression de ne pas être normale et comme tout le monde. J'ai aussi l'impression d'avoir un pb avec les garçons c'est vrai que j'ai un manque de confiance énorme vis a vis d'eux suite a mon passé.. Je comprends pas d'où vient mon hypocondrie car ma mère ne l'est pas spécialement et ni mon père même s'il s'inquiète de temps en temps. J'ai vu sur des forums que ça peut venir d'une enfance surprotégée, c'est vrai que j'ai toujours été très proche de ma mère et aujourd'hui j'ai du mal a être loin d'elle pendant plusieurs jours!
Et puis, évidemment j'ai une peur monstre de mourir.

Je suis désolée pour le pavé mais je suis désemparée et je pense sérieusement à aller voir une psychologue mais j'aimerais auparavant un "avis" de quelqu'un ou d'un spécialiste. J'aimerais avoir une vie un peu plus heureuse et en profiter comme les gens de mon âge mais c'est impossible pour moi...

Merci d'avance aux personnes qui me répondront.
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: je suis hypocondriaque à 19 ans : ma vie est gâchée

Message par Dubreuil »

Il ne me semble pas que vous présentiez les troubles de l'hypocondrie, mais plutôt ceux de la nosophobie.
Voilà qui va vous donner de nouvelles lectures, n'est-ce pas ?!
Si vous étiez hypocondriaque vous auriez d'autres symptômes révélateurs d'une entrée dans le délire ( versant psychotique ), alors que vous êtes au contraire tout à fait lucide et que vous " articulez " votre première crise à un événement précis.
En psychanalyse on associe la nosophobie à " l'angoisse de castration ". ( au moment de l'Oedipe ) C'est la formation d'un compromis entre le Moi et le désir refoulé.
Cela se soigne car c'est une composante névrotique. Une thérapie analytique avec un psychologue clinicien formé à la psychanalyse, ou un psychanalyste ( tous ne sont pas silencieux !! ) vous aidera beaucoup à surmonter vos crises de panique.
- A ce sujet, soyez vigilante sur les réelles compétences de votre thérapeute et n'hésitez pas à en changer si vous ne vous sentez pas à l'aise avec lui ( ou elle ).
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Cap
Messages : 1
Inscription : 22 août 2014, 21:37

Re: Hypocondriaque à 19 ans : ma vie est gâchée

Message par Cap »

Salut,

J'ai 19 ans moi aussi et je suis hypocondriaque depuis pas mal d'années.. En faisant (encore) des recherches sur le sujet, je suis tombé sur ton message. Je ne vais peut être pas, hélas, pouvoir t'apporter beaucoup de conseils. J'ai aussi beaucoup de mal à vivre avec, même si j'arrive pendant certaines périodes à mettre mes angoisses de côté. Sinon le reste du temps, c'est stress sur stress, films sur films, crises de panique, d'angoisse et tout le tralala. Bref, je suis bien atteint.
D'un certain côté e crois qu'avoir conscience du problème, je veux dire, accepter de concevoir dans un petit coin de son cerveau que tous les films qu'on se fait ne sont au final QUE des films, c'est déjà un bon point ; il y a des hypocondriaques qui refusent jusqu'à admettre qu'ils le sont ..
Ensuite, je crois qu'il faut essayer de prendre du recul, pas forcément dans les périodes d'angoisse intense (d'ailleurs c'est trop dur pour le faire lucidement dans ces moments là), mais après coup, et en parler avec des amis proches, les parents etc, enfin, avoir un regard extérieur qui va vraiment appuyer sur le fait que "c'est vraiment du délire là ce que tu penses".
Alors oui c'est vrai à 19 ans c'est pas facile, oui on a peur de passer pour un fou auprès des amis etc.. Mais il y a toujours au moins une personne quelque part avec qui on peut parler de ses soucis, et ça fait du bien parfois. Ne serait-ce que pour s'obliger à bloquer cette prolifération d'idées négatives (et si et si j'avais ça .. oui mais et ça .. Et ça ça prouve que çaa, .. et si le médecin se trompait.. Etc etc.).
Après consulter un psy .. Je vais te donner mon avis perso sur la question, ce qui n'engage en rien les compétences de tous les psys de manière générale : pour moi ça a souvent été une perte de temps.
Ce qui m'a aidé dans les périodes vraiment hard, ça a été la pratique intensive d'un hobby (piano pour moi mais ce peut être n'importe quoi), faire du sport (très important pour s'aérer, s'obliger à bouger, à rester en mouvement) et surtout SORTIR. Rester chez soi à ruminer ses idées c'est horrible, sort, va voir des amis, essaye de t'en faire de nouveaux, découvre de nouveaux trucs, bref, occupe toi un maximum et remplis ta vie de façon à ce qu'il ne te reste plus de temps pour ruminer des idées noires. Ça peut marcher !

Voilà c'est pas forcément un message très optimiste étant donné que je n'ai pas d'aide miracle à donner.. Si vraiment tu es handicapée par tout ça au point de ne plus vouloir sortir ou d'avoir des idées noires (ce qui est, ceci dit, assez incompatible avec la peur de mourir), ou que ça te bloques pour les études (à la fac c'est tentant de ne pas aller en CM quand ça ne va pas), je te conseillerais d'aller voir un psy tout de même.
Si tu veux en parler je te donne mon mail ou fb.

Bonne soirée (journée ?) et bon courage !
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Hypocondriaque à 19 ans : ma vie est gâchée

Message par Dubreuil »

DUBREUIL a écrit :Il ne me semble pas que vous présentiez les troubles de l'hypocondrie, mais plutôt ceux de la nosophobie.
Voilà qui va vous donner de nouvelles lectures, n'est-ce pas ?!
Si vous étiez hypocondriaque vous auriez d'autres symptômes révélateurs d'une entrée dans le délire ( versant psychotique ), alors que vous êtes au contraire tout à fait lucide et que vous " articulez " votre première crise à un événement précis.
En psychanalyse on associe la nosophobie à " l'angoisse de castration ". ( au moment de l'Oedipe ) C'est la formation d'un compromis entre le Moi et le désir refoulé.
Cela se soigne car c'est une composante névrotique. Une thérapie analytique avec un psychologue clinicien formé à la psychanalyse, ou un psychanalyste ( tous ne sont pas silencieux !! ) vous aidera beaucoup à surmonter vos crises de panique.
- A ce sujet, soyez vigilante sur les réelles compétences de votre thérapeute et n'hésitez pas à en changer si vous ne vous sentez pas à l'aise avec lui ( ou elle ).
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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