Crise d'hypocondrie

Forum hypocondrie, hypocondriaque
Daphnis
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Crise d'hypocondrie

Message par Daphnis »

Bonjour à tous.

Comme le titre l'indique, je suis hypocondriaque. Ca fait depuis l'âge de 12 ans que j'ai appris à "vivre" avec la crise d'hypocondrie, en ayant quand même pas mal évolué, si bien que j'arrive à peu près à vivre avec, et surtout j'arrive à ne pas le montrer de trop à mon entourage.

Je fonctionne par crises de durée plus ou moins longue, en général j'ai peur uniquement des maladies mortelles et d'une seule maladie à la fois (l'angoisse est telle qu'il n'y a pas de place pour deux de toute façon...). Dans ce cas je vais voir mon médecin qui me connaît et il arrive toujours à me rassurer. Fin de la crise puis une autre commence dans des délais plus où moins longs (je peux être des mois sans faire de crise, ou quelques jours).

Le problème c'est que cette fois ci, je n'arrive pas à calmer mon angoisse depuis le mois de Juillet, ce qui commence à fortement me peser. C'est omniprésent, dès que je suis seule c'est la cata, si je suis pas occupée je cogite sans trouver d'issue.

Je vais reprendre rapidement cette crise d'hypocondrie là du début. Cet été j'ai travaillé 4 soirs de suite dans un bar car j'avais désespérément besoin d'argent (mon patron de la saison dernière m'avait lâché à la dernière minute). J'ai du animer un bar concert en tenue "attrayante" mais pas non plus vulgaire pendant 4 soirées, en faisant très attention à moi comme à mon habitude (je suis très méfiante), je travaillais avec 2 copines. Un mois plus tard environ, j'étais chez des amis à mon copain lors d'une soirée et une jeune fille a parlé d'une amie à elle qui s'était faîte violée en boîte et qui ne s'en était rendu compte que 2 ans après !! Bien sure, il ne m'en fallait pas plus, dès que j'entends parler de symptômes d'une maladie grave, ou quoi que ce soit en rapport avec le fait d'être malade, c'est ce qui déclenche un crise. A partir de là j'ai commencé à paniquer et à me demander "Et si lors de ce travail j'avais été abusée, je ne m'en rappellerais pas et je serais malade ?!". J'en ai parlé des dizaines de fois avec mon copain, quelques fois avec la copine avec qui je travaillais, ils m'ont tous les deux dit que c'était impossible techniquement parlant mais je n'arrive pas à m'y faire, je réfléchis, je réfléchis, rattrapée à chaque fois par la peur d'être malade.

L'ironie dans tout ça c'est que ce n'est même pas l'acte de viol en soi qui me fait peur, c'est le fait d'être malade, et je m'en veut terriblement pour les personnes victimes d'agressions sexuelles, ce qui est l'une des raisons pour lesquelles je n'en parle pas trop. Je me sens ridicule mais je suis prisonnière de cette énigme depuis plusieurs mois. Comme à chaque fois que j'ai eu peur d'avoir le sida, je fais de la somatisation... J'essaye de me dire que je me connais, que je sais que rien ne m'est arrivé mais je tourne en rond.

Du coup ma question tourne autour du viol plus que de l'hypocondrie, mais c'est d'avantage dans l'espoir d'être rassurée et de pouvoir me débarrasser de cette crise qui n'a que trop duré. Je venais de sortir d'une crise d'avoir peur d'avoir une tumeur juste avant d'avoir celle-ci, et ça devient fatiguant, littéralement, ça m'épuise.

Donc je me demandais, si vraiment on peut se faire violer et ne pas s'en rappeler du tout, du tout, sans aucune lésion psychologique (dépression, troubles sexuels etc). Car ça me rassurerait dans le sens où moralement (en dehors de mon hypocondrie) je vais très bien ! Aucun trouble dans ma vie sexuelle, ma vie de couple, mes interactions sociales etc... D'ailleurs, tout allait très bien avant que cette personne ne parle de son amie et que je me mette à cogiter sur une énième raison qui pourrait faire que j'ai attrapé une MST.

Je me sens nulle d'avoir écrit ce message pour les personnes qui sont atteinte de MST, ou qui ont souffert d'agressions sexuelles... C'est le problème quand on est hypocondriaque, en tout cas pour moi : on culpabilise de notre mal être, en plus de ne pas être souvent bien compris...

Merci d'avance de votre attention.
Daphnis
Messages : 7
Inscription : 05 nov. 2012, 16:35

Re: Crise d'hypocondrie

Message par Daphnis »

Moi qui vérifie 20 fois par jour si quelqu'un vient à mon secours je commence à être un peu paniquée, j'ai le sentiment que personne ne peut rien pour moi et que tout le monde s'en moque (je dis pas ça en parlant de ce forum, mais en général). A quoi bon, de toutes façon mon cas doit surement être que mon cas est désespéré, je mérite pas tout le bonheur que la vie me donne, vu que je n'arrive même pas à en profiter...
enora

Re: Crise d'hypocondrie, je suis à bout de force...

Message par enora »

Ta question est complexe car si on te répond oui, cela entretiendra ton hypocondrie.
Mon avis qui est personnel est qu'une personne qui se fait violer ou agresser peut parfois être en état de sidération telle qu'elle va effacer ce souvenir de sa mémoire.
Mais le souvenir restera gravé dans son inconscient, et parfois son corps lui lancera des appel au secours en créant des symptomes qu'on appellera maladie.
A voir peur de ces symptomes reviendrait à avoir peur des appels au secours que nous adresse notre plus proche ami (notre corps)
Il nous adresse ces appels pour que nous ne laissions pas ce traumatisme impuni, ainsi que les blessures ouvertes.
A propos de ton hypocondrie, peut être pourrais tu explorer le sens de la maladie.
Elles n'ont pas toujours un sens, une raison, mais quand même souvent.
Daphnis
Messages : 7
Inscription : 05 nov. 2012, 16:35

Re: Crise d'hypocondrie, je suis à bout de force...

Message par Daphnis »

Donc, si je comprends bien, tu me dis que c'est possible ? Même en sachant qu'avant cela j'avais déjà eu des soucis similaire ? Je veux dire mon raisonnement était que mon hypocondrie a engendré cette peur irrationnelle du viol oublié par peur d'être malade car c'est un risque d'être malade. De même aujourd'hui, j'ai peur que ça puisse m'arriver, tout comme j'ai peur aussi quand je prends le train de m'asseoir sur un siège ou une aiguille est cachée (depuis qu'un ami à moi m'a raconté qu'un fou le faisait dans des salles de cinémas pour contaminer des gens).

Je m'étais dit que comme j'avais beaucoup de souvenirs de ces 4 soirées et précis, que je me souviens bien avoir fait attention à moi, que je n'ai présenté aucune blessure, ni d'état étrange (on était toujours toutes les 3, sauf quand on allait dans notre espace perso pour se désaltérer ou prendre une pause individuellement), d'autant plus que je portais des collants fin à chaque fois et qu'ils n'ont même pas été endommagés (je sais, drôle d'argument mais je me dis qu'ils auraient été abîmés). Que j'ai beau y penser, je ne vois rien de curieux, je ne fais même pas de cauchemar, rien, et je ne présente pas d'état dépressif (comme la fille dont je parlais dans l'exemple qui m'a faite peur), ni de trouble sexuel (qui avait causé la rupture avec son copain car elle pouvait plus avoir de rapport intime avec lui). Du coup je me dis que ce n'est pas possible.
enora

Re: Crise d'hypocondrie, je suis à bout de force...

Message par enora »

Tu n'as pas bien lu ce que j'ai écrit.
Tu n'as pris que ce qui alimente ta peur.
C'est à toi de choisir si tu veux continuer à alimenter ta peur ou la guérir.
Ton "ami" t'a raconté une légende urbaine, ou plus exactement un canular.
Au lieu de porter de l'attention sur tout ce qui peut alimenter ta peur, intéresse toi à des choses constructives.
S'est il passé des choses dans ton enfance en rapport avec la maladie?
Daphnis
Messages : 7
Inscription : 05 nov. 2012, 16:35

Re: Crise d'hypocondrie, je suis à bout de force...

Message par Daphnis »

Pardon... J'ai lu plusieurs fois pour essayer de bien comprendre pourtant avant de répondre... Tu ne parlais pas de ce cas précis de peur du viol mais de ce qui peut être un traumatisme lié à l'origine de mon hypocondrie ?

J'ai déjà essayé d'y réfléchir, plusieurs facteurs peuvent peut être être pris en compte :

- J'ai déménagé plusieurs fois dans mon enfance, j'ai longtemps eu du mal à m'intégrer auprès des enfants de mon âge et j'ai été jusqu'au collège la risée des autres, le vilain petit canard. Mon père était dure et disait que c'était entièrement de ma faute et que les enfants avaient raison, que j'étais une bonne à rien (je n'exagère pas...).

- Mon père est lui-même hypocondriaque, mais à moins forte échelle que moi je pense.

- Mon grand-père (du côté de mon père) a été une figure paternelle pour moi, mon père me laissant complètement de côté, je ne l'ai jamais intéressé étant petite. Ce grand-père que j'idéalisais et adorais est décédé prématurément, j'avais 15 ans, sans grande surprise : il était tétraplégique, sous assistance respiratoire, impossible de se déplacer, à cause du tétanos qu'il a attrapé quand il était jeune adulte, mon père aussi l'a toujours connu dans la maladie, je me suis dit que ça pouvait être une raison...

- Ma mère est ultra protectrice, si je sors le soir je dois l'appeler pour dire que je suis bien rentrée, elle s'inquiète très vite, du coup elle me communique un peu son stresse à toujours pensé que je pourrais être en danger.
enora

Re: Crise d'hypocondrie, je suis à bout de force...

Message par enora »

C'est sur cette enfance là qu'il faut que tu te penches.
As tu déja vu un psychologue?
Un père qui ne t'a pas transmis la confience en toi.
Un grand père auquel tu étais attaché et qui est mort d'une maladie qu'il a attrapé par accident (d'où ta peur des maladies)
Ta mère qui te surprotège exagérément vu ton age et qui te transmets sa peur.

C'est comme si ces trois personnes avaient programmé ce mal-être.
Maintenant que tu le sais, tu as le pouvoir de le déprogrammer.
Ce serait plus facile que tu te fasses aider par un professionnel.
Mais en attendant, tu pourrais dire à ta mère d'arrêter de projeter sur toi ses peurs.
Tu es adulte, tu as le droit de vivre libérée de ces conditionnements.
Daphnis
Messages : 7
Inscription : 05 nov. 2012, 16:35

Re: Crise d'hypocondrie, je suis à bout de force...

Message par Daphnis »

En fait, il y a une semaine, j'ai vu un psychiatre par ordonnance de mon médecin, j'ai été un peu "déçue" de ce premier rendez-vous car il m'a expliqué qu'il fallait que j'en vois un autre que lui pour travailler avec une méthode "TCC" qui se focalisera sur ma phobie pour apprendre à la gérer, et que cette méthode ne prendre pas du tout en compte mon passé. Or pour moi, je pensais que c'était important car j'ai vraiment vécu une enfance/adolescence perturbée, du coup ça m'a un peu faîte tomber de haut au niveau de mes espérances ce qu'il m'a dit. Je m'attendais à ce qu'on me donne une réponse à ma question : "pourquoi suis-je comme ça ?" et que ça me permettrais de guérir petit à petit.
enora

Re: Crise d'hypocondrie, je suis à bout de force...

Message par enora »

Le psychiatre a peut être des lacunes et ton médecin aussi (mon dieu pourquoi t'orienter sur un psychiatre?!!)
Au moins tu as la chance d'avoir identifié les causes, ce serait bien de travailler dessus..
Je ne suis pas une spécialiste, c'est vrai que les TCC c'est la grand mode, je pense que ce peut être efficace vu les témoignages qu'on lit sur le sujet.
Mais un psychologue qui sache t'aider à relier les causes aux symptomes pour entrainer la résolution, tu as raison me semble tout à fait approprié.
J'aurais dit TCC si psy ne marche pas...
De toutes façon c'est à toi de sentir et de choisir ce qui est bon pour toi.
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