Hyperphagie ...

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Cameliablanc
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Hyperphagie ...

Message par Cameliablanc »

Bonjour,
Il est difficile de venir écrire cela, mais j'ai un problème que je n'arrive pas à régler seul.
J'ai 16ans et je souffre d'hyperphagie depuis 6-7mois, j'ingurgite de la nourriture de préférence grasse ou très sucrée jusqu'à en avoir mal au ventre.
A cause de ces crises que j'essaye desesperement de stopper, j'ai pris environ 4 kilos ce qui est difficile pour mon moral, étant danseuse classique je peux admirer ce désastre devant mon miroir en justaucorps... Petit à petit l'hyperphagie se transforme en boulimie puisque les vomissements commencents à venir tout seul, je sais ce qu'est cette maladie et je refuse catégoriquement de me laisser tomber dedans. Je me sens après chaque crise nulle, faible et déprimé... Je cherche dans tout ce sucre quelque chose comme du plaisir que je n'obtiens finalement pas en mangeant...
Je suis venue ici dans l'espoir que quelqu'un m'aide à mettre le doigt sur ce que provoque ces crises.
Je ne peux pas en parler à sérieusement à maman qui est en générale très à l'écoute mais traverse une période difficile puisqu'elle vient de perdre sa maman...
J'espère que vous pourrez m'aider, je compte en parler à une amie afin qu'elle m'épaule dans l'arret de ce processus, car je suis bien motivée à arrêter. J'ai déjà essayer mais à chaque fois je manque de force et je me mets par conséquent en position d'échec, ce qui me mine un peu plus, saloperire de cercle vicieux.
Merci d'avance ! :)
Nadia_BORDAS
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Re: Hyperphagie ...

Message par Nadia_BORDAS »

bonjour,
vous devez en parler à votre médecin généraliste pour qu'il puisse vous orienter vers un professionnel afin d'enrayer vottre trouble alimentaire au plus vite. Vous allez être obligée d'en parler avec votre maman . Même si elle vient de perdre sa propre mère, son rôle est de vous aider (et non l'inverse) et je suis certaine qu'elle préfère que vous lui en parliez maintenant plutot que de s'en rendre compte plus tard.
www.hypnosebourgoin.com
Elfy25
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Re: Hyperphagie ...

Message par Elfy25 »

Je rejoins Nadia_BORDAS,

J'ai galéré pendant deux ans pour me sortir de cette spirale infernale. J'en ai parlé à personne et lorsque je l'ai fait, j'étais très mal. Je pense qu'il faut que tu as parle à ta mère, je suis sure qu'elle préfère que tu lui en parles plutot que de le découvrir elle même parce que pour une maman c'est très douloureux de voir que son enfant va mal et que l'on garde tout pour soi. Il faut en parler à un professionnel, entamer une psychothérapie. C'est par ce biais que je m'en suis sortie. Il m'a fallut un peu de temps, ça ne vient pas du jour au lendemain mais la guérison est possible. Aujourd'hui, j'ai un rapport "normal" vis à vis de la nourriture et je vais bien! Bon courage.
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Clem'
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Re: Hyperphagie ...

Message par Clem' »

Bonjour, je débarque tard dans cette conversation, mais avec le bagage que je trimballe depuis l'enfance, ayant "pompé" chez ma mère cette réaction de défense pour endiguer les émotions quelles qu'elles soient - c'est ma sœur qui avait énoncé cela ainsi, elle est tout aussi prise dedans et en souffrance depuis aussi longtemps que moi. On a apprivoisé notre hyperphagie, mais il y a eu des dégâts collatéraux, c'est sûr.

Le partage sur les difficultés que vous faites ici est essentiel, car l'anonymat et la distance représentent une protection énorme. C'est un premier pas intéressant vers du mieux-être, dans le sens où la honte de s'empiffrer grandit toujours plus à cause des réactions d'autrui devant ce comportement, qu'on trimballe sur soi comme une carte de visite impossible à cacher: que l'on soit dodu, maigre ou que l'on ne puise refréner ses pulsions, il y a toujours quelqu'un pour en faire ses choux gras, tellement la cible est facile et désignée publiquement comme sujet de moqueries. En tant que danseuse classique, j'imagine bien que le justaucorps et l'inconfort ressenti avec ces kilos en plus mettent terriblement en évidence une sorte de "faute" commise envers votre entourage du studio de danse...

Et dans la recherche identitaire de chacun, il est facile de dévier vers une telle cible l'énergie de la communication, c'est moins coûteux que de se construire avec des valeurs humaines. Le besoin d'appartenir à un groupe est si fort à certains moments de l'existence, que le plus faible du groupe peut avoir comme fonction de focaliser l'attention surtout lorsque ce groupe cherche une cohésion, ou se sent en danger d'exploser. Se fédérer pour désigner le mouton noir de la bande, c'est confortable pour un temps.

Voilà pour la sécurité qui vous est offerte ici.

A présent, vu que nous sommes en juillet, et que vous avez initié ce fil en février, peut-être qu'entretemps vous avez amorcé un mouvement vers des personnes qui vous soutiennent...

Pour autant, je ne vais pas me priver de poser ici quelques réflexions qui viennent de ma propre expérience.


Je remarque que votre symptôme d'hyperphagie survient alors que la perte de votre grand-mère est récente. Se pourrait-il que cette pulsion de manger émerge parce que vous tentez d'endiguer le chagrin que votre mère ressent, et d'endiguer le vôtre à la suite de cette perte d'un être proche? Et que devant l'anxiété ressentie, et l'impuissance à la calmer autrement, vous ne fassiez que prendre la première voie qui s'offre à vous, faute d'en entrevoir de meilleures?

Je parle de symptôme parce qu'il en existe beaucoup parmi les comportements de dépendance: je vois les comportements liés à la nourriture comme une des manifestations possibles pour gérer la tension. Se tourner vers la nourriture ou vers les drogues, l'alcool, le jeu, le sport ou le sexe, tout ça, au fond, vient du même endroit du cerveau, qui cherche l'apaisement devant les traumatismes aigus ou chroniques, bien entassés en couches successives.

Le très sucré et le gras apportent à l'organisme une telle masse à digérer que le corps met toute ses forces à absorber cette surcharge; le cerveau pendant ce temps est comme anesthésié, et au fond c'est bien le but recherché: ne plus ressentir de souffrance. Pendant la digestion, le flux sanguin se concentre vers le tube digestif, le cerveau est moins irrigué, le corps se met en stand-by partout ailleurs - d'où le besoin, souvent, de faire une sieste après les repas.

Avoir de la souffrance, ça arrive tous les jours. La question est donc de la gérer en minimisant la douleur - l'apprentissage de la vie, en somme.

Et le symptôme n'est que la partie émergée de l'iceberg, les 9/10 sont en-dessous de la zone visible en surface.

C'est une rude entreprise que de plonger en-dessous de la ligne de flottaison pour chercher les origines, et peut-être que cette exploration seule n'y suffira pas. En attendant, clairement vous avez besoin de travailler à chercher d'autres manières de gérer la tension. Il s'agit de trouver ce qui vous aide à encaisser les douleurs multiples que vous vivez - deuil d'une parente, chagrin de votre mère, perte de votre estime de vous-même devant cette silhouette qui vous trouble.

Et si la disparition de ce symptôme vous menait à d'autres comportements tout aussi dommageables, rien ne sera réglé.

Donc l'accompagnement par des personnes compétentes pour chercher des solutions est nécessaire, histoire de ne pas partir dans des comportements dérivatifs qui à la longue s'avéreraient pires.

Une thérapie de fond, appuyée par du travail sur le comportement lui-même, c'est ce que je vois de mieux à faire. Mais chacun voit midi à sa porte, et vous ne pourrez commencer ce boulot-là que si vous vous sentez prête.

On peut démultiplier les consultations, mais c'est au fond ce qui se passera "pendant" qui importe. La thérapie, ça signifie d'abord aller plus mal, car la déconstruction des défenses est inévitable dans un premier temps. Etes-vous prête pour aller moins bien encore, tout d'abord?


Je vous souhaite un beau dimanche, Cameliablanc.
Qui ne peut, pneu. Qui n'peut pas, pneu plat.
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