Dur dur pour les nerfs

[Jeannette]

Contente de te relire !

[France]

Merci!

Le goût d'écrire me reprend. Comme si, je me sens dans une étape de bilan des dernières années. Le deuil m'a confronté dans mes limites.
J'ai été obligé d'apprendre, å la dure, beaucoup de choses .pour commencer , .me défendre. .contre,les,envahisseurs
, les grands talents qui voulait me dire quoi faire,, qui se permettaient de juger..<< mon tiroir å outils qui étaient trop en desordre>> tu ne vas pas garder cette,porte..ta remise ne passera pas l'hiver, ton chalet y vaut rien.etc.je vais t'en rebâtir un..pas cher

..les curieux...tu vis seule ici, tu n'as pas peur, c'est qui le gars qui vient de temps en temps, vas-tu vendre? T'es arrivée plus tard que l'an passée..
Les demandeurs..tu es seule, voudrais -tu venir garder les enfants, aller å la pharmacie, épicerie etc..tout à coup je devenais une ressource

Moi, qui avais de la difficulté å dire,non.., j'ai développé << ma face bête>> et je me suis mise å réparer ma porte , le mur de, bardeau, la remise et å ma façon , ..je m'épate moi-même parfois. Ce type,de travaux manuel, j'avais jamais,fait,cela...et miss sourire qui se transforme en face bête non plus.
J'étais trop fine...avec des limites trop élastiques, .c'était pas normal. J'ai encore du travail å faire c'est sur ..dans les travaux manuels e t sur mon réflexe de survie ..des fois je suis encore trop lente å réagir å mon goût..on dit ici,..être comme une heure plus tard dans les maritimes..mais quand on part de loin..le chemin est plus long!

[France]

Ce soir je reprends l'écriture..le thème..je suis nulle

Je me sens nulle..je ne peux pas croire être aussi nulle
J'ai témoigné cette semaine au tribunal...plainte à la protection de l'enfance concernant mon neveu, je suis sortie en choc
On nous a remis à mon frere et moi , les documents le matin..et c était terrible ce qu on avait écrit sur mon frere
Je suis encore en choc
Je suis déçue de mon témoignage..je ne peux pas croire avoir été aussi nulle.
J avais même pas apporter de papier pour me préparer et pas moyen d en trouver sur place.
Îl y a tellement de choses que j ai oublie de dire..une vrai nulle.

Même au piano..je me sens tellement nulle..je suis pu capable de jouer..trop nulle..je ne peux pas croire Qu Apres tant d'année
D étude..de pratique continuelle..ça ne paraît pas..c est peut être le temps que je mette une croix sur le piano
Pu aucun plaisir..pu capable de m entendre jouer..
Je suis nulle..même pas capable de de réussir à faire le ménage de la maison,
Je me sens anormale quand je regarde le fonctionnement des autres.

Mon jeune neveu de 11 ans..dis à ses professeurs qu 'îl est nul...et ÎL ne veut rien faire à l école.
Ben moi, je le comprends..je me sens nulle aussi

Apres tant de travail therapeutique sur moi...je me sens encore plus nulle..qu 'au debut..
Tant d effort..d investissement pour me retrouver au point zéro
La compassion envers moi -même..pas le goût pas toute
En plus de réaliser que toute ma vie..j ai jouer un rôle ..le rôle de comprendre les autres..complètement nulle en plus Quand j y pense...ça m à mener qu 'ã faire le pompier.
Je suis pas de bonne humeur..
Nulle à c....

C est pas trop comme état d 'esprit mais au moins ça me fait du bien de l'exprimer et de le sortir de ma tête.
J ai sorti du palais de justice complètement en choc..incapable d en parler..juste les mots << ça été terrible >>..sortait
Et quand je trouvais un peu d 'energie pour en parler..je tremblais de tout mon corps..comme si j'étais en choc post traumatique..une vrai nulle!
Quelle humiliation! Toute cette journée au tribunal...
J ai pu de fun pan toute dans ma vie actuellement...c est juste dûre partout.
Enfin désolée de vous avoir garocher tout cela..juste besoin d 'exprimer

[Aslan]

Et pourtant, tu es là. Tu te tiens même bien debout, si l'on se fie à ta prose, que tu relates assis(e) pour le coup j'imagine, car sinon là, le cas échéant je pourrais aisément te tacler pour l'incongruité du geste : p***, elle écrit debout !
Ce serait assurément plus pathologique que de démontrer à tout le monde (puisque tout le monde si j'ai bien compris, c'est important pour toi), et surtout à toi-même que ton paradigme au quotidien est un non-sens, de façon immanente car tu le sais, tu le tiens, et ça t'étreint : tu nages à contre-courant. Et ça a manifestement cessé de t'étonner; puis t'inquiéter: tu le constates, froidement, à la manière d'un juge qui prononce une sentence...
J'aimerais bien te dire que dans une entreprise nippone à cheval sur le protocole, être soi-disant "monté à l'envers", ah ça non ! Y a des limites à la bienséance, m'enfin...

Mais déjà s'affirmer, c'est le contraire de se faire oublier. Et se faire oublier ça sonne beaucoup comme la politesse du désespoir, du reste c'est à peu de choses près ce que disait un grand poète de mon petit chez-moi loin de la planète France, mort en héro - pour bien faire, quitte à crever la dalle toute la vie, poète et mort avec ses couilles, c'est un chié secours si j'ose dire
Mais autrement, car c'est bien ça, l'idée, le truc : les grands héros, on peut spéculer voire fabuler à leur sujet pendant des heures, gloser même (j'aime bien ce mot, l'antithèse de gnose, ça me définit bien), les grands héros donc, j'en ai vu que quelques uns dans ma courte vie et ils ne sont plus. Mais d'après ce que j'en ai vu, et j'en ai vu, je serai humble demain la veille, eh ben, ils nagent tous à contre-courant. Les rivières de mon enfance, tiens, en plein dans le mille, l'eau translucide : il n'y avait que le poisson mort qui suit le courant. Chez les hommes, tous, les homo sapiens, les sapiens sapiens sages et moins sages, même les "homos": ce sont eux, et ce sont nous, aujourd'hui j'ai envie de dire que c'est TOI le héro de ton quotidien et c'est pas des conneries : car peu importe où tu pêches; te réjouis pas trop vite de faire carrière dans la tendance (de la merde). jamais dans la tendance, mais toujours dans la bonne direction.
Et ça, tu le fais si bien.


Réfugié politique (un vrai, pas les oiseaux migrateurs d'aujourd'hui qui balancent leur coca sur le trottoir les cons): d'une époque qui commence à dater : avant la fin du monde, 99, la fin du mien. Vedeno. Komsomolskoyye, et Shali aussi, l'école n°8 là où les petits garçons ont été incendiés au lance flamme par les OMON, et pendus aux branches des arbres. Le mur derrière était vindicatif : la voilà, la jeunesse de la Tchétchénie.
99. J'avais même pas 10 ans.

Aujourd'hui, je me souviens qu'il fallait être un fou dans ma tête pour continuer à sortir la tête hors de l'eau quand bien même à marée basse, avec un SSPT, une dyspraxie aussi...

Les autres, si tu les comprends pas, c'est qu'ils sont pas normaux et toi anormale. C'est le Ba-BA. C'est qu'ils sont normés, dans notre société libérale-libertaire où tout est normatif et ce qui ne l'est pas; fautif.
J'attirais que des perverses manipulatrices. J'étais un pervers. Pas voulu chercher plus loin.

Un jour... j'ai tourné la page. Ou plutôt retourné la feuille: et j'ai su. J'ai maté la correction. La bonne réponse c'était (c'est) que les surdoués, les HPI, les zèbres, on les appelle comme on veut, ils les attirent, ces gens-là.
Ils attirent les cons aussi.
Mais on est tous le con de quelqu'un.
Celle-là, c'est un grand homme qui l'a dite...

Je suis certain qu'il t'aurait susurré des mots rassurants, peut-être bien même à l'oreille, ça dépend du plan de table mais par exemple: lors d'un repas, un dîner de cons allons-y: Coluche et toi (te prends pas un coup de vioque, hein, c'est juste un coup de vent t'inquiète). Et les autres, ils auraient bien pu maudire et en dire des méchancetés, mais il te l'aurait dit comme j'aime à croire que je te le dirais pareil si tu étais là, près de moi alors que pourtant on se connait pas :

France, t'es douée.
Et tu te reconnaitrais dans des centaines de pages, de gens inadaptés comme tu le prétends toi-même en faire partie, mais ces gens-là, ils brillent de mille feu.
Pour sûr que des gens t'aiment.
Et pour sûr que comme ton neveu, je prends les paris, on en est loin encore, je te le souhaite, mais comme toutes les étoiles, tu brilleras encore de mille feux dans ses yeux et pas que.
Car j'espère en allumer un de feu en toi, pardon, c'est prétentieux : la petite étincelle, qui impulse le mouvement dans le carbu, met en branle les injecteurs, le tigre dans le moteur, les métaphores sont là comme chez-toi les ressources...

On en reparlera ultérieurement.

J'ai fait mes études de médecine en France jusqu'aux ECN (fin de l'externat, en 6ème année, où on passe à l'abattoir pour mériter spé et circonscription voire circoncision (= dernier du classement ? proctologue dans la Creuse !))).
J'ai bifurqué ensuite quelque part, en Russie par exemple.
Tu vois, en France, second pays de mon coeur, bosser dur pour se démarquer, ça fait grandir toutes les jeunes pousses comme moi je l'étais. Même les sales graines, les orties qui poussent au milieu des roses; on s'en tape : la souffrance fait grandir, c'en est probablement la fonction objective, même si je me méfie des tautologies, ça fait Freudien, l'art d'axiomatiser tout sauf de la science, bref, je divague, on s'en fiche c'est pas mon fil.

Mais j'en ai fait quelque chose.
Dans le Caucase, je me sens pas nul. A Nice, ouh là là...
Et pourtant... faut bien croire qu'on continue à grandir même après la fin de la croissance


Prends soin de toi.

[France]

Merci Aslan d avoir pris le temps de me parler.
Ce que vous avez écrit me fait réfléchir

[France]

L attitude de sauveuse

Quand j essaie de me mettre en contact avec la première fois où j ai pris ce rôle...la scène qui me revient se passe autour de 15 ans..ma soeur qui me précède a un an de plus âgée que moi , nous sommes très différente, elle est extraverti, moi, introverti, elle est fonceuse et prend la place etc. Ce soir là, elle avait décidé de sortir veiller dans un bar

Autour de 22 heures , ma mère commençait à manifesté clairement qu 'elle sa mauvaise humeur.

Moi etant souvent le bouc émissaire, depuis tres jeune des colères de maman, ..en était venu..par je ne sais quel mécanisme de défense à encaisser sans dire un mot...j avais peur de l 'affronter.

Ce soir là, je me souviens que je l'ai affronté de front pour défendre ma soeur. Je voulais la calmer avant que ma soeur revienne..j ' avais dit à maman..on va se faire un thé et on va l attendre. Moi qui ne parlait jamais , avait parlé, Je lui avais préparer un thé..et dans l 'état qu elle était..elle l'a tiré au bout de ses bras le thé..mais moi..je me souviens qu 'à ce moment là, je n'avais plus peur d elle.

Elle s était calmée!
Une sauveuse se nourrit de gratitude..ma soeur n 'a jamais eu connaissance de ça. Moi, je voulais juste que ma mère se calme et j avais réussi. Je me suis sentie forte , c est comme çi j avais affronté et bien calmement ma plus grande peur de l époque.
Je suis devenue << sauveuse >> et me suis impliquée dans plein de cause sociale de lutte aux injustices, c est ce qui a donné le plus de sens à ma vie. Toujours impliquée avec des organisations..et aussi avec calme mais en posant des actions ..comme cela je ne me sentais pas impuissante ..Quand on voit le train qui fonce , on essaie de faire quelque chose
Me souvenir que j'ai aimé cela m impliquer socialement.

Alors Quand j exprime que je me sens nulle et que cela me fait du bien..c est comme çi je suis confronté à l impuissance dans la situation que mon frère vit , je vois ma limite..et mon grand élan à vouloir faire le maximum . Mais la situation est très complexe . Juste le geste d 'aller témoigner du côté du père..c est déjà beaucoup..mais en comparaison à mon élan...
J accueille tout cela.

[France]

La position de sauveuse..ça m'amene quel avantage? Sauveur-victime-bourreau
Jeune enfant j ai ete une victime de ma męre
Je pense qu'elle s est trnformėe en bourreau ...quand le petit frere ainė s est fait frappe mortellement par mon père qui conduisait le camion.
Plusieurs enfants plus tard..elle me donne le même prenom.
Le petit frère etait tout beau..moi..je me souviens que ma męre essayais de <<m arranger le portrait>> elle me coupait les cheveux court..affreux..disait que ça me faisait mieux les cheveux courts..je detestais et fuyait son regard..ça semblait jamais å son gout ce qu elle voyait.

Des fois j y pense..c est pas moi qu elle voulait..c etait l'autre..
La position de Sauveur ...me permet d'exister...

Et voilå..le besoin d'exister
Je vais dormir la dessus...un sauveur c'est plus fort qu 'un bourreau..
Une victime a peur, le sauveaur non..la position du bourreau..c est pas vraiment valorisant ..que de colęres, que de colère
J ai pas trouvė autre chose pour affronter ma mère
Elle m avait pratiquė å encaisser en silence...je suis devenue coriace å affronter