Ce que j'ai vécu était-il un viol?

[agathe003]

Bonjour,
Cela fait quelques mois de cela, je travaillais dans une entreprise où tout allait bien. Un collegue de travail m'a alors invité à prendre un café avec lui et d'autres collegues..À la fin il a insisté pour payer ma boisson. Les autres collegues sont rentrés chez eux. Il m'a alors proposé de passer chez lui pour continuer à discuter. Comme tout c'était bien passer j'ai accepté. Arrivée chez lui, c'était un studio tout petit, où il n'y avait pratiquement rien à part un lit. Puis au bout de quelques minutes, il m'a dit "mets toi à l'aise". Je ne voulais pas enlever ma veste. Il m'a forcé, me la enlevé, et m'a baissé le pantalon..Le rapport était fait. Je m'en veuc, je ne sais pas si c'était un viol, car j'aurais dire "NON" mais je ne l'ai pas fait. Je n'ai pas eu de réaction.. Après il m'a dit de ne le dire à personne surtout, et de partir. Je suis partie comme si de rien n'était. Les jours suivants, il ne rigolait plus avec moi au travail, et je sentais que au final cette situation n'étais pas "normale" "mais je n'ai rien dit. J'ai quitté ce travail après une semaine...
Au jour d'aujourd'hui, j'avais rencontré un homme en qui j'avais vraiment confiance. Et lun soir, il s'est mis à me carresser, sauf que je me suis mise à trembler brutalement. Il m'a alors de demandé ce qui se passait, et je n'ai pas su lui répondre... Je me demande si cela aurait pu avoir un lien, car je me suis souvenue de ce qui s'etait passé à chaque fois qu'un homme s'approche trop de moi, mais lui c'est different, j'avais pourtant des sentiments..

[Dubreuil]

" Je ne voulais pas enlever ma veste. Il m'a forcé, me la enlevé, et m'a baissé le pantalon..Le rapport était fait."
C'est un viol.

[Luciole]

Ce n'est en rien votre faute mais celle de la personne qui a commis ce crime.
Non, vous n'aviez pas à dire "non". Il y a aussi le langage corporel qui parle, et vous avez refusé d'enlever votre veste et devez être pétrifié, sans geste de caresses ni d'envie. Et il a tout de même continué (et j'imagine, se fichait de votre bonheur à vous). Donc c'est du viol et c'est de sa faute.
Vous devez porter plainte contre lui. (Et le fait qu'il vous a dit de ne rien dire me fait penser que ce n'est pas son premier coup d'essai... raison de plus pour porter plainte.)

[agathe003]

Merci de m'avoir répondu Luciole, en effet je n'ai pris aucun plaisir, et j'ai bien vu qu'il essayait de se justifier, avec des propos tels que "tu es jeune il faut profiter de la vie".. J'ai surtout fermé les yeux sur ce qui s'était passé, et je m'en voulais d'être allée chez lui, il a peut être pris comme un consentement.. J'ai peur de porter plainte, je sais qu'il serait fiché, mais j'ai peur de le revoir un jour...
Pensez-vous que cela peut venir de là, le fait que je tremble et que je ne me sente jamais en sécurité, malgré le fait que je sache que cette homme que je fréquente est respectueux, et attentif à mon égard? Justement de ce fait, je n'arrive pas à lui dire ce que j'ai vécu, et il ne comprend pas et s'éloigne..

[Luciole]

Parle-en à la police. S'il essaie quoi que ce soit, te contacter, te revoir, etc, tu peux demander a restrictive order (je ne me souviens plus du mot français) qui fait que s'il essaie de te contacter ou s'approcher de toi, la police peut légalement l'arrêter (en plus du fait que tu portes plaintes).
Oui, ça vient de là. Ton esprit et ton corps savent qu'ils ont vécu un traumatisme et sont en état d'alerte pour essayer de te protéger.

[agathe003]

Merci, pour votre réponse et votre attention en tout cas.. je vais essayer d'en parler et de me faire accompagner de quelqu'un pour porter plainte je pense.. J'arriverais peut-être mieux à vivre après avoir fait cela.. Je ne sais pas trop, mais je n'en peux plus de toujours être sur la défensive, d'avoir des sortes de flash de ces moments là..Je croyais que ce n'était que passager, mais ça ne semble pas..

[Dubreuil]

Les troubles psychiques spécifiques liés aux traumatismes ( violences physiques, attouchements, viols ) sont liés à des mécanismes de sauvegarde exceptionnels, psychologiques et neurobiologiques, déclenchés lors d'un stress extrême et du risque vital que génère le traumatisme. Ces mécanismes sont responsables d'une déconnection du circuit de réponse au stress entraînant une mémoire traumatique, une dissociation avec anesthésie affective et physique.
Par ex - Pour qu'une victime puisse vivre malgré cette insurmontable horreur, son inconscient va faire en sorte qu'elle ne se rappelle plus des deux ans de sa vie avant le drame, et deux ans après, afin qu'elle ne puisse faire aucun lien entre un souvenir anodin durant cette période, et la scène traumatique.

Angoisse réactionnelle
Difficulté d’anticipation se traduisant par la nécessité de ne plus réfléchir, cela risquant de lui rappeler l’impact émotionnel.

Troubles dissociatifs post traumatiques ( LHT )
Troubles de la mémoire et de la concentration
Sentiment d’être spectatrice de sa vie
Banalisation de son état de victime
Sentiment de vide
Troubles d’hyperactivation neurovégétative

Déni de reconnaissance
Lutte contre une menace d’atteinte à son intégrité psychique face aux dires la concernant, qui loin de prendre en compte son premier impact traumatique ( les photos en ligne ) l’entérine aujourd'hui coupable de se plaindre à nouveau de son agression ( camarades de classe, ancien petit ami ).

Anesthésie traumatique
La répétition des chocs émotionnels ont comme « anesthésié » ses relations à autrui.
Distanciation des affects, froideur pathogène
Le fait que l’on ait pu une fois encore sans son accord se servir d’elle comme objet de jouissance sexuelle la distancie dramatiquement de ses affects.

Relations interpersonnelles perturbés avec incapacité de faire confiance.
Hypervigilance / état de « qui vive ».