Repli sur soi

[Cloud]

Bonjour,

J'ai 44 ans, et je suis seul depuis presque 6 ans. Et seul dans presque tous les points. Honnêtement, c'est juste au travail que je ne le suis pas. Je ne sais plus ce que c'est d'aimer, et de me faire aimer.

Depuis ma dernière séparation, je suis (encore) tombé dans ce cercle vicieux du "repli sur soi", qui semble être réflexe bien implanté chez moi. Je souffre d'anxiété, et quand je fait un minimum d'effort pour sortir de ma zone de confort, ce sont les crises d'anxiété, plus ou moins intenses, qui me polluent la vie.

Le fait d'être solitaire n'a rien, a priori, de mauvais - c'est une caractéristique propre à chacun. Mais ce réflexe est trop présent chez moi, et je n'arrive plus à m'en sortir. Si quelqu'un entre chez moi, c'est comme si cette personne entrait à l'intérieur de moi, comme si ma demeure était ma seule protection, et laisser quelqu'un venir ici est comme déchirer une membrane qui me protège d'un monde que je ne connais plus.

J'ai été désenchanté du bonheur tant promis de la vie à deux. Mais en même tant, j'ai tellement mal en moi quand je vois deux personnes s’enlacer et se dire qu'ils s'aiment, et de les voir ensemble, complices, aimants, avec des projets mutuels. Je me sens diminué. Je sens que j'ai raté le train. Je suis presque jaloux de ne pas vivre, moi aussi, ce bonheur. Mais en même temps, je n'y crois plus. Allez comprendre.

[Dubreuil]

Que vous est-il arrivé, quand vous étiez plus jeune ?

[Nicolas.D]

Il n'existe presque voir aucune personne vraiment autonome, on a tous un minimum besoin d'être en relation avec un objet extérieur (personnes, activités...ect), avez vous un centre d'intérêt particulier ?

[Dubreuil]

[quote="Cloud"
Si quelqu'un entre chez moi, c'est comme si cette personne entrait à l'intérieur de moi, comme si ma demeure était ma seule protection, et laisser quelqu'un venir ici est comme déchirer une membrane qui me protège d'un monde que je ne connais plus.
*** Cette réflexion fait penser au fait que vous auriez pu subir des traumatismes affectifs, physiques, ou psychiques dans votre enfance.

J'ai été désenchanté du bonheur tant promis de la vie à deux.
*** C'est peut-être que vous vivez l'idée du couple comme une " réponse ", alors que c'est là que commencent les vrais questionnements.
Quant au bonheur, c'est là encore un mot qui prête à confusion. Il me semble que le bonheur est fait de petites états heureux. Le fait de vivre avec quelqu'un " répare ", "illusionne " souvent le(s) manque(s) que l'on avait en soi avant la rencontre. Sans plus.

Je sens que j'ai raté le train.
*** Quand on voit l'avenir de notre SNCF, il vaut mieux se tourner vers une autre métaphore !!
Et tout dépend de la destination, souvent c'est le voyage qui est plaisant.