On ne choisit pas sa famille

Forum adulte, aide psychologique gratuite
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: On ne choisit pas sa famille

Message par Dubreuil »

[quote="reptar"]J
J’ai étais abandonné à trois reprises.

La première fois j’avais 15 ans, lorsqu’une amie de mes parents m’a appris que tout ce que je croyais être mon monde était un mensonge.
*** Ce n'est pas un abandon, vous étiez déjà une jeune femme.
" Il ne m’en fallait pas plus, le soir même sur ma demande j’emménageais chez mes grands-parents."
Et vous étiez en capacité d'agir selon vos souhaits. C'est vous qui partez.

Pourtant ce fut lui qui fut à l’origine de mon deuxième abandon.
Vous n'avez pas été abandonnée, vous avez été frustrée, et votre ressentiment était toujours intact.
"Ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase, depuis quelque temps déjà je me sentais de trop, moi qui pourtant faisais tout mon possible pour décrocher un poste le plus vite possible. Le lendemain de faisais à nouveau mes valises et aller me réfugier chez un ex à moi qui habitais sur Lyon."
Et vous étiez en capacité d'agir selon vos souhaits. C'est vous qui partez.

Mon troisième abandon a eu lieu il y a 7 mois.
Après l’épisode de Lyon, mon père me rappela au téléphone comme si de rien n’était et ne prit même pas la peine de s’excuser. Je décidais de ne rien dire malgré ma colère et ma rancœur, car je savais que si je le faisais la seule alternative qu’il me resterait serait de couper les ponts. C’est pourtant ce que je fis par la suite.
*** C'est vous qui le dites.
" Un jour ma mère me fit part d’une opportunité, une de ses amies lui donnait une voiture. La mienne étant très vieille et me coutant une fortune, je lui proposais de la lui racheter, car après tout autant lui donner 3000e à elle plutôt qu’à un étranger. Nous en discutâme quelques mois, puis l’amie en question fit marche arrière et décidait qu’elle souhaitait finalement la vendre elle-même. Je demandais à ma mère…. etc, etc.
Vous n'avez pas été abandonnée,vous avez été bernée.

Où étaient-ils lorsque je rentrais humilié et en pleur de l’école à cause du harcèlement ? Lorsque j’ai connu ma première rupture amoureuse, j’ai appelé ma mère qui est venue, mais au lieu de me réconforter elle a passé son temps sur mon ordinateur à faire ses mails alors que je restais seul sur le canapé…
*** Votre mère semble présenter un trouble du comportement.
Vous attendez d'elle une logique, et une façon d'aimer qu'elle ne possède pas.

Alors depuis des mois que je ne dors plus que pour faire des cauchemars j’essaye malgré tout de continuer à vivre et ne plus trainer derrière moi la folie de ma famille afin de me construire une vie où l’amour et le soutient remplacerait la violence et le rabaissement que j’ai toujours connus entre deux parents qui ne savaient pas se parler autrement qu’en s’humiliant l’un l’autre. Je veux croire qu’il est possible de vivre autrement que nos ainés.
*** Oui, en réglant tout cela avec un professionnel attentif et compétent.
Tout cela est en effet extrêmement douloureux, mais vous ne pouvez pas revenir sur votre passé, alors que vous pouvez devenir indépendante dans votre coeur et avancer dans votre propre chemin.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: On ne choisit pas sa famille

Message par Dubreuil »

reptar a écrit :puisque je n'ai aucune réponse, merci de supprimer mon post svp. merci
*** Vous vous sentez une fois encore abandonnée,et vous fuyez...
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: On ne choisit pas sa famille

Message par Dubreuil »

On ne choisit pas ses parents. On ne choisit pas ses enfants. Et nul enfant n’est obligé d’aimer ses parents, et nul parent n’est obligé d’aimer son enfant. Seul le respect de part et d'autre s'impose.
Il y a une marge immense entre le désir d'enfant et l'enfant que l'on met au monde.
Nul n'est préparé à partager. Nul n'est prêt devant " la différence ". Nul ne peut savoir " avant " ce qu'il adviendra " après " de son désir, de ses fantasmes, de ses émotions qu'elles soient positives ou de rejet.
" Faire un enfant ", c'est FAIRE. Et c'est tout.
Faire un enfant pour certaines femmes, c'est ne plus jamais s'en remettre, parce qu'il vivait dans le désir et le fantasme, mais n'était pas " à faire " dans le conscient. Il faut être prêt(e) pour avoir un enfant.
Difficile d'avoir ce recul terrible de se dire que nous n'avons pas demandé à venir au monde de tel ou tel individu. Que l'on a été " tiré " du ?.. on ne sait pas d'où l'on vient. Mais on sait que l'on est porteur de caractéristiques génétiques qui ont racine bien au delà du père et de la mère. Nous sommes issus de la mémoire du monde, des mondes, de l'univers. Nous avons toutes les peines et les joies de l'humanité en nous. Nous sommes infini et universel, chacun (e ).
Nous sommes le lien entre le passé et le devenir.
Bien autre chose que fils ou fille de. Voulu ou renié.
Bien autre chose qu'enfant désiré ou banni.
Nous sommes cela, certes , mais nous sommes tellement plus attendus et complets ailleurs.
Qu'est-ce qu'un désir d'enfant ? Certainement pas une pensée " altruiste " ( on ne met pas un enfant au monde pour qu'il souffre et meurt ) mais un " élan " sexuel. La réponse à l'espèce.
Et viennent s'y greffer " le leurre " du futur parent qui " rêve " son enfant futur. Réel, symbolique, imaginaire.
Dans certains pays on met un enfant au monde et il appartient à la communauté.
On n'appartient qu'à soi.
On ne peut qu'être SEUL en soi, même accompagné, même aimé. Cela semble en effet bien plus confortable d'avoir une maman attentive et présente. Mais si le fait d'en avoir une change la destinée de certains, ce n'est pas toujours dans leur " bon sens ", et d'autres vivent sans et leur vie n'en est pas moins belle, bonne et " réussie ".
Même foetus, nous sommes déjà " indépendants. Et pourtant tributaires " des émotions et sentiments de notre génitrice.
Et cela pourrait être jugé comme injuste et affolant.
Que dire quand on vient au monde, petite fille " inconnue " pour la mère, et face à une autre inconnue. L'une est toute puissante, l'autre est totalement dépendante.
L'amour inné pour l'enfant est une fadaise. Et si l'enfant pouvait tout petit fuir à toutes jambes des bras de certains parents il le ferait sans état d'ême.
L'enfant est un faire-valoir, un objet de jouissance, un objet de troc, un chantage, une victime désignée pour se venger.. etc.. En chacun de nous il y a le pire et le meilleur. A échelle réduite, les parents peuvent passer par toutes ces étapes.. l'enfant est un formidable moyen exutoire.
Parler de l'amour inné de la mère est bon moyen de rassurer tout le monde. Le meilleur argument des diffamations contre les pères ( par ex. ) Et de perversion des liens par les services sociaux, magistrats, etc.. en culpabilisant à vie, à la fois parents et enfants.
Et c'est du lien qui va se tisser entre ces deux êtres que va " se mettre au monde " le bébé qui va grandir, évoluer, penser.
La maman met " physiquement " au monde son enfant. Il est considéré comme " son bien ", " sa chose ". Le bébé vit en symbiose ( par la force de la vie et des choses ) avec elle. Et il n'a aucune chance de s'en sortir, de s'éveiller " au monde " c'est à dire à un autre monde que celui où le maintient cette femme.
Pourtant on dit ; mettre AU monde, pas mettre A SOI.
Et puis, enfin, il va enfin et " POUR DE VRAI " venir AU monde pour la seconde fois, quand le père ou une tierce personne viendra faire " coupure " dans ce lien mortifère. L'enfant va grandir, acquérir la parole et dire Non. Et ce non, parallélement à la venue d'un tiers le libère du joug maternel. Il est enfin au monde.
Nous n'avons pas tous la même vie, nous n'avons pas tous la même chance, nous n'avons pas tous les mêmes envies, besoins, désir. Nous sommes fortement conditionnés par notre langue, notre pays, nos lois, nos croyances, etc..
Tout à revoir, refaire, repenser, redire.. parce que nous sommes libres en nous-mêmes, seuls, et uniques. Il n'y pas LA VERITE, mais notre vérité, acquise au fur et à mesure de nos expériences, et il y a également " notre vérité " dans nos croyances à la mère. Au père.
Cependant, nous sommes séparé d'eux. Ensemble parfois, mais séparés. Donc vivant.
Toute la question est là.
Et tout le travail de l'enfant qui grandit est de " tuer symboliquement " père et mère pour s'assumer et être indépendant.
S'il n'a pas assez " reçu " dans l'enfance, c'est une chose. Mais s'il en a fait son combat, sa colère, ses revendications, sa violence ou ses rancoeurs, c'est autre choses.
On ne peut pas revenir en arrière. Ni pour nous, ni pour l'autre.
On ne peut qu'essayer d'avancer avec ce que l'on a reçu. En prenant le temps de le " reconnaitre, de l'accepter ", c'est ce que l'on fait en thérapie.
Et ce bagage qui nous a été donné s'ajoute à ce que nous " en sommes " devenu. Pour en tirer le meilleur parti et laisser derrière nous ce qui ne nous appartient pas. A savoir les erreurs, les manques, les tortures mentales et/ou physiques, imposés par nos géniteurs. On garde le meilleur. On sait que l'on est " ailleurs ".
On sait que ce qui nous a manqué ne nous sera jamais rendu. Mais que ce que l'on se donne à soi-même de réflexion, de respect, de tolérance, d'attention, d'amour, nous est pour toujours acquis.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Répondre
  • Sujets similaires
    Réponses
    Vues
    Dernier message

Revenir à « Forum adulte »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Marinacqv et 102 invités