Anxiété, insomnies, délires, paranoïa et repli

[Nate]

Bonjour,
Je suis une femme de 21 ans, et j'ai, depuis un peu plus d'un mois maintenant quelques problèmes, je sais qu'il faudrait que j'aille voir quelqu'un mais pour le moment le manque d'argent et ma famille ne pouvant pas m'aider fait que je ne peux pas, je cherche donc un début de réponses à mes questionnements ici.
Je suis déjà diagnostiqué avec une anxiété généralisée, un complexe d'abandon et d'insécurité (qui découlent de mon anxiété bien évidemment) depuis la fin du collège (j'avais environ 14 ans à cette époque là). Je me suis ensuite en quelque sorte "échappée" d'un environnement malsain pour moi (harcèlement au collège, beau-père qui me maltraitait à la maison...) et contrairement à ce que l'on aurait pu croire cela n'a pas du tout arrangé les choses, comme si mon corps était habitué à être stressé et que, maintenant qu'il n'avait plus à l'être, il se créait lui-même des situations d'angoisses qui se caractérisait par d'énorme crises d'angoisses, de tétanie, de spasmophilie (je les ai toutes fait...). A ce moment là j'habitais chez ma grand-mère (qui m'a toujours très bien traitée) et j'avais une vie de lycéenne normale (pas de harcèlement, beaucoup d'amis, des notes convenables).
C'est quand j'ai eu mon appartement avec ma petite-amie il y a trois ans (j'avais donc 18 ans) que ça a continué à dégringoler. Mes crises d'angoisses ont commencés à se transformer en crise de nerfs très violentes (j'ai une fois ravagé la salle de bain, démonté le portant, jeté tous les vêtements au sol et une autre fois la chambre, jeté le matelas hors du lit, encore une fois jeté les vêtements dans la pièce, enlevé les tiroirs des armoires, arraché les affiches sur les murs...), où je pouvais, souvent, me scarifier et où je m'enfermais à clé dans le noir dans le chaos que j'avais créée pour pleurer.
A peu près à la même époque j'ai consulté un médecin spécialisé du sommeil pour des problèmes d'insomnies sévères et un inversement des cycles (je dormais le jour et vivais la nuit) et ait été en échec scolaire (je ne me rendais plus à la fac parce que trop stressée et peur des autres, et ait même arrêté la fac l'année suivante, me retrouvant sans rien).
Pendant mon année de rien, j'ai commencé à avoir des crises de paranoïa. En fait j'en avais déjà fait une ou deux à l'époque du collège (vers mes 15 ans), où je m'étais endormie un couteau sous l'oreiller, la lumière allumée et mon téléphone en mode enregistrement, persuadée que quelque chose m'écoutait et parlait et que seul mon téléphone pouvait enregistrer les sons. Puis, à mes 19/20 ans j'ai commencé à en faire plus fréquemment, quand je sortais ça m'arrivait de me cacher derrière des voitures garées en attendant que ma petite amie vienne me récupérer parce que j'étais persuadée que les gens qui passaient me voulaient du mal, souvent je regardais mal les gens dans la rue et leur parlait mal, persuadée qu'ils pouvaient lire dans mes pensées. Et c'est pour ce genre de délires que je viens poster ce pavé. Aujourd'hui, et donc depuis plus d'un mois, ce genre de délire s'est accentué, je sais que c'est faux, que les gens ne peuvent pas lire dans ma tête mais il y a une petite voix au fond de moi qui me dit que, si, et que ça fait justement parti de leur complot de faire en sorte que je me dise que je suis folle au lieu de voir la vérité, j'ai l'impression d'être la seule à ne pas pouvoir lire dans les pensées des gens et qu'il y a un complot pour me faire croire que, non personne ne fait ça, j'ai aussi toujours l'impression que les gens rient de moi dans la rue, qu'ils me jugent, qu'ils veulent m'agresser, que mes amis ne m'aiment pas, que les petit-ami/petites-amies de mes amis sont jaloux de moi, qu'ils me haïssent, qu'ils veulent m'éloigner de mes amis et que, eux-même ne veulent pas réellement être amis avec moi, j'ai toujours l'impression que tout le monde me ment, que je leur ai fait quelque chose de mal sans m'en rappeler et que, maintenant, ils font semblant de m'apprécier pour mieux me détruire après, que dès que je ne suis pas là, ma petite-amie me trompe, qu'elle préférerait être avec quelqu'un d'autre que moi ou même seule. Je fais de grosses crises de dissociations, j'ai l'impression de voir la vie à travers un voile, comme si j'étais dans un rêve, quand je me vois dans le miroir il m'arrive de ne pas me reconnaître, des fois juste en voyant mes mains je n'arrive pas à comprendre qu'elles m'appartiennent, les choses autour commencent à ne plus avoir de sens et je me pose des questions étrange comme "pourquoi est-ce qu'on ne vole pas jusqu'à la maison ? Ce serait tellement plus simple que de marcher." ou encore "pourquoi cet objet est là et d'ailleurs ça sert à quoi déjà ? Depuis quand on l'a à la maison ?" (souvent pour des choses simples comme une cuillère, une chaise ou un porte-monnaie). Il m'arrive aussi de vivre une espèce de déconnexion de la réalité, je ne vois presque plus, souvent mes yeux se mettent à papillonner très rapidement et dans les pires cas à se révulser, je finis la plupart du temps par hurler, pleurer, me recroqueviller dans un coin, par me raidir, me renfermer dans un mutisme fort. Souvent dans ces cas là j'ai des impressions bizarres (vraiment pas des hallucinations mais des impressions), comme l'impression que ma peau rapetisse autour de moi pour m'étouffer, que des insectes sont en train de me dévorer le cerveau, que quelque chose (en général un monstre noir avec de très grandes mains et plusieurs yeux sur le visage) est derrière moi en train de me fixer. Je fais de plus en plus de terreur nocturne, je rêve, par exemple, que je suis dans mon lit, que le même monstre décrit plus haut vient et commence à m'étrangler et je ne peux pas hurler, je suis seule.
Il m'arrive aussi de plus en plus fréquemment d'avoir des propos incohérents dans ma tête, des mots sans sens qui tourne en boucle dans ma tête (des mots auxquels je ne devrais pas penser sur le coup ou des mots totalement inventés), ou des millions de pensées qui se chevauchent les unes, les autres, j'essaie de penser pour me calmer mais je n'arrive plus à dissocier la vraie pensée de celles qui ne m'appartiennent pas alors souvent je fini par me parler toute seule pour être sûr que c'est bien ma voix qui parle. Comme je me méfie de toute le monde je me coupe un peu de mes amis et lorsque je les vois je leur en veux, je ne dis rien parce que je sais au fond de moi que ce n'est pas normal mais je leur en veux. Je me coupe aussi de ma famille, à qui j'en veux aussi, bref j'en veux à tout le monde et j'envoie de plus en plus chier le monde (parents/amis/petite-amie/professeurs...). J'ai repris la fac cette année et me suis retrouvée encore une fois en échec scolaire à cause d'une incapacité à apprendre, à me concentrer (je devais relire 4 fois un texte avant de le comprendre), et ne me suis presque pas faite d'amis (parce que persuadé que toute la classe parlait dans mon dos, d'ailleurs je n'arrive pas à accorder ma confiance à la seule personne avec laquelle j'ai réussi à sociabiliser). Je ne pouvais pas me rendre dans les cours magistraux parce que les amphithéâtres étaient trop pleins et que j'avais peur de me retrouver entouré de trop de gens (peur du bruit qui semble cogner beaucoup plus fort dans ma tête, peur qu'on puisse lire dans mes pensées, peur de me retrouver enfermé dedans pour qu'on me fasse du mal...).

Bref, je pense que j'ai terminé, je voudrais ajouter que mes crises d'angoisses sont bien évidemment encore plus fortes et que la seule solution que j'ai trouvé pour les calmer c'est de continuer à me scarifier (et encore ça ne marche pas vraiment).
Je suis consciente que la plupart de ces choses ne sont pas normales, qu'aucun oeil n'est dans mon mur en train de me fixer actuellement, mais je ne peux pas m'enlever ces pensées de la tête, je sais aussi qu'il faudrait que j'aille consulter et je voudrais savoir s'il y avait des moyens pour les gens comme moi, qui ont des problèmes financiers de pouvoir consulter rapidement et pour pas trop cher.
Si vous pouviez m'éclairer sur ce qui m'arrive...

[Dubreuil]

Un petit début de schizophrénie peut-être... allez voir un psychiatre en priorité