Crise existentielle dans la trentaine

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Svenska85
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Crise existentielle dans la trentaine

Message par Svenska85 »

Bonjour,

Je suis une femme de 34 ans, je vis à l’étranger, et malgré une vie qui pourrait sans doute faire envie à beaucoup, je suis en pleine remise en question sur moi-même, ma vie et mon couple.
J’aurais besoin de conseils pour trouver comment gérer au mieux cette crise et faire les choix appropriés pour moi.

En résumé j’ai immigré en Suède avec mon conjoint il y’a 8 ans. Nous sommes en couple depuis 10 ans ½, mariés depuis bientôt 6 ans. Nous sommes partis en Expat aux USA dans le cadre de son boulot pendant 3 ans, et nous venons juste de rentrer en Suède en début d’année. Je vais mal depuis 6 mois environ, alors qu’on préparait activement le retour en Suède que nous avions décidé conjointement.
J’ai mis ça d’abord sur le dos de la période aux US assez intense et fatigante (nous travaillions tous les deux, peu de vacances, beaucoup de voiture…) et j’en ai rapidement parlé à mon mari juste avant de quitter le pays.
Cependant, après une courte accalmie de 4/5 semaines dus au retour en France à Noël puis ré-emménagement en Suède en Janvier, voilà que je replonge dans mes idées noires.

En gros, j’ai l’impression que ma vie est dans un cul de sac, je n’ai pas de « but » ou de projet, n’arrive d’ailleurs pas à me projeter dans un quelconque futur, et je doute des sentiments que j’ai à l’égard de mon mari.

Nous sommes rentrés il y’a 2 mois, les projets étant pour moi de trouver du boulot, et d’acheter une maison et une voiture, mais je n’ai pour l’instant envie de rien (et tant que je n’ai pas de travail le projet « maison » bloque financièrement). Je ne me vois juste pas rester en Suède dans notre appart comme ça pour l’instant, je pense avoir besoin de temps seule ailleurs.
J’ai entendu dire que les retours d’expatriation pouvaient être difficiles, mais je pense que ma crise est plus profonde.

Je me sens très mal en ce moment et j’en ai parlé à nouveau à mon mari ce matin (pas facile de s’ouvrir mais si on ne discute pas je vais juste foncer droit dans le mur). Il est très compréhensif et est prêt à me laisser du temps pour travailler sur moi. Je pensais éventuellement rentrer en France chez mon père, qui sera sans doute absent la plupart du temps, quelques semaines ou mois et tenter de voir un psychologue là-bas. Mais je ne sais pas si je ne suis juste plus amoureuse de lui et que je n’arrive pas à accepter l’idée de rompre, ou bien si je dois travailler plus profondément sur moi, comme un probable problème d’attachement. J’ai l’habitude de « fuir » les situations qui me dérangent, et je n’arrive pas non plus à me satisfaire du moment présent. J’ai toujours eu besoin de bouger et je crois que l’idée de me fixer me fait peur.

Pensez-vous que faire « un break » en rentrant en France seule quelques temps serait une bonne idée pour me recentrer ? Je pourrais éventuellement faire appel à un psychologue en ligne mais j’ai l’impression que j’étouffe et que je tourne en rond en restant ici…



Je vais détailler un peu plus bas car je pense que ce mal être est assez général et ancré en moi depuis longtemps.
Svenska85
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Re: Crise existentielle dans la trentaine

Message par Svenska85 »

Je suis l’ainée d’une fratrie de 3 et je n’ai jamais été proches de mes frères et sœurs (d’ailleurs, j’ai maintenant 2 frères car ma sœur benjamine a changé de sexe) ni de mes parents, j’ai même d’ailleurs détesté mon frère cadet pendant de longues années. Il est né quand j’avais 3 ans ½ et j’ai mal supporté sa venue. Mais sans pourtant être proches je ne peux pas dire qu’on ait eu de différents majeurs dans la famille, on se parle juste très peu. Je n’ai par ailleurs jamais voulu d’enfants et jamais aimé m’en occuper ou jouer à la poupée.
Petite, j’ai toujours été assez introvertie et sensible. Je pleurais beaucoup et j’ai passé des journées difficiles, principalement au collège ou je me faisais harceler (surtout par les garçons) à cause de mon caractère fragile. Le remaniement des classes en 3eme m’a beaucoup aidé, mais j’ai gardé en moi que le fait de pleurer était quelque chose de honteux, et je n’ai jamais su faire part de mes sentiments profonds à qui que ce soit.

Au début de mon adolescence (13/15 ans) j’étais beaucoup dans mon monde, entre livres de fantaisie et jeux vidéo, à m’inventer des histoires d’aventure dont je faisais partie. Pour autant, avec l’arrivée du lycée, c’est aussi la période où je me suis sentie le plus libre d’être enfin moi-même dans la vraie vie. Je suis tombée raide dingue d’un mec de ma classe que je n’ai jamais eu le courage d’approcher, puis au bout de 2ans et après avoir réussi à « tourner la page » (j’ai quand même fait une « tentative d’aller à l’hôpital » / pas TS, je ne voulais pas mourir, juste attirer l’attention, lorsqu’il est sorti avec une autre fille) j’ai eu mon premier copain un peu avant mes 17ans, « histoire de ». Je l’ai quitté au bout de 2 mois mais nous sommes restés bons amis. Puis j’ai rencontré un de ses amis plusieurs mois plus tard, au moment de passer le BAC, et je suis rapidement tombée amoureuse. Nous sommes restés 5 ans ensemble mais après 1 an ½ je ne ressentais plus grand-chose pour lui. Je suis resté par paresse je pense, et peut être aussi car on s’endentait quand même plutôt bien.

J’ai entrepris des études en architecture d’intérieur, ce dont je rêvais depuis plusieurs années.
L’année 2008/2009 par contre, celle de mon diplôme, a été particulièrement difficile sur le plan personnel.
On a diagnostiqué un cancer à ma mère à l’automne 2006. Les médecins ont annoncés à mon père (ma mère ne voulait pas savoir) qu’avec chimio elle en aurait pour 2 ans à vivre. Mon père n’a rien dit, ni à ma mère, ni à nous les enfants.
J’ai commencé à me sentir mal dans ma peau à l’automne 2008, sans savoir pourquoi (je soupçonne aujourd’hui que ça ne soit à cause du non-dit du diagnostic), et mon copain de l’époque en a fait les frais. Je lui disais que ma vie était nulle, que j’aurais préféré ne pas naître… Et comme j’étais également assez avare sur les preuves d’affection, et de plus en plus depuis le début de notre relation, il a fini par me quitter vers Noël pour aller voir ailleurs.
La période a été très difficile car c’est précisément à un moment où j’avais besoin de compter sur quelqu’un car l’état de ma mère se dégradait. Elle est finalement décédée en Mars 2009.
Etonnement, j’ai l’impression que la partie la plus dure à gérer pour moi à cette période a été ma rupture. Peut-être car elle a été soudaine ?


J’ai vite repris mes esprits après le décès de ma mère, je me suis relancée dans la présentation de mon diplôme, que j’ai eu, et j’ai profité de ma vie de célibataire. La poursuite d’étude que j’envisageais a été réformée et j’ai dû trouver une solution de replis, qui m’a à l’époque donné l’impression de me « sauver la vie ». J’ai obtenu des bourses pour partir faire un stage de 6 mois en Europe, plutôt que de rentrer chez mon père et m’inscrire à la Fac une année en attendant que la formation reprenne. J’avais peur de me retrouver avec mon père et mon frère à la maison, à reprendre le rôle de ma mère car il n’était clairement pas préparé à s’occuper de nous et de la maison seul, donc j’ai « fuis » pour un partir faire un stage au Danemark.
Juste avant de partir, j’ai rencontré mon mari actuel. Il n’était pas vraiment mon genre au début, mais je me suis finalement laissé séduire, et on est sortis ensemble à la fin de l’été.

Nous avons passé 2 ans en relation longue distance, entre mes études et stages à l’étranger, puis nous nous sommes finalement installés en Suède lorsqu’il y a trouvé un travail. Nous voulions quitter Paris et la Scandinavie nous attirait, donc nous y voilà !
Nous avons vécu 5 ans en Suède, nous nous sommes mariés il y’aura 6 ans au printemps de cette année, et nous sommes ensuite partis 3 ans aux Etats-Unis dans le cadre d’un contrat d’expatriation pour son boulot.
Cette décision s’est prise conjointement. Je m’ennuyais au travail, on commençait à vouloir déménager car un peu à l’étroit dans notre appart (la question du logement est compliquée dans les grosses villes suédoises), donc l’occasion de changer d’air, même si on n’était pas attiré par les USA, nous a semblé intéressante.

Nous avons donc passé 3 ans aux USA, dans une vie assez stressante (j’avais trouvé du travail en local, peu de vacances, beaucoup de conduite, le chien à sortir soir et matin…), pour décider il y’a un an qu’on renterait en Suède fin 2019.
J’ai commencé à aller mal en Août dernier, alors qu’on commençait à préparer le retour. L’élément déclencheur est tout con : je me suis replongée dans les musiques que j’aimais étant plus jeune à l’occasion de l’anniversaire d’une amie, et j’ai commencé à repenser à ces histoires que j’écrivais pour moi-même quand j’avais 14 ans. Alors je ne sais pas si c’est le décalage entre mes rêves d’enfance (qui ne peuvent rester que des rêves car les personnages et lieux de mon roman perso viennent d’Univers fantastiques pour la plupart) et la réalité de ma situation, mais clairement ça a été le point de départ.
J’ai pensé que ça passerait, les coups de mou que j’ai restent en général 2 semaines grand max. Mais cette fois mon mal être est resté très longtemps.
Et nous voilà de retour en Suède, comme détaillé dans mon premier post.
Svenska85
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Re: Crise existentielle dans la trentaine

Message par Svenska85 »

Quant à mon mari, je ne sais pas non plus où j’en suis vis-à-vis de ce que j’éprouve pour lui. Je n’ai jamais été folle amoureuse mais j’étais bien avec lui. J’aimais vraiment nos retrouvailles lorsqu’on vivait à distance et même si j’ai souvent besoin d’être seule dans ma bulle, la vie de couple sous le même toit s’est toujours passée relativement bien. On ne se dispute que très rarement (j’ai tendance à éviter les conflits aussi, je suis plutôt du type passive/agressive donc quand ça pète c’est pas très joli…), on a plutôt les mêmes centre d’intérêts, même si on sait laisser à chacun sa place pour des activités « en solo » (du couple). On tente de discuter quand il y’a un problème, afin de le résoudre du mieux qu’on peut, et même s’il y’a des petits désaccords certaines fois ça passe plutôt bien.

Je n’ai rien à lui reprocher au final, j’ai l’impression d’avoir commencé à laisser couler la relation (un peu comme j’avais fait avec mon ex) et il est d’accord sur le fait qu’on s’est un peu laissé aller ces dernières années. Des petites choses qui me faisaient rire avant m’insupportent un peu plus maintenant (comme de son côté j’imagine), mais la différence j’ai l’impression c’est que lui est amoureux malgré tout. Il me le dit et je le vois bien, d’ailleurs il est assez ouvert et prêt à me laisser du temps, chose que je ne suis pas sure de pouvoir accepter si ça venait de lui. J’ai toujours eu beaucoup de mal à partager mes sentiments aussi, toujours eu l’impression d’être sur la retenue et ne pas oser me lâcher et m’investir avec mon cœur dans cette relation. Et d’un côté je l’envie car il m’aime, chose que j’ai du mal à faire moi-même (donc aimer vraiment quelqu’un d’autre…). Je n’ai pas vraiment confiance en moi non plus.


Maintenant si je rentre quelque temps en France, j’ai « peur » de faire de choix de tout plaquer au bout du compte. Il y’a cette idée grisante dans un sens, mais aussi terrifiante, de me retrouver comme si je quittais mes études, sans boulot (et sans sécurité sociale française ou quoi que ce soit pendant 3 mois) à repartir vivre dans la maison de mon père et d’avoir à prendre toute ma vie un peu comme en repartant de zéro…
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