Dissociation suite à une séance d'hypnose

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Dy95
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Dissociation suite à une séance d'hypnose

Message par Dy95 »

Bonjour à tous,

Je demande aux professionnels de santé et notamment psychologue et psychiatre de nouveaux avis ayant déjà eu des réponses diverses avec quelques psychologues en région parisienne.

J'ai effectué une séance d'hypnose il y a trois ans et cela c'est très mal passé car effectivement j'avais un traitement médicamenteux (quétiapine) pour toc. Suite à une rupture avec mon ancienne copine et une période covid pas simple ma famille m'a conseillé de voir une hypnothérapeute, j'étais hésitant et en avait pas forcément envie au départ, puis, avec une situation pas simple et qui n'avancé pas à l'époque j'ai choisis d'essayer un peu par force des choses.

Comme évoqué j'avais un traitement quétiapine 300 mg et l'avait évoqué en séance mais cette dame n'étant pas psychologue ou autres elle n'a pas réagit à mes informations sur le traitement. Trente minutes d'échange concernant pourquoi je venais et ensuite la séance à commencé. Avec le traitement (qui déjà m'avais créer des phobies, et de nouveaux tocs que je n'avais pas avant traitement) j'étais énormément sous control de ma vie. La dame m'a demandé de rentrer dans mon corps et par n'importe quelle partie puis de voir ce qu''il se passé et de comprendre pourquoi il y avait telle ou telle chose et comment trouver la solution etc... . Ensuite vient l'étape du réveil et là était un gros problème pour moi car je voulais me réveiller avec les meilleurs images et certaines choses n'était pas accepté dans ma tête. Elle m'a ramené des choses d'enfance et d'adolescence très compliqué à vivre. Comme évoqué, avec ce traitement, pas prêt aussi je pense et toujours dans le control je chercher pour mon réveil à avoir un réveil des meilleurs et d'avoir les meilleurs images possibles en évitant les choses qu'elle m'avait ramené.

Une heure après la séance, j'avais les veines temporales gonflées et le sentiment de plus être présent. Je regardé mon visage dans le miroir et j'étais clairement "pas là", des palpitations extrêmes au niveau plexus solaire, sentiment de plus être présent, panique, veines temporales qui palpitées, plus beaucoup de sensation (le touché, la vue, la connexion dans ma tête...), sentiment de vide dans ma tête comme si on m'avait retiré ma vie. J'avais donc toujours le même traitement avec le même dosage et commencé littéralement à devenir fou. J'ai donc contacté la dame et refais une séance puis c'était de pire en pire, et avec un comportement à l'époque compulsif je voulais toujours la revoir pour qu'elle efface ce qu'elle a fait. Après deux séances cette dame faisait en visio et juste parlé sans hypnose je pense mais je cherché à l'être pour qu'elle m'efface tout cela. Plus je communiqué avec et plus c'était pire, j'ai finis par me tappé la tête car j'avais le cerveau comme "contracté" avec un battement insupportable dans le crâne. Obligé de retourner chez ma famille, je pouvais plus courir (Sportif et très bon résultat dans plusieurs sports), ma mère obligé de me soutenir lorsque je voulais marcher etc... . Je savais presque plus qui j'étais et c'était l'une des première fois ou j'ai eu peur de mourir.

Je suis partis ensuite après de nombreuses semaines de repos à Paris (j'étais en région parisienne) et avais de nouveaux besoin de me retrouver seul. J'ai contacté en tout 8 acupuncteurs différents en trois ans, nous avons cherché les points qui pouvais calmer et les solutions. J'ai passé examens abdominal, irm cerveau etc... .

Au final j'avais décidé d'arrêter ce traitement qui me gâcher la vie et ai réussis avec l'aide d'une dame médecin acupuncteur à Paris 14. J'ai pris une décision d'avoir une alimentation diverses et bonne pour la santé, sports presque jours etc... ce qui m'a quand même un peu aidé. Puis encore une fois retourner chez ma famille car toujours dans le questionnement de "Qui je suis, ou je suis, je suis pas là, comment je fais".
L'irm présente une petite boule niveau gauche du cerveau qui après avoir vue deux médecin (chirurgien cerveau et médecin) et un neurologue au Japon, cette boule ne présente "aucun danger" pour mon état de santé. J'avais un polype VB avec micro-calcul suite à l'échographie abdominale. A part ça rien d'anormal.

Aujourd'hui, et après être revenu du Japon, je me permets de vous contacter car je ne sais pas pas vraiment comment faire et me sent presque "impuissant" face à cette situation. Je sent que je suis présent à l'heure ou j'écris à 45-50% avec toujours une petite sensation d'étaux et toujours la sensation au niveau du toucher qui est à environs 30%. Comme si mon cerveau ne réalise pas ou met du temps à réaliser que je touche quelque chose. Parfois et même quasiment tous les jours des images que cette dame m'a ramené de mon enfance adolescence et les situations difficiles de ces dernières. Les choses dont j'ai parlé qui reviennent quasiment encore chaque jours, même trois ans après. Impossible de faire des choix de vie et qui me ramène toujours dans la maison de ma famille ou tous les traumas et situations compliqué de ma jeunesse sont apparut (comme un aimant qui me ramène toujours là-bas). Quand je parle les gens me trouve totalement normal et même constructif dans mes échanges ce qui est difficile car ils n'étendent pas la souffrance mental de "Ou je suis? pourquoi je n'arrive pas à travailler alors que je veux, pourquoi je suis chez ma famille alors que je peux en partir etc... . Une heure je veux faire quelque chose et une heure après je veux partir dans le sud puis ensuite je veux repartir au Japon. Elle m'a ramené des souvenir d'un sport en particulier et aujourd'hui je suis bloqué dans ma tête à savoir si je veux refaire ce sport dans le club dans lequel j'étais petit ou pas "j'arrive pas à savoir si c'est réel la sensation de vouloir le faire ou faux car c'est une illusion de ce qu'elle m'a ramené.

Conclusion : j'ai une très bonne alimentation et une hygiène sportive qui me permets de tenir le choc. J'ai des pertes de réalité concernant les sujets traité en hypnose (est-ce que c'est vrai ou faux, impossible de faire le choix), je reviens toujours dans l'endroit ou on eu lieu les traumas et pourtant ne veux pas revenir là-bas et reprendre une vie indépendante et "normale" come un aimant impossible à combattre qui me ramène là-bas, fatigue chronique du au images incontrôlables de l'enfance qui apparaissent sans que je sache vraiment pourquoi, fatigue aussi car je peux pas avoir une vie normal et je me vois pas reprendre un travail comme ça, j'ai aussi la tête qui par à gauche parfois lors d'une inspiration et à droite lors de l'expiration (je n'avais jamais eu ça avant de toute ma vie et cela est arrivé après l'hypnose et avec le même dosage et même traitement, je vis sans toc, sans médicament mais avec des choses de l'adolescence qui ne parte jamais et pourtant je lâche prise sur ces choses, je ne suis pas dans le control.

J'ai donc vu une première dame suite à mon retour du Japon qui n'est pas psychologue et qui m'a dit que pour elle c'est un état clair de dissociation mais qu'elle ne peut pas me prendre en charge car elle suspect un trouble de la personnalité et qu'elle préfère que je vois un psychologue qui fait hypnose ou EMDR. J'ai vu ensuite une psychologue normal mais je compte pas continuer car je sent que ça me sert pas à grand chose et je n'apprécie pas forcément.

Je vous demande donc à vous médecin, psychologue, psychiatre votre avis concernant la situation que j'ai essayer d'expliquer le plus brièvement possible et le plus clair possible selon mon état actuel. Pensez-vous que le traitement le plus adapté et l'hypnose ou l'emdr ? après bien sûr avoir contacté et échangé avec le psychologue que je verrais. Je veux pas me trompé car je n'ai pas beaucoup d'aide moral de ma famille et quand il me propose une solution malheureusement ca se passe pas bien. Je vous remercie pour vos réponses constructives et pour votre savoir sur ce thème.

Evidemment, les médicaments sont terminés pour moi.

Merci beaucoup.

Dylan
Dubreuil
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Re: Dissociation suite à une séance d'hypnose

Message par Dubreuil »

J'ai effectué une séance d'hypnose il y a trois ans et cela c'est très mal passé
*** Personne ne se ressemble, et ça tombe sous le sens toutes les personnes ne sont pas candidates à l'hypnose pure et dure !
Avant tout travail hypnotique il y a une première séance, une anamnèse, c'est à dire un entretien préalable ou patient(e) et thérapeute s'expriment, pour savoir si le traitement s'avère nécessaire, et s'ils comporte des risques. Par ex : dépersonnalisation, épisode psychotique, réactions obsessionnelles, etc, etc...

Une heure après la séance, j'avais les veines temporales gonflées et le sentiment de plus être présent. Je regardé mon visage dans le miroir et j'étais clairement "pas là", des palpitations extrêmes au niveau plexus solaire, sentiment de plus être présent, panique, veines temporales qui palpitées, plus beaucoup de sensation (le touché, la vue, la connexion dans ma tête...), sentiment de vide dans ma tête comme si on m'avait retiré ma vie. J'avais donc toujours le même traitement avec le même dosage et commencé littéralement à devenir fou.
*** C'est une décompensation névrotique bien connue dans les cas ou l'hypnose est formellement déconseillée.

Aujourd'hui, et après être revenu du Japon, je me permets de vous contacter car je ne sais pas pas vraiment comment faire et me sent presque "impuissant" face à cette situation. Je sent que je suis présent à l'heure ou j'écris à 45-50% avec toujours une petite sensation d'étaux et toujours la sensation au niveau du toucher qui est à environs 30%. Comme si mon cerveau ne réalise pas ou met du temps à réaliser que je touche quelque chose. Parfois et même quasiment tous les jours des images que cette dame m'a ramené de mon enfance adolescence et les situations difficiles de ces dernières. Les choses dont j'ai parlé qui reviennent quasiment encore chaque jours, même trois ans après. Impossible de faire des choix de vie et qui me ramène toujours dans la maison de ma famille ou tous les traumas et situations compliqué de ma jeunesse sont apparut (comme un aimant qui me ramène toujours là-bas).
*** Vous semblez présenter les symptômes d'un stress post-traumatique.

j'ai aussi la tête qui par à gauche parfois lors d'une inspiration et à droite lors de l'expiration (je n'avais jamais eu ça avant de toute ma vie et cela est arrivé après l'hypnose et avec le même dosage et même traitement, je vis sans toc, sans médicament mais avec des choses de l'adolescence qui ne parte jamais et pourtant je lâche prise sur ces choses, je ne suis pas dans le control.
*** Votre "imaginaire" a été impacté, il est survolté et ce que vous ressentez sont les symptômes connus de ce stress post-traumatique.

J'ai donc vu une première dame suite à mon retour du Japon qui n'est pas psychologue et qui m'a dit que pour elle c'est un état clair de dissociation mais qu'elle ne peut pas me prendre en charge car elle suspect un trouble de la personnalité et qu'elle préfère que je vois un psychologue qui fait hypnose ou EMDR.
*** En effet, sans doute un état "borderline" dont les symptômes vous poursuivent encore.
Avec certains de mes patients j'ai pratiqué des séances d'EMDR. Si vous optez pour ce soin efficace, il faut absolument que vous le fassiez avec UN DES ENSEIGNANTS EMDR FRANCE de cette discipline ! Sinon vous pourriez avoir là encore à faire avec des charlatans.
Concernant l'hypnose je travaille avec une thérapeute qui ne pratique pas l'hypnose que j'appelle "pure et dure ", mais un dérivé de l'hypnose éricksonnienne, parce que justement elle ne comporte pas "l'endormissement" et une "main-mise " sur l'inconscient du patient.
Je vous joins plus bas des explications sur le stress post-traumatique, et sur l'hypnose humaniste que pratique cette thérapeute à Nice.






J'ai vu ensuite une psychologue normal mais je compte pas continuer car je sent que ça me sert pas à grand chose et je n'apprécie pas forcément.

Je vous demande donc à vous médecin, psychologue, psychiatre votre avis concernant la situation que j'ai essayer d'expliquer le plus brièvement possible et le plus clair possible selon mon état actuel. Pensez-vous que le traitement le plus adapté et l'hypnose ou l'emdr ? après bien sûr avoir contacté et échangé avec le psychologue que je verrais. Je veux pas me trompé car je n'ai pas beaucoup d'aide moral de ma famille et quand il me propose une solution malheureusement ca se passe pas bien. Je vous remercie pour vos réponses constructives et pour votre savoir sur ce thème.

Evidemment, les médicaments sont terminés pour moi.

Merci beaucoup.

Dylan
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PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
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Re: Dissociation suite à une séance d'hypnose

Message par Dubreuil »

8 MOYENS DE GUERIR DES EXPERIENCES TRAUMATIQUES

Les recherches de pointe nous montrent que d’avoir vécu des expériences traumatisantes émotionnellement peut jouer un rôle important dans le développement de maladies physiques à l’âge adulte. Les expériences traumatiques de l’enfance qui incluent : maltraitances émotionnelle et physiques ; humiliation verbale ; abus sexuels; présence d’un membre de la famille sous addiction ou malade mental ; abandon parental, divorce, perte, décès, emprisonnement - peuvent endommager le cerveau en cours de développement, le prédisposant aux maladies auto-immunes, maladies cardiaques, cancers, dépressions, et un nombre d’autres troubles chroniques, et très longtemps après que le traumatisme ait eu lieu.
Reconnaitre que le stress chronique durant l’enfance peut jouer un rôle - de même que la génétique et d’autres facteurs - dans le développement de maladies et de difficultés relationnelles à l’âge adulte, peut être extrêmement libérateur.
Une fois que nous comprenons comment le passé peut déborder dans le présent, et comment une enfance difficile peut devenir un âge adulte au présent tumultueux et difficile, nous avons une nouvelle possibilité de guérison.
Il y a un fond de vérité dans le vieux dicton qui dit que la connaissance est le pouvoir. Une fois que vous comprenez que votre corps et votre cerveau ont été endommagés par l’impact biologique de traumatismes émotionnels précoces, vous pouvez enfin prendre les mesures nécessaires, sur bases scientifiques, pour effacer les empreintes que les expériences adverses précoces ont laissées sur votre neurobiologie. Vous pouvez entreprendre le voyage de la guérison, pour réduire votre prédisposition à l’inflammation, la dépression, les addictions, les douleurs physiques et les maladies.
La science nous dit que la biologie ne doit pas être la destinée. Les séquelles des expériences traumatiques de l’enfance (ACE) peuvent durée la vie entière mais elles ne doivent pas forcement le faire.
- Nous pouvons réinitialiser nos cerveaux. Même si nous avons été mis en mode réactif élevé pour des décennies ou notre vie durant nous pouvons encore réduire notre niveau de réactions.
- Nous pouvons répondre aux inévitables stress de la vie de manière plus appropriée et nous éloigner d’un mode de réponse de type sur-réactif inflammatoire.
- Nous pouvons devenir résilient neurobiologiquement.
- Nous pouvons transformer une mauvaise épigénétique en bonne épigénétique et nous sauver nous-même.
Aujourd’hui, les chercheurs reconnaissent toute une gamme d’approches prometteuses pour aider à fabriquer de nouveaux neurones (connu sous le nom de neurogenèse), créer de nouvelles connexions synaptiques entre ces neurones (connu sous le nom de synptogenèse), développer de nouveaux schémas de pensées et de réactions, remettre en ligne des zones du cerveau déconnectées – et réinitialiser notre réponse au stress de manière à diminuer l’inflammation qui nous rend malade.
Nous avons les capacités, à l’intérieur de nous-même de créer une meilleure santé. Nous pourrions appeler cette entreprise courageuse « la neurobiologie de l’éveil. »
Il ne peut y avoir de meilleur moment que maintenant pour commencer notre propre réveil, de nous aider nous-même proactivement, de même que ceux que nous aimons, d’embrasser la résilience, et d’avancer vers une croissance, voire même une transformation.

Voici 8 étapes à essayer :
1. Faite les test ACE
Le pas le plus important que vous prouvez franchir en vue d’une guérison et d’une transformation est des répondre au questionnaire ACE pour vous-même et de partager votre score avec votre praticien de santé.
Pour de nombreuses personnes, faire ce test de 10 questions « aide à normaliser les conversations à propos des expériences traumatiques de l’enfance et leurs impacts sur nos vies » dit Vincent Felitti, co-créateur de l’étude ACE. « Lorsque nous faisons en sorte qu’il est possible de parler de ce qui est arrivé, cela retire le pouvoir que le secret a si souvent ».
Vous ne demandez pas à votre praticien de santé d’agir comme votre thérapeute, ou de changer vos prescriptions ; vous reconnaissez simplement qu’il peut y avoir un lien entre votre passé et votre présent. Idéalement, étant donné les découvertes récentes dans le domaine des recherches sur les ACE, votre médecin va aussi reconnaitre que ce lien est plausible, et ajouter certaines des modalités suivantes à votre protocole de guérison.

2. Commencer à écrire pour guérir.
Pensez à écrire votre histoire d’adversité durant l’enfance, en utilisant la technique que les psychologues appellent « écrire pour guérir. » James Pennebaker, professeur de psychologie a l’université du Texas à Austin, à développer cet exercice, qui démontre les effets de l’écriture comme un moyen de guérison. Il suggère « durant les quatre prochains jours, écrivez ce que sont vos émotions et pensées les plus profondes à propos des bouleversements émotionnels qui ont le plus influencés votre vie. Lors de la rédaction, lâchez prise, laisser vous réellement aller et explorer les événements et comment ils vous ont affectés. Vous pouvez lier cette expérience à votre enfance, vos relations avec vos parents, les personnes que vous avez aimées ou que vous aimez maintenant …. Écrivez sans vous arrêter pour au moins vingt minutes par jour. »
Lorsque Pennebaker avait fait faire cet exercice à ses étudiants, leurs résultats s’amélioraient. Lorsque des adultes écrivent pour se guérir, ils vont moins souvent chez le médecin et manifestent des changements dans leurs fonctions immunitaires. L’exercice d’écrire à propos de nos secrets, même si vous détruisez par la suite ce que vous avez écrit, a prouvé avoir des effets positifs sur la santé.

3. Pratiquez la Médiation pleine conscience (Mindfulness Meditation)
Un nombre croissant de recherches indiquent que les individus qui ont pratiqués la méditation pleine conscience et la « Mindfulness-Based Stress Reduction » (MBSR ou réduction du stress basée sur la pleine conscience) montent une augmentation de matière grise dans les parties du cerveau qui ont été endommagées par des expériences adverses de l’enfance et un changement dans les gènes qui régulent leur réponse physiologique au stress. D’après Trish Magyari - thérapeute diplômée - un psychothérapeute en méditation pleine conscience et chercheur qui s’est spécialisé dans les traumatismes et les maladies, les adultes souffrant d’état de stress post-traumatique (ESPT) dus a des abus sexuels durant l’enfance, qui ont pris part à un programme MBSR « spécial traumatismes », ont moins d’anxiété et de dépression, et font preuve de moins de symptômes d’état de stress post-traumatique, même deux ans après avoir suivi ce programme.
Beaucoup de centres de méditation proposent des séminaires MBSR et des retraites, mais vous pouvez pratiquer n’importe quand chez vous. Choisissez le lieu et l’heure pour vous centrer sur votre respiration alors que l’air rentre et sort de vos narines, le soulèvement et l’abaissement de votre poitrine, les sensations dans vos mains ou à travers tout votre corps, ou le son à l’intérieur ou autours de vous. Si vous devenez distrait, revenez juste à votre encrage. Ce sont là quelques instructions de Tara Brach, psychologue et professeur de médiation, pour que vous puissiez faire votre voyage en pleine conscience.
Il existe de nombreux médicaments que vous pouvez prendre pour "amortir" le système nerveux sympathique (qui augmentent votre réaction au stress lorsque vous rencontrez un évènement stressant), mais il n’y a aucun médicament qui stimule le système nerveux parasympathique (qui aide à apaiser votre corps après que les événements stressants aient disparus). Votre respiration est le meilleur traitement calmant naturel – et il n’y a pas d’effets secondaires.

4. Yoga
Lorsque des enfants sont face à des expériences adverses, ils mettent souvent de côté dans leurs corps des décennies de tensions physiques qui proviennent d’états d’esprit issus de la peur : se battre, fuir ou se figer sur place (en anglais on les appelle les 3 F : Fight, Flee, Freeze). La Tomographie par Émission de Positrons ou TEP montre que le Yoga diminue le flux sanguin vers l’amygdale, le centre d’alerte du cerveau, et augmente le flux sanguin vers le lobe frontal et le cortex préfrontal, qui nous aident à réagir aux agents stressants avec un plus grand sens de l’équanimité (ce mot signifie "égalité d'âme, qualité de celui qui garde le même état d'esprit, quels que soient les événements") Il a aussi été montré que le Yoga augmente le niveau de GABA - acide γ-aminobutyrique - un neurotransmetteur qui améliore les fonctions cérébrales, favorise le calme et nous aide à nous protéger de la dépression et de l’anxiété.

5. Thérapie
Parfois les effets à long terme des traumatismes de l’enfance sont simplement trop importants pour pouvoir y faire face seul. Dans ces cas, dit Jack Kornfield, psychologue et professeur de méditation, « la médiation n’est pas toujours suffisante ». Nous devons alors examiner les problèmes non résolus dans une relation thérapeutique, et obtenir un support dans le déballage du passé. Nous devons travailler en partenariat avec un thérapeute qualifié pour faire face à l'adversité à laquelle nous avons pu être confrontés des décennies auparavant, ces souvenirs négatifs se combinent alors avec l'expérience positive d'être entendu par quelqu'un qui nous accepte tel que nous sommes – et une nouvelle opportunité de guérison apparaît.
Une partie de la puissance de la thérapie réside dans le fait que nous nous autorisons, finalement, de construire un attachement à une personne sûre. L’acceptation inconditionnelle du thérapeute nous aide à modifier les circuits dans notre cerveau qui nous disent que nous ne pouvons faire confiance à personne, et développer de nouvelles connections neuronales plus saines. Cela peut aussi nous aider à guérir les dommages cellulaires sous-jacents du stress traumatique, jusqu’au niveau de l’ADN. Dans une étude, des patients qui ont entrepris une thérapie montrent des changements dans l’intégrité de leur génome – même plus d’un an après la fin de leurs séances régulières de thérapie.

6. Neurofeedback EEG
Le neurofeedback par électroencéphalogramme (EEG) est une approche clinique pour guérir des traumatismes de l’enfance dans laquelle le patient apprend à influencer ses pensées et ses émotions en regardant son activité cérébrale en temps réel, sur un écran d’ordinateur. Un individu relié à un ordinateur via des électrodes sur le cuir chevelu peut voir l’image d’un champ, lorsque son cerveau est sous-activé dans une zone clé, un champ qui change de réponse suivant l’activité neuronale, peut paraitre boueux et gris, avec des fleurs fanées ; mais lorsque cette zone est réactivée, cela déclenche une floraison colorée et le chant des oiseaux. Avec de la pratique, le patient apprend à initier certains schémas de pensée qui mènent à une activité neuronale associée aux images et aux sons agréables.
Vous pourriez imaginer un thérapeute formé au neurofeedback EEG comme un chef d’orchestre, qui s’efforce d’arriver à ce que différentes parties de l’orchestra jouent d’une manière plus douce dans certain cas, ou un peu plus fort dans d’autre, afin d’atteindre une harmonie. Après seulement une seule session de neurofeedback EEG, les patients font preuve d’une meilleure connectivité neuronale et améliorent leur résilience émotionnelle, ce qui en fait une option convaincante pour ceux qui ont souffert des effets à long terme de stress infantile chronique et imprévisible.

7. Thérapie EMDR
La désensibilisation et reprogrammation par des mouvements oculaires (EMDR - Eye Movement Desensitisation and Reprocessing) est une forme de psychothérapie puissante qui aide les individus à se souvenir d’expériences difficiles en toute sécurité et relie ces souvenirs de manières qui ne causent plus de peine dans le présent. Voici comme cela fonctionne : Le thérapeute certifié EMDR aide le patient à déclencher des émotions pénibles. Alors que ces émotions mènent le patient à se souvenir d’expériences difficiles spécifiques, il lui est demandé de déplacer le regard rapidement de manière spécifique, souvent en suivant un signal lumineux ou une baguette qui se déplace de gauche à droite et de droite à gauche, dans un mouvement qui simule l’effet guérisseur du sommeil paradoxal (sommeil REM pour rapid eye movement).
La redirection répétitive de l’attention en EMDR induit un état neurobiologique qui aide le cerveau à réintégrer les connexions neuronales qui ont été dérégulées par le stress chronique imprévisible et les expériences du passé. Cette réintégration peut, à son tour, conduire à une réduction des souvenirs épisodiques traumatisants que nous stockons dans l’hippocampe et qui ont réduit l’activité de l’amygdale. D’autres études ont montré que l’EMDR augmente le volume de l’hippocampe.
La thérapie EMDR a été approuvé par l'Organisation Mondiale de la Santé comme l'une des deux seules formes de psychothérapie pour enfants et adultes dans les catastrophes naturelles et les situations de guerre.

8. Formez une communauté de guérison
Souvent les ACEs proviennent de mauvaises relations - parents maltraitants, harceleurs dans les cours d’école, partenaires violents, adultes abuseurs – mais le bon type de relations peut nous aider à nous réunifier. Lorsque nous trouvons des personnes qui nous soutiennent, lorsque nous nous sentons soutenus et entourés d’amitié, nos corps et cerveaux ont une meilleure chance de guérir. Les recherches ont montré qu’avoir de forts liens sociaux améliore les résultats pour les femmes atteintes de cancer du sein, scléroses multiples et autres maladies. Ceci est dû en partie au fait que des interactions positives avec autrui augmentent la production d’ocytocine, une hormone de bien-être qui réduit la réponse inflammatoire au stress. Si vous ne trouvez pas les moyens de vous connecter, essayez un groupe de méditation pleine conscience, ou une formation MBSR, ou distribuez le questionnaire ACE autour de vous, ou même mon dernier livre : Comment vous pouvez guérir (How You Can Heal) à votre famille et vos amis de manière à susciter d’importante conversations significatives.

Vous n’êtes pas seul(e)
Quelle que soient les modalités que votre médecin choisisse de vous proposer, il est important de garder à l’esprit que vous n’êtes pas seul. Lorsque vous commencez à vous rendre compte que vos sentiments de perte, de honte, de culpabilité, d’anxiété ou de tristesse sont partagés par beaucoup d’autres, vous pouvez donner et recevoir du soutien, ainsi qu'échanger des idées de guérison.
Lorsque vous entreprenez le processus de guérison malgré vos expériences traumatiques de l'enfance, vous ne devenez pas seulement celui ou celle que vous auriez été si vous n’aviez pas commencé par rencontré ces souffrances durant votre jeunesse. Vous acquérez quelque chose de bien meilleur - une sagesse de la vie bien méritée, dont vous pouvez faire preuve dans chaque aspect de votre vie. La reconnaissance que vous avez vécu des moments difficiles vous pousse à développer l'empathie profonde, chercher plus d'intimité, donner plus de valeur aux doux moments de la vie, et chérir votre connexion aux autres et au monde en général. Ceci est l'avantage chèrement acquis d'avoir connu la souffrance.
Mais ce qui est mieux que tout, c’est que vous pouvez trouver des moyens de démarrer juste là ou vous êtes, quel que soit l’endroit où vous vous trouvez.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
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Re: Dissociation suite à une séance d'hypnose

Message par Dubreuil »

LA THERAPIE EMDR

La thérapie EMDR est une nouvelle approche de psychothérapie qui utilise la stimulation sensorielle des deux côtés du corps, soit par le mouvement des yeux soit par des stimulis auditifs ou cutanés, pour induire une résolution rapide des symptômes liés à des événements du passé.
Cette thérapie poursuit le mouvement de recherche clinique et de soins inaugurés par la psychanalyse, la thérapie cognitive comportementale, les traitements par exposition, la médecine humaniste, les thérapies systémiques et les psychothérapies brèves centrées sur la personne.
Quand un traumatisme survient, il peut se retrouver bloqué dans le système nerveux avec le souvenir d'origine, les sons, les pensées, les émotions du passé, et les sensations physiques.
Il semble que la thérapie EMDR entraîne le déblocage du système nerveux, et permette au cerveau de retraiter l'expérience traumatique.
Ce processus peut être assimilé à ce qui se produit pendant le rêve, où les mouvements oculaires rapides favorisent le retraitement du matériel inconscient.
A la différence de l'hypnose, dans la thérapie EMDR, c'est le patient qui active le processus de guérison, et qui en garde le contrôle exclusif.
La thérapie EMDR a été créée à la fin des années 80 dans la Baie de San Francisco. En moins de 10 ans, elle est devenue un des modes de traitement psychothérapeutique du PTSD (ou ESPT : État de Stress Post-Traumatique) ayant donné lieu au plus grand nombre d’études cliniques.

Le protocole de la thérapie EMDR repose sur un ensemble de principes qui sont essentiels à une approche humaniste et intégrative de la médecine et de la santé
La confiance dans la capacité d’auto-guérison propre à chacun
L’importance de l’histoire personnelle
L'approche centrée sur la personne
Un pouvoir restauré
L’importance du lien corps-esprit
Un bien-être
Une amélioration des performances.

Plusieurs études contrôlées ont démontré la remarquable efficacité de la thérapie EMDR pour la résolution des états de stress post-traumatiques (ESPT en français, PTSD dans la littérature anglo-saxonne)
Le même résultat a été constaté chez les victimes de traumatismes civils (viols, accidents, deuils) que chez les vétérans de la guerre du Vietnam ou les victimes de conflits dans les pays en voie de développement.

De fait, à ce jour, la thérapie EMDR est une des méthodes de traitement des états de stress post-traumatiques (ESPT ou « PTSD ») les mieux documentées par la littérature scientifique.
Francine Shapiro est fondatrice de la thérapie EMDR (« L’École de Palo Alto »), et présidente de l’EMDR Institute, Californie.
En juillet 2002, Francine Shapiro a reçu le prix Sigmund Freud décerné conjointement par le Congrès Mondial de Psychothérapie et la ville de Vienne.

QU'EST-CE QU'UN TRAUMATISME, ET QUE FAIRE ?

On peut parler de traumatisme émotionnel aujourd’hui après la survenue d’événements beaucoup courants : un accident de voiture, une rupture de relation, une expérience humiliante, une maladie potentiellement mortelle ou invalidante, une perte d’emploi ….

Les événements traumatisants peuvent avoir des répercussions émotionnelles graves sur certaines personnes, même si l’événement n’a pas de conséquences physiques.
1. l’événement est inattendu
2. la personne n’était pas préparé à le vivre
3. la personne ne pouvait rien faire pour l’empêcher de se produire.

Ce n’est pas la cause qui détermine si quelque chose est traumatisant, mais la façon dont la personne va vivre l’événement.
On ne peut pas prévoir comment une personne va réagir à un événement potentiellement traumatisant.

*** La particularité du traumatisme émotionnel
La conséquence immédiate du traumatisme est la perte du sentiment de sécurité avec la tenace impression d’être impuissant. La personne se sent écrasée par ce qu’elle vient de vivre.
La personne traumatisée peut avoir soit un sentiment de danger constant, soit une impression d’être déconnectée de tout sans pouvoir faire confiance à quelqu’un.

*** Il faut distinguer stress et traumatisme.
Le stress dérègle notre système nerveux mais pour une période relativement courte. On retrouve assez vite un équilibre. Le traumatisme créé une détresse qui se propage dans toutes les expériences suivantes.
Si on communique notre détresse à quelqu’un qui va réagir de manière adéquate et que nous revenons à un état d’équilibre, nous sommes dans le domaine du stress.
Si nous ne revenons pas à un état d’équilibre et que nous vivons toujours dans un état d’intensité émotionnelle active, nous sommes dans le domaine du traumatisme émotionnel.

*** Les différences entre les individus
On se demande toujours pourquoi un événement provoque une réponse émotionnellement traumatique chez une personne et pas chez une autre. On se demande aussi pourquoi le temps pour récupérer d’un traumatisme émotionnel varie d’une personne à l’autre.
Pourquoi certaines personnes rebondissent rapidement alors que d’autres sont dévastées ?
Il n’y a pas raisons objectives, même si un certain nombre de facteurs de risque rendent certaines personnes sensibles aux traumatismes émotionnels et psychologiques.
Une personne sera plus susceptible d’être traumatisée si sa charge se stress est déjà intense ou si elle a déjà subi une série d’événements négatifs.
Une personne sera plus susceptible d’être traumatisée si elle a déjà été traumatisée avant et surtout si ce traumatisme antérieur est survenu dans l’enfance et n’a pas été résolu.
N’importe qui peut devenir émotionnellement traumatisé. Ce n’est pas une question de force ou de faiblesse. Il faut juste prendre les symptômes au sérieux et ne pas hésiter à prendre des mesures pour guérir, tout comme on prend des mesures pour guérir d’une maladie physique.

*** Les symptômes du traumatisme émotionnel
Ces symptômes sont des réponses normales au traumatisme, cet événement anormal. Parfois ils peuvent être retardés pendant des mois, voire des années après l’événement. Il arrive aussi que certaines personnes ne relient pas leurs symptômes avec un traumatisme.

*** Les symptômes physiques de traumatisme
– l’insomnie ou les cauchemars,
– la fatigue
– la difficulté à se concentrer
– l’agitation ou la nervosité,
– des maux divers ou des douleurs
Les symptômes émotionnels et psychologiques du traumatisme
– le déni ou l’incrédulité
– la colère, les sautes d’humeur,
– la culpabilité, la honte
– le sentiment de tristesse ou de désespoir,
– l’anxiété ou la peur

Ces symptômes durent généralement quelques mois et s’atténue au fur et à mesure que vous traitez le traumatisme.
Mais, même ensuite, quand on se sent mieux, on peut être troublé de temps à autre par des souvenirs douloureux ou des émotions fortes, surtout en réponse à des déclencheurs tels que l’anniversaire de l’événement, une image ou un son, une situation qui rappelle l’expérience traumatisante.

*** Quand faut il chercher de l’aide auprès d’un professionnel ?
Récupérer après un traumatisme prend du temps et tout le monde guérit à son propre rythme. Mais si les mois passent sans que les symptômes diminuent, vous pourriez avoir besoin d’un professionnel.
Voici les principales raisons d’une demande d’aide (même sans traumatisme d’ailleurs)
– Une difficulté à vivre à la maison et au travail
– Des anxiétés prolongées
– Une attitude qui vous pousse à éviter les situations qui vous rappellent le traumatisme
– Un engourdissement émotionnel
– Une incapacité à former des relations satisfaisantes

*** Le traitement du traumatisme émotionnel et psychologique
Il faut prendre conscience que ce traitement, ce travail sur vous va impliquer de revivre des souvenirs même insupportables de façon à éviter qu’ils reviennent encore et encore, spontanément et de façon incontrôlable.
Il est évident qu’un tel travail, comme dans la plupart des thérapies, va vous prendre une grande énergie, source de fatigue même physique.
Mais en contrepartie, vous allez également apprendre à gérer vos émotions fortes du passé, du présent et du futur. Vous allez également construire ou reconstruire votre capacité à faire confiance aux autres.
Le traumatisme perturbe l’équilibre et le système nerveux se coince dans le surmenage. Le traitement du traumatisme doit corriger ce déséquilibre et rétablir votre sentiment de sécurité.

*** Voici deux grandes thérapies qui sont utilisées dans le traitement des traumatismes émotionnels et psychologiques :
1) La thérapie cognitive et comportementale
Elle aide à traiter et évaluer vos pensées et vos sentiments à propos du traumatisme

2) l’EMDR (la désensibilisation des mouvements oculaire et retraitement)
Elle incorpore des éléments de la thérapie cognitive et comportementale avec les mouvements oculaires ou d’autres formes de stimulation rythmique.

*** Conseils de rétablissement après un traumatisme émotionnel et psychologique
La récupération prend du temps. Il faut donc être patient en vous laissant ressentir ce que vous sentez sans jugement, sans culpabilité et sans honte.
1. Ne pas s’isoler
Il est nécessaire de maintenir vos relations pour pouvoir parler de vos sentiments.
Tentez de faire des choses qui n’ont rien à voir avec l’expérience traumatisante.
2. S’ancrer dans le présent
Soyez attentif à votre emploi du temps pour maintenir un équilibre entre les tâches ingrates et les tâches plaisantes.
Installez des objectifs réalisables et prenant plaisir à la réalisation de ce que vous entreprenez.
Reconnaissez vos émotions et vos sentiments pour les accepter.
3. Prendre soin de soi
Essayez de viser 7 à 9 heures de sommeil par nuit.
Faites de l’exercice régulièrement
Équilibrer votre alimentation
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
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Re: Dissociation suite à une séance d'hypnose

Message par Dubreuil »

LA THERAPIE COMPORTEMENTALE

La thérapie comportementale cognitive (souvent appelée TCC) est une forme populaire de psychothérapie qui met l'accent sur l'importance des pensées sous-jacentes pour déterminer comment nous nous sentons et comment nous agissons.
Les spécialistes de la TCC travaillent avec les patients pour les aider à découvrir, à approfondir et modifier leurs propres schémas de pensée et leurs réactions : ce sont elles qui déterminent nos perceptions et nos comportements. L'utilisation de la thérapie cognitive et comportementale offre aux patients une perspective précieuse, qui contribue à améliorer leur qualité de vie et à mieux gérer leur stress, notamment dans des situations difficiles où il faut résoudre des problèmes.
L’un des principes fondamentaux est que les situations externes, les interactions avec d'autres personnes et les événements négatifs ne sont pas responsables de nos mauvaises humeurs et de notre problème dans la plupart des cas.
En fait, les spécialistes de la TCC considèrent que c’est tout le contraire. En fait, ce sont nos propres réactions aux événements, nos « interprétations » des événements qui sont sous notre contrôle – et qui finissent par affecter notre qualité de vie.

Grâce à la thérapie cognitive comportementale, nous pouvons apprendre à changer la façon dont nous pensons, ce qui modifie notre façon de sentir, et modifie à son tour la façon dont nous envisageons et traitons les situations difficiles lorsqu'elles surviennent. Nous pouvons améliorer les pensées perturbatrices qui nous rendent anxieux, isolés, déprimés, enclins à manger « émotionnellement ».
Lorsque nous pouvons examiner avec précision et calme les situations sans distorsion de la réalité, de jugements ou de craintes supplémentaires, nous sommes davantage en mesure de savoir comment réagir de manière appropriée afin de nous sentir plus heureux à plus long terme.

1. Réduit l'anxiété
Selon le travail publié dans Dialogues in Clinical Neuroscience, les études autour de la TCC conclut à son efficacité incontestable pour les troubles liés à l'anxiété, notamment les troubles paniques, les troubles anxieux généralisés, les troubles d'anxiété sociale, les troubles obsessionnels compulsifs et le syndrome de stress post-traumatique. Dans l'ensemble, la TCC démontre à la fois son efficacité dans les essais contrôlés randomisés et son efficacité dans des milieux naturalistes entre les patients atteints d'angoisse et les thérapeutes. (4)
Les chercheurs ont constaté que la TCC fonctionne bien comme un remède naturel pour l'anxiété, car elle comprend diverses combinaisons des techniques suivantes: psychoéducation sur la nature de la peur et de l'anxiété, auto-surveillance des symptômes, exercices somatiques, restructuration cognitive (par exemple déconfirmation) , L'image et l'exposition in vivo aux stimuli craints (traitement de l'exposition), le sevrage des signaux de sécurité inefficaces et la prévention des rechutes.

2. Diminue les symptômes de la dépression
La thérapie cognitivo-comportementale est l'un des traitements les plus efficaces pour la dépression. Des études montrent que la TCC aide les patients à surmonter les symptômes de la dépression, comme le désespoir, la colère et le manque de motivation, et réduit leur risque de rechute dans le futur.
On pense que la TCC fonctionne très efficacement notamment du fait des changements dans la cognition (pensées) qui alimentent des cycles vicieux de sentiments négatifs et de ruminations. La TCC s'est également révélée prometteuse comme approche pour aider à lutter contre la dépression post-partum et en complément du traitement médicamenteux pour les patients bipolaires. (3)

3. Aide à traiter les troubles de l'alimentation
Le Journal of Psychiatric Clinics of North America rapporte que les troubles de l'alimentation sont l’une des difficultés où la TCC peut se montrer la plus efficace. La TCC peut aider à résoudre la psychopathologie sous-jacente des troubles de l'alimentation et remet en question la surévaluation de la forme et du poids. Cela permet aussi d’améliorer le contrôle des impulsions afin de prévenir la frénésie ou la purge, réduire les sentiments d'isolement et aider les patients à se sentir plus à l'aise autour des «aliments déclencheurs». (5)
La thérapie cognitive est devenue le traitement de choix pour traiter la boulimie nerveuse et les "troubles de l'alimentation non spécifiés", les deux diagnostics les plus courants du trouble de l'alimentation. Il est également prouvé qu’elle sera utile pour traiter environ 60 pour cent des patients atteints d'anorexie, considérée comme l'une des maladies mentales les plus difficiles à traiter.

4. Aide à améliorer l'estime de soi et la confiance
Même si vous ne souffrez pas de problèmes mentaux graves, la TCC peut vous aider à remplacer des pensées négatives et destructives qui conduisent à une faible estime de soi avec des affirmations positives et des attentes positives. Cela peut ouvrir de nouvelles perspectives pour gérer le stress, améliorer les relations et accroître la motivation pour essayer de nouvelles choses. (4)

5. Réduit les comportements addictifs et la toxicomanie
La recherche a montré que la TCC est efficace pour aider à traiter l’addiction au cannabis et d'autres dépendances aux drogues, comme la dépendance aux opioïdes et l'alcool, ainsi que d'aider les gens à cesser de fumer des cigarettes et des jeux de hasard. Les études publiées dans le Oxford Journal of Public Health impliquant des traitements pour cesser de fumer ont révélé que les compétences d'adaptation acquises au cours des sessions de TCC étaient très efficaces pour réduire les rechutes chez les personnes en sevrage tabagique et semblent être supérieures aux autres approches thérapeutiques. (6) La TCC est également efficace dans le traitement des dépendances problématiques liées au jeu (VS autres traitements témoins). (7)

Comment se déroule une séance de thérapie cognitive et comportementale ?
Votre psychologue ou votre psychothérapeute spécialisé en thérapie cognitive et comportementale aura reçu une formation spéciale et continue à se former en permanence.
Bien que les sessions puissent varier bien évidemment d’un thérapeute à un autre, elles suivent le plus souvent un schéma commun:
La session commence par une vérification de votre état/de votre humeur et de vos symptômes. Ensemble, vous et votre thérapeute fixeront un ordre du jour pour la séance. Une fois l'ordre du jour fixé, vous passez en revue la session précédente afin de pouvoir passer à la nouvelle. Vous examinez vos « devoirs » et discutez des problèmes rencontrés et de vos réussites. Ensuite, vous vous tournez vers les questions de l'ordre du jour. Les nouveaux devoirs sont fixés. La session se termine avec le thérapeute en résumant la session et en recueillant les commentaires. du patient. Une session typique dure 50 minutes à une heure.

Qu'est-ce que la restructuration cognitive?
La restructuration cognitive se réfère au processus de la TCC qui consiste à identifier et modifier les pensées négatives qui contribuent au développement de la dépression. Cela se fait en collaboration avec le patient et le thérapeute, souvent sous la forme d'un dialogue. Par exemple, un étudiant a peut-être échoué à son test de maths et conclut: "Cela me prouve que je suis stupide".
Le thérapeute pourrait demander si c'est vraiment ce que signifie le test. Afin d'aider l'élève à reconnaître l'inexactitude de la réponse, le thérapeute pourrait demander quelle est la note générale de l'élève en mathématiques.
Si l'élève répond: "C'est un B", le thérapeute peut alors souligner que sa réponse montre qu'il n'est pas stupide car il ne peut pas être stupide et avoir un B.
Ensuite, ils peuvent explorer des façons de refléter quelle est sa performance réelle sur le test.
La réponse «Je suis stupide» est un exemple de pensée automatique. Les patients souffrant de dépression peuvent avoir des pensées automatiques en réponse à certaines situations. Ces pensées sont automatiques dans la mesure où elles sont spontanées, négatives et ne sortent pas d'une pensée ou d'une logique délibérée. Elles sont souvent étayées par une hypothèse négative ou dysfonctionnelle qui guide la façon dont les patients se voient, la situation ou le monde qui les entoure.

Informations complémentaires sur la thérapie cognitivo-comportementale
La CBT a été créée pour aider les personnes souffrant de dépression, mais aujourd'hui elle sert à améliorer et à gérer différents types de troubles et symptômes mentaux, y compris: l'anxiété, le trouble bipolaire, le syndrome de stress post-traumatique, le trouble obsessionnel compulsif, les dépendances et les troubles de l'alimentation. (9)

Les techniques de la TCC sont également bénéfiques pour de nombreuses autres situations, et notamment aussi pour les personnes qui n’ont aucune forme de maladie mentale, mais qui souffrent de stress chronique, de mauvaises humeurs et d'habitudes sur lesquelles ils souhaitent travailler.
Le terme thérapie cognitive comportementale est considéré comme un terme général pour une classification des approches thérapeutiques qui ont des similitudes, notamment: la thérapie comportementale émotive rationnelle, la thérapie comportementale rationnelle, la thérapie vivante rationnelle, la thérapie cognitive et la thérapie comportementale dialectique.
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Re: Dissociation suite à une séance d'hypnose

Message par Dubreuil »

TRAUMATISME, STRESS, ANGOISSE, DÉPRESSION : COMMENT ÉVITER DES ANNÉES DE THÉRAPIES EN TROIS SÉANCES

Vous avez sans doute entendu parler de l’EMDR. Mais savez-vous ce que cette méthode toute récente peut vous apporter ? Savez-vous qu’en quelques séances elle peut vous changer la vie ?
« L’Eye Movement Desensitization & Reprocessing », « désensibilisation et reprogrammation par le mouvement des yeux » est une psychothérapie qui a été popularisée en France par David Servan-Schreiber en 2003 avec son fameux livre « Guérir ».
En deux mots, c’est sans doute la plus belle invention thérapeutique que l’on ait vue depuis Freud et l’avènement des thérapies par la parole. Grâce à elle, des milliers de personnes ont été guéries en quelques séances de séquelles de traumatismes ou de ce que l’on appelle le syndrome post-traumatique, l’une des choses les plus difficiles à soigner en psychiatrie.

Acupuncture, shiatsu, TCC (Thérapie comportementale et cognitive), psychiatrie... des méthodes les plus douces aux plus dures, quand plus rien ne marche, seule l’EMDR peut encore guérir. Je dis bien guérir et non pas masquer le problème sous une camisole chimique (anxiolytiques, antidépresseurs, neuroleptiques...) comme le font les psychiatres dès qu'un problème psychique se présente...

L’EMDR est si efficace qu’en quelques années elle a été validée et reconnue par l’American Psychiatric Association, par le Département de la Défense et l’association des vétérans américains et depuis l’an dernier par l’OMS.

Outre-Atlantique, elle est employée jusque dans les hôpitaux. En France, son utilisation est recommandée par la Haute Autorité de Santé (HAS).
l’EMDR est décrite comme une « méthode thérapeutique censée permettre par les mouvements oculaires la remise en route d’un traitement adaptatif naturel d’informations douloureuses bloquées (par exemple après un choc traumatique), la mobilisation de ressources psychiques et la restauration d’une estime de soi déficiente. »
Cette discipline regroupe des centaines de praticiens en France, psychologues cliniciens, psychothérapeutes, psychiatres, psychanalystes (vous trouverez ici une liste des praticiens français).
Le diplôme est délivré par une fédération internationale (EMDR France chez nous, émanation d’EMDR Europe) de façon très stricte. Il existe même une branche spécialisée de cette fédération qui intervient dans les zones de conflits pour soigner les victimes de traumatismes de guerre, par exemple les enfants dans la région des grands lacs en Afrique.

Que se passe-t-il pendant une séance d’EMDR ?
Vous n'avez pas à parler de vos traumatismes, simplement à décrire vos ressentis émotionnels sur une question posée.
Puis au bout d’un moment, le thérapeute va faire appel à ce que l’on appelle des stimulations bilatérales.
La technique initiale consiste à stimuler latéralement les yeux, d’où le nom de la méthode, à l’aide des doigts, d’un bâtonnet ou même d’un simple crayon que le thérapeute fait osciller de droite à gauche et vice-versa en vous demandant de le suivre du regard.
Le « taping » (le thérapeute vous tapote les genoux droit et gauche en alternance par exemple) ou les sons (à l’aide d’un casque qui vous envoie un son alternatif d’une oreille à l’autre) sont aussi employés.
Cette simple stimulation bilatérale permet au cerveau de « digérer » l’événement traumatisant et ses différentes composantes. Dès que la séance est terminée, et voilà le plus extraordinaire avec cette méthode, vous pouvez repenser à l’événement sur lequel vous avez travaillé sans que des émotions négatives n’apparaissent ou sans pleurer.
Les images parlant mieux que les mots, je vous recommande vivement de visionner des documentaires sur le sujet.
( Vous verrez, par ex, comment se déroule une séance et comment une jeune femme victime de la guerre de 2006 au Liban, terriblement traumatisée, s’est métamorphosée en quelques séances. )

L’EMDR est un outil de traitement des traumatismes qui a été créé à la fin des années 80 par une psychologue américaine, Francine Shapiro, du célèbre institut californien de Palo Alto.
Cette femme avait à l’époque beaucoup de problèmes psychologiques. Pour se défouler elle faisait de la course à pieds et regardait souvent le haut des arbres, ce qui faisait bouger ses yeux horizontalement de manière plus ou moins contrôlée.
A force, elle avait remarqué qu’à chaque fois que cela se produisait, ses angoisses s’atténuaient dans les minutes qui suivaient.
Elle a commencé à faire des recherches sur ce drôle de phénomène et elle a fini par en faire un protocole de soins en intégrant des éléments de la TCC, de la PNL (Programmation neurolinguistique) et d’autres approches dont elle s’est inspirée.

Les premières personnes avec lesquelles Francine Shapiro a utilisé sa méthode sont surtout des vétérans du Vietnam mais aussi des femmes qui avaient subi des violences ou des agressions sexuelles. Le succès a été immédiat, à tel point que l’EMDR a rapidement intéressé les scientifiques. Il y a maintenant des centaines d’études cliniques publiées sur le sujet.

Ces études se sont principalement focalisées sur le traitement des traumatismes, un domaine où il n’existait quasiment rien, et elles concluent plus ou moins toutes à l’efficacité de la méthode. On observe presque toujours une importante diminution des symptômes et cela sur une courte durée, ce qui en fait une méthode spectaculaire. Il suffit de quelques séances pour traiter un violent traumatisme et soulager définitivement les patients.
Le taux de réussite de l’EMDR est au minimum de 70%. David Servan Schreiber cite une étude démontrant un taux de réussite de 80% après 3 séances seulement. 80%, c’est le taux d’efficacité des antibiotiques dans la pneumonie. Pour une psychothérapie, c’est impressionnant.

La psychothérapeute Christiane Girelli, à Toulouse, fut l’une des premières en France à pratiquer cette thérapie, peu avant les années 2000. Elle a vite eu l’occasion d’éprouver l’efficacité de la méthode puisqu’elle a pris en charge des victimes de l’explosion de l’usine AZF fin 2001.
Mais c’est le livre de David Servan-Schreiber qui a provoqué chez nous l’explosion de l’EMDR.
L’EMDR n’a pas la cote dans le monde de la psychiatrie même si quelques psychiatres commencent à se former à cette approche ou à envoyer leurs patients vers des spécialistes. Mais peu pratiquent.
En réalité, ce qui bloque encore chez les psychiatres, c’est qu’une séance d’EMDR demande au moins une heure ! Or ils n’y trouvent pas leur compte vu que dans le même temps, il peuvent faire passer 3 ou 4 patients. Vu le tarif horaire de la psychiatrie, évidemment, cela n’est pas rentable.

Comme la psychanalyse est une thérapie basée sur la parole, ses effets ne se manifestent que dans le cortex, notre cerveau analytique, le plus évolué, celui dont nous nous servons tous les jours pour penser. On retrace son histoire, on raconte... Or on sait aujourd’hui que tout ce qui est traumatisme ne se situe pas dans le cortex mais dans le cerveau limbique, primitif, là où se forment et résident les émotions.
Le cerveau limbique ou reptilien est celui qui contrôle nos comportements les plus primaires : c’est de lui que partent des émotions comme la peur, l’agressivité ou le plaisir, c’est en lui que se forme la mémoire.
Ce système limbique se compose principalement de l’hippocampe, de l’amygdale et de l’hypothalamus. Tous les blocages émotionnels qui se sont créés au moment du traumatisme se situent à ce niveau.
Et tant que l’on n’établit pas de connexion entre cerveau limbique et cortex, le problème reste intact.
Nous ne pouvons pas comprendre rationnellement nos traumatismes
Lorsqu’il y a traumatisme, les différents éléments de ce traumatisme sont stockés à différents endroits du cerveau mais pas dans le cortex, d’où l’impossibilité de comprendre (qui signifie étymologiquement « saisir par l’intelligence »). Vous avez une image, une odeur, une cognition c’est-à-dire des pensées du type « Je suis nul(le) » ou « Je ne suis pas à la hauteur », des sensations physiques, etc. Il n’y a pas de liens entre ces différentes zones de stockage des éléments du traumatisme dans le cerveau. Ce qui fait qu’ils persistent.
A chaque fois qu’une personne va par exemple sentir une odeur qui lui rappelle l’événement traumatisant, elle va déclencher une crise d’angoisse et sans forcément faire le lien avec celui-ci. Et comme le cerveau fonctionne par associations, il s’ensuit des chaînes de réaction psychosomatiques.
Autre exemple : une personne qui a été séquestrée va avoir du mal dans les situations où elle se sentira coincée, à l’étroit, jusqu’à parfois ne plus pouvoir sortir de chez elle de peur de la foule, etc. Tout s’enchaîne ainsi tant que le cerveau n’a pas trouvé la manière d’évacuer ce stress post-traumatique.

Au quotidien, nous rencontrons tous de petites difficultés, des contrariétés, des situations déplaisantes. Les études sur le sommeil ont maintenant prouvé que ces événements sont « digérés » par le cerveau pendant que nous dormons.
Tout se passe pendant la phase de sommeil paradoxal, soit au dernier stade du cycle du sommeil, dans la phase où nous rêvons. Cette phase se traduit entre autres par ce que les chercheurs appellent le REM, Rapid Eye Movement : vos yeux bougent dans tous les sens.
Le sommeil paradoxal jouerait un rôle fondamental dans le transfert des éléments accumulés dans la journée dans le cerveau limbique vers le néocortex, nous permettant ainsi de digérer nos émotions en nettoyant notre cerveau limbique.
Lorsque vous rêvez, vous ne faites que nettoyer votre cerveau des stress de la journée et pendant ce temps, vos yeux bougent latéralement. Pour l’instant, on ne comprend pas en quoi ce mouvement peut permettre de favoriser ces connexions neuronales ou comment il y est lié mais ce dont on est sûr, c’est que le phénomène est extraordinairement efficace.
C’est le même processus qui s’opère dans l’EMDR : une reconstruction de la mémoire profonde du même ordre que celle qui se produit dans le sommeil paradoxal.

Si votre cerveau a du mal à faire ce travail la nuit, si vous êtes angoissé, déprimé et sous médication (hypnotiques, neuroleptiques, etc.), ce qui entraîne un mauvais sommeil paradoxal, des symptômes intrusifs vont apparaître : vous ferez de mauvais rêves à répétition, des cauchemars, avec en prime des « flashbacks » dans la journée, exactement ce que l’on observe chez les personnes qui ont vécu un fort traumatisme. Chez les traumatisés s’ajoutent dans la journée des symptômes dits d’évitement : on fait (inconsciemment) tout pour éviter ce qui pourrait nous rappeler ce qui s’est passé.

Rien ne vaut donc l’EMDR pour traiter les grands traumatismes : accidents de voiture, victimes de faits de guerre, de viol, d’agression, mort brutale d’un proche, etc. Mais la méthode, forte de ses 30 ans d’expérience, va plus loin aujourd’hui : on s’en sert aussi pour les petits traumatismes, des traumatismes de la vie moderne certes minimes mais qui, en s’additionnant, finissent par provoquer des dépressions ou des états anxieux sévères. Les thérapeutes parlent aussi dans ce cas de « syndrome post-traumatique ».

Outre le syndrome post-traumatique, il existe aussi le "stress post-traumatique" qui se traduit par des problèmes d'addiction, de dépression, de phobie.
L’EMDR sait aussi remonter aux sources de notre mal-être dans l’enfance. Ces petits traumatismes commencent dans l’enfance, dans cette période de la vie où notre cerveau est encore très malléable et où nous n’avons pas le recul nécessaire pour comprendre ce qui nous arrive. Ce peut être de simples paroles : « T’es nul ! », « Tu n’arriveras à rien », « Tu es feignant » ou ceci ou cela. Tous ces micro-événements de l’enfance s’ancrent en nous, au plus profond de notre cerveau limbique et contribuent à la construction du futur adulte.
Cela se traduira plus tard par un manque de confiance en soi, une mauvaise image de soi, une fragilité émotionnelle, un complexe ou n’importe quel autre travers psychologique.
C’est comme un programme informatique qui tourne dans votre tête et influence votre vision du monde et toutes vos actions. Cela peut déjà en soi devenir problématique mais si en plus des événements tels que licenciement, divorce, perte d’un proche ou harcèlement au travail vous tombent dessus adulte, il en résulte un syndrome post-traumatique.
Ce qui ne devrait être que souvenir reste bien dans le présent, comme une grande cicatrice émotionnelle dans votre cerveau. Cela entraîne des symptômes proches de ceux de la dépression et qui se manifestent d’ailleurs comme une dépression. Dans certains cas, les symptômes sont dits « bruyants » : délires, hallucinations... Il ne s’agit pas là d’une maladie mentale mais bien de l’expression d’un traumatisme.
Dans ce cas aussi, le travail du thérapeute en EMDR sera donc de « reprogrammer » votre cerveau et d’évacuer les mauvaises émotions en utilisant les mêmes techniques que pour les grands traumatismes.

Pour un traumatisme grave, récent et unique, cette thérapie nécessite entre 5 et 10 séances.
Pour le syndrome post-traumatique issu d’évènements répétés jour après jour, les prises en charge sont plus longues car il est nécessaire de remonter à tous les micro-traumatismes impliqués, ce dont les victimes ne se souviennent pas forcément ou n’ont pas conscience, à la différence d’un événement violent. Parfois cela peut demander jusqu’à 25 séances.

Si, après toutes ces séances, l’EMDR ne donne pas de résultat, c’est tout simplement que le problème psychologique n’est pas de nature traumatique mais qu’il relève d’une maladie psychiatrique sérieuse, voire d’une psychose qui doit être prise en charge autrement.
Un thérapeute raisonnable vous demandera dans les 60 à 80 euros pour une 1h30.
Mais les tarifs peuvent dépasser les 120 euros et le cas n’est pas rare dans les grandes villes ! Choisissez donc bien votre thérapeute en gardant à l’esprit que les plus gourmads ne sont pas forcément les meilleurs.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
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Re: Dissociation suite à une séance d'hypnose

Message par Dubreuil »

Au cas ou...
Sous le terme « psychotraumatismes », on entend « toutes les conséquences psychologiques de la confrontation brutale d’un individu à une agression ou à une menace pour sa vie ou celle d’autres personnes présentes lors de l’agression ». Ce sont des troubles plus fréquents qu’on ne pourrait le croire. Ils vont concerner entre 6 et 10% de la population. Et dans certains cas, ils peuvent conduire à des souffrances psychiques majeures et très invalidantes.
Le psychotraumatisme est pourtant un trouble encore très méconnu et bien qu’on sache aujourd’hui qu’un pronostic favorable de l’évolution de la maladie dépend pour beaucoup de la précocité de la prise en charge, même les médecins n’ont pas toujours été formés à les reconnaître. On a tous, bien sûr, entendu parler de « cellules d’urgence médico-psychologiques » après les grandes catastrophes naturelles ou les attentats collectifs. Et les médias mettent volontiers alors l’accent sur le caractère potentiellement traumatique de ces évènements très marquants aussi pour le grand public. Mais, il existe d’autres types de violences plus quotidiennes et moins visibles pour le commun des mortels. Les violences individuelles et en particulier les violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants sont aujourd’hui encore banalisées, et même quelquefois vécues comme stigmatisantes. Pourtant, les viols et violences laissent des séquelles indéniables et ont, en particulier, un retentissement sur le développement psycho-affectif des enfants.

Le psychotraumatisme
La réaction de stress immédiat qui se produit suite à un événement de grande violence que l’on aurait à subir est tout à fait « normale ». Elle est « adaptée » aux circonstances et dans la très grande majorité des cas, elle est de courte durée : on parle d’« état de stress aigu ». Parfois cependant, ces troubles vont s’installer dans la durée et de manière plus ou moins grave. Pour certains, ils peuvent être même très sévères. On va parler alors d’« Etat de Stress Post-Traumatique » (ESPT).
L’« Etat de Stress Post-Traumatique » est une pathologie psychiatrique à part entière (qui va concerner entre 6 à 10% de la population sur la durée de toute une vie). Il est deux fois plus fréquent chez les femmes que chez les hommes et est très souvent associé à une dépression et/ou un problème d’addiction à l’alcool ou à d’autres substances.

Au sens strict, on peut craindre un psychotraumatisme lorsque « la personne a vécu, ou a assisté à, un ou plusieurs évènements impliquant pour soi ou pour autrui, une menace, réelle ou évaluée comme telle, mettant en danger la vie ou l’intégrité physique ». La nature de l’événement traumatique constitue le premier facteur de risque d’un Etat de Stress Post-Traumatique. Très clairement, « les catastrophes d’origine humaine sous-tendues par une intention de nuire » sont davantage pourvoyeuses d’ESPT (attentats, agressions, braquages) que les catastrophes naturelles. Ainsi, le viol occasionne 60 à 80% d’ESPT contre 5 à 10% après une catastrophe naturelle et 10 à 30% après des attentats.

Face à un même évènement, chacun réagira différemment. Et même après un évènement traumatique d’une exceptionnelle gravité, tout le monde ne développera heureusement pas un Etat de Stress Post-Traumatique. Il n’y a pas de facteur de personnalité identifié qui prédisposerait à développer un ESPT. On peut même dire que toutes les victimes de violence sans exception sont susceptibles de développer de tels troubles. Tout va dépendre de la nature et des circonstances de l’événement traumatique et de la façon dont il est perçu par le sujet dans son histoire. Car certains évènements traumatiques antérieurs peuvent avoir un rôle vulnérabilisant. La notion de « support social » et « la façon dont l’événement traumatique est perçu par la société » revêtent aussi un rôle majeur. Par exemple, les combattants des deux guerres mondiales étaient considérés comme des « héros de la France » et il y eut (toutes proportions gardées) peu d’ESPT. A l’opposé, la guerre du Vietnam aura fait plus de décès par suicide aux Etats Unis que de morts au combat… C’est la « situation traumatique » qui est « anormale » et non la réaction de la personne face à cette situation. Et la majorité des personnes (75 à 80% environ, tout dépend du type de traumatisme) va réussir à surmonter l’événement traumatique.

En fonction de l’évolution des symptômes dans le temps, on va distinguer les troubles immédiats et post-immédiats (Etat de Stress Aigu) qui sont une réaction normale et adaptative face à un événement violent et grave, et les troubles chroniques (Etat de Stress Post-Traumatique) qui peuvent eux durer très longtemps, voire toute une vie en l’absence de traitement.
Dans les premières heures, différents comportements peuvent se manifester: la personne peut montrer une agitation anxieuse très expressive comme des pleurs, ou au contraire avoir un comportement hyper-contrôlé, apparemment calme et le risque alors est d’en sous-estimer la gravité. L’intensité des symptômes présentés n’est pas toujours en relation directe avec l’intensité de la violence de l’évènement traumatique ce qui peut participer à la sous-évaluation diagnostique. Cette phase de désarroi est transitoire. Mais les sentiments de peur, de culpabilité, de honte sont quasi constants même s’ils sont plus ou moins manifestes. Certaines personnes vont réussir plus facilement à surmonter le traumatisme car elles ont pu, durant l'évènement traumatique, mettre en œuvre tous leurs moyens de défenses physiques et psychologiques, par exemple crier, fuir, élaborer des stratégies. D’autres présenteront des manifestations cliniques initiales plus sévères et inquiétantes ("dissociation péritraumatique", "détresse péritraumatique").

L’Etat de Stress Post-Traumatique
Au delà d’une période d’un mois, on va parler d’Etat de Stress Post-Traumatique, et à partir de 6 mois environ, d’Etat de Stress Post-Traumatique chronique. Parfois, il arrive que l’Etat de Stress Post-Traumatique se déclenche de façon différée chez une personne qui n’avait pas présenté de signes de stress aigu.
Dans tous les cas, l’Etat de Stress Post-Traumatique associe trois grands groupes de symptômes :

1) Le « syndrome de reviviscence »
il s’agit de souvenirs intrusifs de l’événement traumatique, suscités par tout ce qui peut y être associé : un bruit, une odeur, une image… Ces souvenirs sont sources de longues ruminations (ressassements), mais également de « flashbacks », de cauchemars et de réactions de peur. C’est « comme si » l’événement traumatique allait se reproduire. Ces ressassements sont toujours vécus avec une angoisse intense qui peut envahir parfois tout le quotidien.

2) Le « syndrome d’évitement »
la personne va alors éviter toutes les situations qui réactivent l’angoisse. Il peut s’agir aussi bien d’un lieu que de circonstances qui pourraient sembler trop similaires ou même de pensées. Le patient va chercher à « éviter » ses propres pensées en se repliant sur lui-même, dans un monde imaginaire, voire dans l’amnésie de l’événement traumatique.

3) Le syndrome d’hyperréactivité neuro-végétative
ce sont des signes d’« hyper-vigilance » ou d’« état d’alerte quasi-permanent ». La personne va alors pouvoir présenter des réactions de sursaut ou une grande irritabilité, ou encore une hypersensibilité, ou bien des troubles de l’attention et de la concentration, ou enfin un sentiment de profonde fatigue physique et psychique.

A plus long terme, **l’Etat de Stress Post-Traumatique** peut entraîner de véritables modifications de la personnalité avec une attitude méfiante et hostile, un retrait social, des sentiments de vide et de perte d’espoir, de menace et d’insécurité permanente, de détachement affectif.
**Dans 75% des cas, il existe une pathologie associée** et c’est bien souvent à cette occasion qu’est fait le diagnostic : - les dépressions sont très fréquentes (50%), mais également les troubles anxieux (attaques de panique, agoraphobie, trouble anxieux généralisé), les conduites suicidaires (particulièrement chez les victimes de violence sexuelle dans l’enfance), les troubles du comportement alimentaire, troubles du sommeil et les troubles sexuels. Les addictions (alcool, drogues) vont concerner 30 à 50% des patients.
Lorsqu’ils ne sont pas pris en charge, les psychotraumatismes peuvent avoir des conséquences lourdes sur la vie affective, sexuelle, professionnelle, sociale.

Dans la première période de stress aigu (état de stress aigu), il est important de consulter auprè d’un spécialiste. Celui-ci saura donner les premiers conseils et orienter sur les démarches à suivre. Il ne va pas prescrire en principe de médicament. Quelques consultations sont cependant souhaitables pour dépister précocement l’éventuelle apparition d’un Etat de Stress Post-Traumatique. La grande difficulté, dans les moments qui vont faire suite à l’événement traumatique, tient surtout au caractère assez peu prévisible d’une évolution de l’état de stress aigu à celui d’Etat de Stress Post-Traumatique.
Il est particulièrement important de faire établir un certificat médical initial, même en l’absence de toute blessure physique. Ce certificat doit être préférentiellement établi dans une consultation spécialisée. Il sera la pièce essentielle tant dans le contexte d’une procédure judiciaire que pour la prise en charge des soins ou pour faire reconnaître un éventuel accident du travail.
La psycho-éducation peut avoir également un rôle essentiel. Le simple fait de se voir expliquer par un spécialiste que les symptômes ressentis n’ont rien d’ « anormal », le fait de s’entendre décrire par avance les différentes possibilités d’évolution peuvent soulager considérablement l’angoisse légitime de la personne et de ses proches.
Il existe également des brochures explicatives qui sont disponibles dans toutes les consultations spécialisées. S’il s’agit d’un Etat de Stress Post-Traumatique constitué : Le traitement repose d’abord sur les psychothérapies spécifiques :
*** Thérapies cognitivo-comportementales surtout, la thérapie EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing, très utilisée dans cette indication. Cette technique apparue dans les années 90 permet d’aider au retraitement des informations dans le cerveau avec des résultats notables).
*** Les thérapies d’inspiration psychanalytique prenant en compte la spécificité du psychotraumatisme sont de plus longue haleine. Quelle que soit la psychothérapie utilisée, le praticien doit bien connaître les particularités du psychotraumatisme et il est préférable de s’adresser à des consultations spécialisées.
Au niveau médicamenteux : certains antidépresseurs, agissant sur la recapture de la sérotonine, sont souvent prescrits. Ils ne se substituent pas aux psychothérapies, qui sont indispensables à ce stade, mais complètent leurs résultats.

S'en sortir.
Pour les **états de stress aigus** : il s’agit d’une réaction adaptative et non d’une pathologie et l’évolution spontanée est dans 75 % des cas favorable.
Pour **l’Etat de Stress Post-Traumatique** : le taux de rémission est très variable selon les circonstances : de 8 à 89% selon le type d’événement traumatique. Plus la durée d’évolution augmente, moins bon peut être le pronostic.

A qui s’adresser ?
A l’INAVEM (Fédération nationale d’aide aux victimes et de médiation) qui peut fournir toutes les informations et coordonnées nécessaires, notamment des consultations spécialisées (sur tout le territoire national) dans la prise en charge du psychotraumatisme.

Quelques conseils à l’entourage
Laisser la victime d’un événement traumatique parler et répéter un nombre incalculable de fois la scène. Durant les premiers jours, il s’agit d’une réaction normale d’élaboration psychique, une recherche de sens. Ce « partage social » qu’offre l’expression verbale de ses émotions, même s’il est difficile pour l’entourage, contribue à une évolution positive. Autant que possible, il est important d’aider la victime à vivre normalement : les conduites d’évitement, en particulier, renforcent l’angoisse et peuvent faire le lit d’authentiques phobies.
L’information sur les suites possibles est primordiale. Si la personne victime d’un psychotraumatisme connaît les symptômes de l’ESPT, elle pourra comprendre ses réactions et oser s’exprimer dès l’apparition de certains signes cliniques. Elle ne craindra pas de paraître « faible ». Le silence ne peut qu’augmenter son niveau de détresse. Le soutien, la bienveillance vont aider la personne à mobiliser ses propres ressources.
Une hyper-protection même si elle est bienveillante n’est pas positive. Lorsque quelqu’un a « subi » dans une totale impuissance un événement traumatique, tout doit être fait par la suite pour lui permettre de reprendre le contrôle de sa vie.
Le « sentiment de culpabilité » et « la culpabilité » sont deux choses distinctes car « le sentiment de culpabilité » n'est pas rationnel. Bien que les victimes ne soient pour rien dans l’événement vécu et que le « sentiment de culpabilité » ne s’exprime pas de la même façon pour tous, ce dernier est constant et exacerbé chez toutes les personnes ayant subi des violences. Il fait partie intégrante du trauma.

Un ouvrage est mis à disposition du lecteur par l’Association « ABC des Psychotraumas », au nom du réseau français de recherche clinique et fondamentale sur les traumatismes psychiques.
Il a pour objectif de décrire les différents aspects autour du trauma, de le conceptualiser, d’en analyser les bases biologiques, d’approfondir sa clinique, d’en identifier les formes cliniques et d’explorer les stratégies thérapeutiques des troubles post- traumatiques. Il est destiné à un large public, mais plus spécifiquement aux étudiants en psychologie et en psychiatrie, et aux professionnels travaillant auprès des patients souffrant de troubles post-traumatiques (infirmiers, assistants sociaux, éducateurs, psychologues, psychiatres, etc.).
Ce livre ne comporte pas moins de 488 pages A4 et se divise en 6 grandes sections : Vers le concept de psychotrauma/ Neurobiologie du psychotrauma/Clinique du trauma/Formes cliniques du trauma/La prise en charge du trauma/Pour aller plus loin. Il ambitionne de donner une lecture complète et intégrative des connaissances sur l’histoire et la genèse des troubles jusqu’à la prise en charge thérapeutique spécifique.
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Dubreuil
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Re: Dissociation suite à une séance d'hypnose

Message par Dubreuil »

La THERAPIE HUMANISTE
( ou l'hypnose humaniste )


*** En l'espace de quelques années seulement, l'hypnose thérapeutique a gagné ses lettres de noblesse. Désormais bienvenue dans les hôpitaux et les maternités (où on l'utilise pour lutter contre la douleur, par exemple), les patients font également appel à elle en complément de traitements allopathiques, dans le cadre de certaines pathologies : fibromyalgies, cancer, sclérose en plaques...
Si l'hypnose thérapeutique la plus connue reste l'hypnose ericksonienne (du nom de son fondateur, Milton H. Erickson), des « variantes » existent : c'est le cas de l'hypnose humaniste.

1-Pendant une séance, ON EST 100 % REVEILLE
C'est « la » différence principale qui existe entre l'hypnose ericksonienne et l'hypnose humaniste : pendant une séance d'hypnose humaniste, la personne reste 100 % consciente. On parle même de « conscience augmentée » !
« Les fondateurs de l'hypnose humaniste ont fait une expérience très simple, raconte Louis Monnier. Ils ont essayé de « réveiller » une personne se trouvant déjà dans un état « normal » (ou « état ordinaire de conscience »), en utilisant les techniques habituellement employées en hypnose ericksonienne. » Surprise : la personne est entrée dans un état de transe un peu différent, caractérisé par une conscience d'elle-même plus importante.
« Concrètement, alors que pendant la transe ericksonienne, on se sent un peu pâteux, un peu engourdi, pendant une transe humaniste, on se sent au contraire en pleine forme. Comme si on venait de se réveiller ! »

2 - On peut travailler sur tous les problèmes... ou presque
« L'objectif de l'hypnose humaniste, c'est surtout de stimuler les mécanismes d'auto-guérison du corps, de l'âme et de l'esprit. De comprendre tous les « nœuds » qui nous empêchent de fonctionner correctement, puis de les démêler »
Bien sûr, l'hypnose humaniste ne traite pas les problèmes mécaniques (fractures, arthrose, ostéoporose, tendinite, maladie virale...). En revanche, elle peut soulager la douleur et même aider à renforcer les défenses immunitaires de l'organisme pour favoriser la guérison. « On utilise aussi l'hypnose humaniste pour le développement personnel et le coaching professionnel : c'est une approche thérapeutique qui permet de mieux gérer ses émotions et son comportement. » Ou encore de trouver l'amour, de réussir sa carrière, de résoudre un conflit familial...
Cependant, l'hypnothérapeute précise quand même que « l'hypnose ne se substitue à aucun avis ni traitement médical. Les traitements en cours ne peuvent et ne doivent être suspendus que sur recommandation expresse du corps médical, même si vous constatez une amélioration au cours ou après vos séances d'hypnose. Les troubles psychologiques graves relèvent du domaine de la psychiatrie et ne peuvent, en aucun cas, être traités par l'hypnose. »

3 - « Les symboles, c'est le langage de notre inconscient ». C'est là qu'intervient l'anamnèse : cette longue discussion préliminaire permet à la personne de bien comprendre le contexte de sa problématique, afin de pouvoir se la représenter de façon symbolique pendant la phase d'hypnose. En clair, il s'agit de répondre à la question : « votre mal-être, vous le décririez comment ? » Ça peut être une boule noire, des piquants, une flamme brûlante... « C'est exactement la même chose que dans les contes de fées : le loup représente le masculin sauvage, par exemple. En langage symbolique, cela traduit une peur, une blessure... »
Ensuite, l'hypnothérapeute réutilise ces symboles pour nous permettre de communiquer avec notre « moi intérieur » : il s'agit alors de modifier (de « soigner ») ces représentations intérieures pour aller mieux... en profondeur !

4 - C'est le patient qui fait tout le travail
« Lorsque vous faites une séance d'hypnose ericksonienne, vous laissez les clés de votre inconscient à l'hypnothérapeute : vous êtes plutôt passif.
En hypnose humaniste, c'est l'inverse : c'est vous qui agissez. L'hypnothérapeute n'est qu'un guide, chargé de vous ouvrir les portes de votre esprit. »
Concrètement, c'est un peu comme un voyage intérieur : par la parole, l'hypnothérapeute guide la personne dans différents environnements imaginaires et symboliques, mais c'est cette dernière qui va réaliser mentalement certaines actions pour résoudre son problème.
Mieux encore : après 1 ou 2 séances, la personne peut réutiliser ce qu'elle a appris pour continuer à changer par elle-même. C'est l'autohypnose !

5 - Ça se rapproche de la méditation de pleine conscience
« L'état de conscience augmentée que l'on atteint lors d'une séance d'hypnose humaniste est proche de celui que l'on expérimente pendant une séance de méditation de pleine conscience ».
L'objectif n°1 de l'hypnose humaniste est d'amener la personne à prendre conscience d'elle-même, en lui permettant de communiquer avec son inconscient et sa conscience supérieure (ou conscience majuscule)
D'après Louis Monnier, « notre esprit, notre corps est comparable à une maison. Quand on ne la regarde pas, le temps fait son œuvre : elle se fissure, se ternit. En revanche, il suffit de porter son attention sur cette maison, en conscience, pour qu'elle commence à s'auto-réparer »
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Dy95
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Re: Dissociation suite à une séance d'hypnose

Message par Dy95 »

Je tiens à vous remercier tout d'abord pour vos messages très constructifs et apportant des informations complémentaires à mes recherches et un bel éclaircissement.

Je m'intéresse également au cerveau car je cherche par ailleurs les points d'acupunctures reliées aux zones limbiques notamment l'amygdale et l'hypothalamus. Certains point effectivement calme beaucoup, permettent un meilleur endormissement et aussi une meilleur liaison entre les reins et le cœur ce qui me permets de rester un minimum connecté.

Néanmoins après deux ans et demie de recherche sur le corps humain, l'acupuncture, l'écriture (3000 pages environs sur moi-même), de la méditation, yoga (Yin yoga), voyage, sport, respiration, bonne et riche alimentation (principe de la médecine chinoise), nettoyage du corps par l'alimentation etc... . J'en suis venu a conclusion que j'ai fais un grand chemin depuis c'est trois années et arrive à m'auto-gérer, j'arrive à dormir sans traitement à me concentrer dans chaque activités effectué malgré que parfois c'est pas toujours facile.

Je suis donc persuadé que quelque chose est bloqué dans la tête (les souvenirs qu'elle m'a ramené) et en conclue donc avec votre soutient d'informations que le système limbique a été touché.

Hier je suis retourné faire du foot au même endroit que quand j'étais jeune et pourtant j'en ai pas forcément envie. Cette thérapeute m'a bloqué entre un adulte conscient et un enfant traumatisé. J'essaye donc de percevoir si les émotions sont réelles ou non mais encore des difficultés à évaluer et traiter mes propres informations dans la tête ce qui me permets pas de relâcher aussi bien mon corps et mon esprit pour me laisser le temps de penser à autre chose et notamment mes propres envies (travail, lieu de résidence, relation sociale, etc...).

A la suite d'être allé sur ce même lieu en jouant "seul" je ressent une sensation d'incompréhension de pourquoi je joue seul tout d'abord et pourquoi je suis sur ce terrain alors que je sent que je dois pas être là-bas mais autres parts dans ma vie d'adulte. Un sentiment très difficile.

Aujourd'hui encore j'ai les veines temporales gonflées et plutôt prononcés et je peux sentir que les images, sensations, peurs sont bloquées à l'intérieur et reliés dans ma tête. Je n'ai aujourd'hui pas de peurs en tant qu'adulte ou alors des peurs de la vie de tous les jours peut être mais pas des peurs concernant certains sujets de l'enfance/adolescence c'est pourquoi je comprend très bien aujourd'hui que l'état du système limbique a été touché/modifié et non résolu.

J'ai donc toujours ma tête qui bouge de gauche à droite même en écrivant ces lignes, comme une fatigue chronique avec le sentiment d'être posséder par quelque chose qui ne part jamais (image, sensation, passé) depuis toujours trois ans. Je peux donc pas me concentrer sur autres choses dans que cette situation n'est pas réglé car je peux partir partout et faire toujours autres choses ou même avoir un travail temporaire, j'arrête toujours au bout de 1 semaine ou alors j'ai des choses dans ma tête avec panique ou je reviens toujours après deux mois dans cette maison après avoir déménager plusieurs fois en trois ans.

Concernant vos messages j'ai pu voir beaucoup de thérapies, certaines que j'ai déjà pratiqué mais qui n'ont pas été concluantes.

Me lisant, pensez-vous qu'il est préférable d'abord d'échanger avec le thérapeute puis de faire de l'hypnose ou alors de faire directement de l'EMDR sachant qu'il y a dissociation (je peux clairement m'en rendre compte et les thérapeutes que j'ai vu aussi) et peut être autres choses (je ne peux pas m'auto-jugé la dessus même si je pense qu'il y a une mauvaise construction de personnalité qui a prit effet il y a très longtemps suite aux traumatismes).

Merci pour votre réponse et avec plaisir pour échanger je vous appellerais aujourd'hui ou demain.

Bien à vous,
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Dissociation suite à une séance d'hypnose

Message par Dubreuil »

Merci pour votre réponse et avec plaisir pour échanger je vous appellerais aujourd'hui ou demain.
*** C'est le numéro de Mme Glise.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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