Que s'est-il passé avec mon psy ?

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IB26
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Que s'est-il passé avec mon psy ?

Message par IB26 »

Bonjour à tous,

J'ai commencé une thérapie début septembre en téléconsultation avec un psychothérapeute (agréé par l'ARS et qui exerce en toute légalité) que j'ai choisi moi-même. Je l'ai découvert sur YouTube car il fait des vidéos de psychologie. Dans ses vidéos, il parle entre autres des PN.

Début août, c'est-à-dire un mois avant de devenir sa patiente et de commencer les séances, je lui ai envoyé un message privé sur Instagram pour le complimenter sur ses vidéos. Ce mail n'est jamais apparu en mode "lu".

Lors d'un premier appel de présentation pour la prise du premier rendez-vous, il m'a imposé un cadre très stricte, m'empêchant de communiquer avec lui entre les séances. Pourtant il m'autorisait les commentaires sur les réseaux sociaux, mais m'a demandé de ne pas m'adresser à lui directement dans les commentaires. Il a été très sec, très dur et très sévère lors de cet appel, me disant que le respect de ce cadre était essentiel au bon déroulement de la thérapie. Il m'a fait un peu peur car je me suis dit que ça ne rigolait pas avec lui !

Concernant la thérapie, ça s'est tout de suite très bien passé, je lui ai rapidement accordé ma confiance, et on s'entendait très bien. Une belle connexion s'était créé entre nous, et je pensais que lui aussi avait confiance en moi.

Lors de la 4e séance, la caméra ne se lançait pas sur Skype et on a fait la consultation par téléphone. Une fois de plus, ça s'est super bien passé. Je n'avais pas envie de raccrocher tellement je me sentais bien avec lui, et il m'a alors "offert" 5 minutes supplémentaires.
Il y a une chose que je pouvais reprocher à ce psy, c'était de trop parler et d'orienter la conversation par moment. Plus les séances avançaient, et plus c'était lui qui parlait. Il avait apprécié que je lui fasse confiance et était content quand je lui ai dit que j'avais dit à ma mère que je le trouvais super. Il avait tendance à "faire le beau". A part son boulot de psy, il est aussi coach.

J'ai commencé les séances en parlant de ma petite enfance, mais j'ai vu que ce n'était pas ce qui l'intéressait le plus. Il avait l'air plus intéressé par ma vie sentimentale. Lors de la première séance, il m'avait demandé mon âge et si j'avais des enfants puis il m'a dit quel âge il avait. Pendant la 4e séance, il m'a dit qu'il me souhaitait de trouver un mec et il a commencé à m'appeler par mon prénom. Il n'était pas loin de me tutoyer ! Il faut savoir que je me soupçonne être autiste Asperger, donc j'ai peut-être un peu de mal à interpréter son comportement et s'il était en train de me draguer ou pas...

J'avoue que moi-même, je me suis très vite attachée à lui. Je me suis donc un peu renseignée sur le transfert... Est-ce une faute ?

Il a commencé à me manquer entre les séances. Dans un mail où j'accusais réception de sa note d'honoraire, je lui avais juste dit que j'avais hâte de la prochaine séance, car un mois d'attente c'est long...

Entre temps, j'ai continué régulièrement à commenter ses vidéos YouTube et ses posts Instagram. Il avait l'habitude de mettre un coeur sur mes commentaires YouTube, comme il le fait avec ses autres followers, mais sans répondre aux commentaires des fans, car à présent il en reçoit trop ! Sur la dernière vidéo, il a mis des coeurs à tout le monde sauf à moi. Pourtant mon commentaire était pertinent, mais ce jour-là je l'ai un peu "taquiné" car il a épelé "vous m'avez pansé" P-A-N-S-E-R donc je lui ai gentiment fait la remarque.
Un jour, j'ai remarqué en me promenant sur un second compte Instagram que mon dernier commentaire à un de ses posts n'apparaissait pas. Par expérience, je sais que ça veut dire que mon compte Instagram a été restreint. J'ai alors repensé au message direct du 1er août qui n'était jamais apparu en mode "lu". Je me suis donc dit qu'il avait dû restreindre mon compte début août.

J'ai remarqué que d'autres commentaires d'autres personnes n'apparaissaient pas non plus, donc il doit restreindre d'autres personnes !!

J'ai été très déçue de ça, car je me suis dit qu'il ne me fait pas confiance !

Il faut savoir que ce psy est beaucoup dans le paraître. Il était toujours très bien habillé, il parle très bien, il surveille son image à l'excès et contrôle tout pour avoir l'air impeccable. Donc ses followers sont tous dingues de lui et lui font plein de compliments ! Je m'étais demandé d'où venait cette obsession de tout contrôler, ce que ça cachait...

4 jours avant ma dernière séance, j'ai craqué, je suis réellement sortie du cadre pour la première fois (est-ce condamnable ?) et je lui ai envoyé un message privé sur Instagram en pleurant et en lui disant qu'il faudrait que j'essaie de lui parler d'un souci qui me pose problème.

Lors de ma dernière séance il y a quelques jours, mon psy tirait une tronche, et au moment où la caméra s'est allumée sur son visage, il avait la tête baissée comme s'il se doutait que la séance allait être compliquée. Je me suis dit qu'il fallait crever l'abcès et je lui ai dit que j'avais remarqué qu'il avait restreint mon compte sur Instagram. A cela, il a répondu que ma remarque était hors cadre, que quelqu'un d'autre gère son compte Instagram. J'ai des doutes à ce sujet, car toutes les photos et citations de son compte Instagram, c'est lui qui les fait !

Puis il a très vite compris que je m'étais attachée à lui, et il m'a dit qu'il ne sortirait pas du cadre, ni pendant ni après la thérapie. Ce jour-là, il m'a fait plein de reproches injustifiés, et m'a complètement laissée tomber !! Il n'était plus du tout dans mon camp... J'ai commencé à pleurer, j'étais sidérée et n'arrivais plus à parler. Il m'a regardée pleurer sans rien dire, sans tenter ni de me consoler ni d'arranger la situation. J'étais pour lui la seule coupable de cette situation ! A la fin de la séance, on a convenu qu'il fallait que je réfléchisse pour savoir s'il fallait continuer la thérapie avec lui.

Le lendemain, je suis de nouveau sortie du cadre en lui expliquant qu'il m'avait fait beaucoup de mal, qu'il avait l'air de ne pas avoir de coeur et d'être un pervers narcissique. Je lui ai dit que si ça ne se passe pas bien hors cadre, ça ne peut pas bien se passer pendant la thérapie, et que la thérapie et le hors thérapie sont un peu liés. Je lui ai dit que s'il n'aimait pas les gens, il ne pouvait pas bien faire son travail ! Je lui ai demandé s'il allait mal réagir si je reprenais rendez-vous.

Suite à ça, il a décidé de mettre fin à la thérapie, me référant à un autre thérapeute (femme de préférence) me disant que je tenais des propos calomnieux et diffamatoires à son encontre (alors que je n'ai fait que des hypothèses). Il m'a également signalé qu'il me bloquait de partout.

A l'heure actuelle, je ne sais toujours pas ce qu'il me reproche, si ça justifie son comportement. A-t-il essayé de me draguer ? Pourquoi n'a-t-il pas essayé de régler ce problème ? Est-il pervers narcissique ? Qu'en pensez-vous ?

Merci d'avance pour vos avis !
Dubreuil
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Re: Que s'est-il passé avec mon psy ?

Message par Dubreuil »

Ce professionnel a "dérapé" à plusieurs reprises du cadre qu'IL S'ETAIT FIXE. Car il semble qu'il ne maîtrise justement pas la rigueur de l'engagement qu'il exige de ses patients. Il commet l'erreur d'être sur les réseaux sociaux. Ce qui signe dans le même temps son incapacité à être thérapeute.

Suite à ça, il a décidé de mettre fin à la thérapie, me référant à un autre thérapeute (femme de préférence) me disant que je tenais des propos calomnieux et diffamatoires à son encontre (alors que je n'ai fait que des hypothèses). Il m'a également signalé qu'il me bloquait de partout.
*** Ce n'est pas un professionnel.
C'est la seule chose qu'il lui restait à faire.
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IB26
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Re: Que s'est-il passé avec mon psy ?

Message par IB26 »

Dubreuil a écrit : 11 déc. 2022, 02:02 Ce professionnel a "dérapé" à plusieurs reprises du cadre qu'IL S'ETAIT FIXE. Car il semble qu'il ne maîtrise justement pas la rigueur de l'engagement qu'il exige de ses patients. Il commet l'erreur d'être sur les réseaux sociaux. Ce qui signe dans le même temps son incapacité à être thérapeute.

Suite à ça, il a décidé de mettre fin à la thérapie, me référant à un autre thérapeute (femme de préférence) me disant que je tenais des propos calomnieux et diffamatoires à son encontre (alors que je n'ai fait que des hypothèses). Il m'a également signalé qu'il me bloquait de partout.
*** Ce n'est pas un professionnel.
C'est la seule chose qu'il lui restait à faire.
Bonjour,

Merci pour votre réponse que je ne vois que maintenant !

Sur quels faits précis a-t-il dérapé d'après vous ?
Dubreuil
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Re: Que s'est-il passé avec mon psy ?

Message par Dubreuil »

Je viens de vous l'écrire.
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2denis
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Re: Que s'est-il passé avec mon psy ?

Message par 2denis »

Bonjour,

Je pense que je connais ce psy car je le suis aussi sur Instagram. En tout cas, c'est ce qui est l'inconvénient pour les réseaux sociaux. On ne peut jamais rester dans le domaine professionnel.
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Que s'est-il passé avec mon psy ?

Message par Dubreuil »

Alors, avant de vous laisser séduire par certains arguments chocs qui peuvent être avancés, ou une facilité évidente à suivre une thérapie par internet, prenez le temps d'une réflexion.

De plus en plus de sites vous déploient des trésors de séduction et d'imagination pour vous inviter à vous engager dans des séances de thérapie en ligne. Si des contacts en ligne peuvent se justifier dans certaines situations ( déplacement à l'étranger, impossibilité de quitter le domicile, handicap, tout premier contact pour se renseigner, etc. ), la thérapie en ligne reste injustifiée.
Il est probablement possible d'envisager des diagnostics ou pré-diagnostics médicaux par téléphone, ce qui d'ailleurs se fait déjà au niveau de certains services de garde afin de mieux dispatcher les patients (médecin de garde, urgences). Cela signifie-t-il pour autant qu'il faille se passer d'une visite chez le médecin ?
Pour faire du bon boulot avec un psychologue, il faut être motivé. Nous pourrions le paraphraser comme suit : il faut absolument se bouger. Se rendre chez un psychologue, c'est également s'exposer, prendre un risque. Là aussi se mesure la motivation au changement.
Le travail à distance n’est souvent rien moins qu'une manière de ne pas s'engager, de ne pas s'exposer, et finalement de ne pas aller mieux.
La question du cadre, essentielle, se trouve également mise à mal. Le cadre est beaucoup plus difficile à poser si vous êtes chez vous, interrompu, et qui sait aussi, ce cadre n'intéresse peut-être tout simplement pas le "professionnel" qui vous répond.
Toute personne ayant des connaissances minimales en communication vous le dira: un aspect essentiel du contact entre deux personnes est lié à la communication non verbale. ( présence de l’interlocuteur, émotions, etc… ) Toutes ces informations, webcam ou pas webcam, sont beaucoup moins disponibles, dans un sens comme dans l'autre (patient psy et psy patient).
CELA NE RESTERA TOUJOURS QUE DE SIMPLES ENTRETIENS, RIEN DE PLUS, LA THERAPIE A DISTANCE N'EXISTE PAS.
Les entretiens sont utiles bien sûr, mais il y a une grande différence entre thérapie et information.
Vérifiez qui se trouve au bout du fil ou derrière l'ordinateur. Quelle est sa formation? Appelez-vous une personne spécifique au profil et à la formation bien définie, ou un numéro d'appel général vous parlant, par exemple, de professionnels certifiés ( ce qui ne veut, soyons très clairs, absolument rien dire ) vous répondant anonymement ?
Un cadre clair est-il fixé? Des durées précises envisagées? Une ponctualité respectée? Comment saurez-vous si votre interlocuteur semble 100% présent dans l'entretien? Si quelqu’un n’est pas à côté de lui et fait des recherches sur vous ? Si on ne se moque pas de vous en profitant des détails que vous donnez, etc, etc…
Prudence ! Méfiance ! Intelligence !
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
IB26
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Re: Que s'est-il passé avec mon psy ?

Message par IB26 »

Dubreuil a écrit : 22 déc. 2022, 10:15 Alors, avant de vous laisser séduire par certains arguments chocs qui peuvent être avancés, ou une facilité évidente à suivre une thérapie par internet, prenez le temps d'une réflexion.

De plus en plus de sites vous déploient des trésors de séduction et d'imagination pour vous inviter à vous engager dans des séances de thérapie en ligne. Si des contacts en ligne peuvent se justifier dans certaines situations ( déplacement à l'étranger, impossibilité de quitter le domicile, handicap, tout premier contact pour se renseigner, etc. ), la thérapie en ligne reste injustifiée.
Il est probablement possible d'envisager des diagnostics ou pré-diagnostics médicaux par téléphone, ce qui d'ailleurs se fait déjà au niveau de certains services de garde afin de mieux dispatcher les patients (médecin de garde, urgences). Cela signifie-t-il pour autant qu'il faille se passer d'une visite chez le médecin ?
Pour faire du bon boulot avec un psychologue, il faut être motivé. Nous pourrions le paraphraser comme suit : il faut absolument se bouger. Se rendre chez un psychologue, c'est également s'exposer, prendre un risque. Là aussi se mesure la motivation au changement.
Le travail à distance n’est souvent rien moins qu'une manière de ne pas s'engager, de ne pas s'exposer, et finalement de ne pas aller mieux.
La question du cadre, essentielle, se trouve également mise à mal. Le cadre est beaucoup plus difficile à poser si vous êtes chez vous, interrompu, et qui sait aussi, ce cadre n'intéresse peut-être tout simplement pas le "professionnel" qui vous répond.
Toute personne ayant des connaissances minimales en communication vous le dira: un aspect essentiel du contact entre deux personnes est lié à la communication non verbale. ( présence de l’interlocuteur, émotions, etc… ) Toutes ces informations, webcam ou pas webcam, sont beaucoup moins disponibles, dans un sens comme dans l'autre (patient psy et psy patient).
CELA NE RESTERA TOUJOURS QUE DE SIMPLES ENTRETIENS, RIEN DE PLUS, LA THERAPIE A DISTANCE N'EXISTE PAS.
Les entretiens sont utiles bien sûr, mais il y a une grande différence entre thérapie et information.
Vérifiez qui se trouve au bout du fil ou derrière l'ordinateur. Quelle est sa formation? Appelez-vous une personne spécifique au profil et à la formation bien définie, ou un numéro d'appel général vous parlant, par exemple, de professionnels certifiés ( ce qui ne veut, soyons très clairs, absolument rien dire ) vous répondant anonymement ?
Un cadre clair est-il fixé? Des durées précises envisagées? Une ponctualité respectée? Comment saurez-vous si votre interlocuteur semble 100% présent dans l'entretien? Si quelqu’un n’est pas à côté de lui et fait des recherches sur vous ? Si on ne se moque pas de vous en profitant des détails que vous donnez, etc, etc…
Prudence ! Méfiance ! Intelligence !
Merci pour votre réponse !

Ce thérapeute a pignon sur rue, a une plaque, est agréé par l'ARS...

Les téléconsultations, il les fait depuis son cabinet. Un jour, on l'a fait par téléphone car Skype ne se lançait pas.

Il n'est pas le seul psy à faire des téléconsultations. A ce moment-là, il faudrait que ce soit interdit pour tout le monde ! On a toujours été tous les deux à l'heure, mais il dépassait régulièrement la consultation de 10 minutes.

Il faut accepter le fait que les psys qui "dérapent" ne sont pas forcément des charlatans, non ?
Dubreuil
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Re: Que s'est-il passé avec mon psy ?

Message par Dubreuil »

Il faut accepter le fait que les psys qui "dérapent" ne sont pas forcément des charlatans, non ?

*** Sur internet, on peut TOUT accepter.
En cabinet, tout est différent. D'abord tout dépend de la thérapie que l'on a choisi. L'important est dans le choix que font ensemble patient et thérapeute. Ensuite il n'y a trahison que si le thérapeute ne respecte pas le contrat.
Je ne parlerai pas d'acceptation des dérapages du psy, je parlerai simplement d'un homme ou d'une femme qui n'ont pas terminé leur propre thérapie, et qui ne sont pas encore des professionnels.

Quand on devient psy, c''est grâce à l'apprentissage de notre propre expérience en thérapie, dans ce qu'elle comporte parfois de déprimant, d'exaltant, de culpabilisant, puis de pardonnant, de mortifère, de vivifiant..
C'est la compréhension de notre vécu, son acceptation, sa résolution, qui va nous permettre d'aborder celui de l'autre.
Ne plus se définir comme interlocuteur souffrant à sa place ou soucieux de lui donner des conseils, va lui restituer sa parole. Sa vraie parole, elle qui le rendait " malade " faute de ne pouvoir s'exprimer dans un lieu neutre et bienveillant.
Il pourra parler en son propre nom, se définir sans crainte d'être mêlé à des peurs ou des élans projectifs qui ne le concernent pas. Il fera sa propre guérison avec ses propres moyens, ses propres projections, son propre transfert.
LE PSY RESTE SIMPLEMENT UN REPERE, UN RECENTRAGE.
Et si le psy n'a pas d'abord été aidé lui-même, s'il n'a pas fait sa propre thérapie auparavant, cette fonction sera impossible.
C'est également tout au long de notre propre analyse que nous prenons conscience de ce qui la constitue. D'une part dans ce " nous même " que nous lui apportons, mais aussi dans la technique du travail de l'analyste.

La psychanalyse permet au patient la compréhension de ses comportements non accessibles au raisonnement, parce qu'inconscients, provoquant chez lui des symptômes de mal-être plus ou moins préoccupants ( dépression, névrose, état borderline... )
La psychanalyse ne fait pas de promesses fallacieuses, elle n’a pas le leurre de la guérison ni un paradis à proposer, on s’y présente nu pour apprendre à ne compter que sur soi-même, avec sa volonté et son courage pour affronter le mal qu’on nous a fait, et tenter de maîtriser le feu qui alimente nos pulsions.
Mais aussi pour s'en remettre, s'en relever, se réparer. Se découvrir unique, libre de soi et de ses désirs.
Dans son livre " La technique psychanalytique ", Freud conseille une analyse didactique à tout futur analyste afin d'apprendre à connaître ce qui est en lui, et acquérir ainsi des " impressions, et des convictions qu'aucun ouvrage, aucune conférence n'eussent été capables de lui donner ".
Il dit également que :
- " Toute personne sachant apprécier le prix de la connaissance et de la domination de soi ainsi acquises, continue ensuite à s'analyser et reconnaît de bon gré qu'elle ne cesse jamais de découvrir en elle-même, comme en autrui, des éléments nouveaux.
Au contraire, le psychologue qui aura négligé de se faire psychanalyser en sera puni, non seulement par son incapacité à dépasser un certain niveau de connaissance en analysant ses patients, mais par le risque encore plus grave de nuire à autrui. Car il cèdera facilement à la tentation d'attribuer à ses propres particularités qu'il perçoit obscurément, une valeur scientifique générale, jetant ainsi le discrédit sur la psychanalyse et induisant ainsi les patients en erreur ".
C'est à ses connaissances psychologiques passant tout autant par la théorie que la pratique, au vécu de sa propre analyse, de ses propres " résistances " , de ses propres victoires, qu'un être peut prétendre en aider un autre, dans sa mesure, sa dimension, dans son originalité, son unicité.
Le " moi-je " de l'analyste, en tant qu'individualité, se doit tout d'abord d'être appréhendé, connu, accepté, habité le plus pleinement possible, compris enfin, pour devenir réceptif à l'autre, sensible à un dialogue tendant le plus possible vers une authenticité, lui permettant alors, et seulement, une véritable écoute, un véritable échange, un accompagnement efficace, si telle se présente la demande de son patient.

Se former à la psychanalyse suppose tout d'abord de poursuivre une psychanalyse, avec un psychanalyste digne de ce nom, et de suivre une formation théorique et clinique exigeante où il sera question d'étudier les théories psychanalytiques et les disciplines qui s’y rapportent.
Par ailleurs, se former à la psychanalyse suppose également l’exercice de la clinique car le praticien apprend avant tout des patients qui viennent le consulter. L'acquisition d'un diplôme (celui de psychologue ou psychiatre) est nécessaire mais pas suffisante pour indiquer que la position de clinicien est assurée. Pour cela, il faut recevoir des patients. Si une relation thérapeutique s'installe avec une personne en souffrance, le clinicien sera, dans un premier temps, en position de psychothérapeute.
C’est dans un second temps que la psychanalyse pourra s’engager. A ce moment là, le patient devient psychanalysant et le psychothérapeute, supposé-psychanalyste.
Si le psychanalysant trouve la sortie de sa psychanalyse, il deviendra sujet et le supposé-psychanalyste, psychanalyste, au moins de cette cure. Ainsi, au sein du RPH, le clinicien devient psychanalyste si au moins l'un de ses " psychanalysants " a traversé avec succès sa psychanalyse.
Tout au long de son parcours de clinicien, il sera demandé au psychothérapeute-psychanalyste de faire des « supervisions » ( dispositif de transmission et de questionnement) , permettant à un analyste de rencontrer un autre analyste plus expérimenté que lui, pour lui parler de sa pratique et de rester dans un contexte de formation continue, de travail de recherche, et de productions.
Bien entendu, les intérêts du psychanalyste ne se limitent pas à sa discipline. Sa pratique s'enrichit des apports de nombreuses disciplines, telles les sciences de l'homme et de la société, les sciences de la vie, et les arts.
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Dubreuil
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Re: Que s'est-il passé avec mon psy ?

Message par Dubreuil »

LES PSYS NE SONT PAS LA POUR CHOUCHOUTER LES PATIENTS

Ce que l'on perçoit maintenant, et de plus en plus de la part des psys, ce sont des promesses de confort et de bien-être frisant parfois l’injonction.
Ces discours naissent des transformations sociétales: culture du self-care et du «soi» tout seul qui donnent une société horizontale… en perte de liens et de sens. Paradoxalement, en culpabilisant tous ceux qui n’arrivent pas à aller bien, être «normés», «performés», et cela génère chez beaucoup de la culpabilité, de la frustration et, donc, du mal-être.

C’est en effet beaucoup plus facile d’aller vers une promesse de confort ! Mais celle-ci n’est qu’un escamotage, car en réalité dans une thérapie cocooning on apprend à aller bien sans savoir pourquoi on va mal.
Le mode d’emploi qu’on n’y apprend ne peut durer qu’un temps. Car l’on y dénie ce mal-être et ce non-sens qui font partie de notre condition humaine.
Quand un tsunami se produit, on se cogne au «hors-sens». La psychanalyse, elle, propose de «faire avec», de savoir quoi faire de ce non-sens qui parfois surgit dans nos vies. Cela, c’est pérenne.

Dans l’éthique même de la psychanalyse, il est demandé à l’analyste de renoncer à toute position de maîtrise, voire de savoir, car nous faisons du «sur-mesure», chaque analysant étant orienté vers sa plus grande singularité. C’est elle seule qui relance son désir. Concernant le cadre, le fait que les fauteuils soient souvent distants les uns les autres ou que l’analyste soit assis derrière le divan retire tout support du regard. Les modalités d’une séance, tenue ou pas par «l’horloge», nous amènent parfois à interrompre de manière rude l’analysant. Quant au coût financier des séances, il nous empêche aussi d’être dans la gentillesse. Tous ces éléments permettent sans aucun doute de bousculer gentiment le patient. Cela seul l’aide à se construire autrement.

En même temps, beaucoup parlent de l’empathie nécessaire pour réparer les ravages de la froideur de certains psychanalystes…
Personnellement, même si certains de mes confrères n’ont pas cherché à être aimables, je m’inscris en faux contre cette idée reçue d’une froideur fréquente! Moi, je parle, je suis chaleureuse avec les personnes que je reçois. Mais je ne suis certainement pas dans l’empathie.
Pourquoi? Parce que l’empathie étymologiquement signifie à la fois «souffrir avec l’autre», ce qui serait dangereux dans le cas d’une séance ; ou encore «se mettre à la place de l’autre», ce qui est à la fois impossible et impliquerait qu’on n’accueille pas cette personne dans sa singularité. Il y a un risque de «miroir» dans l’empathie qui empêche le rapport dissymétrique entre patient et analyste.
Alors, se garder de la «fureur de guérir».
Savoir que nous ne sommes pas là pour «chouchouter» les patients ; que ce n’est pas en visant le «mieux-être» qu’on va l’atteindre.
Enfin, le psychothérapeute ne doit être ni un «sachant», ni un «gourou». En psychanalyse, celui auquel on suppose du savoir, c’est le patient lui-même.
Car iI faut toujours se méfier des bonnes âmes qui veulent le bien d’un autre… essentiellement selon leur propre définition de ce qui est bien !
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IB26
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Re: Que s'est-il passé avec mon psy ?

Message par IB26 »

Dubreuil a écrit : 23 déc. 2022, 00:47 LES PSYS NE SONT PAS LA POUR CHOUCHOUTER LES PATIENTS

Ce que l'on perçoit maintenant, et de plus en plus de la part des psys, ce sont des promesses de confort et de bien-être frisant parfois l’injonction.
Ces discours naissent des transformations sociétales: culture du self-care et du «soi» tout seul qui donnent une société horizontale… en perte de liens et de sens. Paradoxalement, en culpabilisant tous ceux qui n’arrivent pas à aller bien, être «normés», «performés», et cela génère chez beaucoup de la culpabilité, de la frustration et, donc, du mal-être.

C’est en effet beaucoup plus facile d’aller vers une promesse de confort ! Mais celle-ci n’est qu’un escamotage, car en réalité dans une thérapie cocooning on apprend à aller bien sans savoir pourquoi on va mal.
Le mode d’emploi qu’on n’y apprend ne peut durer qu’un temps. Car l’on y dénie ce mal-être et ce non-sens qui font partie de notre condition humaine.
Quand un tsunami se produit, on se cogne au «hors-sens». La psychanalyse, elle, propose de «faire avec», de savoir quoi faire de ce non-sens qui parfois surgit dans nos vies. Cela, c’est pérenne.

Dans l’éthique même de la psychanalyse, il est demandé à l’analyste de renoncer à toute position de maîtrise, voire de savoir, car nous faisons du «sur-mesure», chaque analysant étant orienté vers sa plus grande singularité. C’est elle seule qui relance son désir. Concernant le cadre, le fait que les fauteuils soient souvent distants les uns les autres ou que l’analyste soit assis derrière le divan retire tout support du regard. Les modalités d’une séance, tenue ou pas par «l’horloge», nous amènent parfois à interrompre de manière rude l’analysant. Quant au coût financier des séances, il nous empêche aussi d’être dans la gentillesse. Tous ces éléments permettent sans aucun doute de bousculer gentiment le patient. Cela seul l’aide à se construire autrement.

En même temps, beaucoup parlent de l’empathie nécessaire pour réparer les ravages de la froideur de certains psychanalystes…
Personnellement, même si certains de mes confrères n’ont pas cherché à être aimables, je m’inscris en faux contre cette idée reçue d’une froideur fréquente! Moi, je parle, je suis chaleureuse avec les personnes que je reçois. Mais je ne suis certainement pas dans l’empathie.
Pourquoi? Parce que l’empathie étymologiquement signifie à la fois «souffrir avec l’autre», ce qui serait dangereux dans le cas d’une séance ; ou encore «se mettre à la place de l’autre», ce qui est à la fois impossible et impliquerait qu’on n’accueille pas cette personne dans sa singularité. Il y a un risque de «miroir» dans l’empathie qui empêche le rapport dissymétrique entre patient et analyste.
Alors, se garder de la «fureur de guérir».
Savoir que nous ne sommes pas là pour «chouchouter» les patients ; que ce n’est pas en visant le «mieux-être» qu’on va l’atteindre.
Enfin, le psychothérapeute ne doit être ni un «sachant», ni un «gourou». En psychanalyse, celui auquel on suppose du savoir, c’est le patient lui-même.
Car iI faut toujours se méfier des bonnes âmes qui veulent le bien d’un autre… essentiellement selon leur propre définition de ce qui est bien !
Ce psy a des diplômes, mais je ne peux pas dire s'il sont "suffisants"... Il m'a dit qu'il a lui-même suivi une thérapie !

Ce que je lui reproche c'est d'avoir radicalement changé avec moi du jour au lendemain sans raison ! Ce qui prouve finalement qu'il n'a jamais été neutre malheureusement, parce qu'avant la 5e séance où il est devenu odieux, il me "chouchoutait" justement ! Mais à la 5e séance, il m'a enfoncée volontairement. Là aussi je pense que ça montre quelque chose : il était visiblement dans l'affect avec moi !

J'aimerais qu'il revienne vers moi pour s'excuser, car je ne m'en suis pas encore remise ! Ca m'a fait du tort cette histoire... Je lui ai moi-même écrit pour m'excuser tout en ne comprenant pas ce qu'il me reprochait !
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