Début de relation, est-ce de l'amour ? HELP

Forum adulte, aide psychologique gratuite
Pauline59120
Messages : 1
Inscription : 13 sept. 2023, 12:15

Début de relation, est-ce de l'amour ? HELP

Message par Pauline59120 »

Bonjour,

Cela fait 1 mois que je suis en couple avec quelqu'un, mais je n'arrive pas à ressentir des sentiments concrets pour lui.
Je l'apprécie, nous passons de beaux moments ensemble.
Je le trouve attirant, drôle, bienveillant, à l'écoute. Je suis réellement admirative du travail qu'il exerce, une profession médicale.
Nous sommes très physiques, très tactiles l'un et l'autre. Nous avons la même vision du couple et de l'amour, ce qui est très important pour moi.
Le seul problème, je n'arrive pas à lâcher prise. J'ai l'impression que je ne sais plus aimer, que je ne sais plus comment un couple fonctionne depuis mes précédentes ruptures où je me suis sentie rejetée, abandonnée.
Il faut savoir que je suis atteinte d'un trouble anxieux généralisé, alors je me fais quotidiennement du soucis pour pas grand chose et j'ai très souvent des pensées négatives, voire parfois envahissantes.
Il est au courant de tout ça et accepte mon trouble. Il est attentionnée envers mon bien-être et c'est une chose que j'apprécie, étant moi-même soucieuse de mes proches. Il m'apprécie réellement pour la personne que je suis, il ne projette pas sur moi son idéal.
Il y a deux semaines, j'ai eu une discussion avec lui sur le fait que j'avais besoin de temps pour créer une relation émotionnelle, m'attacher plus en profondeur à lui et que le mot couple n'était pas encore naturel pour moi. Il a tout à fait compris et m'a rassuré. Et puis, miracle, après cette discussion, j'ai ressenti des sentiments, du manque quand il n'était pas là... Le lendemain, j'ai fait une crise d'angoisse et mes seules pensées à cet instant-là étaient que je ne voulais pas le perdre, que j'avais besoin de lui.
J'avais l'impression d'être débloquée, mais mon mal-être est revenu.
C'est un homme très inquiet au quotidien et j'essaie de le rassurer, mais je ne veux pas lui mentir pour autant.
Je vois des couples autour de moi qui semblent s'aimer instantanément, dès leur première rencontre.
Et moi, je suis là, à essayer de ressentir des choses, désespérément pour me rassurer que je suis bien avec lui.
Je ne me vois pas avec quelqu'un d'autre.
Quand je pense à la rupture, je n'ai pas peur d'être seule. Mais j'ai peur de passer à côté d'une belle relation. C'est comme si mon cerveau m'empêchait de ressentir des sentiments pour que je ne souffre pas d'un rejet. Puisque dès qu'il ne répond pas à mes messages (car il est occupait) ou dès qu'il paraît plus froid, je panique.
J'essaie d'avoir le contrôle sur cette relation, de l'amener sur un terrain que je connais, qui me rassure, sans me laisser surprendre.

Pour vous, qu'est-ce que c'est l'amour ? Comment se manifeste-il ? Y'a-t-il une solution à mon problème ?
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19356
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Début de relation, est-ce de l'amour ? HELP

Message par Dubreuil »

C'EST QUOI L'AMOUR

N’importe qui s’occupant de psychothérapie et de psychanalyse aura pu noter que les thèmes qui expriment principalement la souffrance des êtres humains sont : l’insatisfaction amoureuse, et le vécu d’incompréhension et de délégitimation au sein de la famille.
Beaucoup de larmes sont versés lors de chaque psychanalyse lorsque les défauts sont évoqués, qui, s’ils ne sont pas liés manifestement à des dynamiques sado-masochistes, décrivent pour le moins des vécus d’incompréhension, de frustration vis-à-vis du partenaire, de refus, et de rejet.
L’amour sous ses deux aspects de sentiment et de sexualité est essentiellement l’expression du besoin de l’être humain d’atténuer sa solitude.

*** Du point de vue micro-psychanalytique, l'amour a pour but essentiel de réaliser un contact qui porte à la réalisation d’une vraie et propre fusion psychobiologique avec un autre individu.
Notre existence résulte d’une fusion, entre l’ovule maternel et le spermatozoïde paternel qui sont tous deux à l’origine d’un projet vital éphémère dont l’unique but est d’immortaliser le patrimoine génétique avec une union successive qui donne lieu à la création d’un nouvel individu.
Nous aimons pour fuir le vide d’où nous provenons, et vers lequel nous sommes inexorablement attirés.
Et nous aimons pour tenter de réédifier cette situation d’agrégation, qui défiant presque les lois de la nature, permet à l’ovule fécondé porteur de matériel génétique incompatible avec le système d’immuno-surveillance maternel, de poursuivre sa croissance.

*** Tout commence avant nous
les événements traumatiques de n’importe quelle époque de développement sont mémorisés, et déterminent des noyaux de fixation qui influenceront les structurations successives des tentatives psychobiologiques de l’être humain.
Il suffit de réfléchir sur la possibilité que tous les organismes vivants (même les unicellulaires) ont de retenir les informations concernant des événements traumatiques, informations qui sont inscrites au niveau cellulaire dans chaque district de l’organisme et non seulement dans le cortex cérébral.

*** Le choix amoureux est un choix conditionné par le terrain psychobiologique de l’individu.
Il suffirait d’étudier avec attention les centaines d’arbres généalogique pour se faire une idée à ce sujet. Par exemple :
” …Un industriel se marie deux fois.
La première femme le quitte pour épouser un homme instable qui la rend malheureuse.
Elle commence à boire et finit par se suicider.
L’industriel se remarie avec une femme dont la mère s’est également suicidée.
Le fait que la sœur de l’industriel se soit suicidée elle aussi, témoigne du caractère génotropique des deux mariages”.

*** Aimer est une entreprise titanesque.
Nous pouvons affirmer qu’au niveau microscopique, cellulaire, la recherche de l’Autre, la fusion et l’état de grossesse, se réalisent en contournant... la peur ( ! )
Les successions d’impulsions nerveuses ou les phéromones, et les autres délicates fonctions enquêtées par la psyconeuroendocrinoimmunologie (PNEI), qui apparaissent d’une manière synchrone pendant la situation amoureuse, sont seulement l’aspect somatique d’un phénomène extrêmement complexe et inextricablement connexe avec la vie psychique (affects et représentations mentales) qui se ramifient, comme dans chacun des autres aspects de l’existence, en franchissant la vie individuelle et en enfonçant leurs racines dans la phylogenèse.

*** En premier lieu, la poussée instinctuelle au contact, à la fusion, à la compénétration, doit vaincre, une autre poussée, de signe contraire, inscrite dans chaque organisme:
- la bataille avec l’Autre ( le ou la partenaire devant l’adversaire ), qui se déroule incessamment au niveau cellulaire et immunitaire. Et se manifeste dans des réactions qui tendent à maintenir l’intégrité et l’unicité de notre propre structure somato-psychique: la phagocytose et le rejet.
Cette activité de sauvegarde de la propre unicité existe, et se manifeste au niveau de notre psychisme.
L’interaction inconsciente qui existe entre les personnes, fait qu’il existe dans le “profond” de chacun de nous, la poussée à éliminer " l’adversaire ", et très souvent le partenaire assume inconsciemment les caractéristiques de cet adversaire.

*** L’hallucination amoureuse
Le rapport amoureux comme n’importe quel autre rapport psychique est essentiellement réglé par un rapport inconscient entre les facettes iconiques activées chez les sujets impliqués dans la relation amoureuse.
Nous pouvons imaginer cette dernière non comme un rapport entre A et B (les deux sujets amoureux) mais comme un rapport conditionné par l’interposition entre A et B d’une série de facettes de l’Image constituée de l’Imago entré pour faire partie du matériel iconique généalogique provenant du matériel iconique phylogénétique, qui sont actives dans leur esprit et qui agissent comme une sorte de satellite de communication entre la station A et la B.

Notre vie provient d’un mélange absolument fortuit de circonstances qui conduisent deux géniteurs à l’union sexuelle.
Si certainement d’un point de vue somatique et génétique nous sommes les enfants des deux personnes qui se sont unies sexuellement et ont mis à disposition leurs gamètes, d’un point de vue psychique de qui sommes nous les enfants ?
Nous pensons bien sûr à l’instant constitué d’un coït entre sujets potentiellement féconds. Et dans le délire social nous pouvons croire que cette union des sens est souvent sous l’empire d’un amour inconditionné. Mais, le matériel de séance ( thérapie ) nous montre d’une façon absolument incontestable que le jeu des fantaisies, qui servent de support à l’excitation érotique, est un kaléidoscope incontrôlable.

S’il nous était possible de réaliser un concentré iconique de la masse de l’activité fantasmatique synchrone de l’acte sexuel nous obtiendrions deux images bien définies:
Elle, la femme, fait réellement l’amour avec l’objet de sa fixation oedipienne : le père.
Lui, l'homme, fait réellement l'amour avec l'objet de sa fixation oedipienne : la mère.

*** “ Alors, de qui est le fils, d’un point de vue psychique, cet être humain?”
– Non de ses parents biologiques, mais plutôt des imago incestueuses qui ont été réinvesties dans le rapport consumé.
C’est-à-dire, moi, fils de mon père biologique Y, et de ma mère biologique X, je suis en réalité fils psychiquement de YY (père de X) et de XX (mère de Y) (toujours à condition que ces derniers aient été les réelles fixations incestueuses).
Parfois, le désir incestueux est tellement puissant que le fruit de la conception devient le nouveau pôle d’engagement de la fixation oedipienne-incestueuse.
On a conçu un fils-amant qui demeurera tel pour le restant de l’existence des deux sujets (il s’agit là d’un thème magistralement traité par des grands metteurs en scène comme Visconti et Pasolini).

Cette définition implique, comme le souligne Peluffo (Il persecutore, Scienza e Psicoanalisi, 2003) que les traces mnésiques des problèmes traumatiques et des noyaux de fixation, se constituent en ensembles desquels les informations se transfèrent du ça dans l’inconscient et le programment.
Un software aberrant se structure alors, basé sur des expériences traumatiques primordiales qui à partir de cet instant dictera les comportements psychiques et psychosomatiques pour le reste de l’existence.
Le stockage au niveau du Processus primaire aura comme résultat que l’on ne pourra modifier de telles instructions de comportements psychobiologiques sans une analyse très profonde (décomposition et destructuration).
Ces amours fusionnels qui se structurent dans l’utérus sont indivisibles: ils continuent à subsister pour le reste de l’existence même s’ils sont dissimulés par les superstructures et par les tentatives successives.

La triste séquelle des amours ratés trouve son origine dans le fait que les sujets incapables de couronner leur rêve d’amour sont en réalité fondus et compénétrés avec une Imago inconsciente, et ce, souvent même sans le savoir.

Le cas clinique suivant peut donner au lecteur une idée de la profondeur du conditionnement ancestral.
– Le cas clinique
Voici une femme, souffrant d’une grave maladie métabolique, issue d’une famille caractérisée par une notable tendance incestueuse non mise en pratique.
La mère de la patiente en particulier vit un amour inconscient, hautement idéalisé avec le frère, médecin réputé, qui dans l’imagination familiale est considéré comme une sorte de demi-dieu.
Il est très probable que l’investissement fantasmatique sur le frère au moment de la conception et durant toute la gestation ait, pour utiliser une expression populaire et sportive, passé le témoin de la succession à la fille qui nourrit envers son oncle, sans le savoir, un amour infini, pour lequel, seulement en analyse, elle découvrira les caractéristiques sexuelles.
La santé de la petite fille est confiée aux bons soins du Professeur ( l'oncle médecin réputé ).
Il est évident que rationnellement, une telle procédure est la plus aisée! Pourquoi aller consulter à l’extérieur lorsque l’on a dans la famille un professionnel affirmé ? En réalité, accepter d’être le médecin de la famille expose les membres de la famille et le médecin lui-même à une phénoménologie fastidieuse dans laquelle les dynamiques de possession-destruction de l’Objet passent par la construction inconsciente de maladies qui se croisent avec des tentatives amoureuses de sollicitude.
Un résultat possible de cette situation peut être la création de syndromes chroniques. L’inconscient, dans sa tentative d’obtenir satisfaction, aggrave la symptomatologie de manière à créer une situation d’urgence, qui balaie les doutes déontologiques.
Dans le but d’être plus bref, je ferai référence seulement au matériel élaboré durant l’étude à l’aide de loupes d’agrandissement progressif d’une photo du mariage où l’on peut voir la jeune femme au bras de l’oncle (qui l’avait accompagnée à l’Autel à la place de son père !) relative à la déconcertante prise de conscience de la fixation incestueuse:
- “Il y a mon oncle vêtu comme un ‘marié’ et moi revêtue de la robe nuptiale. J’ai terriblement honte ! Nous ressemblons réellement à un couple qui va se marier (elle pleure intensément se montrant très affectée) et de surcroît j’étais enceinte, et j’étais sur le point de dire ” j’étais enceinte d’un autre ” (lapsus). Je voulais dire que je n’étais pas enceinte de mon oncle…. Je l’avais trahi !….
C’est comme si nous étions mariés. Mon oncle a les doigts comme s’il disait OK et mon fils également les mets de cette façon et ce depuis sa petite enfance…. j’ai honte de rester au bras de mon oncle et d’être aussi contente de m’y trouver! j’ai honte de lui qui est ainsi heureux d’être à la place de mon mari ! Depuis que j’ai commencé mon analyse il ne me cherche plus. C’est fou puisque seulement à présent je me rends compte de m’être mariée et de n’avoir jamais appartenu à mon mari ! Je me suis arrangée pour passer notre première nuit de noces dans la région de mon oncle. Je n’ai pas réussi d’une manière absolue à m’éloigner de lui, c’était un peu comme un yo-yo ! Une chose insensée ! Une vie attachée à lui sans le savoir ! Vous êtes le premier médecin que je consulte sans demander de me faire connaître son opinion: cela ne m’était jamais arrivé. Moi, durant l’adolescence je n’ai jamais été amoureuse d’un adolescent parce que j’appartenais déjà à ce salaud ! Durant une certaine période je l’ai même désiré physiquement, je le voulais ! Et j’éprouvais pourtant une grande honte ! J’ai désiré mon oncle de la même façon que je vous ai désiré Vous !” (la première phase de l’analyse avait fait l’objet entièrement d’un travail très dur de neutralisation d’une érotisation du transfert, en réalité une résistance par déplacement: le médecin pris comme l’objet incestueux).

Matériel semblable n’est pas rare dans le travail clinique du psychologue analyste.
Chaque fois que je le rencontre je ne peux que me demander ce que signifie : « Je t’aime »."

Article écrit par: Quirino Zangri
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19356
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Début de relation, est-ce de l'amour ? HELP

Message par Dubreuil »

Et en plus simple...

C'EST QUOI L'AMOUR ?
C'est souvent le " Je t'aime moi non plus "...

imaginons la rencontre entre un homme et une femme..
Comme nous sommes des femmes, partons du principe que c'est une femme qui pense, mais c'est exactement les mêmes pensées et comportement pour un homme. Lisez doucement pour bien tout intégrer :

- L'autre me regarde et commence à s'intéresser à moi, soit parce que ses hormones le travaillent, soit parce que je lui plais vraiment. Les deux peut-être.
- Bien sûr, ce sont des phénomènes hormonaux, mais peut-être que je lui plais aussi, que je l'intéresse pour ce que je suis. Qu'il a envie de me connaître.
- Je lui plais parce qu'il est seul, qu'il s'ennuie, qu'il a envie de faire l'amour, ou qu'il veut vivre une belle histoire.
- Je lui plais parce que je suis là au bon moment, que cela lui donne envie de vivre, de se prouver qu'il peut plaire aussi.
- En même temps je le regarde, et je le trouve à mon goût.
- L'autre continue à me regarder d'une façon fort agréable.
- Finalement je commence à être très contente de moi, s'il me regarde c'est que je dois être jolie, intéressante.
- Je fais mon possible pour lui donner une très bonne image physique de moi, et je le trouve pas mal non plus.
- L'autre me plait parce que je lui plais.
- Je lui plais, alors je me plais à moi aussi.
- J'ai une bonne image de moi donnée par cet homme, et cela fait que je m'aime.
- Et parce que je m'aime, je suis maintenant prête à aimer quelqu'un d'autre.
Et plus tard...
- Je commence à l'aimer de m'aimer comme je suis.
- Et comme il continue à me montrer que je peux être aimée, j'ai une très bonne image de moi.
- Finalement je m'aime à travers lui. Et lui s'aime à travers moi.
- Je me sens désirée, transformée, je suis prête à oser, j'aime être aimée et pour le remercier de m'aimer mon coeur déborde et je l'aime.
- Je lui suis reconnaissante qu'il m'aime et je vais tout faire pour garder cet amour, même changer s'il le faut. Qu'importe, je suis capable de tout, je me sens libre, aimée et j'ai envie quelqu'un aussi à aimer, puisqu'il m'aime.
Finalement, dans ce début de l'amour grossièrement raconté, on voit tout de même que pour le moment chacun vit dans un leurre. On commence à s'aimer soi-même, parce qu'on se sent aimé.
Donc, personne n'aime l'autre, mais uniquement soi-même : " Je t'aime, moi non plus. "
L'amour véritable viendra si l'autre s'est d'abord montré tel qu'il était, sans tricherie, sans mystère. Car le quotidien ne résiste pas au mensonge, même le plus sophistiqué. Parce qu'un jour l'autre dira :
- Mais quand je t'ai rencontré(e) tu n'étais pas comme ça !
Non, il n'était pas comme ça, il jouait un rôle pour être aimé, pour se consoler peut-être d'avoir été trahi avant, pour oublier une enfance difficile.
Ce qui s'est joué, c'est que chacun est arrivé avec l'amour de l'amour, l'amour de vouloir d'abord être aimé pour ensuite aimer ( ou faire semblant, même sans le savoir ! )
Si on parle d'un homme, mais c'est valable pour une femme : Un peu aussi comme s'il avait un grand sac d'amour et qu'il cherchait à qui le donner. Qu'importe, à la première personne qui le regardera, qui fera en sorte qu'il s'aimera à nouveau lui-même, parce qu'elle lui dira qu'il est " aimable ". Et il oubliera d'être lui-même, il jouera un rôle.
Soit un rôle qu'il joue à toutes les chaque fois, soit un rôle pour déguiser sa vérité d'homme qui n'a pas confiance en lui parce que son enfance ne le lui a pas permis, etc, et..
Dans les mois qui vont suivre, après la première petite phrase : - Je ne te croyais pas comme ça quand je t'ai connu(e), ou : - Tu as bien changé(e) je ne te reconnais plus ( !), les deux personnes vont enfin savoir qui elles sont vraiment. Et là, ce sera le moment fatidique :
Soit:
* On est rassuré l'un de l'autre, le lien est fort malgré tout, on a une bonne image de soi, on a pu être soi-même et vivre avec la personne sans peur de ne pas être aimé pour ce que l'on est.
Soit :
* On ne fait plus d'effort, on redevient ce que l'on était, on ne prend plus la peine de faire semblant. On en veut à l'autre de nous découvrir tel(le) que l'on est, de l'avoir déçu(e).
Et parce qu'on l'a déçu(e) on a plus confiance en soi, on a plus envie de se forcer. On devient vraiment agacé, excédé de soi et on ne s'aime plus.
- On ne s'aime plus, parce que l'autre nous a vu.
- On ne s'aime plus parce qu'il nous aime de moins en moins.
- On commence à moins l'aimer puisqu'il ne nous aime plus.
- On dit qu'on l'aime encore, mais on lui fait des reproches.
- On lui fait des reproches qui sont pour nous, pour ne pas avoir su le maintenir dans un lieu d'amour, où on s'aimait parce qu'il nous aimait.
- On lui en veut de ne plus nous aimer.
- On culpabilise d'être ce que l'on est.
- On le déteste, on ne le supporte plus.
- On ne s'aime plus soi-même, on veut le faire souffrir de ne plus nous aimer.
- On veut partir, divorcer, en finir.
Ni l'un ni l'autre n'est arrivé à regarder l'autre vraiment, il est resté dans l'illusion d'aimer l'autre alors qu'il était tout occupé à s'aimer lui-même. Il est resté coincé dans sa propre satisfaction d'être important pour l'autre, sans faire l'effort de le respecter en lui parlant sincèrement de ses attentes, de ses problèmes, de ses propres besoins. Pour continuer à se faire aimer de l'autre il ne s'est pas vraiment occupé de savoir qui il était, ce qu'il voulait, il est resté dans son propre désir qu'il soit comme il le souhaitait.

CONCLUSION

Donc, pour ne pas perdre l'autre, pour continuer à s'aimer à travers l'autre, la personne a VOULU TOUT DONNER à l'autre, plaire à l'autre, s'oublier pour lui ( ou elle ). Tout cela pour ne pas le perdre. Mais surtout POUR NE PAS SE PERDRE.
( et on entend : Après tout ce que j'ai fait pour toi ! - qui veut dire : Après tout ce que j'ai fait pour moi pour que tu ne me quittes pas ! )
Pourtant, si on est simple et sincère avec soi et l'autre, si on comprend que le début ce n'est pas de l'amour mais une projection de soi, on peut permettre à l'autre d'être lui aussi simple et sincère avec lui-même et avec nous.
Sinon,le divorce, la séparation, arrivent :
- Comme l'autre commence à moins m'aimer, je commence moi-même à moins m'aimer.
- Comme je commence à moins m'aimer, j'en veux à l'autre de ne plus me montrer une image " aimable " de moi.
- Comme je ne m'aime plus parce qu'il ne m'aime plus, qu'il ne s'aime plus parce que je ne l'aime plus, nous nous en voulons l'un à l'autre de ne plus nous aimer, et chacun veut se venger de l'autre.
Se venger de cette trahison de lui avoir fait croire qu'on pouvait l'aimer.
Se venger de n'avoir pas compris que pour aimer l'autre vraiment, il faut d'abord s'aimer soi-même.
Avoir régler ses propres conflits pour ne pas les faire peser dans le couple.
Etre libre de soi pour être disponible à l'autre.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Répondre
  • Sujets similaires
    Réponses
    Vues
    Dernier message

Revenir à « Forum adulte »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 44 invités