Abandonnée en pleine grossesse

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aryana
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Inscription : 31 août 2018, 13:42

Abandonnée en pleine grossesse

Message par aryana »

Je sors d’un enfer qui a duré trois ans et j’ai besoin de ce coup de gueule pour m’exorciser, pour marquer la fin de toutes mes souffrances sentimentales. Je compte sur vous pour le partager, en guise de soutien à toutes ces femmes qui, comme moi, ont confondu « être forte » avec « être stupide ». Je pense à celles qui se font battre, ignorer, violer, dénigrer, à qui on manque de respect ou de reconnaissance pour tout ce qu’elles accomplissent, et qui ne réagissent pas. Celles qui s’accrochent à une situation toxique en pensant être fautives, qui acceptent qu’on les maltraites. Soyez fortes, oui, mais ne soyez pas stupides, n’acceptez jamais qu’on vous dise comment vous devez être, ou ce que vous devez faire. Pendant longtemps j’en ai eu peur, mais aujourd’hui je suis fière de le dire. Je suis maman, je suis célibataire, et c’est un choix.

Quand je l’ai rencontré, ce n’était pas un coup de foudre, c’était mon meilleur ami. Nous sommes vite tombé dans les bras l’un de l’autre, mais il m’a rapidement annoncé que je devais partir, car il a rencontré quelqu’un d’autre. Quelques années plus tard, après que sa relation ait fait son temps, il revient vers moi. Il aimait ce que j’aimais, il avait les mêmes projets, les mêmes ambitions que moi, il était beau, doué dans tout, parfait. Il nous est apparu comme une évidence, à nous ainsi qu’à notre entourage, que nous étions fait l’un pour l’autre. Mais la situation s’est très vite dégradée, il s’est mis soudainement à détester tout ce que j’aimais et tout ce que j’étais. Nos projets et ambitions communes sont devenus des concessions, qu’il faisait pour me faire plaisir. Il a très vite commencé à me réclamer des choses en échange de « tout ce qu’il faisait pour moi ». Des choses que, bien entendu, je n’étais pas en mesure de lui apporter, que je n’avais pas envie de lui donner. Je sais que vous voyez de quoi je veux parler. Je suis donc vite devenue une femme indigne, qui lui manquait de respect, d’amour, et qui ne lui portait pas assez d’attentions. Il me demandait d’être ce que je ne suis pas, pour lui faire plaisir. C’est à ce moment là que j’aurais du partir… Mais les choses ne se sont pas passées comme ça car je l’aimais profondément.

Je vous passe les divers rebondissements et péripéties de cette relation pour raconter directement la fin de l’histoire, car c’est là où je veux en venir…
J’ai été abandonnée, chassée, méprisée, dans le pire moment qu’il puisse être. Ce moment dans notre vie de femme où nous nous apprêtons pour la maternité. Une maternité un peu prématurée par rapport à ce que nous avions décidé, mais que nous avons tous les deux accepté…du moins les quatre premiers mois! Abandonnée dans ce moment merveilleux et unique où, à l’inverse, nous aurions toutes besoin d’avantage de soutien, d’amour et de sécurité. Il a fait de ce moment un cauchemar, durant lequel j’ai du ré-organiser toute ma vie. J’ai été chassée hors de chez nous par l’homme que j’aimais, car je lui ai manqué d’attentions, d’amour et de respect. Comment ai-je pu oser m’occuper de moi et de ma grossesse avant lui? Ce bébé est la goutte qui a fait déborder le vase. Je n’ai pas réussi à assumer mes corvées familiales, ménagères, sexuelles, à m’occuper de mon ainé sorti d’une autre union, et de mon homme, tout en conservant un emploi pour être indépendante financièrement, et en me préparant à être maman pour la deuxième fois.
Je me suis retrouvée seule, avec un fils de trois ans et enceinte, dans une situation difficile et tout était de ma faute…

Je me suis remis en question et en tant que compagne aimante, je l’ai pardonné. Durant huit mois je l’ai attendu, j’ai continué de lui être fidèle et de penser qu’il reviendrait à la raison. J’étais prête à faire de mon mieux pour le satisfaire, pour être celle qu’il voulait que je sois, pour que mon fils ait un père. Jusqu’à aujourd’hui beaucoup de personnes n’étaient pas au courant de notre rupture, quand mon entourage me demandait « comment va ton homme? », je répondais « bien ». Je faisais comme si tout allait bien entre nous, tellement j’avais honte d’être aussi nulle, et tellement je n’y croyais pas. Les gens n’auraient pas pu comprendre pourquoi j’acceptais cette situation, mais moi je sais, je connais son passé, je sais qu’il a souffert et je lui pardonne de me faire du mal.

Aujourd’hui notre fils a trois mois et il n’est pas venu à l’accouchement, il ne l’a pas reconnu et il n’a même pas daigné venir le voir. J’ai toujours honte, mais cette fois j’ai honte pour lui, j’ai honte de ce qu’il a fait, car j’ai compris que RIEN ne peut justifier un tel comportement. Certes je ne suis pas parfaite et j’ai mes tords, mais la pire des garces n’aurait même pas mérité cela.

Mes proches me disent « tu es une femme, tu es forte » mais quelle est la frontière entre être forte et être stupide? J’ai subi de l’ignorance, un manque de respect total. Dois-je vraiment accepter cela? Il ne reviendra jamais car il s’est créé sa propre réalité, il est paranoïaque, pervers, narcissique, manipulateur et une remise en question ne lui est pas envisageable. Je pourrais faire toujours de mon mieux, ce ne serait jamais suffisant pour lui et aucun bonheur ne sera jamais possible à ses côtés. Il s’est créé sa propre réalité, dans laquelle tout est de ma faute, dans laquelle je lui ai fait un enfant dans le dos, et j’en passe… Je pense qu’on se crée un peu tous « notre propre réalité », mais certains malades délirent et exagèrent un peu plus que les autres… Dans sa réalité, il a donné raison à ses démons et a justifié son comportement à l’égard de sa famille. Où est la limite de l’acceptable? Les gens qui font du mal volontairement, en ont obligatoirement subi auparavant, ce n’est pas une raison pour excuser leurs actes.
Orphé
Messages : 264
Inscription : 28 sept. 2012, 17:31

Re: Abandonnée en pleine grossesse

Message par Orphé »

Ton témoignage prouve que l'on peut arriver à s'en sortir. Merci pour moi et les autres.

J'entends aussi que je suis une femme forte. Je ne dirais pas ça. Je dirais que j'ai fait un choix. J'en avais deux : avancer ou finir ma vie en me lamentant. Vivre ou mourir. J'ai opté pour vivre.

Mon ex se posait en victime, victime de son ex, victime de moi aujourd'hui, victime du temps qu'il fait, victime d'arriver aux toilettes et ne plus trouver de papier, ça n'arrive qu'à lui, c'est forcément un manque de respect, lui n'oublie jamais d'en remettre, victime de la panne etc.

Je ne sais pas ce qu'il est et je ne le saurais jamais. Il n'y a que le psychiatre et le psychologue qui le suivent qui pourraient mettre un diagnostique. Même si ma psy me dit que c'est un PN. Elle ne l'a pas eu en consultation, lui. Mais peu importe c'est son problème ce n'est plus le mien.
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