Desepérée

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AgnèsAriège
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Inscription : 05 oct. 2020, 14:36

Desepérée

Message par AgnèsAriège »

Je ne me sens pas à ma place

Cela fait 3 ans que j’ai refait ma vie avec un homme de 7 ans mon cadet. Il a trois enfants, et ça ne me faisait pas peur. D’ordinaire j’ai un bon contact avec les jeunes. De toujours, les copains et copines de mes enfants aimaient venir à la maison.
Ses filles ont maintenant 18, 16 et 15 ans. Le problème c’est qu’elles ne veulent plus venir à la maison à cause de moi. Je suis dorénavant la bête à abattre.
Quand j’ai connu Ludo, j’avais déjà senti qu’avec sa fille ainée ça n’allait pas être simple. Regard noir, et mise l’épreuve. J’ai entendu en long en large et en travers toutes les histoires de leur père avec ses ex et avec leur mère. Ça a duré des mois.
Quand elles venaient en weekend end, Ludo et moi dormions sur le canapé et laissions notre lit à ces demoiselles qui le squatter toute la journée et la nuit, si bien que je n’avais plus accès à mes affaires dans la chambre. D’ailleurs il était difficile d’y mettre un pied car le sol était jonché de leurs affaires.
Après des mois de bataille j’ai réussi à récupérer le lit pour les faire dormir sur les deux canapés du salon. C’était beaucoup plus simple car je fais de l’apnée du sommeil et à chaque fois je devais déménager mon appareil.
Ce qui m’a choqué le plus c’est leur mode princesse. Elles ne faisaient pas leur lit, passaient 8 heures par jour sur leur portable, ne m’aidaient pas au ménage, à la cuisine, à la vaisselle. Elles prenaient rarement des douches, ne se lavaient pas les dents, ne se lavaient pas les mains en sortant des toilettes ou avant de se mettre à table, et surtout elles restaient pyjama toute la journée.
Pour Pâques, j’ai passé un quart d’heure à cacher des chocolats dans le jardin. Avant d’y aller je leur avais demandé de se laver et de s’habiller. Quand j’ai fini de tout cacher, je leur ai demandé de descendre dans le jardin, mais personne n’était habillé. J’avoue que j’ai un peu perdu mon calme et je me suis vexé. Après plusieurs minutes de négociations, tout le monde est descendu habillé mais pas lavé. Elles ont cherché les chocolats, sont remonté dans l’appartement. J’ai confié à leur père que je n’étais pas bien face à cette situation.
Quand Ludo et moi sommes remontés il y avait 2 tas de chocolats sur la table. Je leur ai dit que c’était bien de faire le partage entre les 3. Elles ont répondu qu’elles ne faisaient pas le partage, mais que le gros tas de chocolat au bout de la table … elles ne les aimaient pas. Là ça m’a fichu un sacré coup au moral.
Avec la mère tout se passait bien, nous échangions beaucoup et je lui faisais part de ce que je vivais, ça je n’aurais pas dû.
Quelques semaines après mon fils qui habite en nouvelle Calédonie me dit qu’il venait en France. Le seul weekend où je pouvais le voir était un weekend où nous avions les filles. J’ai expliqué aux filles que je ne voyais pas mon fils très souvent, et que le weekend où nous devions les avoir nous ne serions pas là. Une des filles s’est mise à pleurer car elles ne seraient pas là pour l’anniversaire de leur père. J’ai trouvé ça très égoïste de leur part. Elles ont même eu le culot de demander à leur père de me laisser y aller seule (500 kms). Le problème c’est que mon fils voulait connaître Ludo. J’en ai fait part à leur mère qui m’a dit que nous pouvions y aller sans problème et qu’elle allait régler le problème avec ses filles. Elle m’a aussi dit que Lysa (celle du milieu) était une manipulatrice, que Linda (la dernière) était une menteuse et qu’elle n’avait jamais de problème avec Léonie (l’ainée).
Quelques semaines après, Ludo et moi sommes parti bivouaquer au bord d’un lac. Le matin je suis allé faire un tour autour du lac et je suis tombé. Luxation de l’épaule. Très douloureux. Le soir nous devions récupérer les filles, quand la mère m’a vu souffrir comme ça elle a dit à Ludo de m’emmener à l’hôpital. Nous avons pris les filles et direction hôpital. Et là encore un coup de massue. Une des filles a râlé en disant qu’elle n’avait plus de batterie et que ça la faisait chié d’attendre aux urgences. Elle voulait que leur père les amène à la maison et qu’ensuite il pourrait m’amener à l’hôpital. J’avais envie de chialer, mais pour une fois il n’a pas cédé. Du moins pas entièrement. Il m’a posé à l’hôpital, a amener les filles à la maison et est revenu me chercher. Environ 100 kms d’aller-retour pour ces demoiselles.
J’ai eu une attelle que je devais garder 3 semaines, et je commençais à me demander comment j’allais faire avec ces filles pendant une semaine car leur père travaillait. Le premier jour, j’ai demandé à Léonie de m’aider à faire les lits, à Lysa de faire la vaisselle et à Linda de passer l’aspirateur. J’ai gardé mon attelle 3 jours car elles avaient décidé que ce n’était pas à elle de faire ça.
Un après-midi où il faisait beau je leur ai proposé d’aller faire une grande balade. Malgré mon épaule luxée, j’ai porté le sac à dos avec les boissons et le gouter. Au bout d’un kilomètre Léonie m’a fait un caca nerveux car elle ne voulait pas marcher. Elle a simulé une crise d’asthme (pas de chance pour elle mon fils et mon ex-mari sont 2 gros asthmatiques). Je lui ai dit de faire un effort pour continuer et pour ne pas pénaliser ses sœurs. Elle s’est assise par terre et a refusé. De colère on a fait demi-tour. En arrivant à la maison elle me montre son portable et me dit que le weekend dernier elle a fait 13 kilomètres avec sa mère. Encore un coup bas.
L’été arrive et je commence à angoisser. 2 semaines seules avec les filles ça me faisait peur. Je les ai emmené se baigner, se promener. J’ai fait beaucoup de jeux avec elles, mais rien ne leur convenait.
Je trouvais que leur père n’était pas assez ferme avec elles.
Après plusieurs semaines, leur mère me convoque en me reprochant de prendre ses filles pour mes boniches. Qu’elles étaient trop jeunes pour faire du ménage ou autre chose. Ce sont des enfants et il fallait que je les laisse jouer comme elles voulaient. J’ai attendu que tout le monde arrive et je leur ai demandé de s’assoir autour de la table. Je leur ai dit qu’apparemment il y avait un problème avec moi et qu’il fallait en parler. Bizarrement personne n’avait rien à dire. Je me suis mise en colère en disant que je ne partirais pas tant que le problème ne serait pas résolu. Leur mère à commençait en disant que je les obligé à faire mon lit. NON ! J’ai demandé une fois à Léonie de m’aider à faire le lit à cause de mon épaule. Puis on m’a reproché de les obliger à faire le ménage toute la journée. J’ai répondu que passer l’aspirateur chacune leur tour (50 m²) n’était pas de l’exploitation. C’est toujours la mère qui parlait. Ensuite je les aurais traités d’homme de Cro Magnon. La vraie phrase était : on est plus au temps des hommes de Cro Magnon vous pouvez manger avec votre fourchette et votre couteau. Désolée mais j’en avais marre de les voir manger avec leur doigt, mais visiblement ça ne dérangeait pas leur mère. J’ai prouvé à leur mère qu’elles avaient toutes les 3 menti, et la mère m’a répondu que ça n’était que des enfants.
Pour la fête des mère je voulais leur faire faire des bijoux pour leur mère car je fais beaucoup de loisirs créatifs. Mais une fois de plus Léonie n’a pas voulu.
J’ai voulu leur apprendre à coudre mais elles n’aiment pas
J’ai voulu leur apprendre à faire des cartes brodées et miracle ça leur a plu.
J’ai voulu faire un herbier, mais ça ne les intéresse pas.
Faire de grandes balades ça les fatiguent.
Je les ai inscrites à la bibliothèque mais elles n’aiment pas lire.
Je leur ai acheté des cahiers de jeux ça peut aller.
Faire de la pâtisserie, non.
Cuisiner, on en parle même pas, c’est un supplice pour elles.
Quoique je fasse, rien ne les intéresse. Elles me reprochent de leur voler leur père. Elles mentent tout le temps à mon sujet et j’en peux plus. Je dois les héberger, les nourrir, leur laver leur linge, l’étendre, le ramasser, le repasser, faire le ménage et encore elles trouvent toujours de quoi me faire du mal. Mon fils est moche, ma filles est grosse, mon chien est con, mon coq est moche, mes poules sont bêtes …
Jamais un merci, jamais rien.
Depuis 3 ans c’est l’enfer pour moi. Et depuis le confinement ça ne s’arrange pas. Elles ont décidées de ne plus venir pour le weekend. Elles ne veulent plus rien à voir avec moi. Elles veulent bien voir leur père une journée de temps en temps mais pas à la maison et pas avec moi. Je doute de moi. Est-ce que j’en ai trop demandé. Est-ce que je n’aurais pas mieux fait de ne rien dire et d’accepter tout sans rien dire. Le problème est que j’ai une sclérose en plaque et qu’il m’est difficile de toujours tout faire pour ces princesses, et puis surtout je n’en ai pas envie car je n’ai rien en retour que des reproches et des mensonges.
Je suis perdue !!!
Je suis triste.
Je suis en colère !!!

Mais alors, vous allez me dire, mais que fait le père ?
Finalement il ne fait rien. Il ne dit rien.
Son ex a une telle emprise sur lui qu’il ne lui tient jamais tête. Je ne lui ai jamais demandé de se battre avec elle, mais de discuter pour lui faire entendre raison. Mais d’après lui il n’y a rien à faire car elle aura toujours raison. En même temps il n’a jamais essayé, il ne veut jamais se prendre la tête avec elle. Il vaut mieux se prendre la tête avec moi car je suis amoureuse et que moi je cède toujours.
Mettre les choses au point avec ses filles, il l’a fait plusieurs fois mais comme ça ne tient jamais sur la longueur, et bien elles continuent à faire ce qu’elles veulent.
Moi je cède beaucoup parce que j’aime mieux la paix que la guerre, mais finalement j’en arrive à avoir de la rancœur contre lui. Je l’aime énormément, c’est une bonne personne et on s’entend plutôt bien. Mais a bien y réfléchir on s’entend bien car il me met beaucoup de pression. Il sait que je suis très attaché à lui et qu’il est un peu mon sauveur. Et comme je suis assez docile… je crois qu’il en profite.
Il choisit presque systématiquement ce que nous regardons à la télé, la musique que l’on écoute. Parce que nous n’avons pas les mêmes horizons, je dois me plier à ses choix.
Je dois le laisser parler avec ses ex sur Messenger car ça lui permets de savoir comment fonctionne les femmes et ça lui permet de me contenter. Si je lui demande d’arrêter il ne voit pas pourquoi vu qu’il ne fait rien de mal et que c’est avec moi qu’il est.
Je ne dois pas lui dire quand je ne vais pas bien, parce que ça le fait cogiter, il va douter et péter un plomb
Je dois le laisser jouer à la console, ça le détend, ou sinon si il ne joue pas il va péter un plomb.
Je dois le laisser faire ce qu’il veut ou sinon, ça va l’agacer et il va péter un plomb.

C’est vrai que c’est un amour avec moi, il est attentionné la plupart du temps, il est doux mais cette épée de Damoclès au-dessus de ma tête me pèse. Ça veut dire quoi ça va m’agacer et je vais péter un plomb ?
Je ne sais pas et je me sens seule, ça me fait mal.
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Desepérée

Message par Dubreuil »

Depuis 3 ans c’est l’enfer pour moi. Et depuis le confinement ça ne s’arrange pas. Elles ont décidées de ne plus venir pour le weekend. Elles ne veulent plus rien à voir avec moi. Elles veulent bien voir leur père une journée de temps en temps mais pas à la maison et pas avec moi.
*** Mais c'est inespéré ! C'est la meilleure chose qui puisse vous arriver !

Je doute de moi. Est-ce que j’en ai trop demandé.
*** Après tout ce que vous avez souffert et enduré de la part de ces adolescentes, vous en réclamez encore ?

Est-ce que je n’aurais pas mieux fait de ne rien dire et d’accepter tout sans rien dire.
*** Ah mais oui, bien sûr ! Une carpette, une serpillère, c'est ainsi que vous vous considérez ?

Le problème est que j’ai une sclérose en plaque
*** En plus ? Non, c'est une blague ? Vous ne respectez même pas votre santé, votre propre vie ?

Mais alors, vous allez me dire, mais que fait le père ?
Non, pas du tout ! Ce n'est pas cela que je veux vous demander. C'est pourquoi vous insistez à vouloir culpabiliser à tout prix, pour n'importe quoi, et de le provoquer quand le destin vous donne un petit coup de pouce.

Vous n'avez besoin d'aucun conseil, à part celui de faire absolument le contraire de tout ce que vous avez fait jusqu'à ce jour. Respectez-vous. Et on vous respectera.
Allez voir un psy, très, très vite, si vous voulez vous sortir de ce cloaque.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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