La loi m'interdit de faire l'amour

[Julie82800]

Je suis en instance de divorce. La procédure extrêmement conflictuelle risque de durer encore un à deux ans.

Et la loi stipule que je dois fidélité à mon époux jusqu'à ce que le divorce soit prononcé.

Moi, je pète un câble, parce-que j'ai des pulsions et que quand je sors, les hommes ne me laissent pas indifférente. J'ai envie d'eux, et j'ai pas le droit de conclure.

Je ne sais plus quoi faire de mes pulsions sexuelles que je n'ai pas le droit d'assouvir tant que le divorce n'est pas prononcé.

[Jeannette]

Pas vu pas pris...

[Dubreuil]

Si vous ne vivez plus au domicile de votre époux, ou le contraire, faites le constater par la police de votre quartier.
Et vivez votre vie sexuelle comme vous l'entendez.

[Orphé]

Pas vu pas pris...

c'est exactement ça et il semble que la grande majorité des juges aujourd'hui ne tiennent pas compte d'un adultère si les conjoints sont séparés et qu'il n'y a pas cohabitation avec un autre homme

[Julie82800]

Ouais, ça m'arrangerait bien de le croire. Mais je vis dans l'antre du protestantisme.

Plus puritains que la ville du tribunal dont je dépends, tu meurs.

Des gros arriérés, quoi !!!

[Dubreuil]

Puisque vous ne l'êtes pas, pourquoi restez vous et épousez-vous ces stupidités ?

[Dubreuil]

Ma question serait :
Pourquoi vous trouvez de tels prétextes pour VOUS INTERDIRE de faire l'amour ?
ou encore
N'ayant pas fait l'amour ou avec des expériences traumatiques, DE QUOI AVEZ-VOUS PEUR ?

[Julie82800]

J'avais juste peur d'être dénoncée. Et de devoir des dommages et intérêts à mon époux, que je ne suis pas en mesure de payer. Je suis dans une situation financière extrêmement préoccupante, suite à ce divorce. Je suis sans revenus et sans activité professionnelle actuellement.

Accepter de dépendre financièrement d'un homme, ou de qui que ce soit d'autre est une erreur que je ne ferai plus jamais.

J'ai encore peur de la colère de mon époux, qui est un homme extrêmement jaloux et possessif. J'ai de moins en moins peur, mais c'est encore là, un peu... Néanmoins, j'ai confiance en les autres hommes, car je sais du plus profond de moi que des hommes qui respectent les femmes, ça existe. Je le sais, entre autres, car j'ai connu de jeunes hommes avant lui. J'étais très jeune quand je l'ai connu, lui. Je n'ai pas su écouter cette petite voix intérieure qui me disait qu'il avait un comportement étrange par rapport aux jeunes hommes que j'avais connus auparavant. Je le sais aussi, parce-que dès ma plus tendre enfance, j'ai eu sous les yeux l'exemple d'un homme exemplaire en la matière : mon grand-père maternel. Je l'ai perdu (il est mort) quand j'avais 10 ans. Ce fût le 1er grand deuil de ma vie. Mon père n'était pas aussi exemplaire que lui, moins idéal. D'ailleurs, différemment des autres petites filles, jusqu'à l'âge de 5 ans, peut-être, je ne sais plus, j'avais décrété que quand je serai grande, je me marierai avec mon grand-père . Ma sœur, plus jeune, me rétorquait : "Tu pourras pas, il est déjà marié avec Mamie". Nous faisions alors nos petits projets et nos petits arrangements d'enfants. Moi, je me marierais alors avec un homme qui serait jardinier comme Papy. Elle, ma sœur, se marierait avec un homme bricoleur comme Papa. Après le décès de mon grand-père, quelque chose s'est brisé, dans notre petit équilibre familial à tous. Ma grand-mère ne s'en est jamais remise, ma mère non plus. Mon père était perdu, il avait perdu son propre père très jeune, et là, il venait de perdre une sorte de second père qu'il avait trouvé en son beau-père. (Fin de la parenthèse : "Morceau choisi de l'histoire familiale").

Je bénéficie de l'aide juridictionnelle pour mon divorce. Trouver une avocate qui accepte réellement l'aide juridictionnelle, n'a pas été simple. J'ai subi des violences de la part de mon époux que je n'ai pas moyen de prouver. La JAF y a été complètement insensible lorsqu'elle m'a auditionnée, elle a demandé un délai de réflexion de plus de 3 semaines, alors que je me trouvais dans l'insécurité la plus totale, tant que les domiciles séparés n'était pas officialisés, et qu'elle le savait parfaitement. Elle a décidé pour moi une pension alimentaire de 450,00 € (je sais pas comment on fait pour vivre avec si peu d'argent, je ne mange pas à ma faim, j'avais hâte que les beaux jours arrivent enfin, car je ne peux pas suffisamment chauffer ma maison), alors que mon époux a un salaire de 2800,00 € par mois. Elle a fait plein de sous entendus lorsqu'elle m'a auditionnée seule, comme quoi j'étais encore jeune (49 ans) et pouvais refaire ma vie. Cela ne la regardait pas. J'ai trouvé son commentaire déplacé, en tant que juge.

Je l'écris ici. Cette juge est inique, elle est connue pour cela au barreau de sa juridiction mais ses agissements perdurent.

Je sais, je mélange un peu tout.

Mais mes idées se sont éclaircies depuis que j'ai posté ce sujet, entre autres grâce à vos commentaires ici sur le forum et le tchat, et à ceux des autres participants.

Merci.

Il y avait plein de choses en jeu, qu'ils serait trop long et inutile de détailler ici. J'ai fait le choix de la liberté coûte que coûte à présent. Les amis que je suis en train de perdre suite à ce divorce, par exemple, ne sont pas de si bons amis que cela, finalement. J'en trouverai d'autres.

Pourquoi ne pas avoir quitté le domicile conjugal, par exemple ? parce-que je suis une artiste et que dedans il y a mon atelier et mes œuvres. C'est ce à quoi, je tiens le plus au monde.

C'est quoi ces œuvres ? Des arbres, des arbres. Ma sœur y a reconnu le cerisier planté par mon grand-père dans le jardin familial sous lequel nous avons vécu. Elle a raison. C'est cet arbre, que je dessine sans cesse. Son image est gravée dans ma mémoire, plus fidèlement que sur une photographie. L'arbre est mort, lui aussi. Il a commencé à pencher du côté où il allait tomber. Il a fallu l'abattre par sécurité. J'ai gardé la souche. Je l'ai faite transporter de la région parisienne jusque dans le sud de la France, où je réside aujourd'hui, pour en faire une sculpture. Cette souche est au domicile que je n'ai pas voulu quitter.

[Jeannette]

Un grand père maternel comme grand amour d'enfance, et un cerisier dans le jardin... Ca fait bizarre, on dirait que tu parles de moi

Pour le reste... Ce genre de souvenir est important. Mais il est aussi une chaîne, tu en as conscience. Parfois, la 'vraie" liberté est au prix de les laisser derrière soi eux aussi. Ne "même plus" être la petite fille de son grand-père. C'est un deuil. Mais c'est aussi la possibilité de se réécrire intégralement.

[Julie82800]

Oui, Jeannette, ce peut être une chaîne aussi.

Ce peut-être une force aussi, des racines puissantes, des fondations solides.

En un mot, je reprendrais le titre d'une émission que je trouve très beau : "Des racines et des ailes".

Avoir à la fois des racines, et des ailes. Utiliser ses racines pour se donner des ailes...

Je crois que pour savoir où aller, savoir où l'on veut aller, comment y aller, il faut savoir d'où l'on vient, quel est notre héritage, à tous les points de vue.

Je serai toujours la petite fille de mon grand-père, la petite fille de ma grand-mère, la fille de mon père, la fille de ma mère, etc. C'est important de le rester, tout en s'écrivant soi même. Cela n'est pas incompatible. C'est un équilibre à trouver, qui fait partie de la quête de soi, la grande quête de toute notre vie. J'avais aussi une autre grand-mère, la paternelle, elle était cachée, car internée en hôpital psychiatrique depuis des décennies. J'ai pu récupérer tout son dossier. De sa maladie, je n'ai rien appris. L'écriture des psychiatres est illisible. Mais au milieu de tous ces papiers, il y avait un trésor unique, une copie d'une lettre de sa main où elle avait dessiné un brin de muguet. J'ai demandé l'original de ce dessin, et à titre tout à fait exceptionnel, la personne chargée de la communication des dossiers aux familles, émue par ce dessin, a accepté de me céder l'original, et que l'hôpital conserve une copie (qui de toutes façons, à l'heure qu'il est, a depuis été versé aux archives départementales). J'ai fait mentionner mes coordonnées pour indiquer que c'était moi qui détenait l'original du dessin, au cas où d'autres membres de ma famille paternelle (un peu éclatée, perdus de vue, etc), fassent les mêmes recherches que moi et soient intéressés par l'original de ce dessin.